Filtrer
Support
Prix
Danilo Kis
-
«Chagrins précoces, ce sont des esquisses dans un bloc-notes, en couleurs certes ; Jardin, cendre est un dessin au graphite sur toile par-dessus lequel s'est imposée la palette sombre de Sablier, couleurs épaisses, pâteuses, qui ont recouvert les contours tracés au graphite, et la première esquisse a perdu son importance et cessé d'avoir un sens. Sablier est donc le troisième et dernier volet du cycle de famille, du cirque de famille, et je pense que ce n'est qu'ainsi, en une sorte de trilogie, de triptyque, que ces livres trouvent leur véritable sens de Bildungsroman». Danilo K?s
-
Les neuf nouvelles qui composent ce livre illustrent de manière éclatante les deux thèmes de l'amour et de la mort suggérés par l'exergue emprunté à Georges Bataille : «Ma rage d'aimer donne sur la mort comme une fenêtre sur la cour.» Que ce soit la mort de Simon le Mage, révolté contre la hiérarchie humaine et divine, la biographie d'un homme ordinaire en Yougoslavie relatée dans une encyclopédie de cauchemar, le somptueux enterrement d'une prostituée amie des révolutionnaires dans les années vingt, la mort héroïque d'un jeune aristocrate hongrois, les confessions de celle qui fut longtemps la compagne d'un poète soviétique, ou le véritable roman policier reconstituant la genèse du Protocole des Sages de Sion, tous ces récits mêlent, en des époques et des lieux différents, le fantastique, l'érudition, le lyrisme et l'ironie qui étayent de façon brillante les résonances métaphysiques de cette encyclopédie très spéciale.
-
Un tombeau pour Boris Davidovitch : Sept chapitres d'une même histoire
Danilo Kis
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 11 Septembre 1979
- 9782070286614
Danilo Kis a pris pour matériau de sa fiction la réalité des liquidations, des procès, des camps et des tourmentes qui sévissent en Europe depuis le début du siècle. Six des sept chapitres de ce livre présentent des biographies de révolutionnaires, terroristes, bagnards ou renégats profondément attachés les uns et les autres à leurs croyances. Une abondante documentation, des témoignages, des Mémoires, reconstitués par une plume habile à l'exercice de style, se mêlent au récit. Le procédé laisse penser que l'auteur n'a fait que mettre au point et présenter des documents. C'est en partie cet aspect parodique qui donne au livre son ton d'objectivité glaciale dans la mise au jour des mécanismes de l'oppression et de la répression, de l'énergie brutale de la victime et du bourreau ou de leur éventuelle connivence. Récits cruels où la concision de la phrase souligne la violence de l'action, ces biographies prennent parfois un aspect légendaire, telle l'histoire de Boris Davidovitch, victime de la répression stalinienne, qui disparaît et réapparaît sous de faux noms si bien qu'après sa mort dans un camp on croit l'avoir encore revu à Moscou. Histoire vraie ? L'auteur nous laisse le soin d'en décider et nous voici là au coeur du problème posé par ce livre.
-
Jardin, cendre est le portrait d'un personnage mythique, le père, l'inoubliable Édouard Sam, juif de Hongrie. Faisant une encyclopédie d'un indicateur des chemins de fer, entraînant sa famille dans l'errance et la misère, pris pour un sorcier, disparaissant peu à peu pour réapparaître après la guerre, ce personnage extravagant, très fou, atteint la vérité poétique.
-
«... Et voici venir une génération pour laquelle l'univers hitlérien n'est plus un vécu, une matière de témoignage, fût-il transposé, mais bien un vague souvenir d'enfance, une légende noire transmise par les aînés ou tout simplement imaginée. Et c'est ici qu'en connaissance de cause je suis heureux de rendre hommage à Danilo Kis et à son Sablier qui est un exploit, un haut fait de poésie comme il est des hauts faits de guerre. Je ne connais personne avant lui qui aurait tenté d'aborder ce sujet immense, le destin juif sous Hitler, avec les seules armes dignes d'un poète:la maîtrise souveraine du langage. Saisir les tripes mêmes de l'Être, saisir et montrer le germe du devenir, d'un devenir psychologique, historique, anthropologique... peu de romans et, je dirais, peu d'oeuvres d'art de ces dernières années, quel que soit leur genre, peuvent rivaliser sur ce plan avec Sablier. D'un abord difficile, déconcertant à première vue, lorsque à la seconde lecture tombent les voiles et apparaissent ses harmoniques profondes, Sablier s'affirme comme une oeuvre grandiose, puissamment charpentée et qui fera date dans l'histoire des lettres contemporaines.» Piotr Rawicz.
