« Le climat change ? mais il a toujours changé ! » « le co2 ? ce n'est pas un poison ! » « les ours polaires ? ils prospèrent sur la banquise ! » « prévoir le climat ? mais on n'est même pas capable de prévoir la météo de la semaine prochaine ! » « de toutes façons, l'être humain s'est toujours adapté et s'adaptera encore ! » Qui n'a jamais entendu ou lu ces idées reçues ?
Alors que la réalité du changement climatique devient de plus en plus tangible, alors que pour les climatologues, la responsabilité humaine ne fait plus aucun doute, les climatosceptiques s'engouffrent dans la moindre formulation imprécise ou la moindre contradiction apparente et continuent à faire circuler des informations erronées, relayées jusqu'à plus soif sur les réseaux sociaux.
Acteur majeur de la recherche sur le climat en France, le CNRS considère que lutter contre cette désinformation fait partie de ses missions. Il a choisi de travailler avec le bloggeur BonPote et la graphiste Claire Marc pour offrir au lecteur cette bande dessinée, qui permet d'aborder simplement des concepts qui le sont moins.
Sous l'apparente légèreté du graphisme, cet ouvrage couvre des enjeux fondamentaux, et rend compte de ce que l'on sait vraiment sur le changement climatique, ainsi que de la façon dont ce savoir est construit. C'est ce qui fait la force de cet ouvrage.
La nature nous relie les uns aux autres et à l'ensemble du vivant. Mais quelles expériences en avons-nous aujourd'hui??
Celles-ci, ou leur absence, façonnent-elles nos façons de vivre et de penser, d'agir et de gouverner?? Existe-t-il une valeur ajoutée de l'expérience de nature pour l'éthique et la politique?? Il est urgent de préserver un «?souci de la nature?» qui soit au coeur des institutions, des politiques publiques, de nos dynamiques de transmission et d'apprentissage.
Cet ouvrage, s'affranchissant des frontières disciplinaires, interroge, de l'enfance à l'âge vieillissant, de l'individu aux différents collectifs qui organisent nos vies, la spécificité des expériences de nature, et de leur éventuelle extinction. Il aborde également l'hypothèse de l'amnésie environnementale, mais aussi les nouveaux modes de partage et de reconnexion avec la nature, et leur continuum avec notre humanisme.
Une invitation à inventer un mode de partage.
Savez-vous que, dès 1913, le prix Nobel de littérature a été décerné à un auteur indien, Rabindranath Tagore ; que Le Petit Prince existe dans près de 400 langues ; que les ventes mondiales du manga One Piece ont désormais dépassé celles d'Astérix ; que sans Les Précieuses ridicules, il n'y aurait jamais eu de Molière ; que dans La Machine à remonter le temps de H.G. Wells, le récit débute en l'an 802 701 ; qu'oedipe roi de Sophocle est considéré comme le premier roman policier de l'histoire ?
Voilà donc ce que vous découvrirez en vous plongeant dans cette magnifique et foisonnante infographie. En une centaine de pages, cet ouvrage propose une nouvelle écriture graphique aussi riche que ludique. Grâce à la datavisualisation, vous serez immergé dans l'univers de la littérature, à la rencontre de son histoire, de ses genres, de ses auteurs et autrices, de ses oeuvres et de leur circulation, mais aussi de ses lecteurs et lectrices.
Cartographie de la France imaginaire de Balzac, découverte du classique chinois La Pérégrination vers l'Ouest, panorama des épopées africaines, étude des couleurs et de la taille de romans canoniques, palmarès des écrivaines les plus lues dans le monde, présentation des acteurs de la chaîne du livre, analyse du temps consacré à la lecture dans le monde, etc. : cet ouvrage ne se contente pas de donner des représentations graphiques de l'histoire et des genres littéraires. Il propose une approche originale, décentrée et décalée du livre et de la littérature.
Grâce à la collaboration d'un historien et théoricien de la littérature, Alexandre Gefen, et d'une graphiste hors pair, Guillemette Crozet, La littérature. Une infographie rend compte des enjeux de cet art majeur.
