Véra avait arrêté de fumer, Jérémie, non.Dès lors pour Jérémie, juriste traquant le double jeu, il y eut d'insupportables odeurs de tabac froid, parfums de cigarettes blondes ou effluves de havane, des cendriers vidés sur des absences de plus en plus fréquentes, il y eut surtout cette étrange cicatrice au dos de Vera; comme la braise brûlante d'un Romeo y Julieta en cette chair aimée.La romancière guettait les vies des autres; mais qui s'en souciait assez pour espionner la sienne ?Jusqu'à la fin elle ignora ce qu'endurait le mari de l'écrivain.Aussi inclus dans le COFFRET - Des plumes et du goudron.Vera fume, Jeremie, lui, a cessé. Vera écrit, suscite l'admiration autour d'elle, échappe à Jérémie, amoureux souffreteux.
La fin des trente glorieuses peut-être ? Guillaume aurait dit des trente valseuses, un caddy que l'on rêvait empli de mille couleurs, de mille chairs ou mille vins, mille cigares, mille paroles de hasard sans risque, un caddy souvent trop vide poussé par une palanquée de potes aux tronches de Deveyre ou Depardieu, transparents et rigolards, vers la maison des coteaux.Suffisait de pousser la porte. En face, l'escalier menait à la chambre d'amour. À droite, devant la cheminée et assis à la grande table sur laquelle trônaient les flacons, Guillaume, clope au bec, causait.Vingt ans après, nous sommes montés... Clope au bec... Vu d'en haut, le monde était bleu fumée...Aussi inclus dans le COFFRET - Des plumes et du goudron.
Une escapade : les Landes de Gascogne ne sont jamais trop loin..
Un arrêt, une rencontre, rapidement la descente en forêt trouble nous transporte au coeur d'un drame dont nul ne devine l'ampleur. Ici, rien ne semble avoir changé, bougé. Immobiles, les pins par milliers, le sable, le ruisseau caché abritent une énigme qu'il vous faudra trouver et comprendre. Comprendre surtout.
Parce que je ne suis qu'un enfant que l'on regarde drôlement, que je sais que ma mère a bien trop à faire avec ma petite soeur, parce que l'on dit que je suis trop maigre ou très étrange, un peu comme une girafe qui aurait sa tête dans le ciel, parce que j'aime le silence des nuits et le souffle du soleil en plein les yeux, parce que tout cela, un jour je ne pourrai que m'envoler, loin, très loin, à travers l'espace...
Vous verrez.
Les années 50, une famille d'émigrés Béarnais revient au pays de ses ancêtres.
Une blonde Américaine chavire le coeur d'un jeune homme secret et timide. Amoureux, perdu, il laisse passer sa chance, leur chance... Vingt ans plus tard, venu donner un cours d'été dans une université du Middle West, il traverse l'immensité américaine, pousse jusqu'en Californie : pèlerinage de l'amour qui n'a pas voulu s'effacé, qui est resté là, têtu.
S'il y a un espace sans pareil que le récit a consacré, c'est la gare, les trains qui y arrivent et s'en vont, infidèles. Certains, vieilles machines, y restent parfois, attendant en vain ses passagers oublieux. Et pourtant, de repartir de plus belle le lendemain dans l'imagination de Carlos Castan : un jeune homme aventureux ou un quinquagénaire amoureux... Ici, un homme y rencontre l'amour toujours plus mystérieux. Un autre - est-ce le même ? - change de monde : il serait à tout jamais voyageur audacieux, s'il ne fuyait déjà cette douleur fugace qui l'a saisi un jour, dans le couloir incertain d'un compartiment.Le train, un incubateur de rencontres, que vous prenez pour changer de vie. Prendre le train devient voyage onirique, les quais sont des pays à élire.
Un éminent généalogiste, émissaire d'un cabinet international, sur les traces d'un aristocrate gascon reconverti dans la gastronomie ».Voilà comment Aubépin Jolifleur, chroniqueur mondain, rendait compte de ma présence en Haïti. L'obligeant M. Saint Sardos me lut l'entrefilet par téléphone. J'accueillis la nouvelle avec la retenue que les circonstances imposaient. Florise venait de me quitter. Avec ses jambes, cinq cents dollars et mon billet d'avion.Un clerc de notaire est chargé de retrouver la trace d'un héritier parti vivre à Haïti. Son voyage créole tournera court...
3 nouvelles réunies en coffret : Le vin d'al-Andalus (O.Deck) - Entre deux vins (F.Touré) - In vino veritas (A. Pouyllau)
Elle, la cigarette. Elle, la blonde qu'il aimait. Et qui embrassait comme personne.Pour conserver l'une, il lui fallait abandonner l'autre. Il s'était résolu, il allait arrêter de fumer, chasser ces refrains d'un temps ancien où les ronds de fumées se mêlaient aux vapeurs de fêtes.Mais il était trop tard. Rien n'empêcha sa belle de le quitter.Une histoire d'accoutumance, à la blonde, aux blondes...Mais entre les deux, la clope et la femme, le narrateur devra choisir.Aussi inclus dans le COFFRET - Des plumes et du goudron.
