Simon, un jeune anglais de 14 ans un peu rondouillard, est constamment l'objet de moqueries de la part des jeunes de son quartier, et il est recruté pour toutes sortes de corvées. Un jour où il fait les courses pour une diseuse de bonne aventure, celle-ci lui révèle quels vont être les gagnants de la prestigieuse course de chevaux du Royal Ascot. Simon mise alors secrètement toutes les économies de son père sur un seul cheval, et gagne plus de 16 millions de livres. Mais quand il revient chez lui, Simon trouve sa mère dans le coma et la police lui annonce que son père a disparu. Étant mineur, Simon ne peut pas encaisser son ticket de pari. Pour ce faire, et pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère, il doit absolument retrouver son père. Au terme d'une aventure riche en péripéties et en surprises, Simon, l'éternel perdant, deviendra un gamin très débrouillard.
La couleur des choses de l'auteur suisse Martin Panchaud bouscule les habitudes des lecteurs et lectrices de bandes dessinées ; le livre est intégralement dessiné en vue plongeante sans perspective et tous les personnages sont représentés sous forme de cercles de couleurs. La couleur des choses oscille entre comédie et polar avec une technique graphique surprenante, mêlant architecture, infographies et pictogrammes à foison, qui font de ce roman très graphique un livre étonnant et captivant.
Rouge, jaune, cyan : ce sont les couleurs de peau qui déterminent les trois classes sociales d'une société étrangement semblable à la nôtre. Les jaunes sont les plus aisés et les rouges, la classe moyenne. Les bleus sont les plus pauvres, discriminés et repoussés à Bonifacio, le quartier défavorisé de la mégalopole de Bourne. Alors que les questions liées aux couleurs de peau et à la mixité prennent de l'ampleur, la vie de cinq amis est perturbée par un événement qui les précipite dans le passé. Des empreintes découvertes sur les lieux d'une tragédie qui, 20 ans plus tôt, avait grandement affaibli la communauté bleue, relient le petit groupe à un ami décédé. Risquant de souffrir des répercussions de la réouverture d'une enquête, ils sont contraints de replonger dans leur adolescence. Hantés par le souvenir de ce jeune adulte qui avait eu le malheur de crier trop fort sa rage, ils se retrouvent confrontés aux différents partis politiques de Bourne, à des secrets profondément enfouis et à des règlements de comptes tardifs. Porté par un trait vif et par une histoire habilement construite, Cyan explore avec finesse les thématiques de l'égalité sous toutes ses formes, de la discrimination et de la liberté.
Márcia est infirmière dans un hôpital à proximité de Rio et vit dans une favela avec son petit ami Aluisio et sa fille, Jaqueline, qu'elle a eue très jeune avec un autre homme. Jaqueline, jeune adulte frivole et grande gueule, mène la vie dure à sa mère et Aluisio et fréquente assidûment les membres de l'un des gangs du quartier, ce qui est la source de violentes altercations entre la mère et la fille.
Le petit ami de Jaqueline en vient même à menacer Márcia à l'occasion d'un séjour à l'hôpital... La situation dégénère encore plus le jour où Jaqueline se fait arrêter par la police pour complicité de vols et recel de marchandises volées. Márcia et Aluisio, affolés, se rendent alors compte que Jaqueline est impliquée dans des affaires avec des criminels de haut vol et un groupe de policiers ripoux.
Marcia demande alors à Aluisio de surveiller Jaqueline, mais celui-ci risque gros... Ecoute, jolie Márcia est un nouveau roman graphique trépidant, aux couleurs flamboyantes, par l'un des auteurs les plus importants de la scène brésilienne contemporaine. Marcello Quintanilha réalise un nouveau tour de force avec ce récit très construit où les relations entre chacun des protagonistes se dévoilent au fur et à mesure dans un suspense mené de main de maître.
