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Prix
Virginia Woolf
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Nouvelle traduction par Jean-Yves Cotté de l'essai qui bouleversa toute la condition féminine à l'échelle de son siècle, et qui rassemble une série de conférences sur le thème de la fiction et des femmes que Virginia Woolf donna en 1928 à l'université de Cambridge.
« Une femme doit avoir de l'argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction. » À la manière d'un roman, et s'appuyant sur l'histoire littéraire, Virginia Woolf retrace le cheminement qui l'a conduite vers cette célèbre thèse, qui reste incontournable de nos jours. Chef-d'oeuvre de la littérature féministe, ce texte met en perspective la question de l'écriture et des femmes au sein de la littérature contemporaine.
« J'aime souvent les femmes. J'aime leur anticonformisme. J'aime leur complétude. J'aime leur anonymat. » Virginia Woolf (Adeline Virginia Alexandra Stephen 25 janvier 1882 - 28 mars 1941) est une femme de lettres anglaise, l'un des principaux auteurs modernistes du XXe siècle, et une féministe. Dans l'entre-deux-guerres, elle est une figure marquante de la société littéraire londonienne et un membre central du Bloomsbury Group, qui réunit des écrivains, artistes et philosophes anglais. Les romans Mrs Dalloway (1925), La Promenade au phare (1927) et Orlando (1928), ainsi que l'essai Une chambre à soi (1929) demeurent parmi ses écrits les plus célèbres. -
On a June morning in 1923, Clarissa Dalloway, the glittering wife of a Member of Parliament, is preparing for a party she is giving that evening. As she walks through London, buying flowers, she remembers the time when she was as young as her own daughter Elizabeth. Elsewhere in London Septimus Smith is being driven mad by shell shock.
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Un lieu à soi rassemble une série de conférences sur le thème de la fiction et des femmes que Virginia Woolf prononça en 1928 à l'université de Cambridge. Ce vaste sujet a donné naissance à une tout autre question, celle du lieu et de l'argent, qui donne son titre à l'essai : «Une femme doit avoir de l'argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction.» À la manière d'un roman, et s'appuyant sur l'histoire littéraire, Virginia Woolf retrace ainsi le cheminement qui l'a conduite vers cette célèbre thèse, qui reste incontournable de nos jours. Chef-d'oeuvre de la littérature féministe, Un lieu à soi brille d'un nouvel éclat sous la plume de Marie Darrieussecq. Jouant de l'humour et de l'ironie de Virginia Woolf, cette traduction propose une remise en perspective essentielle de la question de l'écriture et des femmes au sein de la littérature contemporaine.
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La récréation que fut pour elles l'écriture d'Orlando n'était pas même commencée que Virginia Woolf, au printemps 1927, songeait déjà à l'oeuvre «très sérieuse, mystique, poétique», qu'elle souhaitait écrire ensuite. Le livre, dans son esprit, s'est d'abord intitulé «Les Phalènes».
Elle a alors «l'idée d'un poème-pièce: l'idée d'un courant continu [...], d'une histoire d'amour». Elle y pense en écoutant sur son gramophone les dernières sonates pour piano de Beethoven. Mais elle ne l'écrira vraiment que deux ans plus tard, lorsqu'elle aura trouvé le titre dé nitif. Le livre achevé, tel qu'il se présente et comme le montre magistralement la préface de la traductrice est moins un roman qu'une élégie, une composition musicale, où le rythme est premier.