«?Parmi toutes les raisons que j'avais de vouloir grandir il y avait celle d'avoir le droit de lire tous les livres. » Annie Ernaux, La Femme gelée, 1981 Prix Nobel de littérature 2022
Les relations de l'homme au milieu naturel ont longtemps été pensées dans le cadre d'une opposition terme à terme entre nature et société. La crise écologique nous invite à interroger ce partage, à revenir sur le sens et les limites de ce clivage. Ce livre vise à éclairer les ambiguïtés du rapport à la nature des modernes à partir de trois oeuvres majeures?: Les formes élémentaires de la vie religieuse d'Émile Durkheim, La pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss et Par-delà nature et culture de Philippe Descola.
En quoi peut-on parler de la nature comme d'un fait social?? Quelle signification et quelle valeur accorder aux sociétés restées indifférentes au «?grand partage?»?? Quels concepts mobiliser aujourd'hui pour faire face à la transformation de nos rapports collectifs à la nature?? Alors que la nature est de plus en plus humanisée et que les affaires humaines doivent en retour toujours davantage composer avec elle, l'opposition du naturel et du social semble perdre toute pertinence.
Les séries télévisées, comme toute «?culture populaire?», transforment la définition de l'art?: d'objet de distinction, il se fait oeuvre d'éducation morale et politique. En mettant en avant des questions politiques, et en y apportant des réponses radicales, elles éveillent les sensibilités sur des enjeux contemporains majeurs.
Menace terroriste et espionnage (Homeland, The Americans, Le Bureau des légendes), ambition personnelle des dirigeants (Game of Thrones, Baron Noir), éthique du capitalisme néolibéral (The Good Place), féminisme et intersectionnalité (Orange is the New Black, I May Destroy You, Killing Eve), conflit israélo-palestinien (Fauda, Our Boys), racisme et antisémitisme (Lupin, Watchmen, The Plot Against America), impact de la fiction sur la réalité géopolitique (Serviteur du peuple), fatalité des inégalités sociales (The Wire, Engrenages), menace apocalyptique (The Walking Dead), dérives des nouvelles technologies (Black Mirror), violence du système carcéral (Orange is the New Black)?: sur tous ces éléments, les séries fournissent des référents culturels communs forts, qui peuplent conversations ordinaires et débats politiques. Leur impact sur les régimes démocratiques, conçus comme espaces de délibération, de contestation et de transformation sociale, est majeur.
Un décryptage d'une vingtaine de séries pour en souligner la puissance éthique et politique.
En août?1940, le maréchal Pétain, chef de l'État français, décide de rassembler les anciens combattants dans une organisation unique, afin de relayer sa politique dans tout le pays. Avec plus d'un?million d'adhérents, la Légion française des combattants s'impose comme le seul mouvement de masse du régime de Vichy.
La propagande pétainiste présente ces légionnaires comme les symboles de la popularité du chef de l'État, mais la réalité est plus complexe. De fait, les anciens combattants étaient déjà répartis dans l'entre-deux-guerres dans des associations très actives dont la Légion prend, à bien des égards, la suite.
Au plus près de ses membres et de leurs activités concrètes, Anne-Sophie Anglaret retrace la naissance, l'action et le déclin des sections de la Légion et montre la force des sociabilités locales par-delà le changement de régime. Elle met aussi en lumière la grande porosité idéologique entre les principes de la révolution nationale et les associations conservatrices d'avant-guerre.
Elle permet ainsi de mieux comprendre ce qu'a été la Légion et, partant, ce qu'a été Vichy?: non pas une parenthèse, mais l'adaptation d'une tendance de fond à un contexte exceptionnel.
Long ou court, opaque ou diaphane, masculin ou féminin, porté serré ou flottant au vent, le voile est un objet vestimentaire malléable et familier dont, en terres chrétiennes, toutes les femmes (et occasionnellement quelques hommes) durent longtemps se parer. Pour obéir aux injonctions des Pères de l'Église et dire leur soumission à l'ordre patriarcal, mais aussi pour séduire, se distinguer, devenir adulte, se marier, entrer en religion, pleurer les morts, jouer les élégantes, travailler...
Parce que les voiles occultent et suggèrent la présence de la chair et du cheveu, ils suscitent aussi fantasmes et peurs. Parce qu'ils mettent en cadre nos visages, ils attisent les talents des plus grands artistes et la suspicion des moralistes. Parce qu'ils sont un patrimoine français, enfoui et presque disparu, ils méritent d'être proprement envisagés.
