Robespierre, c'est la Révolution, son souffle épique, et son soufre aussi. Il divise, dès 1789 ! Aujourd'hui, beaucoup lui associent la Terreur ; d'autres soulignent son combat pour le suffrage universel, sa dénonciation de la peine de mort et de l'esclavage, son rêve d'une république qui offre à tous une égale dignité. Qui est-il vraiment ?
Hervé Leuwers s'est lancé sur les traces de l'enfant d'Arras devenu mythe, en véritable historien, bousculant les présupposés, analysant des sources jusque-là inédites, creusant les archives pour faire jaillir le portrait d'un juriste et homme de lettres, d'un orateur, d'un personnage politique intransigeant et désintéressé.
Cette biographie de référence invite à découvrir Robespierre dans sa complexité d'homme.
Une « solide biographie » (L'Obs), « un portrait nuancé » (Lire), « une réussite » (Le Monde).
En restituant le parcours de Robespierre, depuis son enfance jusqu'à l'image qu'il projette chez les républicains du premier XIX siècle, l'ouvrage présente la vie de Robespierre dans toute sa complexité et permet de comprendre le parcours d'un homme des Lumières devenu acteur majeur de la Révolution, puis véritable mythe historique. Il s'agit d'isoler, à chaque étape de son existence, les logiques de son engagement et de ses convictions : de ne pas négliger l'avocat et l'homme de lettres des années 1780, nourri de droit et d'histoire, et aspirant à la disparition des préjugés ;
De ne pas méconnaître l'importance du député de l'Assemblée constituante (1789- 1791), dont les combats pour l'égalité des droits, l'abolition de la peine de mort ou le rejet de l'esclavage, lui ont valu une exceptionnelle célébrité ; de ne pas oublier, non plus, son long soutien à la monarchie constitutionnelle...
En somme, ne pas lire la vie de Robespierre en pensant uniquement au républicain de l'été 1792 ou à la Terreur des deux années suivantes, permet de mieux comprendre l'origine des regards contrastés et enflammés que le personnage continue à susciter.
Par des chapitres tantôt chronologiques, tantôt thématiques (citoyenneté, femmes, esclavage...), ce manuel retrace le récit de la Révolution française, de ses origines jusqu'au tournant politique du Consulat et met au jour ses enjeux multiples. Cette approche insiste sur les décalages entre les regards que les contemporains ont porté sur les événements vécus, et la manière dont ceux-ci sont désormais analysés par l'historiographie, française et étrangère.
L'ouvrage replace également cette histoire dans son contexte européen et colonial, en insistant sur la réception des événements de France à l'étranger et, plus encore, sur l'articulation entre la Révolution française et les mouvements révolutionnaires perceptibles dans d'autres territoires européens des années 1790 : Pologne, Hongrie, Italie, Provinces-Unies, Pays-Bas autrichiens, Italie, Suisse, Grèce, Irlande, etc.
Si Camille et Lucile Desmoulins n'apparaissent plus guère dans les manuels scolaires, ils restent bien vivants dans la mémoire collective. L'un est républicain avant la république, défenseur de la liberté de la presse et homme de lettres ; l'autre est citoyenne et diariste. Tous deux ont cru en la Révolution, ont combattu pour la liberté et l'égalité politique, ont aimé, jusqu'à la mort. Lorsqu'ils montent sur l'échafaud, en 1794, Lucile a vingt-quatre ans, dix de moins que son mari.
A l'issue d'une patiente exploration des sources, de la mise au jour de nombreux inédits, Hervé Leuwers brosse un attachant portrait de ce couple, dont l'exigence démocratique est parfois d'une étonnante actualité. Par une histoire sensible, attentive aux émotions et à la culture de la fin du xviiie siècle, l'historien redonne vie à deux enfants des Lumières qui, pour reprendre les mots de Camille Desmoulins, ont " rêvé une république que tout le monde eût adorée " .
Le roi justicier, la complexité du maillage des juridictions, l'esprit de chicane, la violence des supplices, la solennité des rituels. Inévitablement, la justice moderne se définit par opposition à celle imaginée par les Constituants (1789-1791). La rétablir dans sa complexité, c'est mettre au jour ses caractères changeants, ses cohérences et ses contradictions ; c'est souligner ses liens avec un État qu'elle a contribué à bâtir, isoler l'évolution des normes qu'elle applique, de ses institutions, de ses procédures et de ses pratiques, décrypter ses rituels, rappeler les liens entre justice et politique et s'interroger sur les transformations de la société judiciaire.
Qu'elle soit civile ou pénale, qu'elle soit ou non rendue par les officiers du roi, la justice moderne est au coeur d'une société qui change et reflète ses logiques, ses peurs, ses sensibilités ou ses valeurs.
En croisant les apports de l'histoire et de l'histoire du droit, cet ouvrage la présente de Louis XII (1498-1515) à son démantèlement, aux débuts de la Révolution (1789-1792), lorsque s'établit une justice de la Nation qui fonde en grande partie la nôtre.
