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Table Ronde|La Table Ronde
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La saga des Cazalet Tome 1 : étés anglais
Elizabeth Jane Howard
- La Table Ronde
- Quai Voltaire
- 12 Mars 2020
- 9782710388586
Juillet 1937. À Home Place, au coeur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l'arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l'idée qu'une guerre éclate, s'entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins... Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu'elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance - ou l'impuissance - des hommes. L'été regorge d'incertitudes mais, sans l'ombre d'un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.
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Nouvelle édition en 2016
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À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. Il raconte l'histoire d'un narrateur lettré devenu ouvrier intérimaire qui doit embaucher dans les usines de poissons et les abattoirs de Bretagne.
À la ligne est surtout un chant, une manière d'épopée.
Par la magie d'une écriture simple et somptueuse, tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient ici une Odyssée avec un Ulysse qui combat des tonnes de bulots cyclopéens ou des car- casses de boeufs promises à l'équarrissage.
On est saisi d'emblée, à la lecture de cette prose scandée, de ces versets hypnotiques, par cette voix d'homme qui est capable de raconter avec une infinie précision les gestes du travail, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps épuisé. Mais il sait le faire, tou- jours, en multipliant les registres, tour à tour avec co- lère, humour, rage et amour.
Il inventorie ainsi tout ce qui donne l'envie qu'une journée de travail se termine au plus vite. Et la transfor- mer en texte que ce narrateur écrit comme un journal de guerre ou un livres d'heures avec ses psaumes, ses actions de grâces, ses prières pour les morts.
Aller à la ligne, c'est aussi se reposer dans les blancs du texte où l'on retrouvera la femme aimée, le chien Pok Pok, la lecture des auteurs et poètes, le bonheur dominical, l'odeur de la mer.
À la ligne est une revanche lyrique, un moyen de dé- passer le quotidien en continuant à se souvenir, dans le bruit de l'usine et les odeurs du travail, des poètes qu'il a aimés, des écrivains qui ont baigné son enfance, son adolescence et son âge d'homme. Et ce qui est répéti- tion devient à chaque fois unique : pendant le travail, avec les gestes machinaux, les souvenirs reviennent.
Le narrateur a eu une autre vie : il se souvient de ses cours de latin, il a été mousquetaire avec Dumas, amoureux de Lou et Madeleine avec Apollinaire, nos- talgique et joyeux avec les chansons de Trenet, combat- tant avec Marx. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène, tout ce qui pourrait empêcher son paradoxal et invincible bonheur d'être au monde, dans l'épouvante industrielle.
Si À la ligne s'inscrit dans une tradition qui est celle de la littérature prolétarienne, de Henry Poulaille à Ro- bert Linhardt, en passant par Georges Navel, Joseph Ponthus la renouvelle ici de fond en comble en lui donnant une dimension poétique qui est l'autre nom de cette espérance de changer la vie, comme le voulait Rimbaud.
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En 1984, deux jeunes frères exilés aux États-Unis retournent au Guatemala, au coeur de la forêt de l'Altiplano, participer à un camp de survie pour enfants juifs où les envoient leurs parents afin qu'ils n'oublient pas leurs racines. Mais un matin, les enfants, réveillés par des cris, découvrent que le camp s'est transformé en une chose bien plus sombre. Les raisons et les ramifications de cet épisode de l'enfance du narrateur ne commenceront à s'éclaircir que des années plus tard au fil de rencontres fortuites - à Paris avec une lectrice de Salinger devenue avocate, ou à Berlin avec un ancien instructeur en chef du camp, aux yeux d'un bleu changeant, qui se promenait avec un serpent dans la poche et une énorme tarentule sur le bras. Entrelaçant passé et présent, réalité et fiction, Eduardo Halfon tisse un récit foisonnant de symboles pour toucher du doigt les fondements de son identité : le cadre strict et rigoureux de la religion juive et le giron enveloppant et maternel du Guatemala.