Dictionnaire de l'Empire ottoman Volume 1 | A-J Volume 2 | K-Z Comment rendre compte des multiples facettes d'un empire formé à la fin du xiiie?siècle, contemporain de Philippe Le Bel, qui n'a disparu que dans les premières décennies du XXe des contrecoups de la Guerre de 14-18 ? D'un empire à la fois multilingue et multiconfessionnel, devenu une puissance mondiale de premier ordre et qui s'étendait à son apogée d'Alger à Budapest, en passant par Alexandrie, Bagdad et bien sûr Constantinople, sa capitale ?
En 720 notices, rédigées par 175 auteurs de nationalités diverses, ce dictionnaire relève le défi par une approche globale, transversale et transdisciplinaire, croisant histoire politique, sociale, économique, religieuse, militaire et culturelle. Cette entreprise de grande ampleur, attentive aux nouvelles perspectives et problématiques historiennes, s'est imposée comme une référence incontournable.
L'immensité de notre Univers ne cesse d'intriguer et de stimuler les imaginations.
Pour mieux appréhender l'infiniment grand et l'histoire de l'Univers depuis ses tout premiers instants, il faut se tourner vers un autre infini, l'infiniment petit, et ses quarks, leptons et bosons, à la base du modèle standard de la physique des particules. En les étudiant, on cherche à percer le secret de l'organisation de la matière à la plus petite échelle. Sans l'infiniment petit, on ne peut décrire ni le Big Bang, ni le comportement des grandes structures stellaires, ni la naissance de la matière. Et sans ces deux infinis ensemble, on ne peut bâtir les modèles théoriques expliquant la matière noire, l'énergie noire ou fonder la gravitation quantique.
Les physiques des infinis sont des physiques hors normes qui se racontent à grand renfort de superlatifs. Elles nécessitent des installations internationales de très grande envergure, et nous entraînent dans des voyages aux confins de la perception où l'on flirte avec la vitesse de la lumière et jongle avec les limites des propriétés de la matière.
En trente courts chapitres abondamment illustrés, cet ouvrage rend compte de ce que l'on sait déjà comme de ce que l'on cherche encore.
Retraçant un parcours de recherche qui l'a mené de l'Afrique du Sud au Maroc en passant par l'Éthiopie, François-Xavier Fauvelle fait ressortir les enseignements d'une histoire qu'il n'est plus permis de nier ou d'ignorer.
Il pointe les défi s d'une documentation fragmentaire qui suppose d'employer fouilles archéologiques et écrits anciens, traditions orales et usages contemporains du passé, tout en déconstruisant les représentations héritées des siècles de la traite des esclaves puis du colonialisme.
Apparaissent alors les richesses d'une histoire marquée par une singulière diversité d'économies, de langues, de croyances religieuses et de formations politiques.
Réinscrite dans ses interactions avec les mondes extérieurs, cette histoire renouvelle notre compréhension des mondes africains anciens et permet de repenser les phénomènes globaux, tels ceux du Moyen Âge, à partir de l'Afrique.
La barbe ne fait pas le philosophe « Femme, être incomplet et condamné à une éternelle enfance, tu prétends t'élever à la philosophie?! Quel aveuglement est le tien???» Les mots de Victor Cousin, personnage clé de l'institutionnalisation de la philosophie en France au XIXe?siècle, donnent le ton. La IIIe?République perpétue cette politique d'exclusion?: tandis que la philosophie est élevée au rang de couronnement des études secondaires et de pratique culturelle républicaine par excellence, chargée de suppléer la religion dans l'organisation morale de la société, elle se trouve exclue par la loi des cours prodigués aux jeunes filles.
Qu'est-ce donc qu'être philosophe en France entre 1880 et 1949 ? C'est d'abord et avant tout porter une barbe : être un homme. Pourtant, Plutarque défiait déjà quiconque de mesurer la sagesse du penseur à la longueur de son poil... Cette situation n'est pas sans susciter des rébellions, des transgressions, parfois des travestissements - et, ainsi, des évolutions.
