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Vladimir Jankélévitch
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«Pour ne pas penser à la mort, un seul remède: écrire un livre sur la mort. (...) L'humour est la revanche de l'homme sur le mystère du destin, de la mort... Dans la solitude et la déréliction, il nous reste cette dernière arme.» C'est avec humour que Vladimir Jankélévitch abordera toujours cette grave question. Au cours des entretiens publiés ici, les thèmes de l'éthique médicale et de l'euthanasie côtoient des réflexions plus personnelles.
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L'Aventure, l'ennui, le sérieux
Vladimir Jankélévitch
- Flammarion
- Champs Essais
- 11 Octobre 2023
- 9782080435736
«L'Aventure, l'Ennui et le Sérieux sont trois manières dissemblables de considérer le temps. Ce qui est vécu, et passionnément espéré dans l'aventure, c'est le surgissement de l'avenir. L'ennui, par contre, est vécu plutôt au présent : dans cette maladie l'avenir déprécie rétroactivement l'heure présente, alors qu'il devrait l'éclairer de sa lumière. Quant au sérieux, il est une certaine façon raisonnable et générale non pas de vivre le temps, mais de l'envisager dans son ensemble, de prendre en considération la plus longue durée possible.» Publié en 1963, L'Aventure, l'Ennui, le Sérieux est un jalon majeur de la pensée de Vladimir Jankélévitch. Cet ouvrage constitue une première synthèse de sa pensée, où l'on peut distinguer deux critères essentiels qui fondent l'unité de son oeuvre : la dignité philosophique donnée à des objets jugés mineurs, et la volonté radicale de mettre en lumière la dimension temporelle de l'action.
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Poursuivant dans ce recueil de textes sa réflexion sur les frontières mouvantes entre la philosophie, la musicologie et la métaphysique, Vladimir Jankélévitch propose d'analyser en profondeur les relations entre la musique et le temps, entre une oeuvre et un moment de la journée, entre un morceau et un instant. Il rattache chaque moment privilégié du jour à un style musical - le matin avec Satie, de l'aube au soleil du midi avec Rimski-Korsakov et le soir ou le nocturne avec Fauré et Chopin - et révèle ainsi en quoi les heures et le passage du temps scandent de manière singulière l'écriture des oeuvres musicales. Il montre que la musique est un art du temps insaisissable, une « durée enchantée » qui se dévoile dans la pratique répétée de l'instant.
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Pourquoi la mort de quelqu'un est-elle toujours une sorte de scandale ?Pourquoi cet événement si normal éveille-t-il chez ceux qui en sont les témoins autant de curiosité et d'horreur ? Depuis qu'il y a des hommes, comment le mortel n'est-il pas habitué à ce phénomène naturel et pourtant toujours accidentel ? Pourquoi est-il étonné chaque fois qu'un vivant disparaît, comme si cela arrivait chaque fois pour la première fois ?Telles sont les questions que pose ce livre sur la mort. Dans chacun de ses ouvrages, Vladimir Jankélévitch a essayé de saisir le cas limite, l'expérience aiguë : à son point de tangence avec ces frontières, l'homme se situe à la pointe de l'humain, là où le mystère, l'ineffable, le «je ne sais quoi», ouvrent le passage de l'être au néant, ou de l'être à l'absolument-autre.Il s'attache ici à analyser un événement considéré dans sa banalité et dans son étrangeté à la fois, dans son anomalie normale, son tragique familier, bref, dans sa contradiction.«Si la mort n'est pensable ni avant, ni pendant, ni après, écrit Jankélévitch, quand pourrons-nous la penser ?» Et il entreprend cette tâche périlleuse : conter l'inénarrable, décrire l'indescriptible.
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«Le débat du pardon et de l'impardonnable n'aura jamais de fin. Insoluble est le cas de conscience qui en résulte : car si l'impératif d'amour est inconditionnel et ne souffre aucune restriction, l'obligation d'annihiler la méchanceté n'est pas moins impérieuse que le devoir d'amour ; l'amour des hommes est entre toutes les valeurs la plus sacrée, mais l'indifférence aux crimes contre l'humanité, mais l'indifférence aux attentats contre l'essence même et contre l'hominité de l'homme est entre toutes les fautes la plus sacrilège.»Lorsque Vladimir Jankélévitch publie ce livre en 1967, alors que le débat sur l'imprescriptibilité des crimes nazis agite l'opinion, il soulève cette question brûlante : qu'est-ce que le pardon ? Cherchant à saisir le coeur de cette notion mal comprise, se heurtant au terrible paradoxe d'un pardon infini, sublime, et pourtant impossible, Le Pardon occupe une place centrale dans la réflexion morale d'un philosophe hanté par les problèmes de son temps.