Derf Backderf a passé son enfance à Richfield, petite ville de l'Ohio située non loin de Cleveland. En 1972, il entre au collège où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d'amitié et font leur scolarité ensemble jusqu'à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l'un des pires serial killers de l'histoire des États-Unis. Son premier crime a lieu à l'été 1978 tout juste deux mois après la fin de la Terminale. Il est suivi d'une série de seize meurtres commis entre 1987 et 1991. Arrêté en 1991, puis condamné à 957 ans de prison, Dahmer finit assassiné dans sa cellule en 1994. Mon Ami Dahmer est l'his-toire de la jeunesse de ce tueur, à travers les yeux de l'un de ses camarades de classe. Précis et très documenté, le récit de Derf Backderf (journaliste de formation) décrit la personnalité décalée de Dahmer. Personnage fascinant, voire attachant car presque victime de son environnement, Dahmer vit une implacable descente aux enfers vers une folie irréversible, minutieusement mise en scène par Derf Backderf.
Mon Ami Dahmer a été sélectionné pour un Eisner Award, et a été adapté pour le théâtre par le NYU Theater Department. La bande dessinée est suivie de 20 pages d'annexes journalistiques.
Darna, « notre maison » en arabe, retrace l'histoire d'une famille marocaine, celle de l'autrice Zineb Benjelloun. Elle y dresse le portrait de quatre générations qui ont cohabité pendant des décennies et raconte leur quotidien. Le récit décrit en filigrane l'histoire du Maroc depuis le protectorat et la première résidence familiale à Casablanca dans le quartier des Habous, puis dans le Moyen Atlas, jusqu'à leur arrivée à Darna où Zineb habitera quelques années après ses études en France et son premier travail dans une chaîne de télé locale ...C'est une famille hétéroclite aux personnalités hautes en couleurs, il y le grand-père, juge de paix et théologien, sa femme qui gère la maison d'une main de fer, l'oncle excentrique et les nombreux cousins et cousines.
Zineb Benjelloun appartient à une génération qui interroge l'influence de la France et le système local, mais aussi la façon dont l'histoire familiale et l'histoire nationale façonnent les individus et la société... Développé à partir de nombreuses recherches et archives familiales, de vidéos, d'enregistrements sonores, souvenirs et témoignages recueillis auprès des membres de sa famille, Darna nous plonge dans un récit émouvant, construit comme un patchwork visuel écrit sur une dizaine d'années, alternant heures de gloire et déboires, où se mêlent repas, mariages, décès et clins d'oeil à la culture marocaine.
Esther et Rita se rencontrent dans un atelier de dessin. La première, jeune artiste, anime un cours de dessin de nu pour adultes. Rita, plus âgée, mère divorcée, est modèle pour arrondir ses fins de mois. Aussi différentes soient-elles, les deux femmes sont néanmoins liées en tant que dessinatrice et modèle. Une relation qui tourne autour de la vulnérabilité et de la physicalité, autour du fait de regarder et d'être regardée. En dehors de ces moments, chacune mène sa propre vie. Toutes deux luttent contre leur propre passé, leurs propres insécurités. Esther ne trouve pas l'amour, Rita a une relation difficile avec sa fille... Les deux femmes attendent quelque chose et, en attendant, elles se débrouillent comme elles peuvent.
Peau est une histoire de corps et de mise à nu. Une histoire sur le vieillissement, la maternité, l'idéal de beauté, la soif de perfection et l'impact du temps. Sur les cicatrices, la honte, la fierté, la sexualité, l'intimité. Et sur la vie.
Premier roman graphique belge - et flamand - publié aux éditions çà et là, Peau est un beau roman graphique aux illustrations et couleurs douces et délicates, et un superbe portrait de femmes liées par une amitié d'abord ténue, qui devient progressivement essentielle.
À 21 ans, J.B. se retrouve à son grand désarroi de nouveau coincé chez ses parents, dans un patelin du fin fond de l'Ohio. Il vient d'arrêter la fac et doit absolument trouver un boulot pour ne plus avoir sa mère sur le dos en permanence. Suite à une annonce providentielle parue dans le magazine municipal, J.B. se retrouve engagé sur le champ comme éboueur contrac-tuel. Il sera bientôt rejoint par un ancien pote de lycée, Mike. À eux deux, ils vont découvrir les joies de ce métier, se confronter aux habitants les plus dérangés de la ville, aux éboueurs titulaires de longue date, aux chiens errants et aux sacs poubelle mal fermés. Pendant une longue année, ils devront faire leur tournée quotidienne sous la pluie, la neige ou sous un soleil de plomb, persécu-tés en permanence par leur chef, l'infâme Will E.