Mêlant combats individuels et collectifs, cette enquête novatrice révèle un pan de l'histoire des femmes aux XIXe et XXe?siècles et fait ressortir une galerie de femmes philosophes qui s'affirment en dépit des obstacles?: de Jenny d'Héricourt et Julie Favre jusqu'à Dina Dreyfus et Simone de Beauvoir, en passant par Jeanne Crouzet, Julie Hasdeu, Clémence Royer, Jeanne Baudry, Léontine Zanta, Alice Steriad, Lucy Prenant, Hélène Metzger, Renée Déjean, Yvonne Picard, Simone Weil ou Marguerite Buffard Flavien.
Pourquoi l'Angleterre a-t-elle réussi à bâtir un immense empire colonial et maritime, et pas la Chine?? Comment Athènes, Rome, et Venise ont-elles successivement pris le contrôle de la Méditerranée et pourquoi Byzance n'y est-elle pas parvenue?? Pourquoi des empires maritimes naissants, comme ceux des Vikings ou des Hollandais, n'ont-ils jamais su pérenniser leur domination??
Des Phéniciens aux colons britanniques, de Carthage à Zanzibar, de Philippe II d'Espagne à Napoléon, de la bataille de Lépante à celle de Midway, et jusqu'à l'hyperpuissance navale américaine, la vie et la mort des empires maritimes se déploient ici dans une fresque magistrale, cartes à l'appui.
Sous la direction de Henry de Lumley L'Univers, la Vie, l'homme Émergence de la conscience Qui y a-t-il aux origines de l'Univers ? Et de la Vie ? D'où vient-on ? Quand la conscience émerge-t-elle ? Quelle a été son évolution ? Comment l'espèce humaine s'est-elle adaptée à son environnement ? Et quel sera son avenir ? Les nouvelles technologies vont-elles réinventer l'homme ? Peut-on, par des outils modernes, comprendre les mécanismes de la pensée ?
C'est à ces questions vertigineuses que répondent préhistoriens, physiciens, neurologues, biologistes, philosophes et théologiens, dans ce livre tiré d'un cycle de travaux au Collège des Bernardins, à l'initiative de Henry de Lumley.
Un ouvrage ambitieux et didactique, clair et accessible, qui interroge les grandes énigmes de la vie. Un sommaire prestigieux réunissant, entre autres, Olivier Abel, Jean-Claude Ameisen, Yves Coppens, Stanislas Dehaene, Étienne Klein et Pierre Léna.
«?Dieu a donné à la France l'empire des mers?»?: Richelieu fondait cette conviction sur un royaume ouvert sur trois mers (Manche, Méditerranée et mer du Nord), un océan (l'Atlantique), et des peuples marins aussi audacieux qu'expérimentés - Bretons, Normands, Basques ou Provençaux.
Comment expliquer alors que notre pays, aussi richement pourvu d'atouts, n'ait saisi qu'en partie le destin maritime qui s'offrait à lui?? L'aventure du grand large a longtemps été en butte à la préférence continentale?: les Normands sillonnaient les côtes du Brésil quand les guerres d'Italie occupaient nos souverains, Louis XIV laissa passer sa chance de maîtriser les mers pour mieux se consacrer à sa gloire terrestre et Louis XV négligea un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais. Napoléon III relança certes une ambition maritime mais la perte de l'Alsace-Lorraine conduisit la France à se tourner de nouveau vers le continent.
De Philippe Auguste à Charles de Gaulle, des tentatives d'implantation en Floride à la conquête de la Louisiane, du premier arsenal de Rouen à Port 2000 au?Havre, de la bataille de l'Écluse à celle de Guetaria, des Bretons sillonnant le Pacifique aux porte-conteneurs de la CMA-CGM, des premiers bâtiments à vapeur aux sous-marins nucléaires, cet atlas déploie la grande épopée de la France des mers et de ses marins.
Grand Prix Jules Verne 2017 de l'Académie littéraire de Bretagne et Pays de Loire
Lectures mimétiques, militantes, vociférantes, académiques, exotiques ou déviantes (occultes, magiques, ésotériques, ethnopoétiques, marxistes, révolutionnaires...)?: pendant près de sept décennies, témoins, disciples, critiques puis exégètes d'Antonin Artaud ont multiplié les gloses sur son oeuvre.
Rendre compte de cette diversité est sans doute une tâche déraisonnable. Dire d'Artaud qu'il défie les essais d'interprétation est un aimable euphémisme. Hors norme, la force explosive de ses écrits inquiète la notion même de commentaire qui, les approchant, avoue sa futilité.