En juin 1780, les avocats de Grenoble cessent de fréquenter les audiences...
Ils ne s'y représentent qu'une année plus tard. Provoquée par l'interruption d'une plaidoirie et la remise en cause de l'indépendance de l'ordre, la grève trahit la détermination d'avocats persuadés de défendre non seulement leurs intérêts, mais la cause du " barreau français ". Croisant histoire sociale et professionnelle, ce livre retrace le destin d'un groupe éminemment divers ; aux échelles de la ville, du ressort judiciaire et ce la France entière, il restitue la naissance d'une profession que l'Etat et les barreaux dotent d'un droit commun, et analyse le discours et les mythes par lesquels se forgent des représentations historiques et sociales communes.
Par l'examen de l'histoire des avocats et de leurs ordres, l'ouvrage invite à comprendre comment, de l'Ancien Régime au premier XIXe siècle, un ensemble d'hommes partageant un titre et des droits - sans toujours exercer la même activité - se transforme en une " profession libérale ". En s'interrogeant sur les modalités d'harmonisation des pratiques et des langages dans l'espace du pays, Hervé Leuwers montre comment, dans l'histoire des professions, la construction nationale d'un groupe précède la rupture révolutionnaire et impériale ; par l'histoire du " barreau français ", il éclaire les corrélations entre unité professionnelle et unité nationale.
Comment définir, par une démarche attentive aux mots et aux faits, les principales dynamiques à l'oeuvre dans l'invention de " l'Ancien Régime " et la naissance de la France contemporaine ?
De l'Assemblée constituante (1789-1791) aux Cent-Jours (1815), par quelles recompositions successives la France a-t-elle été révolutionnée ?
Quels sont les principaux décalages entre la diversité des révolutions vécues par les contemporains et les récits des historiens d'hier et d'aujourd'hui ?
En croisant les regards des hommes du tournant des XVIIIe et XIXe siècles et des historiens d'hier et d'aujourd'hui, ce livre invite à la découverte d'une période riche d'événements fondateurs. Dans une perspective profondément renouvelée par des travaux en partie nourris de questionnements issus de regards d'historiens étrangers, il opère la synthèse entre les acquis consolidés de la recherche et les apports récents, sans éluder les débats clos ou toujours ouverts sur la période. L'ouvrage tente ainsi de restituer les dynamiques et les transformations des années 1787-1815 dans l'épaisseur de l'historiographie, avec des renvois fréquents aux ouvrages et articles qui permettent d'approfondir les points abordés.
Hervé Leuwers, professeur d'histoire moderne à l'Université Lille 3, a notamment publié Un juriste en politique : Merlin de Douai, 1754-1838 (APU, 1996) et L'invention du barreau français, 1660-1830. La construction nationale d'un groupe professionnel (EHESS, 2006).
Ce volume propose de porter un nouveau regard sur la Terreur enrichi par les apports de la recherche récente. Il explore un moment-clé de la Révolution française, la Convention dite « thermidorienne » (juillet 1794 - octobre 1795), qui correspond à la sortie de « la Terreur », telle qu'elle a été définie par les historiens. Quelles sont alors les transformations de la justice d'exception ? Comment s'articule son fonctionnement avec les mesures politiques ou symboliques adoptées par la Convention pour sortir de l'an II, voire pour achever la Révolution ? Parallèlement aux représailles et à l'amnistie envers les acteurs de « la Terreur », y-a-t-il eu une politique de « réparation » à l'endroit de ses « victimes » ? C'est un voyage dans la France de 1794 et 1795 qui projette quelques lumières sur les turbulences politiques de cette époque.
La structuration des activités juridiques et médicales en Europe depuis le XVIIIe siècle a été jusqu'ici trop peu étudiée de manière conjointe, sous l'angle de leur professionnalisation et de leur inscription territoriale.
L'ouvrage résulte d'une collaboration pluridisciplinaire entre historiens, sociologues et juristes. Après avoir présenté la notion de professionnalisation, dans ses dimensions historiographique et sociologique, les contributions analysent les modalités, les rythmes et les limites de la structuration de métiers liés au droit, à la médecine et à l'ordre public dans l'aire continentale ouest-européenne marquée par la tradition romaine (France, Espagne, Italie, Belgique, Allemagne). De manière originale, les professions libérales au sens strict sont rapprochées d'autres métiers d'ordre public (juges, policiers, gardes champêtres...).
Depuis la Révolution française, c'est dans la vie parlementaire que s'est exprimée l'exigence de vertu publique. Comment concevoir et encadrer les actes d'un citoyen au service du Souverain ? Pour garantir sa vertu, faut-il limiter ses pouvoirs, le nombre ou la durée de ses mandats ? Jusqu'où la parole et le geste du député sont-ils libres, couverts par l'« inviolabilité » décrétée dès 1789 ? Quelques cas de députés corrompus peuvent-ils suffire à jeter le discrédit sur leurs collègues et à faire naître en France les premiers germes d'un antiparlementarisme ?