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En 1963, à peine arrivée à Saigon, Patricia, jeune Irlando-Américaine, assiste à sa première garden-party où elle rencontre Charlene, mère de trois enfants dont la petite Rainey. Celle-ci est très fière de lui montrer toutes les tenues de sa poupée Barbie, mais il en manque clairement une - un ao dài, que Lily, la fille de maison et couturière hors pair, lui confectionne sur-le-champ. L'idée inspire à Charlene un projet de collecte de fonds qu'elle nomme la Barbie saïgonnaise. Une opportunité pour Patricia de se lier d'amitié avec cette femme charismatique, pilier de la communauté d'épouses américaines où règne une légèreté trompeuse faite de réceptions exotiques et de bonnes oeuvres. Soixante ans plus tard, Patricia, désormais veuve, raconte à Rainey cette période si particulière de sa vie dans une longue lettre aux allures de confession et de réflexion sur le rôle des femmes expatriées pendant la guerre, alors qu'à l'époque son unique préoccupation était de fonder une famille à l'image de celle de son amie. C'est une fois de plus par le détail et l'attention portée à la vie intérieure d'une femme qu'Alice McDermott saisit les enjeux de la mémoire, et accompagne son héroïne dans sa quête d'absolution.
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« «Tu n'auras jamais de mari avec tes genoux écorchés, tes cheveux en bataille et ta folie des livres», déclarait-elle. Elle ne soupçonnait pas que, la guerre venue, il y aurait pires obstacles que les livres et les écorchures pour empêcher Violet de trouver un mari. » 1932. Violet Speedwell est l'une de ces millions de femmes anglaises restées célibataires depuis que la Première Guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels.
Méprisées dans les journaux, tolérées par les familles malgré une condescendance exaspérée, elles vivent à une époque où les attentes de la société quant à l'avenir des femmes sont des plus rigides. Des attentes que Violet est sur le point de faire voler en éclats.
En quittant Southampton et sa mère acariâtre pour s'installer à Winchester, où elle continue de travailler comme dactylo pour une compagnie d'assurances, elle espérait trouver de nouveaux amis, une nouvelle vie.
En s'arrêtant dans la cathédrale un jour qu'elle est partie acheter un ruban de machine à écrire, elle découvre un cercle de brodeuses occupées à confectionner des coussins et agenouilloirs.
Violet, qui n'était pas particulièrement douée pour la couture, y trouvera l'amitié, le soutien et la créativité capables de rivaliser avec le dédain et les préjugés.
En toile de fond, la montée du fascisme sur le continent :
Hitler arrive au pouvoir en Allemagne...
Dans ce monde encore hostile aux femmes, Violet n'a d'autre choix que de s'affirmer. Son histoire s'inspire de celle de Louisa Pesel, la fondatrice du cercle des Brodeuses de la cathédrale de Winchester.
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Les légumes de Monica Luciani : 72 recettes comme à l'oenosteria
Monica Luciani, Carolyn Jenkins
- La Table Ronde
- 24 Octobre 2024
- 9791037113948
Les légumes sont ma passion ! J'aime les regarder sur les étals du marché, les travailler, les cuisiner... un jour peut-être pourrai-je les cultiver. Dans ce livre vous trouverez 72 recettes simples et savoureuses, organisées au fil des saisons. Certaines sont des classiques du patrimoine gastronomique italien, d'autres ont été préparées à l'Oenosteria selon l'inspiration du moment et d'autres encore empruntées à des personnes chères à mon coeur. Elles sont rapides et faciles : l'idée est de se faire plaisir même quand on a une très petite cuisine et peu de temps. Et c'est possible, croyez-moi !
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Shane MacGowan : Le légendaire chanteur des Pogues
Richard Balls
- La Table Ronde
- Quai Voltaire
- 17 Octobre 2024
- 9791037114297
Figure du punk, icône de la musique irlandaise et alcoolique notoire : l'incroyable histoire du chanteur des Pogues, qui de marginal est devenu héros national, n'avait jamais été contée. C'est chose faite. Ce livre retrace les étapes fondatrices de la vie du plus grand parolier de sa génération : les séjours inoubliables dans la maison de famille du Tipperary, l'émergence du mouvement punk qui a changé sa vie, l'alcool et les drogues qui ont menacé d'y mettre fin. En plus d'entretiens exclusifs avec Shane lui-même, le journaliste Richard Balls a interrogé sa femme, des membres de sa famille ainsi que des gens qui ne s'étaient jamais exprimés publiquement à propos de Shane : proches collaborateurs, ex-petites amies, ou encore le professeur d'anglais qui, le premier, avait repéré le talent pour la littérature de ce grand poète, mort en 2023.