-
« Il se chuchotait depuis quelques jours déjà qu'elles tenteraient de s'évader avant l'évacuation du camp, d'autant que, cinq ou six nuits plus tôt, on avait entendu pour la première fois le grondement des canons dans le lointain. Mais la rumeur était retombée - du moins lui semblait-il - depuis que trois femmes, parmi lesquelles se trouvait Erzsike Kohn de leur chambrée, avaient été fusillées sur les barbelés.Tout ce que Maria pouvait faire, c'était donc tendre l'oreille au bruit des canons et attendre que quelque chose se passe. »
Paru à Belgrade en 1962, Psaume 44 raconte le projet d'évasion de Maria, une jeune femme prisonnière d'un camp de concentration allemand. Le récit suit le cours de ses pensées dans les heures qui précèdent sa fuite. Premier ouvrage et dernière oeuvre inédite en France de Danilo Kis, publié ici avec La Mansarde (Grasset, 1989), écrit à la même époque, Psaume 44 est un roman saisissant qui éclaire et complète la connaissance de l'oeuvre de cet écrivain majeur du XXe siècle. -
Un jeune homme retrouve son ancienne institutrice avec laquelle il se met à évoquer leurs souvenirs communs, découvrant, en un raccourci vertigineux, tout un pan de l'histoire de l'Europe centrale pendant la période cruciale de la Seconde Guerre mondiale.Au lendemain des événements de juin 1968 en Yougoslavie, un jeune homme bavard, sensible, loufoque, s'introduit dans l'appartement d'une " bourgeoise rouge ", raide et conventionnelle qui, le premier moment de frayeur passé, n'hésitera pas à " faire feu de toutes ses armes ".Un vieil asthmatique, ancien déporté, soutient matériellement et moralement un jeune homme dont toute la famille a disparu dans les camps et qui essaie d'écrire " un livre sur la souffrance " sans y parvenir.La vie (mythique?) du révolutionnaire soviétique Boris Davidovitch Novski est déroulée en dix-neuf tableaux et un épilogue, événements familiaux et réminiscences de la Russie tsariste alternant avec des épisodes liés à l'univers concentrationnaire et à la terreur stalinienne.Quatre pièces au style concis, mêlant ironie et poésie, où l'on retrouve les grandes préoccupations de Danilo Kis : réflexion sur la mémoire, sur la création littéraire, sur le destin de l'individu dans la machine meurtrière engendrée par l'oppression totalitaire.Danilo Kis (1935-1989), écrivain yougoslave, a passé les dix dernières années de sa vie à Paris. Styliste remarquable, il aborde dans son oeuvre, tantôt par le biais de l'autobiographie, tantôt dans ses récits de " fiction document ", les grands thèmes de ce siècle, en particulier l'oppression totalitaire, tant dans le nazisme que dans le communisme. Il a reçu en 1980 le Grand Aigle d'Or de la ville de Nice. Parmi ses oeuvres, citons: Un tombeau pour Boris Davidovitch; Sablier; Jardin, cendre; Chagrins précoces; Encyclopédie des morts; la Mansarde; Homo poeticus; la Leçon d'anatomie; le Luth et les cicatrices; le Résidu amer de l'expérience.
-
-
Le Résidu amer de l'expérience réunit un choix d'entretiens accordés par Danilo Kis à des journalistes ou écrivains yougoslaves et étrangers, entre 1972 et 1989. Synthèse aussi de souvenirs personnels, cette réflexion assidue sur les enjeux et les conditions modernes de la littérature ravive, en contretype de la parole de Kis, le paradoxe traditionnel de l'écrivain: l'écriture ou la vie.
