«En digne héritier d'Albert Londres, le grand reporter qui fut de tous les combats sur tant de scènes de guerre des trente dernières années - combats périlleux à la recherche du vrai -, le journaliste méticuleux qui regarde le réel les yeux grands ouverts, n'a cessé de tremper sa plume dans les plaies du monde. Sans une plainte, sans sensiblerie, avec humanité toujours, et d'abord un sens aigu de la précision. À travers les récits et les entretiens qui composent cet ouvrage, Patrick de Saint-Exupéry nous donne à voir, à comprendre, à méditer. Sa langue est claire, directe, abrupte parfois, pour nous dire une réalité complexe du monde et de ce qu'en font les hommes quand ils piétinent d'autres hommes au nom d'un dogme, idéologique ou religieux.»Éric Fottorinodirecteur de l'hebdomadaire Le 1Patrick de Saint-Exupéry est grand reporter et auteur. Il a cofondé la revue XXI et a reçu le prix Albert-Londres en 1991.
Catherine Day est venue en Gaspésie chercher des réponses. Au hasard de ses excursions sur la grève, elle rencontre les pêcheurs de la Baie-des-Chaleurs.
Eux savent depuis longtemps qu'ici il ne faut rien attendre. On devine pourtant bientôt que Catherine cherche Marie Garant. Et aussi qu'elle ne la trouvera pas.
Quand un pêcheur revient avec un corps dans ses filets, l'oubli se mue en colère, car tous y voient un signe de nouveaux malheurs. Ou plutôt de malheurs anciens que la mer a enfin relâchés. L'inspecteur Moralès, lui, vient tout juste d'être muté là. Il arrive de Montréal et se trouve subitement impliqué dans cette affaire aussi troublante que ce pays et ceux qui l'habitent...
Depuis que ma mère m'avait appris qu'on allait me marier à Eli, j'avais l'impression de porter nos deux familles en équilibre sur la tête comme une bassine pleine à ras bord. Il est difficile d'être la clé du bonheur des autres, de leur victoire, l'instrument de légitimation de leurs actes. » Afi Tekple vit avec sa mère dans une petite ville du Ghana lorsqu'elle se voit offrir l'opportunité qui changera leurs vies : une demande en mariage d'Elikem Ganyo. Mais tout s'avère complexe, à commencer par la cérémonie à laquelle le marié n'assiste pas... sans doute à la demande de la femme qu'il aime - et que sa famille désapprouve. En essayant de faire fonctionner ce mariage, Afi va surtout se donner les moyens d'acquérir une vie d'indépendance dont elle n'aurait même jamais osé rêver.
« Sous l'eau, elle semblait flotter. Maintenant, son vêtement lui colle à la peau comme une algue encombrante. Sous l'eau, elle aurait pu devenir du corail. On aurait fait des bijoux avec ses ossements. Mais elle a décidé de remonter vers la surface. » Quand Joaquin Moralès est appelé à enquêter sur la disparition d'une capitaine de homardier, il hésite : son fils vient tout juste de débarquer chez lui, soûl comme un homme qui a tout perdu. Mais lorsque le corps d'Angel Roberts est finalement retrouvé, il ne tergiverse plus, car cette femme, c'est aussi la fille de quelqu'un. La mer, dans ce poétique roman policier, évoque la filiation, et fait remonter à la surface les histoires de pêcheurs, véridiques ou réinventées, dans cette mystérieuse et lointaine Gaspésie.
"La guerre d'Ukraine a rappelé en moi les terribles souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Les destructions massives, les villes ravagée et détruites, les carcasses d'immeubles éventrés, les innombrables morts militaires et civiles, les afflux de réfugiés... J'ai revécu les crimes de guerre, le manichéisme absolu, les propagandes mensongères. Et me sont revenus en mémoire les traits communs à toutes les guerres que j'ai connues, guerre d'Algérie, guerre de Yougoslavie, guerres d'Irak. J'ai écrit ce texte pour que ces leçons de quatre-vingt années d'histoire puissent nous servir à affronter le présent en toute lucidité, comprendre l'urgence de travailler à la paix, et éviter la pire tragédie d'une nouvelle guerre mondiale."
