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Tanibis
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Dans ce second opus pour Tanibis, Sylvie Fontaine trace le voyage intérieur d'une jeune femme au sein d'un univers polymorphe et halluciné.
Miss Va-nu-pieds naît page après page, à la manière d'un flip-book. Elle abandonne sa chambre et ses lectures pour explorer la ville et en dévoile peu à peu toute la magie. Au gré des rencontres, des trappes ou des accidents, elle s'applique à toujours avancer, donnant ainsi vie à un univers foisonnant et expressionniste. Protagoniste essentiel de l'aventure, ce pays des merveilles fonctionne suivant le principe de métamorphose cher à Sylvie Fontaine (exploré dans son livre Le poulet du dimanche) : que ce soit de manière cubiste ou symbolique, les lieux se transforment sans cesse. La ville fantôme deviendra ainsi forêt luxuriante, cauchemar kafkaïen ou rêve surréaliste. Fuite effrénée et quête intérieure, cette course sans fin amène le personnage à s'affiner peu à peu et elle acquiert, sans un mot, une identité toute féminine et insolente. -
Après Le Poulet du Dimanche en 2007 et Miss Va-Nu-Pieds en 2009, Sylvie Fontaine prolonge sa figuration de l'identité et des rapports humains par une série de portraits allégoriques. « J'ai parfois l'impression que nous vivons dans une sorte de moyen-âge, peuplé de peurs violentes, d'abus monstrueux et d'espoirs tout aussi vivaces que les angoisses. Matraqués par la peur d'une pandémie, d'une catastrophe écologique, assaillis de besoins futiles à assouvir absolument, secoués, hagards, que pouvons-nous faire ? Électrochoc quotidien de l'information internationale, le monde, cette fabuloserie mal fréquentée, ce paradis infesté des poisons que nous y avons répandu et nous, là, hésitants, troublés, enfantins, arrogants les bras ballants. Nous savons bien qu'il faut repenser le quotidien.
Avons-nous cette force ? Sous le manteau, la réponse. Sous le manteau, la peur et l'angoisse, et la catastrophe qui pointe son vilain museau. Sous le manteau, fécondité, créativité, ardeur et amour aussi peuvent irradier et venir au monde. » Sylvie Fontaine.
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Aboutissement de plusieurs années de maturation, Sylvie Fontaine illustre dans son Poulet du dimanche une chronique de la métamorphose.
Succession de saynètes de la vie quotidienne où chaque individu devient l'objet de mutations toujours déconcertantes, le livre met en jeu des rapports humains soudainement transfigurés par cette intrusion du fantastique. En quelques cases, un repas de famille dégénère en cabinet du difforme. Un rendez-vous galant devient chaos émotionnel. Les membres ou les visages prennent des formes montrueuses ou séduisantes. Les décors eux-mêmes se trouvent entraînés dans une poésie du quotidien.
Suivant minutieusement ce principe, l'auteur dissèque dans les différents chapitres du livre les frustrations et les bonheurs de l'adolescence, des rapports amoureux ou encore de la maternité. Accompagnant ces variations thématiques, le dessin se métamorphose lui-même, évoluant d'un traitement réaliste à une approche plus cartoon, en passant par des dessins très expressifs réalisés au pinceau. L'ensemble forme une narration muette qui, à l'instar des rêves où tout s'enchaîne sans causes ni conséquences, invite à la contemplation.
Sixième album de Sylvie Fontaine, notamment après Cubik (La Cafetière) et Calamity (BFB), Le poulet du dimanche est préfacé par Moebius.