Situé au début des années 80, dans la banlieue d'Akron, une ville de la Rust Belt frappée par la crise économique, Punk Rock et mobile-homes est une comédie déjantée dans le milieu de la musique punk, et une version trash des teenage movies de John Hughes. Le personnage principal, Otto Pizcok, est en terminale et vit dans le parc de mobile-homes appartenant à son grand-oncle. Gros balèze féru du Seigneur des Anneaux à la personnalité un peu borderline, il est à la fois admiré et incompris de ses camarades de classe. Grand fan de musique punk, il fréquente assidûment la principale salle de concerts punk d'Akron. Grâce à son impressionnant aplomb, il parvient à se débarrasser de son image de nerd pour devenir le guide/roadie de sommités du Punk telles que Joe Strummer ou les Ramones...
Petite surprise pour les fêtes de fin d'année : les éditions çà et là ont décidé de publier la toute première version du Trashed de Derf Backderf, un récit court de 56 pages qui mettra vos zygomatiques à rude épreuve. Initialement publié en catimini par une petite maison d'édition américaine 15 ans avant la version "roman graphique de 240 pages" actuelle, ce proto Trashed, à l'humour destroy et sans visée documentaire ou politique, passa un peu inaperçu du fait de son format atypique...
Mais il valu à Backderf sa toute première nomination aux prestigieux Eisner Awards. "Ce sont des mémoires, des vrais anecdotes de ma courte carrière d'éboueur quand j'avais 19 ans, en 1979 et 1980. Des histoires peu ragoutantes que je racontais à mes amis depuis des années, de préférence lors de dîners ou de déjeuners. J'espère qu'elles vous plairont. Et n'oubliez pas d'être gentil avec vos éboueurs.
Sinon, comme vous le découvrirez dans ce livre, vous le regretterez amèrement". (extrait de la préface par Derf Backderf) Et comme il se doit pour un livre ayant pour thème les déchets, cet ouvrage sera entièrement imprimé sur papier recyclé, avec une jaquette en papier kraft !
Discipline est le premier roman graphique historique de Dash Shaw. Ce récit de 300 pages nous plonge dans l'histoire d'un frère et une soeur, Charles et Fanny Cox, membres d'une communauté quaker de l'Indiana, et confrontés à la guerre de Sécession. Lorsque Charles part s'enrôler dans l'armée de l'Union, il scandalise sa famille et sa communauté. Abandonnant les règles strictes du mode de vie des quakers, le jeune Cox est rapidement confronté à la sauvagerie de la guerre, à la cruauté des soldats et à l'étrangeté écrasante du monde au-delà de sa maison. Au fil des échanges de lettres entre lui et sa soeur, on suit la prise de conscience des réalités de la guerre par le jeune soldat, et les répercussions de ses choix sur sa famille pacifiste.
Très documenté, Discipline s'inspire en grandes parties de réelles lettres d'époque et d'archives consultées par Dash Shaw dans le cadre d'une résidence de deux ans à la New York Library. Cinq années de travail ont été nécessaires pour mener à bien ce projet hors normes qui - au delà de l'aspect historique - touche à des questions universelles sur la guerre, le pacifisme et la spiritualité.
Le retour du plus connus des dessinateurs de Cleveland (après Joe Shuster), dans une anthologie de ses histoires courtes ! Derf Backderf a réalisé des strips hebdomadaires pendant près d'un quart de siècle, entre 1990 et 2014. D'abord diffusés dans les journaux gratuits de la ville de Cleveland, ces strips atteindront par la suite jusqu'à 140 journaux du pays. Voici 200 de ces histoires rassemblées pour la première fois en un unique volume. Dans True Stories, on croise des illuminés en tous genre, pris sur le vif dans la rue ou dans des magasins, des scène du quotidien qui font mouche. True Stories, c'est l'Amérique profonde, dérangée, saturée de malbouffe, foutraque. On retrouve avec bonheur la patte de cet auteur dont le dessin, en construction au début des années 1990, évolue au fil des histoires et cette faculté à déceler les situations baroques et à croquer des personnages marquants, alliée à un art consommé de la chute.