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Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien Tome 1 ; la manière et l'occasion
Vladimir Jankélévitch
- Points
- Points Essais
- 1 Mars 1981
- 9782020058100
« L'oiseau n'est pas un docteur ès sciences qui puisse expliquer pour ses confrères le secret du vol. Pendant qu'on discute sur son cas, l'hirondelle, sans autres explications, s'envole devant les docteurs ébahis... Et de même il n'y a pas de volonté savante qui puisse expliquer à l'Académie le mécanisme de la décision : mais, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire le monosyllabe Fiat, l'oiseau Volonté a déjà accompli le saut périlleux, le pas aventureux, le vol héroïque du vouloir ; la volonté, quittant le ferme appui de l'être, s'est déjà élancée dans le vide.» V.J.
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« Il y a dans la musique une double complication, génératrice de problèmes métaphysiques et de problèmes moraux, et bien faite pour entretenir notre perplexité. Car la musique est à la fois expressive et inexpressive, sérieuse et frivole, profonde et superficielle ; elle a un sens et n'a pas de sens. La musique est-elle un divertissement sans portée ? ou bien est-elle un langage chiffré et comme le hiéroglyphe d'un mystère ? Ou peut-être les deux ensemble ? Mais cette équivoque essentielle a aussi un aspect moral : il y a un contraste déroutant, une ironique et scandaleuse disproportion entre la puissance incantatoire de la musique et l'inévidence foncière du beau musical ».
Vladimir Jankélévitch (1903-1985).
Philosophe, musicien et musicologue, il a occupé la chaire de philosophie morale à la Sorbonne de 1951 à 1979. Il est l'auteur d'une oeuvre considérable, traduite dans le monde entier.
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Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien Tome 2 ; la méconnaissance, le malentendu
Vladimir Jankélévitch
- Points
- Points Essais
- 1 Novembre 1981
- 9782020060011
Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien 2.
La méconnaissance. le malentendu " la lueur timide et fugitive, l'instant-éclair, le silence, les signes évasifs - c'est sous cette forme que choisissent de se faire connaître les choses les plus importantes de la vie. il n'est pas facile de surprendre la lueur infiniment douteuse, ni d'en comprendre le sens. cette lueur est la lumière clignotante de l'entrevision dans laquelle le méconnu soudainement se reconnaît.
Plus impalpable que le dernier soupir de mélisande, la lueur mystérieuse ressemble à un souffle léger... "
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L'imprescriptible ; pardonner ? dans l'honneur et la dignité
Vladimir Jankélévitch
- Points
- Points Essais
- 14 Juin 1996
- 9782020296953
" le pardon est mort dans les camps de la mort.
" qui a bien pu écrire une telle phrase ? un philosophe, un juif, un français, un moraliste ? oui, mais surtout un survivant, un survivant mystérieusement sommé de protester sans relâche contre l'indifférence. sous le titre l'imprescriptible, se trouvent en effet réunis deux textes : pardonner ? et dans l'honneur et la dignité, parus respectivement en 1971 et 1948, qui tentent de maintenir " jusqu'à la fin du monde " le deuil de toutes les victimes du nazisme, déportés ou résistants.
On pourrait facilement justifier cette réédition en relevant dans l'actualité les signes multiples qui indiquent la défaillance de la mémoire et de l'histoire, mais ce serait trahir le caractère intempestif et métaphysique de ce qu'écrit ici jankélévitch.
Le philosophe de l'occasion n'a jamais cru bon d'attendre l'occasion d'exprimer sa colère et sa pitié. c'était toujours pour lui le moment de rappeler que la mémoire de l'horreur constitue une obligation morale.
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L'irréversible et la nostalgie
Vladimir Jankélévitch
- Flammarion
- Champs Essais
- 16 Janvier 2011
- 9782081252448
Qu'est-ce que la nostalgie sinon une mélancolie humaine rendue possible par la conscience de quelque chose d'autre, d'un ailleurs, d'un contraste entre passé et présent ? Et cette nostalgie n'est-elle pas aussi provoquée essentiellement par l'irréversibilité du temps ? Car on ne saurait remonter le cours du temps, tel est l'obstacle insurmontable qu'il oppose à nos entreprises.
