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armand lanoux
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Le style de Maupassant est aussi pur que sa vie est obscure; il en a brouillé les pistes. Lanoux la restitue comme un roman noir, revenant sur les lieux, retrouvant les textes, interrogeant les derniers témoins... Dans une enquête magistrale, il nous apprend la vie d'un écrivain sensuel, fécond et météorique, emporté par la syphilis et la folie à quarante-trois ans.
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Il y a trente ans, les Éditions de la Différence confiaient à Viviane Hamy le soin d'élaborer un livre anthologie sur la tour Eiffel, rassemblant textes, documents, oeuvres d'art, critiques, dessins d'humour, photographies, répliques diverses et variées que le monument, emblème par excellence de Paris, avait suscités. L'ouvrage fut très apprécié, plusieurs fois réédité, puis, sans raison précise, oublié dans les archives. Il a fallu l'enthousiasme d'un lecteur le redécouvrant par hasard pour que nous décidions de le republier. Le revoici donc, enrichi de documents et d'oeuvres récentes, car la tour Eiffel, entretemps, s'est « mondialisée » et inspire aujourd'hui jusqu'à l'avant-garde chinoise... À l'inverse des albums touristiques, un vrai livre, illustré de peintures, dessins, documents... Une anthologie de poètes et de peintres, de la fin du XIXe siècle jusqu'au début du XXIe. La tour Eiffel est l'un des monuments les plus visités au monde. Viviane Hamy est la fondatrice des éditions éponymes, créées en 1990. Personnalité bien connue de la profession, elle s'est imposée grâce à son talent et à sa rigueur. Curieuse de tout et fervente lectrice, déjà en 1980 elle fouinait dans les bibliothèques à la recherche de textes oubliés. Ce livre d'avant « ses » livres vient à point nommé célébrer les vingt années d'existence de « sa » maison d'édition.
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Le Coq rouge, c'est l'incendie. Mais plus encore, c'est la colère populaire, le défi au destin, la révolte des exploités, la Fête révolutionnaire et bientôt le martyre durant soixante-douze jours, du 18 mars au 28 mai 1871.
Paris-la-Colère, ce n'est pas qu'une semaine tragique. Les exécutions se prolongent jusqu'en 1874, les bagnards ne rentrent qu'en 1879 et les exilés en 1880. Le Coq rouge renaît, tout armé, à Petrograd, en 1917. L'histoire révolutionnaire de notre temps se réfère sans cesse à cet opéra sanglant.
Le Coq rouge est l'histoire de cette révolution perdue. Le 18 mars 1871, le Comité central de la garde nationale tient Paris sans l'avoir voulu. Des centaines de figures bariolées, picaresques, attachantes, prophétiques, sortent de l'ombre : Rigault le cynique, Blanqui le fantôme, l'austère Delescluze, le fastueux Eudes, Louise Michel, la flamme noire, la vibrante Élisabeth Dmitrieva, le grave et beau Varlin, Vallès toujours renfrogné, Courbet à la trogne illuminée, le cavalier Dombrowski, le froid Rossel, et tant d'autres, sous les regards croisés de Karl Marx à Londres, de Bismarck à Berlin, de Thiers à Versailles. Dans le plus fantastique désordre, une ère s'ouvre.
En France même, cette importance mondiale de la révolution communaliste a été longtemps méconnue, est l'est encore parfois. C'est que la Commune a été une catastrophe nationale, après les horreurs de l'Année terrible, une sanglante tragédie, dont les remous troublent encore les parts les plus sombres de l'inconscient collectif. Cependant, un siècle écoulé, ou presque, depuis les échos des pelotons de Satory, il est temps de retrouver quelque sérénité. Un peuple est l'héritier de la totalité de son histoire, et la Commune est de notre héritage.
Dans la Polka des canons, Armand Lanoux a raconté la genèse de cette tragédie.
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En mai 1871, un des insurgés qui fusillaient les otages relevait le canon de son chassepot. Interrogé plus tard, il déclara : " Ma balle a fait un trou dans le ciel. " La Commune de Paris a fait un trou dans le ciel...
La Commune de Paris fut l'un des plus sanglants tumultes de notre histoire. Crise révolutionnaire, crise patriotique, crise sociale, elle devait servir après son écrasement de guide au Lénine de la révolution soviétique de 1917. Fille de la révolution de 1789, elle est la mère de la révolution d'Octobre.
Ses hommes sont mal connus, déformés par la caricature ou l'ignorance, vénérés ou haïs. Qui étaient Verdaguez, le sergent insurgé de 88e qui cria le premier « Crosse en l'air ! » à Montmartre ? Et le Beau Varlin, Christ rouge ? Et Louise Michel, l'égérie de la révolution ? Et Delescluze qui mourut comme le député Baudin ? Et Rigault, Vidocq blanquiste ? En face c'était le génial et diabolique Thiers, le longiforme Jules Favre, Bismarck, l'homme seul. À Londres, Karl Marx qui n'était encore Marx que pour quelques-uns annonçait en vain le drame.