Du dehors, Les Vagues se présentent ainsi: neuf interludes annoncent neuf épisodes. Les interludes suivent la course du soleil, de l'aube au soir, les variations de la lumière, le rythme des vagues, l'état d'un jardin, d'une maison, le chant des oiseaux. Dans les épisodes, six personnages qui sont plutôt des voix, des fantômes qui hantent la romancière, comme ces phalènes venus battre contre la vitre dont l'image l'a tellement marquée: Bernard, Susan, Rhoda, Neville, Jinny, Louis, dans l'ordre de leur apparition. Chaque épisode marque un moment important de leur vie - enfance, école, université, dîner d'adieu, mort de Perceval ( gure centrale dont le modèle est oby, le frère de Virginia, trop tôt disparu), vie, maturité, Hampton Court, monologue de Bernard. Comme l'écrit Mona Ozouf: «l'un des charmes du livre - au sens fort est magique du terme - tient à l'investigation, sans cesse déçue, sans cesse relancée, où il précipite son lecteur. Avec les indications fugitives de Virginia, nous nous ingénions à recomposer l'identité de chacun: l'éclat sensuel de Jinny, l'évanescence tragique de Rhoda, la plénitude maternelle de Susan, la solitude de Louis, l'homosexualité de Neville, le détachement de Bernard.» Mais il tient aussi au fait que ces «personnages» n'en sont pas, et que la eur à sept pétales qu'ils composent avec Perceval n'est autre que la romancière elle-même dont ils sont aussi les re ets, chacun représentant une part d'elle-même. Le livre peut donc être lu aussi comme une autobiographie de l'écrivain, où la littérature est constamment présente, à travers chacune des six voix, à chaque âge de la vie. Écrire, pour Virginia Woolf, c'est, nous dit Cécile Wajsbrot : «s'insérer dans une lignée littéraire [...] et se placer aux côtés de Shakespeare, de Shelley, en explorant d'autres territoires, de brume et d'interdit, car les maîtres sont des aventuriers. C'est le pari des Vagues, ambitieux et secret, une autobiographie, une élégie, mais une autobiographie mystique - mystique de la littérature.»
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Trois Guinées (1938), l'un des deux écrits féministes de Virginia Woolf, est le dernier livre qu'elle publiera de son vivant. Elle en a eu dès 1931 l'idée « en prenant son bain », « comme une suite à Une chambre à soi ». Mais lorsqu'elle se met en 1937 à la rédaction définitive, qui lui a demandé beaucoup de lectures et de documentation, l'époque est sombre, Mussolini et Hitler sont au pouvoir, l'Angleterre voit affluer des réfugiés d'Allemagne, d'Espagne, d'Autriche, puis de Tchécoslovaquie, bientôt dix mille enfants juifs de moins de 17 ans arriveront pour être adoptés par des familles britanniques. Et cela ne manque pas d'influer sur ce qu'est devenu le cadre narratif du livre. Une femme reçoit une lettre d'un homme qui lui demande : comment pouvons-nous empê- cher la guerre ? La lettre reste trois ans sans réponse. Entre-temps une autre lettre est arrivée, d'une femme cette fois, trésorière d'une associa- tion, qui demande de l'argent pour reconstruire un college d'université. Et puis il y a une troisième lettre, celle de la trésorière d'une autre asso- ciation demandant de l'aide pour que les filles des hommes éduqués accèdent à une profession et puissent ainsi gagner leur vie. Dans ses réponses, Woolf déploie avec brio une argumentation sans cesse fondée sur des faits qui explique ses réticences : chaque demandeur recevra une guinée mais la narratrice refusera d'adhérer à la société de l'homme qui veut empêcher la guerre. Trois Guinées est à la fois un essai documenté et un pamphlet à la violence ironique radicale.
Woolf a elle-même déclaré qu'il y a dans ce livre - dont l'écriture n'est jamais didactique mais toujours littéraire, pleine de détails concrets, de notations vivantes et colorées, de détours apparents - « assez de dyna- mite pour faire sauter la cathédrale Saint Paul ». L'argument au coeur de sa réflexion est effectivement explosif : ces hommes prétendument éduqués à grands frais par la société anglaise, qui dénoncent la dicta- ture à l'étranger, la reproduisent en réalité au sein de leur foyer vis-à-vis de leurs femmes qui s'épuisent à combattre, secrètement et sans armes, des tyrans domestiques qui se sont arrogé tous les pouvoirs. Tout ce sur quoi la société anglaise patriarcale est fondée se révèle un échec et ne mène qu'à la guerre. Il ne servirait à rien de donner aux femmes une éducation et une profession si cela conduisait à les faire reproduire les comportements masculins.
Aujourd'hui, au moment où la parole des femmes se libère, au moment où la guerre est revenue sur le continent européen, la parole libre et ailée de Virginia Woolf est plus précieuse que jamais.
Cette édition abondamment annotée inclut aussi, outre les photos choisies par Viriginia Woolf pour illustrer son propos et qui figurent pour la pre- mière fois dans une édition française, quelques reproductions de pages des albums que l'auteur a constitués pour sa documentation.