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Le livre tibetain de la vie et de la mort
Sogyal Rinpoché
- La Table Ronde
- Les Chemins De La Sagesse
- 9 Octobre 2003
- 9782710326274
Dans cet ouvrage, sogyal rinpoché concilie l'ancienne sagesse du tibet et la recherche contemporaine sur la mort et les mourants, sur la nature de l'esprit et de l'univers le livre tibétain de la vie et de la mort clarifie, pour la première fois, la vision complète de la vie et de la mort t telle que nous l'offre la tradition tibétaine.
L'auteur explique notamment. les " bardos ", ces états de conscience après la mort qui ont tant fasciné et fait s'interroger artistes, psychologues, scientifiques, médecins et philosophes occidentaux depuis la publication, en 1927, du bardo thödol (le livre des morts tibétain). sogyal rinpoché montre que dans la mort, comme dans la vie, l'espoir existe et qu'il est possible à chacun de nous de transcender sa peur ou son refus pour découvrir ce qui, en nous, survit et ne change pas.
Il propose des " pratiques " simples mais puissantes que chacun, quelle que soit sa religion. ou sa culture, peut accomplir afin de transformer sa vie, se préparer à la mort et aider les mourants. ce livre présente également une introduction lucide et complète à la pratique de la méditation, ainsi qu'aux notions de renaissance et de karma. a ceux qui accompagnent les mourants, l'auteur indique comment les assister avec amour et compassion et comment leur apporter l'aide spirituelle à laquelle tout être humain a droit.
A ceux qui travaillent en milieu hospitalier, médecins ou personnel soignant, il donne des conseils qui enrichiront leur expérience. l'auteur nous fait partager sa vision personnelle de l'expérience de proximité de la mort (nde) selon la perspective tibétaine. le livre tibétain de la vie et de la mort n'est pas seulement un chef-d'oeuvre spirituel. c'est aussi un manuel, un guide, un ouvrage de référence et une source d'inspiration sacrée.
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Eustache et Hilda Tome 1 : La crevette et l'anémone
Leslie Poles Hartley
- La Table Ronde
- Quai Voltaire
- 7 Mars 2024
- 9791037112507
Au début du XX? siècle, dans une petite ville anglaise bourgeoise et puritaine du bord de mer, Eustache et Hilda s'abandonnent aux plaisirs des jeux de plage. Eustache, délicat et sensible, est totalement dominé par sa soeur aînée Hilda, maternelle et passionnée. Un jour, Hilda pousse Eustache à aborder l'étrange Miss Fothergill, vieille et défigurée, qui se promène le long de la falaise. Eustache, qui vit dans une sorte de cocon où rien de ce qui est laid n'a sa place, est terrifié à l'idée de cette rencontre. Pourtant, il y sera contraint, et sa vie ainsi que celle de sa famille en seront bouleversées. Ce volume, complété de La Lettre d'Hilda, met en scène les principauxprotagonistes d'une trilogie romanesque qui conduit Eustache et Hilda de l'enfance à la maturité. La sensibilité et la finesse si caractéristiques de l'oeuvre de L.P. Hartley sont ici amenées à leur point culminant.
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La trilogie de Corfou : ma famille et autres animaux ; oiseaux, bêtes et grandes personnes ; le jardin des dieux
Gérald Durrell
- La Table Ronde
- 11 Mai 2023
- 9791037112705
À l'aube de la Seconde Guerre mondiale, les Durrell se réfugient sur l'île de Corfou, où le plus jeune des quatre enfants, Gerald, se découvre une passion pour les animaux : crapauds, tortues, chauves-souris, papillons, scorpions ou pieuvres... À travers les oliveraies verdoyantes ou sur les plages d'un blanc éclatant, Gerry donne libre cours à ses obsessions, ce qui a le don de causer la pagaille et l'hilarité au sein de sa famille, aux moeurs toujours plus libres. Le souvenir qu'a gardé Gerald Durrell de ces jours enchantés a donné naissance à trois récits devenus des classiques, appréciés des enfants comme des adultes et réunis pour la première fois en un seul volume.
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Vous savez quoi ? Le roman d'un journaliste
François Armanet
- La Table Ronde
- Vermillon
- 5 Septembre 2024
- 9791037114549
Journaliste depuis le début des années 80 à Libération puis au Nouvel Observateur, François Armanet revit les cinquante rencontres qui l'ont le plus marqué. Au fil des ans, on croise des écrivains (Jim Harrison, Toni Morrison, John Le Carré, Salman Rushdie...), des figures du cinéma (Jean-Luc Godard, Jackie Chan), du rock français (Serge Gainsbourg, Françoise Hardy, Alain Bashung...) et anglo-saxon (Madonna, Bruce Springsteen, Patti Smith, Mick Jagger...). D'un portrait à l'autre, il nous plonge dans l'intimité de moments singuliers au bar du Ritz, à bord du Concorde, à la pointe des Cornouailles, sur un plateau de cinéma à Hong Kong ou sous le pont de Brooklyn. Le tout témoigne d'un monde en voie de disparition qui dessinerait, dans ses goûts, ses questions, une sorte d'autoportrait de l'intervieweur. Ou le roman d'un journaliste.
