Simon, un jeune anglais de 14 ans un peu rondouillard, est constamment l'objet de moqueries de la part des jeunes de son quartier, et il est recruté pour toutes sortes de corvées. Un jour où il fait les courses pour une diseuse de bonne aventure, celle-ci lui révèle quels vont être les gagnants de la prestigieuse course de chevaux du Royal Ascot. Simon mise alors secrètement toutes les économies de son père sur un seul cheval, et gagne plus de 16 millions de livres. Mais quand il revient chez lui, Simon trouve sa mère dans le coma et la police lui annonce que son père a disparu. Étant mineur, Simon ne peut pas encaisser son ticket de pari. Pour ce faire, et pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère, il doit absolument retrouver son père. Au terme d'une aventure riche en péripéties et en surprises, Simon, l'éternel perdant, deviendra un gamin très débrouillard.
La couleur des choses de l'auteur suisse Martin Panchaud bouscule les habitudes des lecteurs et lectrices de bandes dessinées ; le livre est intégralement dessiné en vue plongeante sans perspective et tous les personnages sont représentés sous forme de cercles de couleurs. La couleur des choses oscille entre comédie et polar avec une technique graphique surprenante, mêlant architecture, infographies et pictogrammes à foison, qui font de ce roman très graphique un livre étonnant et captivant.
Drame dans les montagnes du Kurdistan iranien.
Le Kurdistan iranien se situe au Nord-Ouest du pays, le long de la frontière avec l'Irak. C'est une région montagneuse très pauvre et connue pour être un haut lieu du trafic de cigarettes, d'alcool ou de vêtements. Les villageois y sont exploités par des bandes mafieuses pour faire de la contrebande entre les deux pays, à travers les montagnes. Ils empruntent des chemins mortellement dangereux, passant par les sommets de plus de 4 000 mètres des monts Zagros, en portant des marchandises. Ces contrebandiers sont appelés des « kolbars », et chaque année, plusieurs dizaines d'entre eux trouvent la mort, victimes des gardes-frontière iraniens, des mines antipersonnel, d'avalanches ou des rigoureux hivers de cette région.
Dans Les oiseaux de papier, Jalal, dit l'Ingénieur, est recruté pour participer à l'une de ces expéditions en compagnie d'hommes de son village. Une petite troupe est constituée et entreprend le dangereux périple. Un drame se noue alors entre les membres de l'expédition qui meurent un à un.
Cette première fiction de Mana Neyestani est un drame humain saisissant, plein de suspense, qui raconte aussi une histoire de crime d'honneur et le terrible quotidien des habitants de ces régions obligés de prendre des risques insensés pour assurer leur pitance.
Márcia est infirmière dans un hôpital à proximité de Rio et vit dans une favela avec son petit ami Aluisio et sa fille, Jaqueline, qu'elle a eue très jeune avec un autre homme. Jaqueline, jeune adulte frivole et grande gueule, mène la vie dure à sa mère et Aluisio et fréquente assidûment les membres de l'un des gangs du quartier, ce qui est la source de violentes altercations entre la mère et la fille.
Le petit ami de Jaqueline en vient même à menacer Márcia à l'occasion d'un séjour à l'hôpital... La situation dégénère encore plus le jour où Jaqueline se fait arrêter par la police pour complicité de vols et recel de marchandises volées. Márcia et Aluisio, affolés, se rendent alors compte que Jaqueline est impliquée dans des affaires avec des criminels de haut vol et un groupe de policiers ripoux.
Marcia demande alors à Aluisio de surveiller Jaqueline, mais celui-ci risque gros... Ecoute, jolie Márcia est un nouveau roman graphique trépidant, aux couleurs flamboyantes, par l'un des auteurs les plus importants de la scène brésilienne contemporaine. Marcello Quintanilha réalise un nouveau tour de force avec ce récit très construit où les relations entre chacun des protagonistes se dévoilent au fur et à mesure dans un suspense mené de main de maître.