La couverture est de Vanessa Bell et les illustrations sont tirées de l'édition originale à la Hogarth Press. -
Ce recueil de textes écrit tout au long de la vie de Virginia Woolf s'organise autour du rapport de l'écrivain, du lecteur ou du critique à la littérature. Plaçant la lecture au centre du dispositif, Virginia Woolf, par la finesse de sa réflexion, met au jour le fonctionnement du processus de la création artistique.
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Londres, début du XX e siècle ; Virginia Woolf rend hommage à la vie pleine de rencontres, de ragots et de tasses de thé de l'illustre londonienne, Mrs Crowe. À travers elle, c'est la ville tout entière qui est célébrée, et son tourbillon de petites et grandes histoires.
Un livre = une nouvelle : NSC Short réunit le meilleur des auteurs et autrices de la littérature anglo-saxonne en version originale dans un format mini
- Des textes courts dans leur version intégrale et originale, accessibles à tous et toutes grâce à des notes en marge
- Un dossier synthétique et visuel pour tout comprendre de l'oeuvre
- Le texte lu par une actrice-voix disponible par QR-Code
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Le nom de Virginia Woolf est indissociable du quartier de Bloomsbury. Mais ses promenades dans Londres dépassaient de loin ce cadre étroit. On se souvient des rues bruyantes parcourues par Clarissa Dalloway pour aller chercher - elle-même - ses fleurs, et des cloches de Big Ben que l'on entend, de près ou de loin, sonner les heures, de Westminster à Bond Street. Romancière de génie, Virginia Woolf était aussi une essayiste prolifique. Les quinze essais proposés ici portent la trace de sa connaissance intime de la capitale, de son regard amusé ou amoureux. Dans ces textes de détails sur des quartiers bien précis (Hampstead ; Wembley ; Bloomsbury ; Oxford Street) ou des vues d'ensemble (« En avion au-dessus de Londres »), retrouve toute son intelligence du contemporain, son regard humaniste et son sens aigu du style. Edition illustrée et complétée par des cartes des différents quartiers.
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A Room of One's Own est l'un des essais les plus connus et reconnus du XXe siècle, pour son intelligence, la finesse et la richesse de son propos, la qualité de sa prose, la force de sa rhétorique et l'actualité persistante de son message près de 100 ans plus tard.
Il aborde des questions de féminisme mais aussi, plus largement, des questions d'humanité : comment exister dans un monde bardé d'interdits et de limites ? Comment créer les conditions d'égalité que l'on sait être nécessaires à sa vie et à sa pratique artistique ? Comment se battre efficacement pour sécuriser sa place et laisser la liberté de l'évolution à son identité dans une société patriarcale, capitaliste et bien souvent, injuste ?
Avec la collection NOT SO CLASSIC, lire en anglais devient un vrai plaisir grâce à :
des notes de vocabulaire en marge (en français et en anglais)
un dossier complet pour comprendre l'oeuvre, ses personnages, ses grands thèmes et son contexte
des quiz pour mémoriser l'essentiel, de façon ludique
des activités pour progresser en anglais, grâce au texte d'un auteur d'exception
+ les vidéos "Previously on"
La synthèse (en anglais) du roman, chapitre par chapitre, pour ne pas perdre le fil de l'histoire. -
Ma vie, songeait Eleanor.
C'est étrange. Pour la seconde fois, ce même soir, quelqu'un lui parlait de sa vie. Et je n'en ai pas, se dit-elle. La vie ne doit-elle pas être une chose qu'on peut manier et présenter ? Une vie de soixante-dix ans. Mais je ne possède que le moment présent... Des millions de choses lui revenaient en mémoire. Des atomes dansaient séparément puis s'aggloméraient. Mais comment pouvaient-ils composer ce que les gens appellent une vie ? A partir d'Eleanor Pargiter, son personnage central, Virginia Woolf nous conte dans Les années (roman longtemps introuvable et aujourd'hui réédité) l'histoire d'une famille anglaise sur trois générations, de 1880 à 1936.