De toutes les années de la Révolution française, celles de la Terreur sont sans doute les plus complexes, tant la jeune république de l'an II doit se construire dans une période de divisions politiques, de tensions extrêmes, de guerre intérieure et extérieure.
Paradoxalement, les années 1793-1794 se cristallisent pourtant en des images brutales et univoques : la Vendée militaire, la guillotine, les suspects, Robespierre... Le décalage dit son impact mémoriel, son actualité toujours vive.
Pour comprendre les enjeux, les tensions et les contradictions de l'an II, une quinzaine de spécialistes livrent leurs analyses. Ensemble, ils brossent un tableau contrasté d'une Terreur qui ne ressemble pas toujours à celle que l'on imagine.
L'Empire napoléonien a compté jusqu'à 130 départements et 44 millions de sujets. Il a durablement marqué l'histoire de l'Europe et des territoires conquis. Le code civil a été introduit, une nouvelle aristocratie s'est constituée. Loin de la vision franco-centrée, qui s'intéresse surtout aux conquêtes, cet ouvrage revisite l'héritage napoléonien. Par l'étude des perceptions nationales, des expériences menées entre 1804 et 1814, il permet de comprendre pourquoi Napoléon reste encore aujourd'hui l'une des figures les plus importantes de l'histoire européenne.
Des parlementaires des XVIIe et XVIIIe siècles, l'historiographie retient avant tout l'image de magistrats souverains, jaloux de leurs prérogatives judiciaires, de leur prestige et dont l'histoire publique est d'abord faite de complexes relations avec la monarchie. En les plaçant au coeur de l'analyse comme acteurs de la vie locale et provinciale, les auteurs de ce livre, historiens du droit et historiens modernistes, proposent un déplacement du regard de l'institution vers les hommes qui l'incarnent et la font vivre. Sortis de leur face à face avec la Monarchie, les parlementaires, entendus tant comme groupe que comme ensemble d'individualités, se révèlent des interlocuteurs incontournables des municipalités, des intendants, des gouverneurs ou des Etats provinciaux mais aussi des agents actifs d'une identité provinciale. Cette démarche invite à considérer la ville et la province comme lieux d'exercice de la fonction mais aussi comme lieux de vie de cette élite dont il s'agit dès lors de mesurer le poids politique, social et économique. Isolément, aucune de ces perspectives n'était inexplorée, cependant l'évolution de la recherche montre l'intérêt de rouvrir le dossier en reformulant les interrogations mais aussi en croisant ces diverses perspectives.
Vingt spécialistes internationaux de la Révolution analysent les concepts, les idées, les représentations et les premiers débats sur les projets de constitution. Ils présentent les figures de ces hommes qui, devenus "révolutionnaires", ont dû non seulement "entrer en république", mais aussi en fonder les institutions à l'heure du 220e anniversaire de la République, Cet ouvrage permet de réfléchir à ses prémices au sens du suffrage censitaire, à la sociologie et à l'expérience des pères fondateurs.
Si l'image publique de Danton est incontestablement moins polémique que celles de Marat ou de Robespierre, elle n'en est pas moins complexe, et souvent contradictoire. Homme corrompu pour certains, défenseur malheureux d'une sortie précoce de la Terreur pour d'autres, il est également présenté comme un exceptionnel orateur de l'ardeur nationale (« de l'audace... »). Beaucoup ont tenté de restituer le parcours de l'homme, de l'avocat aux Conseils à la figure du courant « Indulgent ». Aucune étude, pourtant, n'a cherché à analyser les principaux aspects et moments de son existence, de manière à restituer l'homme dans toute sa complexité. C'est ce que propose ce portrait "croisé" de ce révolutionnaire légendaire, surtout connu par l'image construite au fil du temps par les historiens, les romanciers et les hommes politiques.
Jean-Clarence Lambert est un poète différent. On ne saurait le ranger dans un courant ou dans ce qu'on appelait autrefois une école. Il est toujours ailleurs, ici traducteur, là ami des peintres et leur accompagnateur. Parfois il théorise, parfois il revendique un positionnement purement subjectif. Il y a en tout cas en lui une énergie et un constant désir d'agitation culturelle. Un regard jeté sur son oeuvre poétique laisse l'impression d'un auteur avide de naviguer entre tradition et innovation pour mieux explorer les multiples facettes d'un langage auquel il voudrait parfois accorder toute son autonomie (la vogue ou vague de la Nouvelle Critique incitait à ce radicalisme qui aujourd'hui fait sourire) mais qu'il ne peut s'empêcher de raccorder à lui-même, à son originalité foncière, à cette façon particulière de s'intéresser aux démarches artistiques les moins conventionnelles. Daniel Leuwers