Âmes Publiques est le deuxième recueil d'histoires courtes de Marcello Quintanilha après Mes Chers Samedis, publiés chez çà et là en 2015. A travers les sept histoires qui composent ce recueil, Marcello Quintanilha continue sa description du Brésil contemporain, des années 1920 aux années 2000. On y retrouve le goût de cet auteur pour la description de scènes du quotidien, centrées sur des personnages hauts en couleurs et à la langue bien pendue. Les âmes publiques sont celles d'une vieille couturière amie avec sa femme de ménage, d'un enfant des bidonvilles, d'un compositeur de samba, de deux petits vieux... Le recueil comporte également deux grandes histoires autour du football, ou plutôt de footballeurs. La première se déroule dans les années 2000 et met en scène un joueur de troisième zone qui s'invente une carrière de semi-pro et l'autre décrit un jeune et prometteur joueur qui, en 1954, rate sa chance de passer dans une grande équipe à cause du suicide du président brésilien de l'époque, Getúlio Vargas.
Alternant histoires en couleurs directes et récits en noir et blanc, découpages hyper dynamiques et structures narratives sophistiquées, Âmes Publiques est une nouvelle démonstration de la virtuosité de cet auteur incontournable.
Derf Backderf a passé son enfance à Richfield, petite ville de l'Ohio située non loin de Cleveland. En 1972, il entre au collège où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d'amitié et font leur scolarité ensemble jusqu'à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l'un des pires serial killers de l'histoire des États-Unis. Son premier crime a lieu à l'été 1978 tout juste deux mois après la fin de la Terminale. Il est suivi d'une série de seize meurtres commis entre 1987 et 1991. Arrêté en 1991, puis condamné à 957 ans de prison, Dahmer finit assassiné dans sa cellule en 1994. Mon Ami Dahmer est l'his-toire de la jeunesse de ce tueur, à travers les yeux de l'un de ses camarades de classe. Précis et très documenté, le récit de Derf Backderf (journaliste de formation) décrit la personnalité décalée de Dahmer. Personnage fascinant, voire attachant car presque victime de son environnement, Dahmer vit une implacable descente aux enfers vers une folie irréversible, minutieusement mise en scène par Derf Backderf.
Mon Ami Dahmer a été sélectionné pour un Eisner Award, et a été adapté pour le théâtre par le NYU Theater Department. La bande dessinée est suivie de 20 pages d'annexes journalistiques.
Discipline est le premier roman graphique historique de Dash Shaw. Ce récit de 300 pages nous plonge dans l'histoire d'un frère et une soeur, Charles et Fanny Cox, membres d'une communauté quaker de l'Indiana, et confrontés à la guerre de Sécession. Lorsque Charles part s'enrôler dans l'armée de l'Union, il scandalise sa famille et sa communauté. Abandonnant les règles strictes du mode de vie des quakers, le jeune Cox est rapidement confronté à la sauvagerie de la guerre, à la cruauté des soldats et à l'étrangeté écrasante du monde au-delà de sa maison. Au fil des échanges de lettres entre lui et sa soeur, on suit la prise de conscience des réalités de la guerre par le jeune soldat, et les répercussions de ses choix sur sa famille pacifiste.
Très documenté, Discipline s'inspire en grandes parties de réelles lettres d'époque et d'archives consultées par Dash Shaw dans le cadre d'une résidence de deux ans à la New York Library. Cinq années de travail ont été nécessaires pour mener à bien ce projet hors normes qui - au delà de l'aspect historique - touche à des questions universelles sur la guerre, le pacifisme et la spiritualité.