En une suite d'épisodes très soigneusement choisis, tournant lentement tels les rayons d'un projecteur, les jours, les semaines, les années défilent. Les Pargiter évoluent dans un milieu social bien défini, autour d'eux le monde évolue, plus vite, peut-être, que jamais auparavant, les valeurs spirituelles changent, ce que Virginia Woolf ressent profondément - tout en s'attachant à marquer la différence entre le temps, tel qu'il se mesure aux horloges, et la durée, telle que notre âme l'éprouve.
Car notre unique possession n'est-elle pas l'instant présent ?
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Être femme est un recueil d'essais littéraires, féministes et politiques. Il réunit deux essais de Virginia Woolf, « Les femmes et la fiction » et « Des professions pour les femmes ». Dans « Les femmes et la fiction », Woolf nous fait redécouvrir les figures marquantes de la littérature féminine anglaise qui lui permettent de questionner les libertés acquises par les femmes. « Des professions pour les femmes » est la transcription d'un discours prononcé par l'écrivaine en 1931. Les deux textes de l'écrivaine anglaise sont accompagnés d'une préface, « Que signifie être une femme ? » qui les replace dans leur contexte et montre que leur lecture est aujourd'hui encore indispensable.
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Dans cette courte nouvelle publiée en 1919 et très connue outre-manche, Virginia Woolf use de la technique narrative du flux de conscience et serpente à travers les parterres de fleurs et le long du lac des jardins botaniques anglais de Kew Gardens. À la manière d'un tableau impressionniste, l'autrice offre des descriptions sensorielles au plus proche de la nature et rassemble ces images dans un tableau d'une grande vitalité. Grâce à une écriture fragmentaire et expérimentale, elle parvient à rendre compte de la multiplicité comprise dans la nature et les jardins de Kew Gardens constituent, pour elle, une toile de fond idéale pour explorer l'imbrication des mondes humain et naturel.
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Oeuvres romanesques Tome 1
Virginia Woolf
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 17 Avril 2012
- 9782070114825
Cette édition propose, dans des traductions pour la plupart nouvelles, tous les livres de fiction publiés par Woolf ou, pour Entre les actes, au lendemain de sa mort : dix romans, et un recueil de nouvelles, Lundi ou mardi, qui n'avait jamais été traduit dans notre langue en l'état. S'y ajoutent les nouvelles publiées par l'auteur mais jamais rassemblées par elle, ainsi qu'un large choix de nouvelles demeurées inédites de son vivant. Les nouvelles éparses qui présentent un lien génétique ou thématique avec un roman sont réunies dans une section Autour placée à la suite de ce roman. On trouvera ainsi, Autour de «Mrs. Dalloway», un ensemble de textes dans lequel Woolf voyait «un couloir menant de Mrs. Dalloway à un nouveau livre» ; ce «nouveau livre» sera un nouveau chef-d'oeuvre, Vers le Phare.
Romans et nouvelles, donc, mais ces termes ne s'emploient ici que par convention. Woolf en avait conscience : «Je crois bien que je vais inventer un nouveau nom pour mes livres, pour remplacer «roman». Un nouveau ... de Virginia Woolf. Mais quoi? Élégie?» L'élégie, qui a partie liée avec la mort, est une forme poétique, et le roman, chez Woolf, emprunte en effet à la poésie («Il aura une part de l'exaltation de la poésie»), aussi bien qu'à l'essai et au théâtre («Il sera dramatique»), jusqu'à un certain point («mais ce ne sera pas du théâtre»). Play-poem, «poème dramatique», qualifiera Les Vagues ; essay-novel, «roman-essai», désigne Les Années ; Flush et Orlando partagent la même indication de genre: a Biography, ce qui ne dit à peu près rien de ces deux livres, mais confirme qu'il faut ici renoncer aux catégories reçues et, plus largement, considérer d'un oeil neuf tout ce qui semblait définir le romanesque: «Le récit peut-être vacillera; l'intrigue peut-être s'écroulera; les personnages peut-être s'effondreront. Il sera peut-être nécessaire d'élargir l'idée que nous nous faisons du roman.» Élargir : rompre avec la continuité chronologique, en finir avec l'hégémonie de la représentation, faire du vécu subjectif de la conscience la véritable matière du roman. Woolf le reconnaissait, elle n'avait pas le don de la réalité: «J'immatérialise le propos...» Il s'agissait moins pour elle de bâtir des intrigues que d'isoler des «moments d'être», déchirures éclairantes dans l'obscur tissu d'une existence, témoignant «qu'une chose réelle existe derrière les apparences». «Je rends [cette chose] réelle en la mettant dans des mots. Ce sont mes mots et eux seuls qui lui donnent son intégrité; et cette intégrité signifie qu'elle a perdu le pouvoir de me faire souffrir.»
