Dans «Le Carré des indigents, nous retrouvons l'inspecteur principal Claude Schneider, protagoniste récurrent des romans d'Hugues Pagan. Nous sommes dans les années 1970, peu avant la mort de Pompidou et l'accession de Giscard au pouvoir. Schneider est un jeune officier de police judiciaire, il a travaillé à Paris et vient d'être muté dans une ville moyenne de l'est de la France, une ville qu'il connaît bien. Dès sa prise de fonctions, un père éploré vient signaler la disparition de sa fille Betty, une adolescente sérieuse et sans histoires. Elle revenait de la bibliothèque sur son Solex, elle n'est jamais rentrée. Schneider a déjà l'intuition qu'elle est morte. De fait le cadavre de la jeune fille est retrouvé peu après, atrocement mutilé au niveau de la gorge.
Calcutta, 1921 : Sam Wyndham, policier des forces impériales, se rend selon son habitude dans une fumerie d'opium. Alors qu'il tente d'échapper à une descente de police, il tombe sur un homme sauvagement assassiné, mais, craignant pour sa carrière, il fuit. Chargé d'enquêter sur d'autres victimes aux blessures étrangement similaires, il est convaincu qu'un même meurtrier est à l'oeuvre. C'est alors qu'on le sollicite pour veiller à la sécurité du prince de Galles, en visite officielle en Inde. Les partisans de Gandhi ont en effet organisé une grande marche pacifique, dont la tenue coïnciderait avec l'allocution du prince. Sam est désigné pour convaincre les leaders bengalis d'annuler leur manifestation car son adjoint, le sergent Sat Banerjee, est le neveu de l'un d'entre eux. Contrairement à l'avis familial, ce dernier n'a pas démissionné de la police britannique, et à présent il échoue à convaincre son oncle. Sur fond de manifestations, Sam et Sat découvrent que les victimes des assassinats ont toutes un lien avec un laboratoire de l'armée qui, pendant la Grande Guerre, fabriquait du gaz moutarde testé sur des soldats gurkha, recrutés au Népal, et envoyés en première ligne. Le meurtrier chercherait-il à se venger de ce fait resté jusque-là secret ?
Le désormais célèbre détective privé Oded Héfer, dit la Fouine, accepte une mission minable confiée par sa grand-mère, pensionnaire dans une maison de retraite. Elle a perdu son chat et souhaite que son petit-fils le retrouve au plus vite. En cherchant l'horrible bête, Oded Héfer tombe sur le cadavre d'un pensionnaire de la maison de retraite.
L'enquête doit être menée par le commissaire Yaron Malka. Mais la Fouine ne veut pas être tenue à distance d'une telle enquête. Il a de bonnes raisons de vouloir la mener malgré l'interdiction du commissaire : le meurtre a été commis dans la maison de retraite où sa grand-mère réside.
Gay assumé, fragile et plein d'esprit, Oded Héfer s'immisce alors dans une délicate enquête auprès de personnes du troisième âge aux histoires personnelles chargées.
1978. Un professeur de musique apparemment sans histoire est assassiné à Ratisbonne, en Bavière. L'enquête menée par le légendaire commissaire Kolnik et son jeune assistant Alwin Heller pointe l'organisation terroriste d'extrême gauche Fraction armée rouge : le maître de musique était un ancien nazi.
Cette découverte ravive chez le jeune policier maintes interrogations concernant le passé honteux de son pays : comme bon nombre de gens de sa génération, Heller avait lui-même un père membre du Parti national-socialiste. Une blessure indélébile pour ce garçon épris de justice. Face à cet antimodèle paternel, Kolnik, un chef aux méthodes et à l'instinct si peu conventionnels, fait en revanche figure de héros : après la guerre, ce résistant qui avait connu l'enfer des camps s'était acharné à démasquer les anciens criminels nazis afin de les traduire en justice. Pourtant, ce professionnel à l'opiniâtreté légendaire semble ici se satisfaire de conclusions hâtives. Et, peu de temps après, il annonce prendre quelques jours de vacances pour aller à Prague assister au match de football qui doit opposer l'équipe nationale à celle de la RFA. Lui qui n'a pas posé une journée de congé depuis des années et qui déteste le sport ! Il confie le service à son assistant, qu'il considère comme son successeur désigné, avec cette sentence sibylline : « Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal... ! » Mais quelle peut bien être la vraie raison de ce voyage ? Et que signifie cette promesse énigmatique ?
Mi-roman policier mi-roman d'espionnage, Je vis la Bête surgir de la mer éclaire d'un jour passionnant un aspect paradoxal et méconnu de l'histoire de l'immédiat après-guerre : celui d'anciens criminels nazis recrutés par les services secrets communistes afin d'espionner en République fédérale d'Allemagne pour le compte de la Sécurité d'État tchèque.
Chastity Riley est appelée au petit matin sur une étrange scène sans cadavre.
Un homme est découvert nu dans une cage, devant le siège d'un important éditeur de presse de Hambourg.
Puis bientôt, un autre homme. Pour cette affaire, la procureure Riley écope d'un nouveau partenaire : Ivo Stepanovic, membre du bureau des Affaires spéciales.
Une « troupe de spécialistes funky ». L'enquête plonge le duo dans le monde de l'entreprise et la crise financière.
Hambourg reste au coeur de l'intrigue, mais les deux nouveaux partenaires fouillent le passé et ses secrets, et partent pour une incursion en Bavière.
Comme il se doit avec Chastity, l'important se déroule la nuit, avec sa bande d'amis. Mais son univers vacille. Seuls les SMS de Faller, son ancien chef, semblent pouvoir lui offrir du réconfort.
Côté crime comme côté coeur, cet opus s'annonce surprenant, tout en restant dans la veine psychologique et sociale chère à l'autrice. Quant à Chastity Riley, elle trouve en Stepanovic un formidable collègue pour des dialogues inoubliables. Le lecteur devra encore une fois accepter d'être secoué par la narration unique de Simone Buchholz.