Nous sommes en 2001 et l'Argentine est plongée dans une grave crise politique et économique. Rocío, une jeune fille de dix-neuf ans, emménage dans l'ancienne maison de sa grand-mère Vilma, peu de temps après les funérailles de cette dernière. Dans cet environnement marqué par l'absence, Rocio se remémore la vie de Vilma, une histoire teintée de tragédie qui commence dans les années 1920 en Italie. Les parents de Vilma fuient le pays peu après sa naissance, au moment de l'accession au pouvoir de Mussolini. Arrivés en Argentine sans le sou, ils ne peuvent financer les études de Vilma. Celle-ci doit alors quitter l'école, puis est mariée de force à un voisin après être tombée enceinte et avoir été abandonnée par l'homme avec lequel elle pensait faire sa vie. L'histoire de Vilma dans cette société patriarcale sera une longue suite de désenchantements et de sacrifices, qui la rendront progressivement acariâtre. Vilma terminera sa vie seule, ayant coupé les ponts avec la plupart des membres de sa famille, à l'exception de Rocio. La jeune fille, qui se pose énormément de questions sur son avenir, va tenter de tirer des leçons de cette tragédie familiale.
Ambitieux, ample, fourmillant de nombreuses trouvailles narratives et graphiques, Naphtaline est en partie inspiré de l'histoire de la famille de Sole Otero. La narration sur plusieurs époques, l'inventivité du découpage et de la mise en scène, les jeux sur les couleurs, font de ce roman graphique une jolie découverte et de Sole Otero une autrice promise à un bel avenir.
À l'approche des vacances d'été, Li Yu et Yang Kuaikuai, les deux adolescents héros de Easy Breezy, partent en classe de mer sur l'île de Duanshan dans le nord-est de la Chine. Les élèves sont à la fois heureux et un peu inquiets, car l'île a la réputation d'être hantée par les fantômes des noyés. Évidemment, rien n'est jamais simple avec nos deux loustics et il se retrouvent à nouveau plongés dans une aventure palpitante et rocambolesque. Li Yu s'amourache d'une élève de la classe, Shi Chengshi, qui disparaît un soir sur la plage. Les deux garçons décident alors de rester sur l'île pour la retrouver. Ils vont croiser le chemin d'un mystérieux personnage amnésique qui pourrait bien être le tueur qui a sévit sur l'île des années auparavant...
Deep Vacation est un polar explosif, drôle et prenant. On retrouve avec bonheur les personnages hauts en couleur de Easy Breezy, ainsi que le dessin hyper dynamique et la narration à cent à l'heure de la jeune et talentueuse autrice chinoise Yi Yang qui vit en Italie depuis 2013.
Dans cette bande dessinée documentaire extrêmement fouillée, le célèbre félinologue Alberto Montt nous fait découvrir un pan caché de l'histoire de l'humanité et révèle comment les chats sont apparus sur Terre pour en prendre progressivement le contrôle après avoir asservi l'espèce humaine. Grâce à des recherches approfondies, à l'accès à des documents rares et confidentiels, mais aussi à de nombreuses enquêtes sur le terrain, Alberto Montt retrace dans le détail la formidable histoire des maîtres du monde. Il explique comment les chats, créés à l'image de Dieu, se sont longuement concertés pour déterminer les meilleurs moyens de prendre le contrôle de la Terre sans se mettre à dos la population humaine, et même mieux, en faisant en sorte que cette conquête se fasse avec leur assentiment.
Notez que ce court précis historique est le compagnon indispensable du précédent ouvrage de cet auteur ; J'adore mon chat (mais il s'en fout complètement).
Esther et Rita se rencontrent dans un atelier de dessin. La première, jeune artiste, anime un cours de dessin de nu pour adultes. Rita, plus âgée, mère divorcée, est modèle pour arrondir ses fins de mois. Aussi différentes soient-elles, les deux femmes sont néanmoins liées en tant que dessinatrice et modèle. Une relation qui tourne autour de la vulnérabilité et de la physicalité, autour du fait de regarder et d'être regardée. En dehors de ces moments, chacune mène sa propre vie. Toutes deux luttent contre leur propre passé, leurs propres insécurités. Esther ne trouve pas l'amour, Rita a une relation difficile avec sa fille... Les deux femmes attendent quelque chose et, en attendant, elles se débrouillent comme elles peuvent.