C'est notre impuissance devant cette impossibilité qui fait toute l'amertume de la nostalgie et l'absurdité des chimères du rajeunissement. La nostalgie n'est pas le mal du retour : on peut toujours revenir à son point de départ, à son lieu natal (l'espace se prête docilement à toutes nos allées et venues) mais il est impossible de redevenir celui qu'on était au moment du départ. Mais si le temps s'oppose irréductiblement à la rétrogradation il ouvre devant nous une carrière infinie à la liberté. L'homme peut s'ouvrir à l'idée du futur et confirmer ce que le temps affirme. Se servant d'exemples tirés de la vie quotidienne aussi bien que d'oeuvres poétiques, philosophiques ou musicales, Vladimir Jankélévitch démontre en fin de compte que l'irréversible n'admet qu'un seul remède : le consentement joyeux de l'homme à l'avenir, au futur.
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Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien Tome 3 ; la volonté de vouloir
Vladimir Jankélévitch
- Points
- Points Essais
- 1 Février 1986
- 9782020091114
" l'oiseau n'est pas un docteur es sciences qui puisse expliquer pour ses confrères le secret du vol.
Pendant qu'on discute sur son cas, l'hirondelle, sans autres explications, s'envole devant les docteurs ébahis... et de même il n'y a pas de volonté savante qui puisse expliquer à l'académie le mécanisme de la décision : mais, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire le monosyllabe fiat, l'oiseau volonté a déjà accompli le saut périlleux, le pas aventureux, le vol héroïque du vouloir ; la volonté quittant le ferme appui de l'être, s'est déjà élancée dans le vide.
" v. j.
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Les textes de ce recueil font état de l'attachement de Vladimir Jankélévitch à Israël, à la conscience juive et à sa complexité. Surprenants, graves, remontant le fil de sa propre histoire, Jankélévitch donne à lire dans ses pages son lien fort à Israël et au judaïsme.
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Qu'est-ce que l'ironie ? Quelles en sont les formes ? Quels en sont les pièges aussi ? Autant de délicates questions auxquelles l'auteur répond, non sans ironie lui-même, avec l'aide d'une infinité d'exemples qui montrent son immense culture, musicale aussi bien que philosophique.
Sommairement, qu'est-ce que l'ironie, sinon la conscience, mais une bonne conscience joyeuse - ce en quoi elle se distingue de l'hypocrisie ? Pas d'humour sans amour, ni d'ironie sans joie. L'ironie, en somme, sauve ce qui peut être sauvé.
Elle est mortelle aux illusions ; partout elle tisse les toiles d'araignée où se prendront les pédants, les vaniteux et les grotesques. « Ironie, vraie liberté ! », s'écrie Proudhon au fond de sa cellule de Sainte-Pélagie. L'ironie remet tout en question ; par ses interrogations indiscrètes elle ruine toute définition, dérange à tout moment la pontifiante pédanterie prête à s'installer dans une déduction satisfaite. Grâce à l'ironie, la pensée respire plus légèrement quand elle s'est reconnue, dansante et grinçante, dans le miroir de la réflexion.
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Les cahiers de l'Herne : Jankélévitch
Vladimir Jankélévitch
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 8 Février 2023
- 9791031903743
Nul besoin de caution pour s'intéresser à l'oeuvre monumentale de Vladimir Jankélévitch (1903-1985) qui traverse de bout en bout le XXe siècle. Philosophe, écrivain, pianiste, musicologue, résistant, témoin et victime d'une guerre qui a « coupé sa vie en deux », infatigable marcheur de la gauche, professeur en Sorbonne... C'est tout cela que fut Vladimir Jankélévitch. Les visages de l'homme sont multiples et ce Cahier, à partir de conférences et d'articles de Jankélévitch désormais introuvables (sur la musique, la religion et son judaïsme), de documents historiques (un CV corrigé de la main de Jankélévitch, une attestation de Résistance), d'engagements publics (sur l'enseignement de la philosophie, sur l'Université française, sur la Shoah, sur l'Allemagne d'après-guerre), mais aussi, du pinceau de ses maîtres, de ses collègues, de ses disciples et de ses fidèles amis, permet d'en dessiner tous les contours.
Toutes les pages de ce Cahier démontreront sans peine l'actualité d'une pensée qui lie tous les champs du savoir classique à l'exigence quasiment existentielle de la morale. -
«Heureuse la malheureuse conscience, car son malheur n'est qu'une feinte, une ruse profonde de la vie ; heureuse la mauvaise conscience, elle qui connaîtra la joie violente de renaître...»La mauvaise conscience constitue le premier objet philosophique sur lequel le jeune Jankélévitch, à l'aube d'une brillante carrière académique, déploie dès 1933 sa réflexion propre. La thèse qu'il lui consacre, reprise trente ans plus tard pour donner naissance à ce livre, contient déjà non seulement les grands thèmes de son oeuvre à venir mais aussi les piliers définitifs de sa philosophie morale.Au centre, l'étude du remords. Indissociable de l'expérience du temps, fugace et irréversible, le remords manifeste à nos yeux l'acte irrévocable ; par là même, il est la preuve de notre liberté, et porte en lui la consolation du temps qui passe.
