La collection Folio histoire reflète la diversité des écritures et des besoins d'histoire. La revue Inflexions, publiée sous l'égide du Ministère de la Défense, donne matière à réflexion en ce domaine, grâce à la prise de parole et à l'analyse d'officiers qui, au sens le plus strict du terme, témoignent de ce qu'ils ont fait. L'Histoire n'est jamais par nature dispensatrice de modèles d'héroïsme à dupliquer ; elle est leçon d'erreurs inéluctables ou de succès impensables qui donnent à méditer par la comparaison terme à terme des situations d'abord, des enseignements théoriques et des mises en pratique circonstancielles ensuite. Écrire l'Histoire, c'est par exemple dire comment en Centrafrique ou en Herzégovine il faut en quelques secondes mobiliser ce que l'on a appris théoriquement, à partir du passé, de la conduite de la guerre de partisans - sans oublier le devoir essentiel d'économiser la vie de ses hommes et celle des populations civiles - pour décider, ici et maintenant, des manières de combattre le sniper qui tire depuis la fenêtre du salon où dînent ses enfants ou celui qui se cache au milieu d'une foule de mères et d'enfants apparemment pacifiques et qui fait obstruction dans un silence de plomb à la progression des blindés. C'est dans la brièveté de l'instant de la décision et la solitude essentielle de l'officier que se joue alors le rapport à l'Histoire. L'ouvrage est organisé en trois parties : « Du soldat » ou les valeurs qui l'animent, voire le définissent de nos jours - bravoure ou courage, commémoration du passé, exercice de l'autorité, légalité ou illégalité des ordres, entrée en dissidence ; « Au combat » ou les dimensions nouvelles du métier des armes, de la tentation de l' hubris à l'heure du soldat technologiquement augmenté, la plus ou moins grande proximité avec l'ennemi, le rôle des forces morales dans la conduite de la guerre à partir d'exemples d'engagements ciblés, avec toujours le massacre pour horizon à dépasser - du moins pour des soldats de métier engagés dans la guerre dissymétrique où le sacrifice de la population civile est une des tactiques du partisan ; « Le retour » ou l'épreuve faite par le combattant des blessures, voire des désordres psychiques suite à la mort infligée à l'ennemi qui est souvent un autre soi-même, lui aussi père, fiancé, amant ; un retour où le silence est imposé au soldat par une société qui n'a pas, loin s'en faut, toujours conscience qu'elle est, à travers les engagements de son armée de métier sur des théâtres lointains, déjà en guerre. Ne lui reste alors que la médaille, revers d'une société qui ne veut pas écouter, entendre, savoir. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage une leçon d'histoire immédiate.
" Qu'est-ce que la vie ? " " Qu'est-ce que l'homme ? " " D'où vient l'univers ? " Il est longtemps allé de soi que ces questions, purement métaphysiques, relevaient de la religion. Mais depuis Darwin, tout se complique. Théorie de l'évolution, big bang, double hélice de l'ADN : la science ne cesse de repousser les limites du mystère. Sans toutefois en venir à bout... Certains y voient la preuve que derrière la science se dessine le " Visage de Dieu ". D'autres en déduisent au contraire que le moment est venu d'" en finir avec Dieu ". Quelles questions est-on fondé à poser à la science ? Quelles interrogations ne concernent que la religion ? Quelles portes peut-on ouvrir entre les deux sans les dénaturer ? Un biologiste athée, un philosophe athée et un théologien jésuite s'efforcent de remettre un peu d'ordre dans un embrouillamini conceptuel.
Diderot s'intéresse à l'humain depuis ses premiers écrits. Qu'il s'agisse de relativiser la place centrale que la religion lui donne, de renverser le dualisme âme/corps ou de penser l'histoire de l'espèce humaine, il développe des perspectives matérialistes stimulantes. Mais ces éléments ne s'organisent pas en une anthropologie systématique, car, même s'il pense leur cohérence, Diderot préfère déployer des pistes multiples nourries par les sciences de son temps. Les contributions de cet ouvrage s'intéressent à ces perspectives, qui nous conduisent de la chimie à l'économie politique en passant par l'histoire naturelle, la médecine, l'anatomie et la physiologie. Tout en examinant les horizons que chaque savoir offre, elles éclairent les liens qui se nouent entre eux pour dessiner une conception matérialiste complexe de l'humain.