Peau est une histoire de corps et de mise à nu. Une histoire sur le vieillissement, la maternité, l'idéal de beauté, la soif de perfection et l'impact du temps. Sur les cicatrices, la honte, la fierté, la sexualité, l'intimité. Et sur la vie.
Premier roman graphique belge - et flamand - publié aux éditions çà et là, Peau est un beau roman graphique aux illustrations et couleurs douces et délicates, et un superbe portrait de femmes liées par une amitié d'abord ténue, qui devient progressivement essentielle.
50 ans après les événements tragiques de la manifestation de Kent State, Backderf livre un récit historique magistral et poignant.
Après l'autobiographie (Mon Ami Dahmer) et l'autofiction (Trashed), l'auteur américain Derf Backderf réalise un magistral documentaire historique sur les années 1970 et la contestation contre la guerre du Vietnam. Kent State relate les événements qui ont mené à la manifestation du 4 mai 1970 et à sa violente répression sur le campus de cette université de l'Ohio. Quatre manifestants, âgés de 19 à 20 ans, furent tués par la Garde nationale au cours de cette journée. Cet événement marqua considérablement les esprits et provoqua des manifestations gigantesques dans tout le pays avec plus de quatre millions de personnes dans les rues, marquant un retournement de l'opinion publique sur l'engagement américain au Vietnam.
Derf Backderf, avait 10 ans à l'époque des faits. Il a vu des troupes traverser sa ville en 1970, et il a été profondément marqué par la répression sanglante de la manifestation du 4 mai. Dans Kent State, il brosse le portrait des étudiants qui seront tués au cours de la manifestation ainsi que celui d'un membre de la Garde nationale. Sa description détaillée de la journée du 4 mai 1970, montre comment l'incompétence des responsables locaux a débouché sur une véritable boucherie.
Derf Backderf a consacré trois ans à la réalisation de Kent State, il a réalisé un véritable travail journalistique et interviewé une dizaine de personnes ayant participé à la manifestation. Kent State est un récit extrêmement prenant, poignant, une leçon d'histoire et une démonstration implacable de l'absurdité de l'utilisation de la force armée pour contrôler des manifestations.
Coincés dans les embouteillages, Will et Connie se disputent sans ménagement sur leurs manières respectives de conduire. Une querelle de couple, comme tout le monde peut en avoir. Une fois rentrés à la maison, les tensions s'apaisent au moment de préparer le dîner. Connie se dévoue pour aller faire quelques emplettes, tandis que Will s'engage à finir la vaisselle qui traîne dans l'évier. Mais les heures passent et Connie ne revient pas. L'attente est interminable. Will sombre alors dans la paranoïa et envisage tous les scénarios possibles et imaginables concernant la disparition de sa compagne. Après avoir bu quelques verres de whisky, il décide de partir à la recherche de Connie.
Petite surprise pour les fêtes de fin d'année : les éditions çà et là ont décidé de publier la toute première version du Trashed de Derf Backderf, un récit court de 56 pages qui mettra vos zygomatiques à rude épreuve. Initialement publié en catimini par une petite maison d'édition américaine 15 ans avant la version "roman graphique de 240 pages" actuelle, ce proto Trashed, à l'humour destroy et sans visée documentaire ou politique, passa un peu inaperçu du fait de son format atypique...
Mais il valu à Backderf sa toute première nomination aux prestigieux Eisner Awards. "Ce sont des mémoires, des vrais anecdotes de ma courte carrière d'éboueur quand j'avais 19 ans, en 1979 et 1980. Des histoires peu ragoutantes que je racontais à mes amis depuis des années, de préférence lors de dîners ou de déjeuners. J'espère qu'elles vous plairont. Et n'oubliez pas d'être gentil avec vos éboueurs.
Sinon, comme vous le découvrirez dans ce livre, vous le regretterez amèrement". (extrait de la préface par Derf Backderf) Et comme il se doit pour un livre ayant pour thème les déchets, cet ouvrage sera entièrement imprimé sur papier recyclé, avec une jaquette en papier kraft !