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Traité des vertus Tome 1 ; le sérieux de l'intention
Vladimir Jankélévitch
- Flammarion
- Champs Essais
- 16 Janvier 2011
- 9782081252370
« Les choses respectables sont relatives et contradictoires, mais le fait de respecter ne l'est pas. Et ainsi, de même que la vie, sans cesse réduite à des phénomènes physicochimiques par le mécanisme, se reconstitue toujours au-delà dans son irréductible vitalité, de même la liberté, réduite à des déterminismes, se reconstitue à l'infini dans son irréductible responsabilité.
Tel est le "Cogito moral" : chassez-le par la porte, il rentre par la fenêtre ou par la cheminée ; bouchez toutes les issues, vous le retrouverez assis à votre table ; comme l'ombre de la conscience selon Musset et l'oeil du remords selon Hugo, il est ce qui nous suit partout et à quoi nul ne peut échapper. »
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Traité des vertus Tome 2 ; les vertus et l'amour Tome 1
Vladimir Jankélévitch
- Flammarion
- Champs Essais
- 16 Janvier 2011
- 9782081252387
Le tome II du Traité des vertus, intitulé Les Vertus et l'Amour, est consacré à la description des « vertus », depuis celle du commencement (le courage) jusqu'à celle de la terminaison (la charité), en passant par celles de la continuation et de la conservation (la fidélité, la justice). Il distingue en outre deux plans tout à fait hétérogènes : celui des vertus de l'intervalles (fidélité, patience, modestie, amitié), que l'homme peut « posséder » et « garder », mais qui, à peine acquises, tournent en mécanique vertueuse, radotage, complaisance pharisienne et hypocrisie ; et les vertus de pointe (humilité, générosité, sacrifice) que l'homme ne possède jamais, qu'il effleure seulement, d'une tangence impondérable, le temps d'une étincelle et d'une « apparition saisissante ».
Vaut-il mieux être, au premier sens, un rentier de la vertu et un vertueux gredin, ou, au sens métempirique, le saint ou le héros d'un instant ? L'amour résout peutêtre, dans une certaine mesure, cette alternative, qui est aussi celle du bonheur et de la joie.
Ce premier volume comprend : « De la vertu », « Le courage et la fidélité », « La sincérité », « L'humilité et la modestie ».
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« Cette musique, disons qu'elle fut tout de suite lucide et clairement consciente de ses intentions. Lucide, plutôt que précoce : car il ne court sur son compte aucune de ces anecdotes fabuleuses avec lesquelles se fabrique à l'ordinaire l'hagiographie des enfants prodiges ; il n'a pas, comme les nourrissons mythologiques, étranglé deux boas dans son berceau ni composé un concerto à trois ans ; même il fut, somme toute, un assez mauvais élève [...] ».
Ce célèbre texte de Jankélévitch n'a rien d'une monographie ordinaire : nourri par une grande connaissance de l'oeuvre, se gardant de suivre simplement la chronologie, il nous plonge dans l'atmosphère d'une époque pour s'ouvrir sur une réflexion sur l'art de Ravel, et sur l'art en général.
Philosophe, musicien et musicologue, Vladimir Jankélévitch (1903-1985) a occupé la chaire de philosophie morale à la Sorbonne de 1951 à 1979. Il est l'auteur d'une oeuvre considérable, traduite dans le monde entier.
Préface inédite d'Alexandre Tharaud. Discographie inédite de François Hudry.
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Traité des vertus Tome 2 ; les vertus et l'amour Tome 2
Vladimir Jankélévitch
- Flammarion
- Champs Essais
- 16 Janvier 2011
- 9782081252394
Le tome II du Traité des vertus, intitulé Les Vertus et l'Amour, est consacré à la description des « vertus », depuis celle du commencement (le courage) jusqu'à celle de la terminaison (la charité), en passant par celles de la continuation et de la conservation (la fidélité, la justice). Il distingue en outre deux plans tout à fait hétérogènes : celui des vertus de l'intervalles (fidélité, patience, modestie, amitié), que l'homme peut « posséder » et « garder », mais qui, à peine acquises, tournent en mécanique vertueuse, radotage, complaisance pharisienne et hypocrisie ; et les vertus de pointe (humilité, générosité, sacrifice) que l'homme ne possède jamais, qu'il effleure seulement, d'une tangence impondérable, le temps d'une étincelle et d'une « apparition saisissante ». Vaut-il mieux être, au premier sens, un rentier de la vertu et un vertueux gredin, ou, au sens métempirique, le saint ou le héros d'un instant ? L'amour résout peutêtre, dans une certaine mesure, cette alternative, qui est aussi celle du bonheur et de la joie.