Lecteur exigeant, praticien intègre, rebelle à l'imposture d'un " engagement " complaisant, Kioe se défend de toute " insoutenable légèreté de l'écriture ", n'ayant, quant à lui, envisagé d'écriture recevable que dans le sens de mal nécessaire, imparable et sans remède: " Ma maladie, dira-t-il dans l'une de ses dernières interviews, c'est la recherche de l'absolu par l'intermédiaire de la littérature. La littérature comme aspiration à une autre vie, la littérature qui commence à mener sa propre vie, la littérature comme une maladie. " Mais le titre de ce livre se mesure aussi à l'incidence de l'Histoire contemporaine sur un homme, à cette expérience individuelle qui, " sous la pression intellectuelle la plus forte possible, donne naissance à un contenu plein de significations nouvelles et d'une tension presque philosophique ", assignant à Danilo Kis sa place méritée dans la seule patrie qu'il revendiquait: la Weltliteratur si chère à Goethe.
Danilo Kis (1935-1989), écrivain yougoslave, a passé les dix dernières années de sa vie à Paris. Styliste remarquable, il aborde dans son oeuvre, tantôt par le biais de l'autobiographie, tantôt dans ses récits de " fiction document ", les grands thèmes de ce siècle, en particulier l'oppression totalitaire, tant dans le nazisme que dans le communisme. Il a reçu le Grand Aigle d'Or de la ville de Nice. Parmi ses oeuvres, citons: Un tombeau pour Boris Davidovitch; Sablier; Jardin, cendre; Chagrins précoces; Encyclopédie des morts; la Mansarde; Homo poeticus; la Leçon d'anatomie; le Luth et les cicatrices.
-
Safet Zec ; Ceramolle
Michele Broutta, Lorenza Salamon, Danilo Kis, Safet Zec, Jorge Semprun, Pascal Bonafoux, Domenico Luciani
- Qupe
- 6 Mai 2015
- 9782953150162
Les oeuvres dans ce catalogue sont réalisées par l'artiste depuis vingt ans avec la technique de gravure au vernis mou (ceramolle). Les dessins originaux, ayant servi à graver les plaques de zinc, sont présentés en vis-à-vis des gravures imprimées. Un choix de textes de plusieurs auteurs accompagne les images.
Textes de Pascal Bonafoux, Michèle Broutta, Danilo Kis, Domenico Luciani, Lorenza Salamon, Jorge Semprun et Safet Zec.
Ceramolle (ou Vernice molle) est le nom italien pour désigner la technique chalcographique au vernis mou ; à ce type de vernis on ajoute du suif ou de la vaseline pour le rendre plus fluide et collant. Cette technique permet à l'artiste de dessiner au crayon sur une feuille de papier très fin, papier de soie en général, placé par dessus la plaque métallique, en zinc, déjà préparée au vernis mou. Après avoir réalisé son dessin l'artiste soulève la feuille de papier, la feuille enlève une partie du vernis et découvre les traits du dessin sur la plaque qui seront creusés dans le bain à l'acide, comme pour la technique dite à l'eau-forte. Les traits ainsi gravés restituent l'aspect très doux du dessin au crayon sur papier. Le dessin préparatoire peut être conservé, même s'il risque souvent d'être déchiré dans les parties les plus sombres. On peut finir de graver la plaque à la pointe-sèche. -
-
'For once there had been false idols and asses' heads drawn on the walls...' Sleepers awake in a remote cave and the ancient mystic Simon Magus attempts a miracle, in these two magical, otherworldly tales from one of the greatest voices of twentieth-century Europe. Penguin Modern: fifty new books celebrating the pioneering spirit of the iconic Penguin Modern Classics series, with each one offering a concentrated hit of its contemporary, international flavour. Here are authors ranging from Kathy Acker to James Baldwin, Truman Capote to Stanislaw Lem and George Orwell to Shirley Jackson; essays radical and inspiring; poems moving and disturbing; stories surreal and fabulous; taking us from the deep South to modern Japan, New York's underground scene to the farthest reaches of outer space.