Un voisin, invité à la fête que donne une voisine. Celle-là a franchi le pas, et, une fois tous les convives partis, fait montre envers lui d'une hardiesse inattendue. Lui, surpris, se laisse faire, s'active, succombe à son tour. Et rentre chez lui.
On suit les ébats, des préliminaires au feu d'artifice, de la petite mort aux déchirants adieux, à travers le regard de l'un, puis de l'autre. Un jeu de monologues intérieurs alternés. Elle, crescendo, coquine, heureuse, énamourée, conquise puis béate. Lui méfiant, moqueur, cynique, glaçant, cinglant : decrescendo.
Ou comment les échanges érotiques peuvent être perçus (lus ? interprétés ?) différemment.
Un homme se réfugie sur la côté atlantique, dans une maison. Il boit. Se souvient.
Se souvient de cette femme, cette amante, son modèle, qu'il peignait et peignait, sa muse. Elle l'aimait. N'en pouvait plus de n'être aimée que par pinceau interposé. L'acte d'amour lui-même était vu par lui au prisme de l'esthétique. Il ne la voyait pas elle, il voyait le tableau. Il faisait l'amour au modèle, au sujet, et non à la femme. Folle de chagrin, de dépit, elle s'est suicidée.
Allongé sur le sable, près de sa femme, le quadra contemple les surfeuses dorées qui hantent ses nuits, merveilleuses déesses aux mollets musclés, peau élastique, regard de braise.
« A quoi penses-tu chéri ? » Eté après été, il revient. Il ouvre sa chemise sur un torse bronzé aux UV, chaque saison un bouton de plus, finit par prendre dans les flots la plus somptueuse des naïades.
Sous le joug de l'arme, la sirène ondule, se tord, se tend, s'arc-boute comme sur une vague.
Eté après été, il revient.
Ce serait comme une migration d'oiseaux vers le soleil, le passage des quatre saisons, comme la succession des âges de l'homme, l'enchainement qui les noue, du rêve à l'amour, et de l'amour au souvenir, du souvenir à l'obsédant reget : des enfants de rêve partant dans l'odeur d'essence d'un scooter, des rires et les cheveux dans le vent et l'air de Piaf qui chante "Allez venez Milord"...Un même chemin qu'on croirait de pélerinage vers Compostelle, un poing de révolte dressé à l'aube sur la mer et qui finirait par s'ouvrir, au soir venu, pour lâcher des cendres. Là-bas. Encore là-bas. Toujours là-bas.El Dorado...
D'origine espagnole, Frédéric Villar est né en avril 1960 à Bordeaux. Il dit avoir tiré plus d'enseignements des gens qui sont sur le fil que des salles de classes où les bancs d'alors ne faisaient que le voir glisser. Ce n'est qu'à l'âge de quarante ans qu'il a commencé à écrire. Avant ? Il y pensait, il l'envisageait. Et puis il y avait le rugby, la nuit, le voyage et les belles rencontres... surtout les belles rencontres.
Un va-et-vient entre deux transes, deux ivresses, deux destins, deux fatalités... De ces allers-retours en noir et blanc, il nous est proposé, comme le héros, de choisir entre l'idyllique vision d'un pays attaché à sa pureté originelle, et la nécessité d'engloutir ses valeurs ancestrales dans les arcanes d'un progrès que l'on sait pourtant pervers. Mais peut-être nous est-il donné à voir en ces lendemains de beuverie et d'oubli passager, de bouches lourdes et d'esprits empêtrés, combien il est malaisé de tracer de nouveaux chemins hors la stupidité des leurres.
Née à Paris, son enfance se passe en Sud-Ouest, région parisienne et Côte d'Ivoire son pays. Après des études supérieures à Toulouse puis à Paris, elle enseigne comme assistante à l'université d'Abidjan puis dans des lycées en France. Elle vit aujourd'hui à Dakar où elle est professeure agrégée au lycée Jean Mermoz de la capitale Sénégalaise. Elle n'a jamais cessé d'écrire nouvelles et romans. Ses textes trouvent le ton, la voix d'une Afrique qui ne désespère pas, qui vit.
Elle est à un moment donné l'objet de tous les désirs. Doit-elle se donner à ces hommes exquis, ou espère-t-elle que des voyous la troussent sans vergogne, se repaissent de ses hanches et lappent son miel ? Lorsque la vie s'empare d'elle, elle est ainsi que les éphémères dans l'incendie du couchant, elle se meurt vite dans cette vision goulue de bouches rouges et humides et de mains pieuses et moites qui étreignent leur calice. Elle atteint la jouissance et expire un dernier souffle de goulot, dans les chansons hurlées de pillards vainqueurs, les orgiaques imprécations de flibustiers à l'abordage qu'elle accueille comme d'ultimes prières ou cantiques.
