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Tristram
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Psychotic reactions & autres carburateurs flingués
Lester Bangs
- Tristram
- 29 Septembre 2006
- 9782907681117
Édité par Greil Marcus, ce livre rassemble certains des textes les plus fameux publiés par Lester Bangs en revue, ainsi qu'un grand nombre d'inédits. Des Stooges à Coltrane en passant par Kraftwerk ou les punks (le mot est de lui), les choix esthétiques de ce critique de rock légendaire ont influencé toute une génération. " En ces années farouches, l'écriture de Lester Bangs est à son zénith : summum de délire rebondissant du coq à l'âne, ponctuant brutalement des phrases interminables de grandes claques. " Philippe Manoeuvre - Libération. " Lester Bangs a révolutionné le journalisme culturel. Sans lui, pas de Libé, de Rock & Folk ou d'Inrocks. Il n'envisageait la critique d'un disque que comme un exercice littéraire de haute voltige, sans parachute, subjectivité et mauvaise foi à fond les manivelles. " Serge Kaganski - Les Inrockuptibles
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" Quelle bonne idée d'avoir réédité les Poésies d'Isidore Ducasse comme elles doivent l'être, c'est-à-dire sous son nom, et non pas en éternel appendice rectificatif de Lautréamont et des Chants de Maldoror ! Quelle bonne et vicieuse idée, et quelle démonstration que cela n'intéresse pratiquement personne ! Vous connaissez l'un des plus grands penseurs et écrivains français, Isidore Ducasse ? Qui ? Pardon ? " Philippe Sollers - Le Monde
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Corps de Plane, paru en 1994 aux États-Unis sous le titre Early Work, réunit la plupart des écrits de Patti Smith publiés tout au long des années 70 - parallèlement à sa carrière musicale - dans différents recueils : Witt, Kodak, Ha ! Ha ! Houdini !... En jouant d'une langue rapide, parfois brutale, Patti Smith invente une mythologie moderne nourrie d'événements intimes, où se croisent amis et héros, réels ou imaginaires, de Jeanne d'Arc à Muflechien. Cette insurrection poétique, sous la double influence de la littérature française et de la beat generation, aboutit dans certains textes à une douceur et un apaisement qui annoncent le lyrisme délicat de son livre-hommage à Robert Mapplethorpe, La Mer de Corail. " Publier Patti Smith implique pour nous de la présenter dans toute l'épaisseur de son oeuvre, en fait une juxtaposition d'oeuvres : disques, performances publiques (concerts et lectures), écriture, dessin. Nous avons donc publié deux livres, organisé des concerts, enregistré un disque, présenté une exposition de ses dessins et de l'ensemble de ses portraits par Mapplethorpe - à Auch, en 1998. Segmenter son projet esthétique empêcherait une grande partie de la compréhension. Dans le monde très cloisonné de la critique, il est extrêmement difficile de faire passer une telle démarche. " Tristram - entretien dans Calamar. " L'expérience de Patti Smith est poétique - au sens que la poésie moderne, depuis la fin du XIXe siècle, a donné à ce mot. C'est-à-dire : une expérience pour laquelle le langage est un détonateur, non une fin. Et dont la réussite, par conséquent, se mesure autant aux écrits qu'aux retombées de l'expérience en question, hors du poème. Il ne s'agit pas seulement de rompre avec des formes sclérosées (y compris celles, artificiellement "déconstruites", de la fausse modernité), mais aussi de rompre avec l'isolement de la poésie en tant que telle, qui a cessé, ainsi que l'avait pressenti Ezra Pound, d'être "une partie vitale de la vie contemporaine". " Tristram - Le Magazine Littéraire
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Cette violence est d'autant plus sensible qu'elle émane de l'observation souvent goguenarde de petits faits de la vie quotidienne, de situations ordinaires, sans jamais recourir à la caricature. L'observateur en question est Heinrich Düring, un petit fonctionnaire de sous-préfecture.
Père de famille, Düring, la cinquantaine, dissimule sous son vernis de respectabilité un esprit acéré et critique qui méprise profondément la bêtise de ses semblables embrigadés par les slogans braillés par la radio et les haut-parleurs disposés à chaque coin de rue. Il mène une vie double. Dégoûté par sa femme et ses propres enfants, il prend son plaisir avec une lycéenne, Käthe Evers, sa voisine, « la grande louve blanche », et se désintoxique des insidieux poisons idéologiques en entreprenant de grandes courses dans la campagne.