« Gioconda est un de ces «petits» livres que l'on n'oublie pas de sitôt. Dans la Grèce de la Seconde Guerre mondiale, deux adolescents vont découvrir la magie du désir et de l'amour. La tourmente de la guerre emportera cet amour mais ce livre nous le restitue avec une force, une vérité extraordinaires, et nous gardons longtemps au coeur sa lumière. » Marie-Jo Sotto-Battesti, librairie Goulard, Aix-en-Provence
Théoricien de la connaissance et héros de la Résistance, dissident du stalinisme et infatigable promoteur du «principe espérance», anthropologue de la mort et sociologue du temps présent, Edgar Morin est un touche-à-tout universel. Comme l'illustrent les textes et entretiens présentés dans cet ouvrage qui reprend une partie des dialogues menés avec lui dans les colonnes du Monde, Edgar Morin a saisi son époque avec sagacité, su capter l'essence des événements, les inscrire dans la longue durée. Un siècle d'existence passé dans les arcanes de l'histoire et de la connaissance lui a appris cette chose qui, dans notre «océan d'incertitudes», est loin d'être une devise superflue : «Attends-toi à l'inattendu.» » Nicolas Truong
Quatre-vingts ans après la publication de L'Étranger, l'hebdomadaire Le 1 a rassemblé un certain nombre de personnalités pour questionner ce mot-notion à jamais associé à l'oeuvre d'Albert Camus. Qui est, qui sont aujourd'hui les étrangers dans le miroir ? Qui tenonsnous pour autres, avec la charge de peur et de menace trop souvent contenue dans cette altérité ? Un livre pour dépasser la tendance à l'auto-enfermement et au rejet systématique dans lesquels nos sociétés se complaisent trop souvent.
Abdel Lounes, sulfureux marchand d'armes servant d'intermédiaire aux fleurons de l'industrie de défense française, disparaît sans laisser de traces. Le lendemain, l'arsenal de Lorient, où se construisent une nouvelle génération de frégates et de drones destinés aux pays du Golfe, est visé par une attaque terroriste. Plusieurs groupuscules, allant de l'extrême droite aux pacifistes radicaux, figurent parmi les suspects. À moins qu'il ne s'agisse d'autre chose encore, mettant en cause des équilibres économiques et géopolitiques majeurs... La capitaine de police Nina Meriem est chargée de cette enquête pour le compte des services secrets français (DGSI). Des zones d'ombre surgissent alors dans ce dossier où s'entrechoquent sécurité nationale, enjeux financiers et ambitions politiques. Frédéric Potier est préfet et essayiste. Ancien conseiller à Matignon, il a occupé les fonctions de délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH). Il a déjà publié, chez le même éditeur et dans la même série, La menace 732.
Ghjulia-Diou-Boccanera se lance dans cette nouvelle affaire sur les traces d'un ouvrier de chantier disparu à Nice. Son enquête l'amènera au-delà de nos frontières, au sein d'une Italie confrontée à son passé et surtout à sa mémoire :
Mouvements révolutionnaires, bandes organisées aux idéaux fascistes, crimes qui ne trouvent pas leurs coupables...
Le voyage de Diou lui permettra aussi de se confronter à ses propres souvenirs et à ce qu'elle a emporté et gardé de chacune de ses enquêtes passées. Que ce soit un dilemme impossible sur l'île de Beauté, la jeunesse d'un SDF allemand et muet ou encore les liens entre elle et son colocataire si particulier...
«?Le progrès?? Disons que c'est une vision du monde où le présent devient plus important que le passé et fait espérer en l'avenir?», nous dit le sociologue Jean Viard. C'est aussi «?un désir et une certitude?», selon le philosophe Pierre-Henri Tavoillot. Il «?crée les conditions du bonheur?», précise l'économiste Claudia Senik. Mais il est «?piégé?», nous alerte la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury. C'est pourquoi il nous faut «?savoir le repenser?», d'après Karine Safa, philo¬sophe. Notamment en distinguant «?le progrès comme un programme abstrait et les progrès dans la vie de tout un chacun?», suggère Nicolas Bouzou, économiste. «?Croire au progrès, c'était accepter de sacrifier du présent personnel pour fabriquer du futur collectif. En sommes-nous encore là???» s'interroge le physicien Étienne Klein.
Dans ce passionnant ouvrage, des penseurs de notre temps croisent leurs regards sur une question essentielle - celle du progrès et de sa perception dans notre société?: une lecture revigorante.
