A cinquante-neuf ans, Hannah Musgrave revient sur sa vie de jeune bourgeoise américaine contrainte par son engagement révolutionnaire à prendre la fuite vers l'Afrique au début des années 1970. Ayant tenté sa chance au Libéria, elle s'y est mariée à un bureaucrate local appartenant à une tribu puissante et promis à une brillante carrière politique. Quelques années plus tard, elle a, en catastrophe, repris le chemin de l'Amérique, laissant là leurs trois enfants, fuyant la guerre civile qui enflammait le pays.
Au moment où commence ce livre, Hannah quitte sa ferme "écologique" des Adirondacks, car ce passé sans épilogue la pousse à retourner en Afrique...
Evocation passionnante d'une turbulente période de l'histoire des Etats-Unis comme du destin d'un pays méconnu, le Libéria, le roman de Russell Banks tire sa force exceptionnelle de la complexité de son héroïne, et d'un bouleversant affrontement entre histoire et fiction.
"mon existence est devenue intéressante, disons, l'été de mes quatorze ans.
J'étais à fond dans la fumette et comme j'avais pas d'argent pour m'acheter de l'herbe je me suis mis à fouiner tout le temps dans la maison pour dénicher des trucs à vendre - mais il n'y avait pas grand-chose." c'est alors que bone, avec sa crête, son nez percé et le tatouage fondateur de son identité - des os en croix - prend la route, et que le roman se déploie au fil de ses aventures et de ses rencontres avec tout ce que l'amérique puis la jamaïque comptent de marginaux, d'aventuriers et de sages.
Un percutant roman de formation, proche du road movie, et devenu le texte emblématique d'une certaine jeunesse américaine de la fin du xxe siècle.
Un réparateur de chaudières dans une petite ville du New Hampshire abandonne son quotidien misérable et part pour la Floride avec sa famille, attiré par un nouvel avatar du rêve américain. À plusieurs milliers de kilomètres de là, une jeune Haïtienne fuit la violence et la pauvreté de son pays natal pour rejoindre l'Amérique... de ses rêves. Les deux destins finiront par se croiser dans cet ample roman sur l'errance et l'injustice.
Par l'auteur de Sous le règne de Bone, De beaux lendemains et American Darling, le grand roman du nouveau désordre sexuel, à l'ère d'Internet et de la pornographie en ligne, à travers le personnage d'un jeune délinquant sexuel incarnant l'enfer d'une addiction aussi particulière que largement répandue et le supplice de l'exclusion qui peut la sanctionner. Une réussite romanesque éblouissante.
"Arbre de l'oubli" brosse le portrait d'une famille américaine aisée, privilégiée, éduquée... puis, élargissant le tableau peu à peu, nous montre les fils inattendus qui relient cette famille aux pages les plus sombres de l'Histoire moderne. En dessinant un chemin tortueux à travers l'émancipation pas toujours réussie de trois personnages complexes, le roman aurait pu prendre les tonalités d'un parcours initiatique. Mais il s'agit, une fois le tableau appréhendé dans sa globalité, d'un grand roman d'Histoire vivante tant il convoque les enjeux essentiels d'aujourd'hui : racisme, religion et laïcité, procréation pour autrui, violence, misère et colère, féminisme et représentation.
Sous notre blafard ciel contemporain, dans un monde qui a vendu son âme au ricanement, un professeur de lycée qui a apprivoisé ses désillusions trouve peu à peu la forme de sa propre résistance à cette dégringolade spirituelle. Sébastien Lapaque transcende la mélancolie et la lucidité du constat pour nous offrir une épiphanie douce, et son roman le plus lumineux, le plus intimement universel.
Août 1992. Une vallée perdue quelque part à l'Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, ils s'emmerdent comme c'est pas permis. C'est là qu'ils décident de voler un canoë pour aller voir ce qui se passe de l'autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence. Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d'une vallée, d'une époque, de l'adolescence, le récit politique d'une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt, cette France de l'entre-deux, celle des villes moyennes et des zones pavillonnaires, où presque tout le monde vit et qu'on voudrait oublier.
À la mort d'un père qu'elle n'a jamais connu, Rose arrive au Japon pour la première fois afin d'y entendre son testament.
Accueillie à Kyoto, elle est conduite dans la demeure de celui qui fut, lui dit-on, un marchand d'art contemporain, et dans cette proximité soudaine avec un passé confisqué, la jeune femme ressent tout d'abord amertume et colère. Mais Kyoto l'apprivoise et, chaque jour, guidée par Paul, l'assistant de son père, elle est invitée à découvrir un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, une étrange cartographie d'émotions et de rencontres qui vont l'amener aux confins d'elle-même.
Ce livre est celui de la métamorphose d'une femme placée au coeur du paysage des origines, sur un chemin qui l'emporte vers cet endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d'amour.
La prise de la Bastille est l'un des événements les plus célèbres de tous les temps. On nous récite son histoire telle qu'elle fut écrite par les notables, depuis l'Hôtel de ville, du point de vue de ceux qui n'y étaient pas. «14 Juillet» raconte l'histoire de ceux qui y étaient. Un livre ardent et épiphanique, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse. Par l'auteur de «L'Ordre du jour», Prix Goncourt 2017.