« Oui, tout ce qui est dans ce livre est réellement arrivé. J'ai été personnellement témoin de la plupart de mes True Stories. Les autres m'ont été rapportées par des amis en lesquels j'ai confiance. Devoir réaliser un strip chaque semaine ne me manque pas vraiment. Ce qui me manque, c'est de me balader dans les rues de la ville à la recherche de gens bizarres. Ça a toujours été ce qui me plaisait le plus dans ce boulot » Derf Backderf.
Après La douleur quelle chose étrange (octobre 2018) et L'Anxiété quelle chose étrange (mars 2019), Steve Haines consacre un nouveau petit précis à un thème de santé. Il se penche ici sur le traumatisme psychique, qui touche tout le monde à des degrés plus ou moins importants. En trente-deux pages, Haines brosse un tableau synthétique de ce que l'on sait sur ce phénomène psychologique en s'attardant notamment sur sa manifestation la plus courante, la dissociation.
Cette réaction de notre cerveau à un ou plusieurs événements insupportables se manifeste par des amnésies sélectives ou une sensation de déconnexion de son propre corps dans le cas des expériences les plus traumatisantes. Comme dans ses précédents ouvrages, Steve Haines propose également des pistes pour les personnes qui souffrent de traumatismes psychiques, à base de techniques simples qui peuvent permettre de diminuer l'intensité des troubles ressentis.
L'illustratrice anglaise Sophie Standing, déjà dessinatrice des deux autres essais de Steve Haines, met à nouveau en dessin le texte avec un vrai travail stylistique et la volonté de rendre compréhensible les explications du scénariste mais aussi de trouver des astuces graphiques tout en utilisant une palette de couleurs et un style singuliers, inhabituels dans le registre de la bande dessinée didactique.
La douleur, quelle chose étrange est le premier volume d'une trilogie de courts essais en bande dessinée consacrés à la douleur, au trauma et à l'anxiété par les anglais Steve Haines et Sophie Standing. La douleur, quelle chose étrange explore les mécanismes psychologiques et physiologiques à l'oeuvre dans le phénomène de la douleur, à la fois familier et craint. Praticien adepte des médecines douces, sans pour autant être un adversaire de la médication, Steve Haines aborde le question du regard que la société porte sur la douleur (considérée comme une émotion ou un signal d'alerte selon les écoles) et examine de façon approfondie, à l'aide de très nombreuses références et citations de spécialistes du domaine, comment la douleur agit.
Steve Haines s'attarde plus particulièrement sur les douleurs chroniques qui sont souvent dans l'angle mort de la médecine conventionnelle et dont il n'est pas toujours possible d'identifier la cause. Les nombreux concepts et mécanismes biologiques abordés au fil de cet ouvrage sont brillamment mis en images par Sophie Standing qui parvient à associer un réel parti-pris stylistique à une narration documentaire et pédagogique.
Les deux autres titres de la trilogie: Le Trauma, cette chose étrange et l'Anxiété cette chose étrange paraîtront au premier semestre 2019.
Su-hyeon est en terminale dans un lycée de province quand il présente un de ses amis, Yong-jun, à sa mère. Mme Sang s'attache rapidement au jeune homme et en vient à le considérer comme son propre fils lorsqu'elle apprend qu'il est orphelin. Quand Su-hyeon commence son service militaire, Yong-jun rend régulièrement visite à Mme Sang, qui ne se doute pas que son fils et lui sont en couple. Ce jeu de dupes continue jusqu'au jour où les deux jeunes hommes se blessent dans un accident de voiture et que Su-hyeon tombe dans un coma profond. Sa mère va s'occuper de lui pendant des mois et comprendre un jour quelle était la nature de sa relation avec Yong-jun. Elle va alors rejeter celui-ci et l'empêcher de rendre visite à son fils.