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De la lecture et de la critique ; les fruits étranges et brillants de l'art
Virginia Woolf
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 3 Mars 2023
- 9782251454061
Jane Austen, Charlotte et Emily Brontë, Katherine Mansfield et Dorothy Richardson osèrent tour à tour entrer en un jardin interdit, afin de cueillir à l'arbre de la connaissance les fruits étranges et brillants de l'art.
Leurs oeuvres offrent, telle la grenade, sous une écorce parfois âpre, une chair douce et succulente emprisonnant en grains transparents la quintessence même de la vie ensoleillée, la substance sublimée de l'expérience.
Les essais réunis en ce recueil attestent qu'outre une grande romancière, Virginia Woolf fut aussi la plus brillante des pamphlétaires et la lectrice idéale de toutes celles qui cherchèrent un autre phrasé plus androgyne que féminin. -
Oeuvres romanesques Tome 2
Virginia Woolf
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 23 Avril 2012
- 9782070132249
Cette édition propose, dans des traductions pour la plupart nouvelles, tous les livres de fiction publiés par Woolf ou, pour Entre les actes, au lendemain de sa mort : dix romans, et un recueil de nouvelles, Lundi ou mardi, qui n'avait jamais été traduit dans notre langue en l'état. S'y ajoutent les nouvelles publiées par l'auteur mais jamais rassemblées par elle, ainsi qu'un large choix de nouvelles demeurées inédites de son vivant. Les nouvelles éparses qui présentent un lien génétique ou thématique avec un roman sont réunies dans une section Autour placée à la suite de ce roman. On trouvera ainsi, Autour de «Mrs. Dalloway», un ensemble de textes dans lequel Woolf voyait «un couloir menant de Mrs. Dalloway à un nouveau livre» ; ce «nouveau livre» sera un nouveau chef-d'oeuvre, Vers le Phare.
Romans et nouvelles, donc, mais ces termes ne s'emploient ici que par convention. Woolf en avait conscience : «Je crois bien que je vais inventer un nouveau nom pour mes livres, pour remplacer «roman». Un nouveau ... de Virginia Woolf. Mais quoi? Élégie?» L'élégie, qui a partie liée avec la mort, est une forme poétique, et le roman, chez Woolf, emprunte en effet à la poésie («Il aura une part de l'exaltation de la poésie»), aussi bien qu'à l'essai et au théâtre («Il sera dramatique»), jusqu'à un certain point («mais ce ne sera pas du théâtre»). Play-poem, «poème dramatique», qualifiera Les Vagues ; essay-novel, «roman-essai», désigne Les Années ; Flush et Orlando partagent la même indication de genre: a Biography, ce qui ne dit à peu près rien de ces deux livres, mais confirme qu'il faut ici renoncer aux catégories reçues et, plus largement, considérer d'un oeil neuf tout ce qui semblait définir le romanesque: «Le récit peut-être vacillera; l'intrigue peut-être s'écroulera; les personnages peut-être s'effondreront. Il sera peut-être nécessaire d'élargir l'idée que nous nous faisons du roman.» Élargir : rompre avec la continuité chronologique, en finir avec l'hégémonie de la représentation, faire du vécu subjectif de la conscience la véritable matière du roman. Woolf le reconnaissait, elle n'avait pas le don de la réalité: «J'immatérialise le propos...» Il s'agissait moins pour elle de bâtir des intrigues que d'isoler des «moments d'être», déchirures éclairantes dans l'obscur tissu d'une existence, témoignant «qu'une chose réelle existe derrière les apparences». «Je rends [cette chose] réelle en la mettant dans des mots. Ce sont mes mots et eux seuls qui lui donnent son intégrité; et cette intégrité signifie qu'elle a perdu le pouvoir de me faire souffrir.»
