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L'Arche
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Après Le Commun des lecteurs, L Arche publie un second essai de Virginia Woolf. Comment lire un livre ? est un ouvrage pédagogique des plus rares. Pourtant, voyager avec cette grande dame de la littérature anglaise est un pur plaisir. En l accompagnant au moment où elle ferme la porte, tire les rideaux pour étouffer les bruits de la rue et tamiser l éclat aveuglant et dansant de ses lumières et en s évadant, entre autres, chez les Élisabéthains, ces étrangers, on prend toute la mesure d un esprit qui donne au temps et à l espace une autre dimension. Ce livre est un hommage au lecteur. D autant plus que Virginia Woolf lui attribue une grande influence sur les destins de la littérature, si le jugement de celui-ci est avisé, énergique et sincère. La lecture peut prendre, dit-elle, « beaucoup de valeur à une époque où la critique ne peut plus s exercer normalement, où les livres sont passés en revue comme un cortège d animaux dans un stand de tir, où le critique n a qu une seconde pour charger son arme, viser et tirer. » Donc, les normes qu érigent les lecteurs et les jugements qu ils forment partent dans les airs et se diffusent dans l atmosphère que respirent les écrivains quand ils travaillent. Dixit Virginia Woolf. Il lui est arrivé de faire un rêve : le jour du Jugement dernier, lorsque les conquérants et les hommes d État viendront recevoir leur récompense, le Tout-Puissant se tournera vers Pierre et lui dira, non sans une certaine envie et en nous voyant arriver avec nos livres sous les bras : « Regarde, ceux-là n ont pas besoin de récompense. Nous n avons rien à leur donner. Ils ont aimé lire. »
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Toutes les saisons sont aimables, les jours de pluie comme les jours de beau temps, le vin rouge comme le vin blanc, la compagnie comme la solitude.
Même le sommeil, cette réduction fâcheuse du plaisir de la vie, peut être empli de rêves ; et les actions les plus ordinaires - une promenade, une conversation, la solitude dans son verger - peuvent être embellies et illuminées avec l'aide de l'esprit. la beauté est partout, et la beauté n'est qu'à deux doigts de la bonté. ainsi, au nom de la santé physique et mentale, ne restons pas braqués sur la fin du voyage.
Que la mort nous surprenne en train de planter nos choux, ou à cheval, ou encore réfugiés dans une maison à la campagne oú des étrangers nous fermeront les yeux, car le sanglot d'un domestique ou le contact d'une main nous anéantiraient.