À 21 ans, J.B. se retrouve à son grand désarroi de nouveau coincé chez ses parents, dans un patelin du fin fond de l'Ohio. Il vient d'arrêter la fac et doit absolument trouver un boulot pour ne plus avoir sa mère sur le dos en permanence. Suite à une annonce providentielle parue dans le magazine municipal, J.B. se retrouve engagé sur le champ comme éboueur contrac-tuel. Il sera bientôt rejoint par un ancien pote de lycée, Mike. À eux deux, ils vont découvrir les joies de ce métier, se confronter aux habitants les plus dérangés de la ville, aux éboueurs titulaires de longue date, aux chiens errants et aux sacs poubelle mal fermés. Pendant une longue année, ils devront faire leur tournée quotidienne sous la pluie, la neige ou sous un soleil de plomb, persécu-tés en permanence par leur chef, l'infâme Will E.
Situé au début des années 80, dans la banlieue d'Akron, une ville de la Rust Belt frappée par la crise économique, Punk Rock et mobile-homes est une comédie déjantée dans le milieu de la musique punk, et une version trash des teenage movies de John Hughes. Le personnage principal, Otto Pizcok, est en terminale et vit dans le parc de mobile-homes appartenant à son grand-oncle. Gros balèze féru du Seigneur des Anneaux à la personnalité un peu borderline, il est à la fois admiré et incompris de ses camarades de classe. Grand fan de musique punk, il fréquente assidûment la principale salle de concerts punk d'Akron. Grâce à son impressionnant aplomb, il parvient à se débarrasser de son image de nerd pour devenir le guide/roadie de sommités du Punk telles que Joe Strummer ou les Ramones...
Easy Peasy est une virée rocambolesque dans une petit ville du nord-est de la Chine, au milieu des années 1990. Un jeune lycéen propre sur lui, Yang Kuaikuai, se retrouve embarqué malgré lui dans une histoire de vol de camionnette avec Li Yu, un voyou de son lycée, et L'Oncle Ya, un malfaiteur à la petite semaine. Au moment de revendre le véhicule à un gang local, les compères se rendent compte qu'une petite fille dormait à l'intérieur et qu'elle s'est fait enlevée par un véritable criminel. L'improbable trio va devoir échapper au redoutable kidnappeur prêt à tout pour récupérer la petite Yun Duo, y compris supprimer ces trois empêcheurs de tourner en rond.
Premier roman graphique publié en France de la jeune et talentueuse autrice chinoise Yi Yang, Easy Peasy est un ébouriffant récit d'action mâtiné d'humour. Grande admiratrice du mangaka Taiyo Matsumoto, Yi Yang crée une galerie de personnages hauts en couleurs et hyper attachants entraînés dans une aventure au rythme frénétique souligné par un découpage d'un dynamisme explosif.
Le retour du plus connus des dessinateurs de Cleveland (après Joe Shuster), dans une anthologie de ses histoires courtes ! Derf Backderf a réalisé des strips hebdomadaires pendant près d'un quart de siècle, entre 1990 et 2014. D'abord diffusés dans les journaux gratuits de la ville de Cleveland, ces strips atteindront par la suite jusqu'à 140 journaux du pays. Voici 200 de ces histoires rassemblées pour la première fois en un unique volume. Dans True Stories, on croise des illuminés en tous genre, pris sur le vif dans la rue ou dans des magasins, des scène du quotidien qui font mouche. True Stories, c'est l'Amérique profonde, dérangée, saturée de malbouffe, foutraque. On retrouve avec bonheur la patte de cet auteur dont le dessin, en construction au début des années 1990, évolue au fil des histoires et cette faculté à déceler les situations baroques et à croquer des personnages marquants, alliée à un art consommé de la chute.
« Oui, tout ce qui est dans ce livre est réellement arrivé. J'ai été personnellement témoin de la plupart de mes True Stories. Les autres m'ont été rapportées par des amis en lesquels j'ai confiance. Devoir réaliser un strip chaque semaine ne me manque pas vraiment. Ce qui me manque, c'est de me balader dans les rues de la ville à la recherche de gens bizarres. Ça a toujours été ce qui me plaisait le plus dans ce boulot » Derf Backderf.
