L'objet de cet ouvrage est de présenter la complexité des situations et des problématiques liées aux enjeux géopolitiques de l'Afrique centrale. Quatre thèmes structurent cette recherche : puissance et intégration régionale en Afrique centrale ; ressources et espaces stratégiques en Afrique centrale ; dynamiques socio-économiques et géopolitique en Afrique centrale ; cultures, société et géopolitique en Afrique centrale.
Cherchant à dévoiler les secrets de l'humanité, l'anthropologie, cette science alors sans réel statut universitaire joue des inquiétudes " fin de siècle " sur la vitalité de la nation comme de l'intérêt populaire qui s'attache au récit des origines ethniques. Les études de cas présentées dans ce recueil portent sur les savoir-faire de l'anthropologie, de l'investigation de terrain jusqu'aux modes d'intervention dans la vie publique.
Originaire du cap de Bonne-Espérance, la Vénus hottentote, de son vrai nom Sarah Baartman, fut présentée au public comme "le plus merveilleux phénomène de la nature" dès son arrivée à Londres en 1810. Affublée d'un fessier hors de proportion (stéatopygie), elle fut ainsi chosifiée comme "monstre" de son vivant. A partir de septembre 1814, elle défraya la chronique parisienne avant de mourir dans les derniers jours l'année suivante.
Son corps, entièrement moulé puis disséqué au Jardin des plantes, allait un temps rejoindre les collections d'anatomie comparée du Muséum national d'Histoire naturelle. Prise pour type de race "sauvage", la Vénus hottentote n'en perdit pas tout prestige. Ses représentations s'avérant toujours contemporaines de ses usages scientifiques et sociaux, elle parut indistinctement un sujet d'enquête toujours révisable au crible des connaissances et la victime idéale, sollicitée, d'un exorcisme de masse.
Au centenaire de sa mort, elle restait une célébrité. Dans le périmètre du Muséum, elle passa des galeries d'anatomie à celles d'anthropologie avant que son moulage, devenu sculpture ethnographique, en vint à exemplifier dans les vitrines du Musée de l'Homme la survivance des "Vénus" stéatopyges de la lointaine préhistoire. Les différents chapitres de ce livre offrent des clés de lecture des imaginaires collectifs, tant savants que populaires, sans nier les zones d'ombre qui entourent la biographie de Sarah Baartman.
Ils mettent en évidence les "métamorphoses" complexes de la Vénus hottentote au fil de ses appropriations naturalistes, morales et juridiques, depuis les premiers témoignages des professeurs du Muséum qui l'examinèrent en mars 1815 (Georges Cuvier, Henri de Blainville) jusqu'aux débats du Sénat qui préludèrent à la restitution puis à la cérémonie nationale d'inhumation de ses restes, en août 2002, en présence du président d'Afrique du Sud Thabo Mbeki.
Depuis la Révolution française, la sociologie s'est présentée et représentée comme une "physiologie" attachée à rendre sa liberté d'allure à un "corps social" préjugé souffrant, voire moribond. Le sociologue scrute enregistre les fièvres civiles et s'efforce d'en comprendre l'origine. Les phénomènes sociaux ne vont pas sans raisons. La sociologie s'agglomère avec l'histoire naturelle jusqu'à s'y confondre pour former avec elle une doctrine connue depuis lors sous le nom "d'organicisme". Cet ouvrage interroge la périodisation de ce mouvement, l'étayage biologique des réflexions menées sur la "nature" de la société et l'inspiration solidariste au coeur de la "question sociale".
L'histoire des sciences de l'homme se développe en France à la croisée des disciplines, de la philosophie et de l'histoire intellectuelle. Interrogations, doutes éthiques, réformisme politique suscitent une réflexion épistémologique. Il s'agit de comprendre quelle est la place de la science dans le monde moderne. Les différents intervenants s'interrogent sur la périodisation, les usages historiographiques dans les disciplines, les tendances actuelles de l'épistémologie, le rapport conflictuel des sciences humaines aux savoirs qui les bordent.