Pourtant, au fil du temps les propos les plus variés se sont succédé, construisant peu à peu ce que l'on appelle ici le roman critique d'Artaud le Mômo. C'est aux récits qui le construisent, au crédit qu'ils revendiquent, à la valeur qu'on leur accorde, que nous nous attachons, faisant place non seulement aux mises en mots reconnues et validées, mais aussi à celles qui ont été évincées, dénigrées, refusées. Les exclus rejoignent en ces pages les inclus.
Outre donc ses contemporains (Adamov, Bataille, Blanchot, Barrault ou Vilar), ce sont entre autres les brechtiens Dort et Barthes, les dramaturges Arrabal, Ionesco, Vauthier et Vinaver, le lettriste Isou, l'ultra-lettriste Dufrêne, le poète sonore Heidsieck, les situationnistes Debord et Vaneigem, le telquelien Sollers, les poètes Prigent et Verheggen, les philosophes Deleuze et Guattari, Foucault et Derrida, ou encore le pataphysicien Baudrillard préférant Jarry au Mômo, qui forment la matière de ce roman. On le verra, depuis soixante-dix ans, Artaud est tout à la fois l'objet de détournements simplistes, de captations audacieuses, d'expérimentations théoriques brillantes, de proses attentives, d'allégeances verbeuses...
Sur les rives de la Méditerranée, au Moyen Âge, l'esclavage fut un phénomène largement diffus. Il était partout, dans les villes ou bourgs ruraux, dans l'artisanat ou dans la garde des troupeaux, dans les palais patriciens comme dans les maisons plus modestes des artisans. À la suite de travaux qui ont levé le voile qui recouvrait la pratique de l'esclavage dans l'Europe chrétienne, Jean-Claude Hocquet livre ici une étude passionnante.
Restituant au plus près des sources le travail et le quotidien des esclaves, leur provenance, leur capture, les marchés et les procédures de rachat, il dresse une véritable cartographie du trafic des esclaves. D'abord cantonné aux eaux de la mer Noire et de la Méditerranée orientale, il se déplace vers les pays balkaniques et l'Afrique. Lisbonne, Lagos, Séville et Cadiz deviennent alors les principaux pourvoyeurs de l'Europe méditerranéenne en esclaves de couleur?; Gênes, Venise, Naples, Barcelone ou Valence, des cités esclavagistes de premier plan.
Jean-Claude Hocquet établit surtout que la diffusion de l'esclavage eut pour objectif essentiel de parer les revendications d'augmentation des salaires avancées par les travailleurs et non de combler le vide démographique provoqué par la Peste noire du milieu du XIVe?siècle. Les religions, alors, n'ont pas été un frein à cette pratique, en terres chrétiennes comme en terres d'islam.
Une étude particulièrement fine et documentée.
À l'origine de ce livre, un paradoxe : l'action outillée a été beaucoup plus étudiée chez l'animal, où elle est l'exception, que chez l'homme, où elle est la règle. Or c'est en faisant de cette action le modèle d'ensemble de ses activités matérielles que l'espèce humaine s'est constituée en tant que telle.
Dans le monde animal, l'action, même outillée, ne fait intervenir que des mécanismes corporels innés, qui doivent certes être ajustés et perfectionnés par apprentissage, mais dont la mise en oeuvre reste largement automatique. Chez l'homme, au contraire, l'intervention de l'outil dans l'action implique un partage de l'attention inédit entre fins et moyens. Comment les aptitudes mentales nécessaires ont-elles pu se développer ? Et si ce partage de l'attention était à l'origine de la conscience d'un réel ayant une existence indépendante, et par suite de la conscience de soi ?
Ainsi, ce ne serait pas l'homme qui fait l'outil, mais bien plutôt l'outil qui fait l'homme...
Les stars du football comptent aujourd'hui parmi les salariés les mieux payés au monde et les personnalités médiatiques les plus en vue. Source de tant de discussions et de commentaires, cette situation n'est pourtant jamais interrogée dans ses fondements mêmes?: pourquoi exceller balle au pied peut-il mener - à condition d'être un homme - à la richesse et à la gloire?? Qu'est-ce qui explique que des «?exécutants?», issus pour majorité des classes populaires, se voient attribuer une telle valeur économique et symbolique??