Le cauchemar de Mana Neyestani commence en 2006, le jour où il dessine une conversation entre un enfant et un cafard dans le supplément pour enfants d'un hebdomadaire iranien. Le problème est que le cafard dessiné par Mana utilise un mot azéri. Les azéris, un peuple d'origine turc vivant au nord de l'Iran, sont depuis longtemps opprimés par le régime central. Pour certains, le dessin de Mana est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et un excellent prétexte pour déclencher une émeute. Le régime de Téhéran a besoin d'un bouc émissaire, ce sera Mana. Lui et l'éditeur du magazine sont emmenés dans la Prison 209, une section non-officielle de la prison d'Evin, sous l'administration de la VEVAK, le Ministère des Renseignements et de la Sécurité Nationale.
Alors que le deux hommes subissent des semaines d'isolement et d'interrogatoires, les azéris organisent de nombreuses manifestations anti-gouvernementales. Les autorités font tirer sur les manifestants, faisant de nombreuses victimes.
Au bout de deux mois de détention, Mana obtient un droit de sortie temporaire. Il décide alors de s'enfuir avec sa femme. Après un long périple qui les fera passer par les Émirats Arabes Unis, La Turquie et la Chine, ils parviendront à atteindre la Malaisie pour s'y installer avant de rejoindre Paris en 2010. Bouleversant, Une Métamorphose iranienne est une plongée en apnée dans le système totalitaire kafkaïen mis en place par le régime iranien.
A l'été 1984, deux jeunes punks autrichiennes de dix-sept ans, Ulli et Edi décident sur un coup de tête de partir passer quelques semaines en Italie, sans papiers d'identité, avec pour seul bagage leurs sacs de couchage et les vêtements qu'elles ont sur le dos. Leur voyage durera deux mois, et les mènera de Vienne à Vérone, en passant par Rome et Naples pour terminer en Sicile...
Trop n'est pas assez est le récit autobiographique de cette aventure, à travers les quelques bonnes rencontres et les très nombreuses galères de Ulli et Edi. Après un départ presque bucolique à travers les Alpes, leur parcours se transforme progressivement en cauchemar : les deux femmes sont confrontées à une constante violence sexuelle, des macs italiens jusqu'aux mafiosi siciliens. Elles continueront leur voyage jusqu'au bout, envers et contre tout.
Su-hyeon est en terminale dans un lycée de province quand il présente un de ses amis, Yong-jun, à sa mère. Mme Sang s'attache rapidement au jeune homme et en vient à le considérer comme son propre fils lorsqu'elle apprend qu'il est orphelin. Quand Su-hyeon commence son service militaire, Yong-jun rend régulièrement visite à Mme Sang, qui ne se doute pas que son fils et lui sont en couple. Ce jeu de dupes continue jusqu'au jour où les deux jeunes hommes se blessent dans un accident de voiture et que Su-hyeon tombe dans un coma profond. Sa mère va s'occuper de lui pendant des mois et comprendre un jour quelle était la nature de sa relation avec Yong-jun. Elle va alors rejeter celui-ci et l'empêcher de rendre visite à son fils.
Changement de saison est le premier roman graphique de Lee Dong-eun (au scénario) et de Jeong Yi-yong (au dessin). Ils ont ensuite réalisé quatre autres livres ensemble et Lee Dong-eun a adapté au cinéma trois de leurs romans graphiques, dont Changement de saison.
C'est un drame sobre et touchant, la rencontre entre deux personnes meurtries par la vie, Mme Sang, abandonnée par son mari, et Yong-jun, dont la mère est morte?; deux personnes réunies par l'amour qu'elles portent à Su-hyeon mais séparées par un océan de non-dits.