Changement de saison est le premier roman graphique de Lee Dong-eun (au scénario) et de Jeong Yi-yong (au dessin). Ils ont ensuite réalisé quatre autres livres ensemble et Lee Dong-eun a adapté au cinéma trois de leurs romans graphiques, dont Changement de saison.
C'est un drame sobre et touchant, la rencontre entre deux personnes meurtries par la vie, Mme Sang, abandonnée par son mari, et Yong-jun, dont la mère est morte?; deux personnes réunies par l'amour qu'elles portent à Su-hyeon mais séparées par un océan de non-dits.
Salvador de Bahia, Brésil, de nos jours. Les chemins de quatre habitants de la ville vont se croiser au pied du Fort de Notre-Dame de Monte Serrat, à l'occasion d'un fait divers. Cajù, un dealer à la petite semaine en galère, M. Ney, militaire à la retraite complètement névrosé et Richard, policier réputé mais mari exécrable en passe de se faire quitter par sa femme Keira, se retrouvent tous impliqués dans un incident d'apparence anodine qui va rapidement dégénérer en une situation dramatique.
Après La Douleur, quelle chose étrange publiée en octobre 2018, Steve Haines consacre un nouveau petit précis à un thème de santé. Il se penche ici sur l'anxiété, parfois considérée comme le nouveau mal du siècle. En trente-deux pages, Haines brosse un tableau synthétique de ce que l'on sait sur cette émotion désagréable ressentie par tout le monde (sauf par les psychopathes), à des degrés plus ou moins importants. Steve Haines présente les nombreux facteurs considérés comme des causes pouvant accroître l'état d'anxiété, il détaille les différentes manifestations de ce trouble, et présente des pistes d'actions pour ceux qui en souffrent le plus ; les personnes pour lesquelles de nombreuses décisions du quotidien deviennent presque une question de vie ou de mort et provoquent des crises de panique.
Comme dans le précédent volume, l'illustratrice anglaise Sophie Standing met en dessin le texte de Haines, avec un vrai travail stylistique et la volonté de rendre compréhensible les explications du scénariste mais aussi de trouver des astuces graphiques tout en utilisant une palette de couleurs et un style singuliers, inhabituels dans le registre de la bande dessinée didactique.
Walk Me to the corner est le nouveau roman graphique d'Anneli Furmark, l'une des voix les plus importantes de la bande dessinée suédoise. Depuis son premier livre publié en 2002, elle raconte des histoires centrées sur l'intime et sur ses personnages. Walk me to the corner est - comme le disent les protagonistes de l'histoire - une sorte de «Brokeback Mountain pour dames d'un certain âge». Le personnage principal du récit est Élise, la cinquantaine, mariée depuis plus de 20 ans, dont les enfants ont grandi et ont déménagé. Elle tombe soudainement éperdument amoureuse d'une femme du même âge, Dagmar, également en couple, avec qui elle commence une relation. Bien que leur passion soit mutuelle, aucune des deux femmes n'est prête à quitter sa famille. Des complications surviennent lorsque le mari d'Élise tombe amoureux d'une jeune étudiante et qu'il divorce, tandis que Dagmar refuse de divorcer...
A travers l'histoire de ces deux femmes et les questionnements d'Élise, Walk me to the corner explore avec délicatesse et empathie ce qu'implique de quitter la sécurité d'une vie routinière à la cinquantaine pour se jeter dans l'inconnu.
Née en 1880 dans l'Alabama, la petite Helen Keller devient aveugle et sourde à l'âge de dix-neuf mois, probablement des suites d'une méningite. Elle devient alors incapable de communiquer avec son entourage, si ce n'est avec quelques gestes maladroits. Sa vie va être bouleversée à l'âge de six ans quand ses parents engagent Annie Sullivan comme gouvernante. Annie Sullivan, alors âgée de 20 ans, vient de finir ses études à l'Institut pour aveugles : Perkins. Elle-même mal voyante, elle a appris à enseigner la langue des signes dans cette institution précurseur. Elle va prendre en charge l'éducation d'Helen Keller, et au fil des mois elle va réussir non seulement à établir un contact avec l'enfant, mais à lui apprendre le langage des signes, puis l'écriture. Les deux femmes resteront amies à vie. Helen Keller deviendra une figure de la société américaine, écrivain féministe, elle mènera également un combat politique, sera membre du parti socialiste américain et créera une fondation. Complémentaire des livres ou films existant à propos d'Helen Keller, cette bande dessinée est centrée sur l'histoire de cette extraordinaire rencontre et sur les nombreux obstacles contre lesquels va buter Annie Sullivan dans une famille très conservatrice du Sud des États-Unis. Une incroyable leçon d'humanité, magnifiquement dessinée par Jonathan Lambert.