Né en 1953 dans un village de l'arribèra du gave de Pau en Béarn. Professeur des écoles, Angel Pouyllau dit qu'il marche dans les bois et dans les champs, peut-être est-ce là qu'il trouve matière et "non matière" pour s'aventurer dans le champ plus large de l'écriture qu'il fréquente depuis son plus jeune âge. Il confesse, si peu, aimer le café serré, le Whisky d'Ecosse et les yaourts nature. Nous fait savoir qu'il a lu Marcel Proust, Julien Gracq et Thomas Bernhard et ceux qui suivent ; qu'il lit à présent des romanciers américains contemporains qu'il accompagne de musique dite classique : Purcell, Back,Wagner... Angel est un inconditionnel de Gérard Manset et cherche, comme nombre, du temps pour écrire, et le trouve, heureusement, la preuve ! Cette nouvelle trouble et troublée ouvre une nouvelle voie pour sa voix singulière.
Un soir, à Cordoue. Rafael Granados, célèbre rimailleur bachique, reçoit un précieux cadeau en échange d'une promesse qu'il ne respecte pas. Une vision le projette alors huit-cents ans en arrière, dans sa ville étouffée par la censure des oulémas et la menace des armées chrétiennes. Il s'y découvre en jeune poète talentueux, capable de braver le destin pour l'amour d'une femme et de la poésie.
Né à Pau en 1962, écrivain, poète, peintre, musicien, l'oeuvre polymorphe de ce béarnais installé dans les Landes, se construit depuis une vingtaine d'années autour de la parole et de l'image. Olivier Deck commence sa carrière par la peinture, ce qui le mènera à exposer au salon de la Jeune Peinture au Grand Palais à Paris en 1989, puis au Salon d'Art Contemporain de Montrouge. Défendus par plusieurs galeries, ses travaux figurent dans de nombreuses collections, en France et à l'étranger. Au fil du temps, l'écriture va prendre le dessus. Depuis 1999, il publie régulièrement des romans et des nouvelles, ainsi que de la poésie qu'il porte lui-même sur scène, mise en musique ou simplement déclamée. Il a reçu le prix Hemingway 2005 de la nouvelle tauromachique, et le prix Chronos 2007 a couronné son roman La Neige éternelle.
Passion ou refuge, les livres occupent dans son univers une place prépondérante. Mais le jour où sa vie bascule, l'un d'eux s'impose à lui de singulière façon. Magie des mots ? Similitude des destinées ? Complot oeQui se cache derrière ces pages au sein desquelles il découvre des pans entiers de sa propre existence oePour lui, désormais, débute une quête troublante qui pourrait bien le mener de l'autre côté du miroir...
Née en 1964 à Bordeaux, elle passe toute sa jeunesse entre océan et forêt, à Mimizan. Elle est professeur de lettres modernes et enseigne actuellement en collège, à Dax, dans les Landes. Elle a le sentiment d'avoir toujours écrit : c'était déjà dans son enfance un divertissement indispensable comme le sport ou la lecture.Ses motivations en écriture ? Elle a parfois cru qu'elle aimait raconter des histoires. En fait, elle pense que son plus grand plaisir est de faire se rencontrer les mots.
Ce coffret est certes tentant, comme un rouge péché.
L'ouvrir serait ainsi que l'on dévoile un savoir interdit, un doigt se glisse, recueille la soie, la chair vous est offerte. Chacun des livres se donne ainsi que ces amants incendiés.
Déjà vous saisissez le fruit défendu, ô lecteur.
Voici quatre pommes d'amour, autant d'invitations à l'ivresse, ludiques, légères, carmin éclatant, ou rêveuses et profondes, mystérieux grenat.
Vous avez ouvert la boîte de Pandore, fait glisser l'objet dans votre main, déjà frôlé la chair de. ? Que Dieu vous pardonne !
Pour pimenter la relation qu'elle entretient avec son amant, une femme accepte de relever les défis qu'il lui lance. Cette fois, il s'agit de déniaiser un collègue de l'amant, un pauvre diable, comptable de métier, et coincé comme pas deux. La femme se rend chez lui et joue la putain. Il la paie. A mesure cependant, elle y prend goût. Savoure cette humiliation. En redemande. Le pauvre comptable, lui, goûte aussi au plaisir, pour aussitôt faire acte de contrition, homme pieux qu'elle surprend à genoux, psalmodiant des prières au pied du lit, après chaque rapport. Pour lui aussi, l'humiliation fait partie intégrante, sans doute, de la jouissance. Jusqu'à ce que tous deux, congédiant le premier amant à l'origine du complot, accomplissent d'un même geste fornication et rituels pieux, comme les deux étapes d'un même orgasme.