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Anne Ullmo
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Prix Pulitzer en 1921, The Age of Innocence est un roman tardif dans la carrière d'Edith Wharton.
La romancière américaine y ressuscite un temps révolu avec des accents dont la modernité fait tout l'intérêt. Entre nostalgie et satire, ce récit d'un amour contrarié tire une dynamique de la censure sociale et fait de la réserve des personnages une source inépuisable de sens. Cet ouvrage se propose de mettre en lumière les procédés d'écriture d'une romancière imprégnée de culture française, amoureuse de l'esthétisme selon Ruskin et influencée, à son corps défendant par son ami et confrère Henry James.
Car par-delà la polyphonie intertextuelle, s'élève la voix ferme et ironique de cette fine observatrice d'une tribu aux rituels minutieux et cruels qui pratique avec le plus grand naturel la mise à mort "sans effusion de sang".
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Voyageuse exceptionnelle, Edith Wharton (1862-1937) se souvient des moeurs compassées du " vieux New York " de son enfance.
Henry James la nommait " l'ange de la dévastation " ; il l'invita à concentrer son attention critique sur un milieu qu'elle connaissait de l'intérieur et qui nourrit une oeuvre riche et variée. Le temps de l'innocence est loin des romans de la " génération perdue ". Mais il lui valut le Prix Pulitzer (1921) et compte parmi les plus beaux textes américains. Entre nostalgie et iconoclasme, Edith Wharton explore les difficultés d'un moi qui s'insurge à demi-mot contre un univers méticuleusement répressif.
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Anatomie d'une illusion : the house of mirth
Anne Ullmo, Emmanuelle Delanoë-Brun
- Belin Education
- Cned ; Serie Anglais
- 23 Octobre 2013
- 9782130625391
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Libertés & contraintes : cultures, arts, sociétés
Catherine Douzou, Henri Gonnard, Anne Ullmo, Marie-Hélène Soubeyroux
- Kime
- 19 Janvier 2024
- 9782380721294
Les notions de « liberté » et de « contrainte » sont avant tout présentes dans le champ du Droit. C'est dire si elles sont consubstantielles à l'organisation des sociétés. Mais la vie imaginative, la création littéraire, artistique et tout ce qui ressortit à la culture font aussi partie intégrante des sociétés ; c'est cette seconde orientation qu'investit le présent ouvrage collectif par le truchement de l'examen, croisant les approches de façon interdisciplinaire et interséculaire, de la tension entre ces deux pôles. Sa première partie, Sociétés, scrute des enjeux politiques, sociaux, culturels et artistiques de cette dichotomie à partir d'objets d'étude aussi variés que, entre autres, la traduction au XVIIIe siècle par l'abbé Prévost d'une compilation anglaise de récits de voyages, la direction des arts sous Napoléon, un cas d'errance gouvernementale lors des confinements liés à la pandémie de Covid-19 de 2020 ou encore l'appréhension transhistorique de l'apprentissage de la musique par les personnes aveugles. La deuxième partie de ce livre est consacrée aux rapports que l'écriture peut entretenir avec la censure ou les normes en vigueur, que les écrivains s'en jouent, s'en affranchissent ou les transforment en création augmentée. De Mirabeau et Sade à l'auteur israélien contemporain Tomer Gardi en passant par Francesco Gritti, le romancier et pamphlétaire vénitien de la fin du XVIIIe siècle, chacun trouve sa voie en la matière d'une façon spécifique ; mais tous ont en commun d'y parvenir au nom de la liberté de pensée. La troisième, enfin, Contraintes et émancipation des formes, est souvent amenée à aborder les dynamiques positives qu'engendre la contrainte. Si le champ de la littérature continue à y être exploré par le biais d'un chapitre sur Georges Perec ou d'un autre sur Jacques Réda, celui de la musique réapparaît à travers, par exemple, la démarche dodécaphonique de Rodolfo Halffter, compositeur exilé au Mexique à la suite de la Guerre Civile espagnole.
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Machines sympathiques ?
Anne Ullmo, Juliette Grange, Sylvie Humbert-Mougin
- Kime
- 14 Février 2025
- 9782380721669
Machines sympathiques ? Sous ce titre un brin espiègle, cet ouvrage regroupe des travaux d'histoire sociale, de philosophie, des études littéraires ou cinématographiques, des travaux d'histoire de l'art. Il s'agit de poser la question complexe de la relation entre les hommes et les machines, croisant la figure mythique de la créature (tel le Golem ou l'androïde) qui prend son indépendance par rapport à l'homme, son inventeur. Du Pygmalion d'Ovide à Villiers de l'Isle Adam et à Karel Capek, les doubles inquiétants ne manquent pas.
En Occident dans l'Antiquité, la "machine" est « tout ce qui nous aide à vaincre la nature dans notre propre intérêt. » Dès cette époque, l'intelligence humaine sait construire des dispositifs, en particulier des leviers, qui meuvent, à partir d'une faible force, des masses très pesantes ou volumineuses. Le savoir des marins et l'expérience des artisans se mêlent à des connaissances mathématiques. Il en sera de même entre la Renaissance et l'Âge classique. La mécanique connaîtra alors son véritable essor grâce à la science moderne, les physiciens prendront progressivement le relai des ingénieurs de la Renaissance. Au-delà des horloges et des moulins, des machines hydrauliques, les automates du XVIIe et du XVIIIe siècle simulent l'ordre du monde, lui-même compris comme mécanique. Les animaux sont des machines et les machines faites par les hommes des réalités plus imparfaites que celles faites par Dieu, mais de même nature. Tous les corps sont mécaniques, le corps social lui-même, l'État est une Machine artificielle, Léviathan.
Au XIXe siècle, la transmission fonctionnelle du mouvement n'est plus la seule vocation des machines. Le moteur gronde, rugit, respire. L'être artificiel est désormais une machine vivante et va brouiller les frontières entre humain et machine.
Inquiétantes, indifférentes ou sympathiques, que deviennent les machines pour les hommes ? Cette question reste cardinale aujourd'hui lorsque la frontière entre humanité augmentée et machines intelligentes semble s'estomper. Le cyborg interroge cette frontière. Entre des hommes devenus mécaniques et leurs créatures devenues indépendantes de leurs créateurs, comment considérer alors la création littéraire, l'art ou la vie intérieure ?
Ainsi du XIXe siècle au XXIe, en littérature, dans l'art, en philosophie, on voit se décliner différentes relations entre les hommes et les machines. L'inquiétante figure mythique du Golem est relayée par l'absence de mystère des automates, mais dès le XIXe siècle la machine se fait vivante et la question de la frontière entre homme et machine se transforme. C'est cette frontière qu'explore l'ensemble des contributions rassemblées dans ce volume. Elles permettent de reconsidérer un certain nombre d'idées reçues et de mettre en relation fiction, philosophie des techniques et théorie littéraire.