Annie Sullivan & Helen Keller est nominé pour les Eisner Awards 2013 (catégories «Meilleure publication pour les 13/17 ans » et « Meilleure publication basée sur des faits réels».)
Le personnage principal de cette série de strips est l'Anxiété, une petite bulle rouge qui ressemble étrangement à un virus maintenant bien connu et qui surgit au détour de chaque page pour stresser ses victimes (nous), et provoquer insomnies, pensées culpabilisantes, remords, peurs irrationnelles et tutti quanti. Tel un Jiminy Cricket sous LSD, Anxiété est tout le temps là et pourrit la vie des gens à coups de " Tu as une petite boule dans le cou, je vais chercher l'ordi pour qu'on regarde sur Google ? ", " Fallait-il vraiment acheter ce gilet rouge ? " et de " Tu sais combien de calories il y a, là-dedans ? "...
Après " Fichtre ! " et " J'adore mon chat (mais il s'en fout complètement) ", Alberto Montt revient avec un nouveau recueil de dessins d'humour et de petites histoires et cette fois comme fil rouge l'anxiété, ce mal universel. On retrouve avec bonheur la verve et le talent de cet auteur chilien pour mettre le doigt là où ça fait mal avec le sens de la concision et du rythme qui le caractérisent. 160 pages d'angoisse humoristique !
Octobre 2003. La vie de Jake Gallo est un enfer, il est sans travail, son père a fait une crise cardiaque, son frère Freddie est une star du cinéma, mais le plus difficile à avaler, ce sont les frasques sentimentales de sa soeur May qui s'est mis en tête d'épouser... un humain. Car les Gallo, comme les autres poules et coqs du monde entier, sont subitement devenus conscients en 1979 au grand désarroi de l'espèce humaine. Suite au décès de son père, Jake va découvrir l'histoire de sa famille et de son père, Elmer, qui fait partie de la génération des coqs qui ont dû apprendre à cohabiter avec les hommes.
Elmer est l'histoire d'une famille de gallinacées qui lutte pour sa survie dans un environnement hostile. À la fois drôle et émouvant, Gerry Alanguilan, maîtrise de bout en bout avec une candeur enthousiasmante cette parabole maquillée en chronique délirante.
Après Une Métamorphose iranienne et le Petit Manuel du parfait réfugié politique, Mana Neyestani réalise un fascinant docu-fiction à propos d'un tueur en série qui a sévi dans l'est de l'Iran au début des années 2000. Basé sur des entretiens filmés par deux journalistes proches de Mana Neyestani, L'Araignée de Mashhad retranscrit le parcours de Said Hanaï, qui, au prétexte de se conformer à des prescriptions religieuses, assassina seize femmes prostituées ou droguées en quelques mois dans la ville sainte de Mashhad, située au nord-est du pays. Le tueur amenait toutes ses victimes chez lui avant de les étrangler, d'où l'appellation par les médias de « meurtres de l'araignée ». Alternant véritables interviews du tueur et passages fictionnels, Mana Neyestani dévoile aussi bien le point de vue du tueur que celui de ses proches, de ses victimes ou du juge en charge du dossier. Il met en lumière le poids d'une vision rigoriste de la religion dans cette ville, l'une des plus conservatrices du pays, où une partie de la population a manifesté en soutien au tueur après son arrestation. Combinant différents registres narratifs et graphiques en passant d'un protagoniste à l'autre, Mana Neyestani montre à travers ce fait divers une société malade où ceux qui vivent en marge sont considérés comme des sous-humains, allant parfois jusqu'à justifier les pires extrémités.