Letizia Paoli a été assassinée. Pour Ghjulia - Diou - Boccanera, c'est d'autant plus une tragédie que cette jeune journaliste corse était la nièce de Joseph Santucci, son ancien compagnon. Pour enquêter sur ce meurtre, Diou débarque sur une île qu'elle a quittée depuis longtemps et dont elle ne maîtrise plus les codes. Dans les montagnes de l'Alta Rocca, elle doit se confronter à des habitants mutiques, encaisser des coups sans sommation et affronter ses propres souvenirs tronqués. Loin de ses repères niçois, elle va cheminer sur une terre qui brûle, dans un paysage insulaire menacé par la maladie et la spéculation. Entourée de la famille de Jo et de sa propre solitude. Avec pour seuls guides un vieil homme à la main croche et un milan qui tournoie inlassablement...
Du séparatisme au terrorisme?: état des lieux, portraits et analyses. Pierre Conesa établit dans cet ouvrage le relevé des différentes manifestations sociales de rupture et de contestation des lois républicaines dans l'espace public - depuis les refus de minutes de silence aux menaces adressées à des représentants de l'État. Le parti pris de l'auteur est de nous dire qu'à ne s'intéresser qu'aux attentats commis ou aux actes les plus relayés par les médias, nous passons à côté de l'ampleur du phénomène?: 1?547 cas de comportements séparatistes et de contestations de la loi républicaine en deux ans, 627 cas déclarés de contestation religieuse dans l'école publique pour la seule année 2021, 58 attentats déjoués depuis 2015... Pour Pierre Conesa, la question de l'islamisme radical dans notre pays est très loin d'être réglée, et elle ne le sera pas tant que nous n'aurons pas une vision claire de ce dont il s'agit.Pierre Conesahaut fonctionnaire, énarque, historien, est également spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires. Il a notamment publié, chez le même éditeur, Vendre la guerre.
La démocratie est un combat. Nous l'avions oublié, dans l'euphorie de la chute du mur de Berlin. La montée en puissance de régimes illibéraux ou totalitaires et la guerre en Ukraine sont venus nous le rappeler. Devant le délitement de notre vie politique et les crises multiples qui sont devant nous, beaucoup commencent à penser qu'un pouvoir autoritaire serait la solution. Allons-nous préférer la soumission à la liberté?? C'est notre avenir qui est en jeu. Pour défendre la démocratie, il faut en revisiter les origines et les fondements, examiner les conditions de sa survie, en comprendre le mouvement profond. Le partage à voix égales de l'incertitude du monde - car c'est de cela qu'il s'agit - exige de nous courage et détermination. Cet essai pose les bases d'une intelligence renouvelée du seul régime capable de préserver la liberté, l'égalité et la fraternité.Jean-François Bouthorsest docteur en économie, journaliste et essayiste. Il a récemment publié, chez le même éditeur, Poutine, la logique de la force.
«?Edgar Morin et Pierre Rabhi dissèquent le moment de bascule civilisationnelle que nous vivons. Et dessinent une pensée nouvelle où l'amour et l'intelligence éclairent la voie vers un humanisme régénéré et une fraternité d'âme.?» Laurence Lucchesi, Var Matin «?Un appel à rechercher la poésie et la beauté qui font cruellement défaut à nos sociétés modernes.?» Pierre Morel, Femme actuelle «?Un dialogue plaisant à lire, comme si nous étions assis dans la même pièce, et qui fait du bien face à l'incertitude de la situation.?» Réforme Edgar Morin, né en 1921, est sociologue. Pierre Rabhi, né en 1938 et décédé en 2021, était agroécologue. Ils répondent dans cet ouvrage au journaliste Denis Lafay.
Dans ce bourg norvégien, tout le monde se connaît. On se côtoie dès l'enfance, on ne se quitte jamais vraiment. Souvent on reprend la ferme familiale, parfois on va étudier ailleurs, mais toujours on revient. Helga Flatland nous parle de ces familles, de ces voisins, de ces amis, qui composent l'existence de chacun. Et surtout, elle nous fait rencontrer ces quatre jeunes garçons qui, devenus presque hommes, décident de s'engager dans les forces armées et s'envolent pour l'Afghanistan. Pourquoi sont-ils partis ? Qu'en est-il de ceux qui restent ? «?Helga Flatland tisse des liens entre les destins. Page après page, le livre s'étoffe, tandis que les facettes des personnages se dévoilent, et que l'infrastructure humaine se révèle comme universelle dans toute sa trivialité locale. Le résultat est la détonation silencieuse d'une histoire sur les petites et grandes questions de la vie. En d'autres termes?: le livre est difficile à lâcher. » Ekstra Bladet«?Un premier roman puissant, politique et personnel en même temps, intense et intime. » VG - Verdens GangHelga Flatlandnée en 1984, fait une entrée éblouissante dans le monde littéraire norvégien avec ce premier roman, récompensé par de nombreux prix et vendu à plus de soixante-quinze mille exemplaires. Il a été traduit en plusieurs langues.
