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La publication en un seul volume de cette somme foisonnante et captivante a pour but de lui restituer enfin sa cohérence et sa place au sein de l'oeuvre woolfienne, au même titre que la fiction, les essais, les biographies ou les nouvelles.
Virginia Woolf avait quinze ans lorsqu'elle a tracé les premières lignes de ce qui sera son Journal d'adolescence. Après de nombreuses interruptions, elle en reprend l'écriture en 1915, et le tiendra jusqu'à son suicide en 1941. C'est dire combien le Journal a évolué. Durant plusieurs décennies, elle y note avec finesse et humour ses sentiments, ses illuminations, les portraits de ses contemporains, les évolutions sociales et les errements de son époque. Évoquant son enfance tout comme elle commente la situation politique internationale (les deux guerres mondiales, la guerre d'Espagne).
On ressent à la lecture une liberté de l'écriture au jour le jour. Ses cahiers la suivent dans tous ses déplacements et, quand en voyage elle les oublie, elle y colle à son retour les pages volantes qu'elle a noircies. Dès lors le Journal sert-il à consigner des indications purement matérielles, depuis les problèmes de fuites d'eau jusqu'aux détails des repas ; mais aussi à griffonner des notes de travail, sorte d'aide-mémoire à l'élaboration de théories de lecture ou au travail d'écriture. En effet, Virginia Woolf utilise ce support comme un livre de bord d'écrivain, y inscrivant projets littéraires, doutes, réflexions sur son travail d'écriture, critiques des journaux, commentaires de ses amis sur son oeuvre. Accueillant encore la voix de Leonard qui, par endroits, annote les cahiers. Surtout, certaines idées, certains projets sont évoqués, semblant même naître de l'écriture même du Journal, comme sous les yeux du lecteur. De longs passages sont notamment consacrés à la rédaction de La promenade au phare ou des Vagues, éclairant leur genèse et leur sens intrinsèque avec une justesse incomparable. -
Correspondance (1923-1941)
Vita Sackville-West, Virginia Woolf
- Stock
- La Cosmopolite
- 24 Novembre 2010
- 9782234065024
C'est à Londres, en 1922, que Virginia Woolf rencontra pour la première fois, au cours d'un dîner, Vita Sackville- West qui allait être pour de nombreuses années une des deux ou trois personnes les plus importantes de sa vie. Après avoir lu leur correspondance qui se poursuit sur plus de dix-huit ans, on ne pourra plus douter de la profondeur de la passion qui lia ces deux femmes exceptionnelles - une passion qui, en dépit des orages de la jalousie et parfois de la fureur, leur apporta, jusqu'à la mort tragique de Virginia, le bonheur d'une tendresse et d'une réciprocité de désirs qui renaissaient, crise après crise, de leurs cendres indestructibles.
Vita-Sackville West excellait dans l'art de la correspondance. Qu'elle dépeigne des jardins anglais ou les steppes de la Prusse, les montagnes de la Perse ou les déserts de l'Arizona, sa démarche est alerte, imagée, avec un rien de malice dans la satire mondaine. Ses lettres nous transportent dans une époque où Gide et Proust choquaient, où un procès en obscénité était intenté à une romancière accusée de saphisme ; une période aussi où la littérature de langue anglaise, entraînée par de grands novateurs, continuait d'accorder la prééminence aux techniques de la fiction.
Virginia Woolf, pour sa part, n'allait cesser de se débattre dans les affres de l'enfantement de « sa » vérité de l'écriture qui, peu à peu, l'acculerait au seuil de la folie. Mais au coeur de cette recherche torturante allait jaillir, avec une fraîcheur de fontaine, Orlando, dédié à Vita.
À travers cette correspondance, c'est un nouvel aspect du fascinant et multiple visage de Virginia Woolf que nous apprenons à mieux connaître encore.