Brésil, années 1950, dans la Baie de Guanabara (état de Rio de Janeiro). Au bord de la plage, Hélcio - un jeune défenseur prometteur de l'équipe de football du Canto do Rio de Niterói, et Noël, l'un de ses plus fidèles amis, vendeur dans une échoppe de boissons et atteint d'une impressionnante malformation physique - aperçoivent au loin quelqu'un en train de pêcher à la dynamite. Ils partent en barque dans l'intention de récupérer une partie des poissons morts pour les revendre sur l'île de Paquetá, située non loin de là. L'expédition va se transformer en dangereux périple et les deux larrons se retrouveront embarqués dans une aventure qui va mettre leur amitié à rude épreuve. Après avoir tenté sans succès de revendre une partie de leur butin à des naturistes, les deux compères devront affronter une énorme tempête, alors que Hélcio est attendu à Niterói le soir même par toute son équipe pour la préparation d'un match important qu'ils doivent jouer le lendemain. Librement inspiré de la vie du père de Marcelo Quintanilha, Hélcio Carneiro Quintanilha, Les Lumières de Niterói est une nouvelle démonstration de la virtuosité de Quintanilha devenu en quelques années l'un des principaux auteurs de la bande dessinée brésilienne. Prenant de bout en bout, le récit entraîne le lecteur dans un suspense haletant mais est avant tout une formidable histoire d'amitié.
G. H. Fretwell, un petit auteur de romans peu connus, vit dans une petite ville anglaise, avec sa femme, Rebecca, qui ne lui prête pas une grande attention. Son nouveau roman, Sans K, vient de sortir et Fretwell se lance dans une tournée de rencontres en librairie pour en faire la promotion. Plus ou moins bien accueilli dans les librairies de son circuit, Fretwell ne réussit jamais à signer le moindre livre et passe des journées à arpenter des ruelles pour trouver son chemin.
Délaissé par son éditeur qui a manifestement d'autres chats à fouetter, il attend impatiemment la parution d'une recension de Sans K dans la rubrique littéraire d'un grand quotidien, chronique qui ne viendra jamais. Les ennuis de Fretwell commencent quand il est interrogé par la police à propos d'une valise volée car son circuit est étrangement similaire à celui du "Tueur à la valise" , un tueur en série qui sévit à ce moment là.
Fretwell va progressivement comprendre que la police le soupçonne... Le nouveau livre d'Andi Watson, qui paraît en première exclusivité en France, est un petit bijou d'humour noir au style graphique retro. On suit avec délice les déboires de cet auteur confronté à une situation où tout lui échappe, une histoire kafkaïenne, qui prend une tournure surréaliste au fur et à mesure que les problèmes s'amoncellent sur le chemin de Fretwell.
Rosangela souffre du syndrome de la femme parfaite. Cette habitante de Niteroi (État de Rio de Janeiro) est une dentiste reconnue, elle a son propre cabinet. Son mari, un cardiologue à succès, a bon caractère et est très amoureux d'elle. Ses enfants préadolescents étudient dans des écoles privées et sont de véritables petites merveilles. Elle a une belle voiture neuve et son compte bancaire est bien rempli...
Le seul problème, c'est cette cousine aux magnifiques cheveux blonds. Cette cousine qui, en dépit d'être pauvre, de s'être fait plaquer par son mari et de vivre chez ses parents dans une banlieue sordide, fait face à ses problèmes avec une tranquillité d'esprit désarmante. Et surtout avec ce sourire toujours éclatant qui, aux yeux de Rosangela, semble refléter les feux de l'enfer. Obnubilée par cette cousine qui sourit sans arrêt à la vie, Rosangela remet tout en cause, quitte mari et enfants et tombe dans une spirale autodestructrice qui finira tragiquement.
Après le brillant Tungstène, primé à Angoulême en 2016, Marcello Quintanilha revient avec un suspense psychologique virtuose, le portrait au scalpel d'une femme envieuse qui perd complètement pied.