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Essais, récits autobiographiques, romans
Virginia Woolf
- Gallimard
- Quarto
- 25 Avril 2014
- 9782070144983
«Ce sera un essai-roman [...]. Il devra tout englober, sexualité, éducation, manière de vivre, de 1880 à nos jours; et mettre à franchir les années toute l'agilité et la vigueur du chamois qui bondit par-dessus les précipices. C'est l'idée générale, en tout cas, et cela m'a plongée dans un tel brouillard, une telle ivresse, un tel rêve que, déclamant des phrases, et voyant des scènes alors que je remonte Southampton Row, je me demande si j'ai tant soit peu vécu sur terre depuis le 10 octobre. Comme pour Orlando, tout se précipite de soi-même dans le courant.» Journal 1915-1941, 2 novembre 1932, à propos des Années.
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Virginia Woolf raconte ici ce qui arrive à Jacob, d'abord pendant son enfance, puis à l'université de Cambridge, pendant sa vie adulte à Londres, puis sa disparition pendant la première Guerre mondiale, laissant au final une chambre vide. Il n'y a pas d'action, pas de trame, pas de scènes, mais une simple présence de Jacob au sein de la société anglaise de son temps. Ce sont ses connaissances, ses amis, les femmes qui l'ont connu, telles la sage Clara et la délurée Florinda, qui le décrivent sous leurs différents points de vue. Le récit agit comme une sorte de jeu musical subtil, parfois fébrile, toujours d'une complexité raffinée, entre la personnalité intime de Jacob et la réalité du monde.
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"...
Je pense que je vais avancer avec ténacité jusqu'au moment où je le rencontrerai moi-même... Puis me lancer dans quelque chose qui serait plus proche de la fiction. " Virginia Woolf décrivait ainsi dans son journal le processus de création de la biographie qu'elle consacre à Roger Fry.
C'est en 1910 qu'elle le rencontra pour la première fois. Leurs liens amicaux, intellectuels et même familiaux furent dès lors très étroits.
Lors d'une conversation avec Virginia Woolf, Roger Fry avait lui-même suggéré qu'elle donne l'illustration de ses théories sur l'art du biographe en dressant son portrait littéraire.
Ainsi dans une oeuvre de maturité qui navigue entre la biographie, le portrait, le roman, Virginia Woolf a recréé la vie d'un artiste peintre et critique, qui, comme elle, fut un personnage central du groupe de Bloomsbury.
Toujours dans son journal, elle exprimait sa satisfaction face au résultat : " Je ne peux m'empêcher de penser que j'ai attrapé une grande part de cet homme iridescent dans mon filet à papillon... "
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This story of Elizabeth Barrett Browning's cocker spaniel, Flush, enchants right from the opening pages. Although Flush has adventures of his own with bullying dogs, horrid maids, and robbers, he also provides the reader with a glimpse into Browning's life. Introduction by Trekkie Ritchie.
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Les phalènes que l'on voit voler dans la lumière du jour sont improprement appelées phalènes ; jamais elles ne font naître cette sensation de bien-être venue des nuits d'automne profondes et du lierre en fleur, sensation que le plus ordinaire des papillons de nuit, dormant dans l'ombre du rideau avec ses ailes doublées de fauve, éveille immanquablement en nous.
Comment caractériser les six étranges nouvelles qui composent ce recueil : récits, poèmes en prose ? Fables hybrides où le rêve est une façon d'explorer la réalité, ils comptent indubitablement parmi les plus remarquables des textes courts que Virginia Woolf ait écrits. Elle publia cinq d'entre eux de son vivant, dans l'unique recueil qu'elle ait choisi de faire paraître. Le sixième, La Mort de la phalène, terrible et merveilleuse parabole sur la beauté, la fragilité et l'inutilité de toute vie, parut un an après son décès.