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La philosophie a pour vocation de penser l'impensable jusqu'à l'extrême frontière au-delà de laquelle le discours deviendrait impossible ; à partir de cette limite la poésie et la musique relayeraient la philosophie. C'est pourquoi l'auteur, dans tous ses livres, a étudié de préférence les formes les plus impalpables de ce qu'il appelle le Presque-rien : l'ineffable musical (par exemple le charme chez Fauré et l'instant insaisissable chez Debussy), le je-ne-sais-quoi impondérable de l'innocence et de l'intention (Traité des vertus), la mort elle-même qui est l'indicible par opposition à l'ineffable du mystère amoureux, et enfin la Pureté. La pureté n'existe pas, au sens chronique, historique, local du verbe exister : psychologiquement personne n'est pur, c'est-à-dire sans mélange d'arrière-pensées, d'arrière intentions, de motivations égoïstes et de petits calculs. Et pourtant ce n'est pas une raison pour dire que ce presque-rien n'est rien : Fénelon et Kant nous confirment dans cette conviction. Je suis impur c'est-à-dire mélangé, analysable, descriptible à tout moment, en d'autres termes, concret. Et pourtant, dans un éclair instantané, l'évidence de la pureté reparaît quand je cesse d'en prendre conscience. Elle est l'objet de la pudeur. Anima, dit Claudel, cesse de chanter quand Animus ou la conscience consciente la regarde ; mais quand Animus cosse de regarder, Anima recommence à chanter.
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La présence lointaine ; Albeniz, Séverac, Mompou
Vladimir Jankélévitch
- Points
- Points Essais
- 12 Mai 2021
- 9782757890653
« La vocation de la musique n'est pas de répondre à l'alternative du près et du loin. La musique récuse les catégories tranchées et les disjonctions brutales, comme elle récuse tout ultimatum. Le son est perpétuellement en mouvement. Le son se rapproche, s'éloigne, nous enveloppe entièrement, et puis nous quitte pour s'éteindre dans les lointains. Les ondes de la musique circulent dans l'espace sonore. De là ce charme captivant, mais aussi décevant, instable, problématique dont le nom est musique. Car la musique est un charme. Ce charme de l'inachevé est celui de la présence absente. » V. J.
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Traité des vertus Tome 3 ; l'innocence et la méchanceté
Vladimir Jankélévitch
- Flammarion
- Champs Essais
- 16 Janvier 2011
- 9782081252400
Traité des vertus III.
« Notre tentateur interne est toujours aux aguets, il utilise les moindres brèches contre ses machinations, endossez l'armure de Dieu. [...] Le diable n'était fort que de notre faiblesse, qu'il soit donc faible de notre force. »
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Le paradoxe de la morale " plus il y a d'être, moins il y a d'amour.
Moins il y a d'être, plus il y a de l'amour. l'un compense l'autre. le problème scabreux de la vie morale ressemble à un tour de force, mais on réussit ce tour de force presque sans y penser quand on aime : c'est, répétons-le, de faire tenir le maximum d'amour dans le minimum d'être et de volume, ou à l'inverse de doser le minimum d'être ou de mal nécessaire compatible avec le maximum d'amour. ".
Vladimir jankélévitch
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Vladimir Jankélévitch, philosophe du devenir et grand théoricien de la morale, a laissé une oeuvre immense. Composé de textes rares, jalons essentiels de sa pensée, cet ouvrage regroupe les premiers livres de morale du penseur. Entre le premier et le dernier écrit de cette somme, quelque trente ans se sont écoulés (1933, année de sa thèse, La Mauvaise Conscience, et 1967, parution du Pardon). Ce laps de temps équivaut à un nombre d'années qui pèse du poids de la douleur infinie. Avant, la vie d'un jeune et brillant universitaire, à la pensée nimbée d'irrationalisme. Après, l'existence continuée de celui que les épreuves de la guerre ont tant marqué. Le philosophe d'âge mûr, chassant les idéologies teintées de romantisme, unissant la pensée et l'action, fait de la volonté le commencement et la fin de tout car, dit-il, «la volonté peut tout, la volonté est plus forte que la mort».