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Julien Fargettas
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1940 ; combats et massacres en Lyonnais
Julien Fargettas
- Editions Du Poutan
- 6 Juin 2020
- 9782375530757
uin 1940. Le 10, sur la Somme et l'Aisne, les dernières lignes de défense française ont cédé, le gouvernement a fui Paris et, le 17, Pétain a demandé à l'armée de cesser le combat... Les 19 et 20 juin pourtant, le 25e régiment de tirailleurs sénégalais reçoit l'ordre de « résister sans esprit de recul même débordé » pour tenter d'endiguer le déferlement des troupes allemandes sur les nationales 6 et 7, au nord de Lyon.
Quatre-vingts ans plus tard, Julien Fargettas, ancien officier de l'armée de terre, spécialiste des soldats noirs auxquels il a notamment consacré sa thèse de doctorat, revient pour nous sur les combats de Chasselay, objets de ses premières recherches.
Avec rigueur et clarté, il nous donne les éléments permettant de comprendre le pourquoi de cet engagement et de ces décennies de présence africaine en Lyonnais. Non sans émotion, il nous fait ensuite le récit des combats et des terribles massacres qui s'ensuivirent. Il s'interroge enfin sur les mémoires de cette tragédie et les manques du légitime hommage qui doit être rendu à ces hommes.
Avec la contribution de Baptiste Garin, « Chasselay : anatomie d'un massacre »,
basée sur la découverte en 2019 de huit photographies allemandes qui documentent
chacune des étapes de ce crime de guerre. -
Les tirailleurs sénégalais ; les soldats noirs entre légendes et réalités 1939-1945
Julien Fargettas
- Tallandier
- 19 Janvier 2012
- 9782847348545
Les tirailleurs sénégalais ne sont pas nécessairement Sénégalais, ils sont recrutés dans toute l'Afrique noire aussi bien en Afrique de l'Est qu'en Afrique centrale et occidentale. Le terme "sénégalais" leur est donné du fait que le premier régiment de tirailleurs a été créé au Sénégal. Ces soldats indigènes, recrutés dans les colonies françaises de l'Afrique subsaharienne, ont participé à toutes les guerres de France. Baptisés « tirailleurs sénégalais », « troupes indigènes », ou « Force noire », caricaturés en « chair à canon », « honte noire » ou « Y'a bon Banania », leur histoire est faite de gloire, de larmes et de sang. Leur engagement dans le second conflit mondial est sans précédent : il n'est plus improvisé, mais au contraire ambitieux, planifié, préparé et espéré. Les forces de l'Empire sont perçues pour la première fois comme un recours, et l'importance de leur engagement dans la campagne de 1939-1940 illustre ce sentiment.
En 1939, les troupes coloniales représentent 500 000 hommes. Sur un total de 60 000 militaires français tués pendant l'invasion, un tiers appartiennent à ces troupes coloniales. Les tirailleurs sénégalais couvrent la retraite. Non seulement ils endurent de lourdes pertes mais ils doivent s'attendre à être fusillés en cas de capture par les Allemands, ces derniers les considérant comme des «sous-hommes». Peu de livres ont pourtant été consacrés aux tirailleurs sénégalais. Pour la première fois, cet ouvrage couvre l'épopée de ces hommes, partis se battre pour une guerre qui n'était pas la leur. En effet, la défaite de la France en juin 1940 ne signifie pas la fin de l'engagement des tirailleurs dans le conflit. Au contraire, Julien Fargettas nous démontre que les troupes noires ont constitué l'ossature des forces qui ont libéré le territoire métropolitain en 1944 en combattant en Afrique du Nord, au Proche-Orient et en Italie. L'après guerre des tirailleurs représente également une période douloureuse, faite d'attentes, de frustrations et de violences.
Julien Fargettas n'aborde pas la question par le haut de la hiérarchie militaire et politique. Il colle le plus possible à ces soldats noirs, cherche à savoir qui ils étaient, de quels pays ils venaient, comment ils avaient été recrutés, comment ils combattaient, comment ils vivaient, comment ils avaient été tués, comment ils étaient rentrés chez eux. Il replace ainsi l'histoire du soldat noir de la Seconde Guerre mondiale dans son contexte colonial, dans son contexte militaire ainsi que dans le contexte si particulier de ce conflit.
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La fin de la "Force Noire" ; les soldats africains et la décolonisation française
Julien Fargettas
- Les Indes Savantes
- Rivages Des Xantons
- 17 Janvier 2019
- 9782846545020
En septembre 1944, les fameux tirailleurs sénégalais, soldats africains de l'armée française originaires de l'ensemble des colonies françaises de l'Afrique subsaharienne, figurent parmi les libérateurs. L'hiver 1944-1945 est ainsi celui du revirement. Le soldat adulé devient un soldat honni dont on doute. Les incidents se multiplient avec, comme point d'orgue, la tragédie de Thiaroye, au Sénégal, où plusieurs dizaines de tirailleurs récemment rapatriés tombent sous les balles françaises.
Mais le discrédit s'estompe face aux réalités du moment. Les tirailleurs sénégalais sont toujours les « dogues noirs de l'Empire » comme les surnomme Léopold Sédar Senghor en 1945 : insurrection du Constantinois en mai 1945, Damas, Maroc. Ils sont engagés dans la répression de l'insurrection malgache en mars 1947. Chacune de ces campagnes est alors marquée par la violence de la répression et par de nombreuses exactions.
Ils représentent près de 20 % du corps expéditionnaire français en Indochine en 1954. En Algérie, les Africains sont présents depuis le début du xx e siècle.
Le contexte nouveau des guerres coloniales érode également l'un des autres fondements de la « Force Noire », celui de la confiance. La méfiance est alors généralisée, tous les signaux pouvant être interprétés au mieux comme une défiance, au pire comme une collusion entre colonisés. Pourtant, aucune défection collective ne vient marquer la période. Les désertions demeurent individuelles et rares.
La période qui s'ouvre ainsi après 1945 est d'abord celle du retour à la mission initiale, celle de la défense de l'Empire. Pourtant l'Empire n'existe plus dès 1946, laissant la place à l'Union Française puis à la Communauté. Parmi eux, certains connaîtront des destins nationaux à la tête des nouveaux États africains : Mathieu Kerekou, Seyni Kountche, André Kolingba, Félix Maloum, etc.