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Désireux d'orner les murs de sa nouvelle demeure parisienne, le noble Jean Le Viste commande une série de six tapisseries à Nicolas des Innocents, miniaturiste renommé à la cour du roi de France, Charles VIII. Le commanditaire est riche, il rêve de grandes scènes de chasse et de batailles. Surpris d'avoir été choisi pour un travail si éloigné de sa spécialité, l'artiste accepte après avoir entrevu la fille de Jean La Noble dont il s'éprend. Elle deviendra l'inspiratrice et le modèle des tapisseries. Cette passion entraînera Nicolas dans le labyrinthe de relations délicates entre maris et femmes, parents et enfants, amants et servantes. À Bruxelles, le lissier Georges de La Chapelle est confronté au plus grand défi de sa carrière. Jamais il n'a accepté un travail aussi ambitieux dans des délais aussi brefs. Mais les commandes sont rares et le marchand est puissant. Toute la vie de son atelier et de sa famille en sera bouleversée. En élucidant le mystère d'un chef-d'oeuvre magique, Tracy Chevalier ressuscite un univers de passion et de désirs dans une France où le Moyen Âge s'apprête à épouser la Renaissance.
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Martino et Simone. Une amitié épique soudée par la musique et la jeunesse. Simone joue de la guitare basse de gaucher comme Paul McCartney. Il a le don d'aimer et de se faire aimer. Il part trop tôt, victime d'une leucémie. Martino, directeur d'une école d'écriture en pleine séparation, peine à imaginer que Clementina, sa fille de cinq ans, puisse grandir dans un monde dont Simone, son meilleur ami, ne fera pas partie. "Le Chant de la pluie" est né d'une quête de sens, de questions à se poser plus que de réponses à donner, et la musique, présente de bout en bout, lui donne un élan vital qui permet d'échapper au péril de la tristesse.
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Foi, espérance et carnage
Sean O'Hagan, Nick Cave
- La Table Ronde
- Quai Voltaire
- 14 Septembre 2023
- 9791037111517
On a beau changer de peau plusieurs fois, on reste toujours le même serpent. Mais ta vision des choses a tout de même radicalement changé, non ? Tu sais, si le jeune Nick Cave pouvait s'autoriser un certain dédain pour le monde, c'est parce qu'il ne savait pas ce qui l'attendait. Je m'aperçois aujourd'hui que ce dédain, ou ce mépris, était un luxe, une afféterie complaisante. Ce jeune homme n'avait aucun sens de la fragilité de la vie, de son caractère précieux. Il ne se rendait pas compte qu'il est difficile mais essentiel d'aimer le monde et de le traiter charitablement. Et, je le répète, il ne soupçonnait pas ce que l'avenir lui réservait. Tiré de plus de quarante heures d'entretiens avec le journaliste Sean O'Hagan, Foi, Espérance et Carnage retrace la vie intérieure de Nick Cave, qui y livre ses méditations sur la foi, la musique, la création, la liberté, l'amour, le deuil... Une plongée dans les rouages de l'inspiration et de la création, ainsi qu'une réflexion sur ce qui nourrit une oeuvre, où l'on découvre avec quelle force espoir, spiritualité et fiction peuvent nous pousser vers l'avant.
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À soixante et un ans, Emmanuel Joyce est un dramaturge à succès. Accompagné de sa femme Lillian et de son manager dévoué Jimmy Sullivan, qui partage leur vie nomade, il s'apprête à quitter Londres le temps de repérer une comédienne pour la production de sa dernière pièce à Broadway. Alors qu'aucune candidate ne fait l'affaire, surgit l'idée de confier le rôle à Alberta, sa secrétaire de dix-neuf ans, tout droit sortie du presbytère de son père dans le Dorset. Seulement, il faudra lui apprendre le métier. Ils embarquent pour l'île grecque d'Hydra où Jimmy aura six semaines pour faire répéter l'ingénue, tandis qu'Emmanuel tâchera de renouer avec l'écriture. Lillian, fragilisée par sa maladie de coeur et dévastée par la mort de leur fille survenue plusieurs années auparavant, profitera de cette parenthèse loin des mondanités du théâtre pour tenter d'exorciser ses démons. Pourtant, elle ne sait se défaire de certains tourments : et si Emmanuel s'éprenait de la délicieuse Alberta ? Le temps d'un été brûlant, la dynamique qui lie les quatre exilés prend une tournure inattendue, et la vie de chacun change de cap.