« Il y a très longtemps, deux jumeaux héritiers du trône se disputèrent une épée qui conférait à celui qui la possédait le pouvoir de gouverner. La terrible bataille qu'ils se livrèrent réveilla un puissant démon qui détruisit le Royaume. Et alors qu'auparavant tous les habitants possédaient des pouvoirs magiques, suite à l'attaque du démon, toute la magie se concentra en une seule personne qui nous gouverne depuis lors: la Reine ».
Ania est la princesse héritière du Royaume et elle ne croit pas à la légende, bien qu'elle soit la propre fille de la Reine aux pouvoirs magiques. Mais un jour elle découvre une épée dans des ruines... Serait-ce la fameuse épée de la légende ? La Reine elle-même semble courroucée par cette découverte et envoie Ania aux confins du Royaume....
L'épée est un conte de fantasy aux couleurs chatoyantes et aux multiples rebondissements qui présente toutes les caractéristiques du genre : démons, combats, magie, si ce n'est que la quasi totalité des protagonistes sont des femmes et que l'héroïne, la princesse Ania au caractère bien trempé, n'a aucunement l'intention de tomber dans les filets d'un prince charmant.
Walk Me to the corner est le nouveau roman graphique d'Anneli Furmark, l'une des voix les plus importantes de la bande dessinée suédoise. Depuis son premier livre publié en 2002, elle raconte des histoires centrées sur l'intime et sur ses personnages. Walk me to the corner est - comme le disent les protagonistes de l'histoire - une sorte de «Brokeback Mountain pour dames d'un certain âge». Le personnage principal du récit est Élise, la cinquantaine, mariée depuis plus de 20 ans, dont les enfants ont grandi et ont déménagé. Elle tombe soudainement éperdument amoureuse d'une femme du même âge, Dagmar, également en couple, avec qui elle commence une relation. Bien que leur passion soit mutuelle, aucune des deux femmes n'est prête à quitter sa famille. Des complications surviennent lorsque le mari d'Élise tombe amoureux d'une jeune étudiante et qu'il divorce, tandis que Dagmar refuse de divorcer...
A travers l'histoire de ces deux femmes et les questionnements d'Élise, Walk me to the corner explore avec délicatesse et empathie ce qu'implique de quitter la sécurité d'une vie routinière à la cinquantaine pour se jeter dans l'inconnu.
Salvador de Bahia, Brésil, de nos jours. Les chemins de quatre habitants de la ville vont se croiser au pied du Fort de Notre-Dame de Monte Serrat, à l'occasion d'un fait divers. Cajù, un dealer à la petite semaine en galère, M. Ney, militaire à la retraite complètement névrosé et Richard, policier réputé mais mari exécrable en passe de se faire quitter par sa femme Keira, se retrouvent tous impliqués dans un incident d'apparence anodine qui va rapidement dégénérer en une situation dramatique.
La douleur, quelle chose étrange est le premier volume d'une trilogie de courts essais en bande dessinée consacrés à la douleur, au trauma et à l'anxiété par les anglais Steve Haines et Sophie Standing. La douleur, quelle chose étrange explore les mécanismes psychologiques et physiologiques à l'oeuvre dans le phénomène de la douleur, à la fois familier et craint. Praticien adepte des médecines douces, sans pour autant être un adversaire de la médication, Steve Haines aborde le question du regard que la société porte sur la douleur (considérée comme une émotion ou un signal d'alerte selon les écoles) et examine de façon approfondie, à l'aide de très nombreuses références et citations de spécialistes du domaine, comment la douleur agit.
Steve Haines s'attarde plus particulièrement sur les douleurs chroniques qui sont souvent dans l'angle mort de la médecine conventionnelle et dont il n'est pas toujours possible d'identifier la cause. Les nombreux concepts et mécanismes biologiques abordés au fil de cet ouvrage sont brillamment mis en images par Sophie Standing qui parvient à associer un réel parti-pris stylistique à une narration documentaire et pédagogique.
Les deux autres titres de la trilogie: Le Trauma, cette chose étrange et l'Anxiété cette chose étrange paraîtront au premier semestre 2019.