Danny et Maeve, un frère et une soeur unis par un amour indéfectible, ne cessent de revenir devant leur ancienne demeure se heurter aux vitres d'un passé douloureux. Cette imposante Maison hollandaise, écrin des joies et des peines de leur enfance, source de leurs malheurs, les attire comme un aimant. À travers le destin de ces deux quasi-orphelins, Ann Patchett, en déchiffreuse éclairée de l'âme humaine, signe un roman pénétrant sur l'abandon, le pardon, les liens filiaux et le rapport que chacun d'entre nous entretient avec le passé.
En 1937, Gayatri quitte l'Inde pour Bali, dans le sillage d'un artiste allemand, afin de retrouver sa liberté et de se consacrer à la peinture. Elle laisse derrière elle son mari et leur fils de neuf ans. Lorsque ce dernier, à la fin d'une vie façonnée par cette terrible absence, reçoit d'une ancienne voisine un paquet de lettres de sa mère, il revisite ses souvenirs et succombe à l'obsession qui a marqué son enfance : pourquoi l'a-t-elle abandonné ? Tressant, avec une délicatesse toute poétique, convulsions historiques et déchirements intimes, l'auteur retrace, à travers le regard aimant d'un fils meurtri, la trajectoire heurtée d'une femme libre.
UN RÉCIT D'ÉMANCIPATION ET D'INDÉPENDANCE, un merveilleux roman étalé sur plus d'un demi-siècle, qui aborde des thèmes clés : l'Inde sous la domination de l'empire britannique, l'amour familial et le poids des traditions.
Belfast, début des années 1990. La ville vit au rythme des slogans de haine, des bombes, des assassinats. Pourtant, au coeur de l'incendie se niche toujours le quotidien. Dans les rues aux murs de briques vivent les victimes de l'histoire qui s'écrit dans le sang. Ici et là, on a appris à faire abstraction, on sort entre amis et on boit, beaucoup, on tombe amoureux, souvent, on trafique la misère, surtout. Jake Jackson, le catholique, et son ami Chuckie Lurgan, le protestant, ainsi que que tout ce que Belfast compte de brinquebalants, sont l'incarnation de cette existence à l'intensité dramatique. Au fond de leurs immenses bières, dans l'urgence d'un rire ou d'un mot d'amour, il y a tout ce qu'il reste d'humanité.
Le roman «culte» d'un écrivain «culte», trop rare depuis vingt ans.
Véritable phénomène de société en Espagne (plus de 600 000 ex. vendus), «Patria» explore sur près de quarante ans - des années de plomb du post-franquisme jusqu'en 2011, quand l'ETA dépose les armes -, la douleur d'une population prise en otage par l'Histoire qui transforme potentiellement chacun en traître. Constitué d'une centaine de courts chapitres qui ressemblent à des contes, le roman possède une chronologie plus émotive que temporelle mais le "chaos" est magistralement ordonné pour que la fiction littéraire puisse aider à comprendre la vérité d'une époque.
Chaque jour, Laurent Lepage invente une catastrophe : des arbres qui marchent, un débarquement d'extraterrestres... Plus personne ne croit le garçon de neuf ans. Pas même Armand Gamache, qui a pris sa retraite à Three Pines. Cependant, quand l'enfant disparaît, il faut bien envisager que l'une de ses histoires soit vraie. Et si l'arme de destruction massive qu'il disait avoir aperçu aux abords de la paisible bourgade existait-elle vraiment ? Une traque effrénée et digne des plus grands romans d'espionnage se met en branle et les pires craintes de Gamache semblent se confirmer. Un monstre est venu autrefois semer le malheur à Three Pines. Et il pourrait bien être de retour.
"Si quelqu'un revient d'entre les morts, certains appelleraient ça un miracle, d'autres un cauchemar." Un cadavre est retrouvé dans un état de décomposition avancé dans un appartement à Oslo. Dans le congélateur de la cuisine, la police fait une découverte macabre : la victime était visiblement un profanateur de tombes et collectionneur de "trophées". Et parmi les nombreux membres disparates entassés là, on retrouve notamment le crâne de l'épouse décédée de Joona Linna. Et son ennemi mortel, abattu des années plus tôt, ne va pas tarder à revenir le hanter. Plus noir que jamais, Lars Kepler, le maître incontesté du thriller scandinave, est de retour avec la septième enquête de l'inspecteur Joona Linna.
Deux pays s'affrontent depuis des siècles : l'immense empire de Nikara et une petite île voisine, Mugen. Jeune orpheline, Rin décide de tout faire pour échapper au mariage qu'ont arrangé ses parents adoptifs. Aidée d'un bibliothécaire qui s'est pris d'affection pour elle, elle se met à étudier afin de faire partie des futures élites de l'Empire. Sous l'égide d'un vieux maître fantasque et mystérieux, elle s'éveille peu à peu aux pouvoirs chamaniques qui sont les siens, mais quand la guerre larvée éclate de nouveau, elle doit faire un choix. Mi-roman de formation évoquant les meilleures pages de «Harry Potter», miépopée grimdark de fantasy militaire, le premier roman de R. F. Kuang, salué par la critique (il a figuré sur les listes des plus prestigieux prix de sciencefiction : Nebula, Locus, World Fantasy Award), détonne par son originalité. "La Guerre du pavot" est un premier roman déjà culte ; les deux autres tomes de la série seront aussi publiés chez Actes Sud. Une adaptation télévisée de la trilogie est en cours de préparation.