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Non, nous ne sommes pas dupes, les Extravagants ne courent guère les boulevards ; il faut d'ordinaire leur tendre quelque piège savant pour en apercevoir ne serait-ce que l'ombre d'un faux-cil. Autant il sera payant de les appâter d'une boîte de calissons au sumac, d'un châle de Manille griffé, voire d'un Point de Vue de 1975, autant nos zèbres se laisseront-ils bêtement surprendre à la terrasse du café-loto voisin ou dans votre mesquin wagonnet de tégévé. Ils ne sont ni snobs ni délinquants à tout prix. Attifés de Vivienne W. ou de riens à deux sous, ils reniflent le temps à leur guise, puisant leurs forces dans le Chasse-Spleen et la Ricoré. Inattendus, fuyants, bigarrés, marcescents, vandales et aboyeurs, ils détestent les pétoncles ou les portent au pinacle. Les sbires qui émaillent ce recueil n'ont d'autre choix que leurs plaisirs assumés ou non. Parfois ils râlent dru, ou bien barguignent à l'envi. Il est inutile de les titiller sur leur nom, leurs titres et autres affabulations, sinon c'est l'estocade à votre encontre. Se glissant entre horizon et tout premier plan, vous en reconnaîtrez sans doute plus d'un, et qui sait ? vous-même ici, au détour d'un portrait.
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Aristote était un être de chair et de sang, et Alexandre le Grand, un adolescent plein de doutes et d'arrogance. Lorsqu'en 342 avant Jésus-Christ, le philosophe devient précepteur du futur roi de Macédoine, la relation qui s'établit est aussi singulière et enrichissante pour l'un que pour l'autre. Par ses démonstrations très concrètes sur une table de dissection, comme par ses réflexions éthiques et métaphysiques, Aristote transmet à son jeune élève la notion de «juste milieu», point d'équilibre entre deux extrêmes, si difficile à atteindre. De son côté, le fougeux Alexandre, qui désire déjà ardemment «ouvrir la gueule pour avaler le monde entier», offre des perspectives au maître peu aventureux que son père lui a choisi.
Des cahutes enfumées aux chambres du palais, Annabel Lyon lève le voile sur deux hommes illustres dont l'admiration réciproque et l'intelligence ont transformé le monde. Au fil de dialogues incisifs et souvent très crus, elle explore avec finesse et jubilation des thèmes aussi universels que la transmission du savoir, les rapports filiaux, les conflits de génération, les jeux de pouvoir. -
Le domaine de Sorristown, en Irlande, pourrait être un paradis sur terre : les hommes y sont beaux, les femmes charmantes et vertueuses. Le temps s'écoule en douceur entre les parties de chasse, les conversations piquantes et les cocktails autour de la cheminée. Depuis onze générations, les Sorrier habitent Sorristown. Autrefois, les mâles de la lignée étaient militaires ; aujourd'hui, ils sont oisifs et heureux. Roguey et Jer Sorrier ont une soeur : Maeve. Une fille douce, noble, épatante. Deux frères et une soeur qui sont un exemple d'entente familiale et s'aiment comme on ne peut que s'aimer quand on est irlandais, propriétaire terrien et amateur de thé. Un événement se prépare : Maeve doit épouser le Major Rowland Arthur Fountain, l'homme le plus populaire du comté de Westcommon. Quelle fête !
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«CHEMISE HAWAÏENNE Je suis quelqu'un d'autre lorsque je porte ma chemise hawaïenne. Quelqu'un de réfléchi, qui prend de la hauteur, quoi qu'il advienne. On pourrait me dire que les troupes russes ont envahi la capitale, cela ne me ferait rien. Je laisse s'ouvrir sur ma toison pectorale de superbes fleurs exotiques. Je me sens bien. Ma chemise hawaïenne et moi, nous ne faisons pas de politique.»
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Et la vague les emporta...