Pouvoir se déplacer de plus en plus rapidement grâce à la vitesse du train, de la voiture, de l'avion... a fondamentalement modifié nos modes de vie. Mais si voyager toujours plus loin, vite et à bas coût, au quotidien et pour les vacances, exauce les rêves de liberté et de découverte d'une partie croissante de la population mondiale, il y a un revers à la médaille?: pollution, fatigue, stress, inégalités, fragilité du système et congestion. La récente révolution numérique n'a permis de diminuer ni les déplacements ni le rythme de vie de nos contemporains. Est-il (encore) possible de sortir de l'emprise de la vitesse??«Inspirant et précurseur.» Les ÉchosCette réflexion est précédée d'un texte autobiographique de l'écrivain Nicolas Mathieu.Tom Dubois,Christophe Gay,Vincent Kaufmannet Sylvie Landrièvesont membres du Forum Vies Mobiles, institut de recherche sur la mobilité et les modes de vie du futur.
Qu'il est donc devenu difficile d'être soi ! Tout bouge si vite autour de nous.
Identités qui s'entrechoquent, familles qui se dé/recomposent, monde extérieur qui se fait anxiogène... : un kaléidoscope de métamorphoses, inédites, remue tout un chacun dans ce qu'il a de plus intime. L'identité sexuelle est-elle devenue politique ? En quoi les nouvelles masculinités questionnent-elles le genre ? Suis-je mieux chez moi à consommer des séries ? Mon assiette dit-elle qui je suis ? Quatre auteures nous racontent ces grandes transformations du moi et des émois, quatre facettes essentielles d'un nouveau visage en train de prendre forme - le nôtre.
Une famille norvégienne part célébrer un anniversaire en Italie. Sur le papier, cela semble formidable. Sauf que c'est ce séjour que choisissent les parents pour annoncer leur divorce. Le ciel tombe sur la tête de leurs trois enfants, adultes plus ou moins «?établis?», qui se retrouvent tout à fait démunis... Le roman que l'on attendait sur la famille du xxie?siècle?! «?C'est hilarant dès la première page?!?» RTBF «?Jeunisme, parentalité, paternité, rapports entre frères et soeurs, modernité et tradition, questions existentielles... Ces sujets sont ici traités avec autant d'humour que de brio.?» Le Pèlerin «?Un humour mordant.?» Point de vue «?L'aspect dramatique de nos vies, la dynamique des relations, comment un divorce peut nous arracher à nos certitudes?: la description est tendre, pleine de couleurs et de fraîcheur.?» Fædrelandsvennen Helga Flatland née en 1984, est une romancière norvégienne dont les livres sont traduits en plusieurs langues et récompensés par de nombreux prix.
On verra comment, au long de cet entretien, Edgar Morin revendique la condition de touche-à-tout, mais un touche-à-tout avide d'approfondir chaque discipline qu'il aborde, se tenant informé des avancées dans tous les domaines de la pensée, et dont le souci de " reliance " fait sans cesse appel aux idées de nombreux chercheurs. Concept central dans l'oeuvre d'Edgar Morin, qu'il a enrichi et qui vise à relier de façon active des notions de différents champs de recherche, comme les gens entre eux.
Dans Itinérance, Edgar Morin fait montre d'une curiosité d'adolescent qui, alliée à une vaste culture, lui permet de relier entre eux les savoirs épars des spécialistes.
Le vote populiste prolifère-t-il là où se concentrent les immigrés? Les différents partis d'extrême droite en Europe traitent-ils l'immigration de la même manière ? La France se singularise-t-elle ? Autant de questions auxquelles Hervé Le Bras répond dans cet ouvrage, à l'aide d'une étude fouillée de sept pays - Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni et Suisse. Il y décrypte les mutations d'une ligne idéolo - gique inquiétante : après s'être dégagés des groupuscules nostalgiques du nazisme, du franquisme ou du fascisme, puis avoir tenté de présenter une façade respectable, les partis populistes de ces pays évoluent vers une vision identitaire, dramatisée en France par la notion de « grand remplacement ».