Un siècle plus tard, le tabou qui a longtemps pesé sur cette tragédie doit être secoué et rejeté par nos contemporains. Il est temps de prendre conscience de ce que furent cette grande et malheureuse époque, et ses hommes, avec tendresse et lucidité. Tous ceux qui grâce à Armand Lanoux, ont vécu la journée du 18 mars, connaîtront ses conséquences dramatiques en lisant Le Coq rouge qui parût en septembre 1971.
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Les plus anciens de ces poèmes remontent à 1931. Ils ont traversé un tiers de siècle en bougeant moins que leur auteur. D'autres sont d'hier. Le plus grand nombre a été remanié je ne sais combien de fois, au cours de je ne sais combien d'années. Voilà bien le contraire d'une poésie spontanée, ou d'une poésie de circonstance.Et pourtant, tout m'y paraît circonstancié, étroitement lié à un moment-lieu, une intersection du temps et de l'espace. C'est que je ne crois pas à une poésie hors des jours, des heures, des instants, ni hors des lieux. À chaque recoupement de l'espace-temps dont l'homme prend conscience, la poésie surgit, cligne de l'oeil et disparaît.Souvent, je me demande - et des êtres chers ne manquent pas de m'y inciter - si je ne vois pas justement ainsi la poésie parce que je ne suis pas un vrai poète. N'ont-ils pas raison ? Peut-être ces pages, où j'ai tenté de piéger l'espace-temps, composent-elles plutôt une manière de roman, une confuse chronique des temps vécus, dans le grand rythme des guerres qui se succèdent comme les marées, sous l'enseigne éternelle du Bonhomme Misère, le maître secret des graveurs d'Épinal ?
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La première édition de ce livre, en 1954, devait faire date, aussi bien dans la connaissance de Zola que dans l'art de la biographie. Bonjour, Monsieur Zola 1978, nouvelle édition augmentée, tient compte des nouvelles données scientifiques, universitaires, critiques, télédramatiques, et met au premier plan ce singulier monsieur Zola qui déconcertait tant ses contemporains. Armand Lanoux a adapté avec Stellio Lorenzi, pour la télévision, les dix dernières années de la vie de Zola sous le titre Zola ou la conscience humaine.
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« Auteur de romans, nouvelles, poèmes, de récits et de chroniques, et même pendant fort longtemps de peintures, amoureux de ce théâtre pour oreille seule qu'est la fiction radiophonique, à la télévision adaptateur de Balzac et de Maupassant, voire de mes propres romans, chroniqueur indulgent et amusé de Meg Steinheil, la Pompadour de la Troisième, témoin ou narrateur des épisodes mouvants de la guerre, le grand opéra, ou de la révolution, conteur des amours adolescentes et de la sardane de la Liberté, colporteur des faits divers et des images imprimées par Pellerin à Epinal, biographe de la tragédie médicale de Bel Ami ou du lent cheminement de Zola depuis l'ambition adolescente jusqu'à la Conscience humaine, je n'aurai été, en somme, durant cinquante années d'écriture, qu'un montreur d'ombres. » A.L.
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Le berger des abeilles, paru en 1974, est un superbe roman. Il fut porté à la télévision en 1976 par Jean-Paul Le Chanois.
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1925 qui, hier, ne soulevait que sarcasmes, attendrit brusquement. On dit rétro, pour le cinquantenaires des Arts décos. Va pour le rétro !Joséphine Baker, Charlot, la Violettera, les pantalons à pattes d'éléphant, le franc quat'sous, Valentino reparaissent dans notre mythologie. Einstein le surréalisme, Picasso l'Auguste et Cocteau le clown blanc, Stravinski, Freud, ne l'ont pas quittée. Avec la robe-chemise lamée, la fille retrouve le maquillage de la paupière inférieure, ce cerne, de sa mère, la Garçonne. Van Dongen remonte à l'Hôtel Drouot. Nous descendions vers 1939 comme 1900 descendait vers 1914, glissant dans l'abîme comme dans un plaisir , a écrit Paul Morand, le magicien de 1900. Nous ne savons pas encore vers quoi nous descendons et nous n'y descendons pas gaiement, ce sont les seules différences notables.A.L.
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"Un livre de nouvelles ne doit pas être un cimetière de coquillages."Je m'explique. Pour que des coquillages, aussi beaux qu'ils soient, deviennent collier, il faut un fil. Avant le fil, c'est un joli bric-à-brac bruissant ; après, c'est une parure."Y a-t-il un fil léger dans l'ensemble que voici, de contes et de nouvelles entrecoupés de quelques chroniques ambiguës, ces genres étant encore plus mal définis que le roman (aucun genre littéraire n'est vraiment défini) ? Je le crois. Ou je l'espère. Employant une expression souvent utilisée dans d'autres disciplines, je dirais que ce fil pourrait bien être ce qu'on appelle en géopolitique {le sens de l'histoire}. Si je ne me trompe pas trop, on verra qu'un certain {sens de l'histoire}, sans majuscule, je veux dire de l'histoire contée par le narrateur, relie ces récits, même s'il est ténu. L'important c'est de faire des châteaux de sable, dit le Petit Prince."