-
Dans cet ensemble d'essais, danilo kioe aborde de façon vivante certains thèmes qu'il prisait particulièrement: l'essence de la littérature, la poétique et l'éthique de l'écriture, le métier littéraire dans le sens le plus étroit du terme. partant toujours de son expérience, du contexte socio-politique dans lequel il a vécu et écrit et qui lui fut ô combien hostile, il élargit ses analyses aux grandes littératures européennes et américaines et consacre des pages magistrales à des écrivains qui lui étaient chers: borges, flaubert, nabokov, sade, etc. des " conseils à un jeune écrivain " aux " variations sur des thèmes d'europe centrale ", il nous fait traverser le siècle d'une aire culturelle à l'autre, d'un système politique à l'autre. comme toujours chez danilo ki?, le style est brillant, alerte, l'érudition alliée aux expériences personnelles, et l'on reconnaît partout la fascination de l'écrivain pour la beauté, ainsi que son implacable rigueur envers la bêtise et les lieux communs.
Dans le contexte de la guerre en ex-yougoslavie et de la montée des nationalisme, certains textes qui font plus directement allusion à l'expérience personnelle de kioe et au milieu culturel dans lequel il a écrit prennent un étonnant caractère d'actualité, offrant des éléments d'analyse et d'explication de cette tragédie de notre temps.
Danilo kioe a passé les dix dernières années de sa vie à paris, où il est mort en octobre 1989, à l'âge de cinquante-quatre ans. il est l'un des noms les plus prestigieux des littératures de l'ex-yougoslavie. styliste remarquable, il aborde dans son oeuvre, tantôt par le biais de l'autobiographie, tantôt dans des récits de " fiction document ", les grands thèmes de ce siècle, en particulier l'oppression totalitaire, aussi bien dans le nazisme que dans le communisme. parmi son oeuvre, citons: un tombeau pour boris davidovitch; sablier; jardin, cendre; chagrins précoces; encyclopédie des morts; la mansarde.
-
Ecrites entre 1980 et 1986, les six nouvelles posthumes qui constituent le Luth et les cicatrices (augmentées ici d'un texte laissé sans titre par l'auteur, " A et B ") ont été retrouvées puis rassemblées à partir des manuscrits inédits de Danilo Kis .
Tels la nouvelle-titre (unique récit belgradois dans l'oeuvre de Kis), certains de ces textes sont autobiographiques. D'autres se sont attachés à ressusciter en protagonistes romanesques des célébrités choisies de la littérature centre-européenne; ainsi nous faut-il identifier, plus ou moins distinctement au gré d'intrigues imaginaires ou historiquement attestées, les figures d'Odön von Horvarth et d'Endre Ady (" L'apatride "), d'Ivo Andric, prix Nobel yougoslave (" La dette "), ou bien encore de Piotr Rawicz.
Sur fond délibéré de régimes oppresseurs et d'exils politiques slaves, sur fond également de destins tragiques, du souvenir, on retrouvera comme conjonction essentielle de toutes ces nouvelles le thème littéraire privilégié entre tous de la mort et l'écriture: la mort comme coïncidence allégorique ou comme acte volontaire symbolique selon les cas, et l'écriture comme sa conjuration absolue et imprenable, l'écriture comme seule survivance possible.
Danilo Kis (1935-1989), écrivain yougoslave, a passé les dix dernières années de sa vie à Paris. Styliste remarquable, il aborde dans son oeuvre, tantôt par le biais de l'autobiographie, tantôt dans ses récits de " fiction document ", les grands thèmes de ce siècle, en particulier l'oppression totalitaire, tant dans le nazisme que dans le communisme. Il a reçu en 1980 le Grand Aigle d'Or de la ville de Nice. Parmi ses oeuvres, citons: Un tombeau pour Boris Davidovitch; Sablier; Jardin, cendre; Chagrins précoces; Encyclopédie des morts; la Mansarde; Homo poeticus; la Leçon d'anatomie; le Résidu amer de l'expérience.