Molly Keane
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 18 Janvier 2024
- 9791037110961
Lady Charlotte règne en despote sur le domaine de Garonlea. Son mari, ses quatre filles et son fils Desmond lui obéissent au doigt et à l'oeil. Quand ce dernier décide de prendre pour épouse la merveilleuse Cynthia, belle, drôle, et redoutablement intelligente, Lady Charlotte sent le vent tourner. À juste titre. Cynthia emménage en face du domaine familial et redouble d'efforts pour rendre sa demeure plus accueillante, à grand renfort de parties de chasse et de garden-parties. Avec cette fresque de l'aristocratie anglo-irlandaise, Molly Keane enquête, sans jamais se départir de son regard acéré et malicieux, sur les origines des haines et des jalousies humaines.
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Napoléon vu par Abel Gance (1927) est l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma, un chef-d'oeuvre de sa période muette et un constant objet de fascination. Il a donné lieu à de multiples versions et restaurations. Depuis les rares projections réservées aux professionnels en mai 1927, la légendaire «Grande Version» de 7 heures voulue par Gance restait invisible, disparue semblait-il à jamais, jusqu'à ce que la Cinémathèque française s'attelle à sa résurrection en 2012. Reconstruit et restauré sous la direction de Georges Mourier, après expertise et comparaison de tous les éléments disponibles à travers le monde, doté d'une nouvelle partition imaginée par Simon Cloquet-Lafollye, le Napoléon de Gance retrouve enfin son souffle épique et ses innombrables prouesses expérimentales.
Cet ouvrage collectif et richement illustré retrace l'aventure d'un film et son histoire, malheureuse et mouvementée, à travers un siècle de cinéma. Il est avant tout un hommage à un visionnaire qui voulait réinventer le cinéma, le grand art de son temps : Abel Gance. -
«Ce que je redoute le plus, je crois, c'est la mort de l'imagination. Quand le ciel, dehors, se contente d'être rose, et les toits des maisons noirs, cet esprit photographique qui, paradoxalement, dit la vérité, mais la vérité vaine, sur le monde.» Sylvia Plath a vingt-quatre ans lorsqu'elle évoque cette hantise dans un journal dont les pages sont l'écho de ses aspirations contradictoires, tantôt idéales, tantôt futiles. Ce livre propose également neuf nouvelles autobiographiques, qui complètent l'oeuvre en prose de la poétesse américaine mystérieuse et fragile.
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Pour Michel Bernard, dans Le Bon Coeur, l'histoire de Jeanne d'Arc commence par une gifle. Celle que le sire de Baudricourt, excédé, qui tient encore un mi- nuscule territoire en bord de Meuse dans une France presque entièrement occupée par les Anglais, donne à une petite paysanne. Elle vient pour la deuxième fois lui demander des soldats afin de rétablir le roi sur le trône. Jeanne n'est pas folle, ce serait trop simple et le sire de Baudricourt le sait. Mais il sait aussi que cette époque de troubles est propice aux illuminés et aux faux prophètes. Pourtant, il finira par céder, comme tant d'autres après lui, à la volonté de cette étrange jeune fille « grande, carrée d'épaules, bien campée sur ses jambes, le visage ouvert, les yeux vifs, le regard profond ».
Michel Bernard, homme de l'Est, avait quelques rai- sons de s'intéresser à la figure la plus célèbre d'une certaine mythologie française. Jeanne concentre les grands thèmes de son oeuvre, elle incarne pour re- prendre le titre d'un de ses précédents livres « le corps de la France », un corps que l'on croit détruit mais qui ressuscite sans cesse.
Le Bon Coeur n'apportera pas de révélations scanda- leuses ou d'hypothèses hasardeuses sur Jeanne D'Arc.
L'ambition romanesque de Michel Bernard est ailleurs :
Tout son talent est de nous faire revivre cette histoire que l'on connaît ou que l'on croit connaître tel un chro- niqueur de cette époque. Il chante les paysages traver- sés avec un lyrisme discret et les batailles gagnées ou perdues avec une manière d'étonnement calme pour que Jeanne nous apparaisse comme elle est apparue à ses contemporains : évidente et insaisissable.
Le Bon Coeur est le roman d'une voix, celle d'une pay- sanne de dix-sept ans qui retint le royaume de France sur le bord de l'abîme, le sauva et en mourut. Elle chan- gea le cours de l'histoire en réveillant dans le coeur usé des hommes la force de croire et d'aimer.