La réponse suppose de multiplier les angles de vue et les sources, de la fin du XIXe?siècle à nos jours. Cette vaste enquête revient ainsi sur la naissance du football pour décrire comment ce nouvel espace de consécration s'est institué. Elle décrypte ensuite les dynamiques de valorisation, impulsées par les présidents de clubs, les médias et les spectateurs, qui ont concouru à sa popularité croissante. Elle explore les conditions d'émergence d'une configuration salariale favorable aux joueurs et explique, enfin, pourquoi une petite minorité d'entre eux capte une grande partie des flux d'attention et d'argent qui circulent dans ce sport collectif.
En apparence triviale, la question de l'importance conférée aux joueurs conduit à porter un tout autre regard sur le football. Plus largement, elle nourrit une réflexion novatrice sur la production de la valeur et la fabrique contemporaine des «?grands hommes?».
Réduction ou abattage des troupeaux, déplacements de ceux qu'on appelait les « Lapons » (« porteurs de haillons » en suédois), intégration à marche forcée de ces « populations primitives » qu'il convient de civiliser : en signant en 1919 une Convention sur le pâturage des rennes, Suède et Norvège initient en réalité la dislocation de la société samie du Nord, cette « civilisation du renne » organisée depuis des siècles autour d'une transhumance peu soucieuse des frontières nationales.
C'est une histoire douloureuse et méconnue que s'attache à exhumer cette enquête qui restitue le parcours d'un ensemble de familles samies de l'entre-deux-guerres. Tissant souvenirs des derniers témoins, récits, chants et photographies, elle fait entendre une voix jusque-là étouffée, ainsi que la poésie d'un certain rapport au monde et à la nature.
Les différentes facettes de la question environnementale constituent l'un des principaux enjeux du XXIe?siècle, et interrogent à nouveau frais le rapport économique, éthique et esthétique que les êtres humains entretiennent avec la nature.
Les réflexions savantes autour de cette problématique ne sont cependant pas récentes puisqu'elles remontent à la première Révolution industrielle et aux progrès tant scientifiques que techniques qui l'ont accompagnée. Elles mobilisent plusieurs champs qui s'en revendiquent et se la disputent, au premier rang desquels la géographie et l'écologie.
Si ces deux disciplines s'intéressent à l'interface entre nature et société, elles ne la traitent pas de façon identique. En Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Russie ou au Japon, leurs penseurs n'ont jamais cessé de questionner leurs conceptions et travaux réciproques sur des bases philosophiques variées, parfois opposées.
L'analyse de cette histoire croisée depuis le début du XIXe?siècle jusqu'à nos jours permet de découvrir aussi bien leur relation, souvent tumultueuse, que leur fonction sociale ou politique. Elle fait comprendre pourquoi, à partir de la seconde moitié du XXe?siècle, l'écologie a pris le pas sur la géographie dans l'approche environnementale, signant le triomphe du "?vivant?" sur le "?social?" ou le "?spatial?".
Considéré comme un des grands anthropologues français du XXe siècle, Philippe Descola réalise son premier terrain en Amazonie. En ethnographe, il vit des années durant au sein de la tribu des Jivaros Achuar, et observe les relations que ces Amérindiens entretiennent avec les êtres de la nature. En ethnologue, il montre que l'opposition traditionnellement établie en Occident entre nature et culture ne se vérifie pas chez les Achuar, qui attribuent des caractéristiques humaines à la nature. En anthropologue enfin, il définit quatre modes de rapport au monde que sont le totémisme, l'animisme, le naturalisme et l'analogisme permettant de rendre compte des relations de l'homme à son environnement.
En un texte clair et didactique, Philippe Descola nous restitue les grandes étapes de son parcours et nous introduit de manière vivante à la pratique de l'anthropologie et à une « écologie des relations ».
LA VILLE est-elle l'avenir de l'humanité ?
VOYAGE LINGUISTIQUE EN TERRE MASAI ALIMENTATION, POLLUTION, INÉGALITÉS...
NOTRE CORPS FACE À SON ENVIRONNEMENT CLAUDE GRISON, UNE CHIMISTE À LA RESCOUSSE DES SOLS AURÉLIEN BARRAU ET LES ANOMALIES COSMIQUES