Un jour le sous-préfet le charge de rassembler les archives du district qui se trouveraient encore entre des mains privées. C'est pour lui l'occasion de fuir le bureau, de courir les routes et les chemins creux, et de s'adonner à sa passion des cartes et documents anciens. Bientôt, il s'aménage une cabane dans les bois, pour le cas où
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" Les amateurs éclairés n'ont jamais constitué une foule très dense, et tout porte à croire que les lecteurs habituels de Zola, de Daudet, de Maupassant, de Bourget, de Loti ne prêtèrent guère d'attention aux deux coups de maître que Léon Genonceaux accomplit en moins d'un an : d'abord en décembre 1890, en rééditant Les Chants de Maldoror, puis en novembre 1891, en réunissant pour la première fois, sous le titre de Reliquaire, les poésies d'Arthur Rimbaud. On ne s'est pas mépris en discernant dans ce "héros de l'édition" un personnage "quelque peu picaresque", un de ces aventuriers du livre, traqués par la police et les créanciers. Le hasard seul m'a fait découvrir ce roman, édité par Genonceaux dans les derniers mois de 1891, et dont l'auteur se dissimule sous le pseudonyme de Princesse Sapho. Tous les personnages du livre sont des excentriques, des extravagants, voire des monstres - au sens propre du mot. Le premier d'entre eux, Mauri de Noirof, épouse une riche héritière obèse et portée sur la boisson, engrosse une femme à deux têtes qui s'exhibait dans les cirques, devient député, ministre de la Justice, et se livre en compagnie de sa mère à des orgies de débris anatomiques. Mauri et Madame de Noirof se délectent des Chants de Maldoror. Mauri les lit à haute voix, ce qui permet à l'auteur du Tutu d'en reproduire plusieurs pages. Pour ma part, je tiens que la Princesse Sapho, signataire de l'ouvrage, doit être identifiée à Léon Genonceaux lui-même. " Pascal Pia - La Quinzaine Littéraire " Le roman le plus mystérieux du XIXe siècle. Canular grandiose ? Chef-d'oeuvre ahurissant ? Entre Lautréamont et Alphonse Allais, un livre centenaire qui laisse stupéfait. Ce roman a quelque chose de génial, une folie fulgurante, un style impressionnant, des phrases comme on en a rarement écrites. " Pierre Enckell - L'Événement du Jeudi " Délirant, loufoque : un vrai tourbillon qui entraîne "l'humanité qui se gélatinise" dans une spirale iconoclaste. Comme la gélatine des cerveaux existe toujours, ce livre "rhinocérossement" féroce surgit à temps. " André Rollin - Le Canard Enchaîné " Le Tutu est un cas de pathologie littéraire. On pense parfois aux inventions de Roussel, au ton de Jarry, à Breton qui l'aurait sûrement fait figurer dans son Anthologie de l'humour noir. Peut-être Princesse Sapho l'a-t-elle écrit un soir de cuite - et, à voir le résultat, elle ne risque pas de s'en souvenir. " Jean-Didier Wagneur - Libération
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Maurice Girodias : " Éditeur aventurier, mon histoire est plutôt celle d'un hors-la-loi, chassé de France, expulsé des États-Unis, cent fois condamné, rejeté par ses pairs, parfois riche, souvent ruiné. J'ai néanmoins créé les Éditions du Chêne qui eurent leur heure de gloire, puis la revue Critique, et plus tard, m'étant converti en éditeur de langue anglaise, j'ai aussi lancé les premières grandes oeuvres d'Henry Miller, Samuel Beckett, William Burroughs, Vladimir Nabokov. Mais je fus aussi brièvement marchand de tableaux et, dans un moment d'aberration inspirée qui dura cinq ans, j'ai créé un établissement spectaculaire, La Grande Séverine, un cabaret démultiplié comme l'on n'en a jamais vu, et comme on n'en verra sans doute jamais. En 1967, j'ai quitté la France et ses prisons, et j'ai refait surface à New York. Pour faire rapidement fortune et remonter la pente, il me fallait une grande idée ; et cette idée naquit un jour sous la forme d'un projet de livre qui aurait pour titre : Président Kissinger. Il était question, en 1974, que celui qui était pour les sondages "l'homme le plus admiré d'Amérique" se présente comme candidat républicain aux élections présidentielles de 1976. Mon idée aurait pu se définir comme de la "politique-fiction", un nouveau genre de roman d'anticipation, mais elle avait une dimension poétique qui me semblait en faire tout le charme. Si tout le monde béait d'admiration devant Henry Kissinger, il faut dire les choses comme elles sont, c'est que c'était un salaud. J'avais donc pensé que ce serait bien d'imaginer que, au moment même de son élection triomphale en 1976, Henry serait touché par la grâce et deviendrait d'un seul coup le héros de la paix entre les peuples, l'ami du tiers-monde et le bienfaiteur de l'humanité... " " Ce brûlot ne fut jamais publié. Vingt-trois ans plus tard, la possibilité de se plonger dans ce texte bouillonnant, perspicace et incisif nous est enfin accordée. L'analyse est cinglante, le propos acerbe. Un travail dans la lignée de ce que fut le cinéma d'Altman dans les années 70 et tout aussi indispensable. " Franck Beauvais - Polystyrène " Président Kissinger est un livre visionnaire où Maurice Girodias (l'éditeur inspiré de Lolita et du Festin nu) imagine - en 1974 ! - une crise serbo-croate, une révolution féministe, une république séparée accordée aux Noirs américains alliés aux rastas jamaïcains, avec un happy end à la clé : Kissinger devient un type sympa. " Marie Colmant - Cosmopolitan
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