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En mars 1927, Virginia Woolf en train de corriger les épreuves de La Promenade au phare, dans l'épuisement où la laisse l'achèvement de chacun de ses grands romans, note dans son journal l'idée d'un nouveau livre : elle pense à un « temps télescopé comme une sorte de chenal lumineux à travers lequel mon héroïne devrait avoir la liberté de se mouvoir à volonté ». Elle ajoute que la veine satirique y sera dominante: un roman à la Daniel Defoe, où elle se moquera de son propre lyrisme. Ce sera Orlando, la biographie imaginaire d'un personnage dont nombre de traits sont empruntés à Vita Sackville-West (à laquelle elle est liée depuis plus d'un an) et qui, alternativement homme et femme, traverse plusieurs siècles de l'histoire de l'Angleterre avec le souhait d'obtenir la gloire, non par ses actes, mais par ses écrits. Le livre connaîtra un succès sans précédent. L'écrivain et biographe Peter Ackroyd en analyse parfaitement les raisons: «L'un des grands thèmes du roman réside dans la transsexualité d'Orlando. Depuis les Métamorphoses d'Ovide, il y a toujours eu un courant, dans la littérature occidentale, fasciné par ce type singulier de transformation qui représente le pur plaisir de l'invention, et du changement, comme si l'acte d'écrire luimême était une forme de libération. Il y a là une vérité profonde: «dans tout être humain a lieu une sorte de vacillation d'un sexe à l'autre», écrit Woolf. Mais, pour l'écrivain, un tel changement est aussi une source profonde d'énergie. C'est pourquoi Orlando est un tour de force d'une incroyable vivacité intellectuelle, où la gaieté et une inventivité fantasque donnent à voir ce qu'elle en a dit elle-même: ce sont bien là les «vacances d'un écrivain». On sent comment s'allège, à mesure qu'elle écrit, la pression qu'exerçaient sur elle ses pensées. Les phrases semblent presque amoureuses de leur propre audace; elles déferlent et, dans leur arti ce, créent de toutes pièces un monde qui fait penser à une tapisserie splendide dans laquelle évoluent les personnages.»
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Écrit en 1932, ce livre pétillant d'esprit fut en Angleterre le best-seller de Virginia Woolf. Biographie imaginaire, parodique et teintée d'humour de l'épagneul cocker de la poétesse Elizabeth Barrett Browning, Flush est une oeuvre originale d'un grand modernisme. S'appuyant sur les poèmes qu'Elizabeth a écrit sur son chien et sur la correspondance publiée des Browning, Virginia Woolf retrace la vie de Flush : sa jeunesse à la campagne avec Mary Russell Mitford ; son adoption en 1842 par Miss Barrett - atteinte d'une maladie mystérieuse qui l'oblige à rester alitée, prisonnière d'un père tyrannique - dont il partage la vie de recluse à Wimpole Street ; sa découverte de Londres où il est victime d'un enlèvement ; sa rencontre avec Robert Browning qu'il voit longtemps comme un rival ; sa fuite vers l'Italie avec la fidèle femme de chambre Lily Wilson après le mariage secret de sa maîtresse ; sa jalousie à la naissance de Pen ; enfin, sa vie paisible à Pise puis à Florence où Elizabeth a recouvré sa santé et sa liberté, et où Flush finit ses jours, heureux et libre lui aussi, au coeur des collines toscanes.
Au contact d'Elizabeth, Flush observe et raconte, tantôt espiègle, tantôt jaloux, à la fois tendre et attentif. Ils partagent leurs émotions, leurs pensées et surtout ce que la vie recèle de poésie - les odeurs sont pour Flush ce que les mots sont pour Elizabeth. Biographie de la vie d'un chien, Flush est aussi une minutieuse reconstitution de la vie d'Elizabeth Barrett durant les années les plus sombres et les plus belles de son existence qui donnèrent naissance aux inoubliables Sonnets portugais. Elizabeth pourrait bien être ici la figure plus générale de la femme écrivain, voire de Virginia Woolf elle-même qui fut également victime des agissements tyranniques d'un père, d'une maladie mystérieuse, d'une quête désespéreée du bonheur...
À travers le regard de Flush, Woolf reprend donc les thèmes qui lui sont chers, esquissant une critique de la société victorienne et de la vie citadine, des codes qui la régissent et des conflits de classes qui l'empoisonnent, dénonçant l'oppression et la tyrannie des hommes dont les femmes peinent à se libérer. Mais surtout, et c'est sans doute sa plus belle réussite, Woolf révèle ici la richesse du flux de la vie intérieure et des instants fugitifs qui la traversent.