Jamaïque, petit village de pêcheurs. Une famille : la mère, Dolores, qui vend des pacotilles aux touristes américains. La fille aînée, Margot, qui ne recule devant rien pour avoir le droit à une autre vie. Et Thandi, encore adolescente, à la fois brillante étudiante et jeune fille en plein désarroi. Trois femmes "empêchées", à la fois d'être ce qu'elles veulent, mais aussi de faire preuve de tendresse ou de sincérité, au risque de paraître faibles. Or ce qu'elles ont de commun, c'est leur force. Avec ce premier roman, Nicole Dennis-Benn évoque tout à la fois la dynamique explosive des relations familiales et amoureuses, la sexualité, l'homophobie, la prostitution, le racisme, mais aussi la vie de la classe ouvrière jamaïcaine et l'aspect destructeur du tourisme. Un grand roman social.
Le héros de cette utopie publiée à Moscou en 1920 se réveille en 1984 dans une Russie où la dictature du prolétariat a laissé place à une démocratie paysanne. Les villes ont été soumises à une « désurbanisation » drastique, l'initiative personnelle est encouragée, la culture partout répandue, les traditions du passé coexistant avec les innovations techniques. Le héros découvre cette utopie anticollectiviste en compagnie d'une belle utopienne... Suspect, il est arrêté, puis libéré.
Le voyage initiatique d'un homme à travers la Chine bouleversée par la Révolution culturelle, mais toujours immensément attachée à ses traditions millénaires. Un texte d'une veine épique et d'une écriture moderne, et le premier roman d'un dramaturge et essayiste. Gao Xingjian, prix Nobel de littérature en 2000, est également dramaturge, metteur en scène et peintre. Son oeuvre foisonnante en fait l'un des plus grands créateurs de notre temps.
Patsy est une jeune femme jamaïcaine, coincée entre une mère obsédée par la religion et une petite fille qu'elle ne sait pas tout à fait comment aimer. Son obsession est de quitter l'île pour l'Amérique, terre de libertés, et aussi - surtout ? - le pays où s'est exilée Cicely. La meilleure amie d'enfance, mais aussi l'amour secret, l'objet de tous les désirs. Cicely et Amérique se confondent dans l'esprit souvent torturé de Patsy, qui finit par obtenir un visa et traverse l'océan, laissant tout derrière elle.
Sauf que ni Cicely ni l'Amérique ne tiendront leurs promesses, et c'est une existence rude et violente qui attend Patsy. Une représentation obsédante de l'immigration et de la féminité, des fils silencieux de l'amour qui s'étendent à travers les années et les océans du monde entier.
Après Rends-moi fière, premier roman remarquable et remarqué lors de la dernière rentrée littéraire, Nicole Dennis-Benn revient avec un texte encore plus puissant, explorant des vies de femmes à la fois fêlées et courageuses, entre Jamaïque et Amérique. Magistral.
"secrets de famille", rugit lambert, fouillant dans les paperasses d'un tiroir autrefois fermé à clef.
Tout est dans la famille. bienvenue à triomf, misérable banlieue blanche de johannesbourg érigée sur les ruines de sophiatown, le ghetto noir rasé par les bulldozers de l'apartheid et dorénavant résidence de mol, pop, treppi et lambert - sans oublier chiens, carcasses de voiture et frigos, éléments intrinsèques de cette famille benade complètement paumée. et pourtant le rire n'est jamais loin des larmes, alors que scènes loufoques et paroles profondes se croisent sans cesse sous les yeux ébahis du lecteur captivé tant par l'histoire (les histoires) que par l'écriture de marlene van niekerk, faite de cynisme et de tendresse, de cruauté et de compassion.
Triomf, roman dont l'intrigue se déroule à la veille des premières élections démocratiques en afrique du sud, a déjà paru dans tous les pays anglo-saxons et a reçu la plus prestigieuse récompense littéraire du continent africain, le prix noma, en 1995.
Une histoire d'amitié entre un vieux luthier et un petit garçon dans un monde de musique, avec Sofi a pour toile de fond, vibrant au son des anecdotes du quotidien.
" Tu n'es pas un dragon, tu n'es pas un insecte, tu n'es ni l'un ni l'autre, ce non-être, c'est toi (...
) ; tu n'es rien d'autre qu'un message de la vie, une expression, une parole dite envers le non-être.
Tu as écrit ce livre pour toi, un livre sur la fuite, le Livre d'un homme seul, tu es à la fois ton Seigneur et ton apôtre, tu ne te sacrifies pas pour les autres et tu ne demandes pas qu'on se sacrifie pour toi, voilà, c'est on ne peut plus équitable. Le bonheur, tout le monde le désire, pourquoi n'appartiendrait-il qu'à toi ? " Gao Xingjian nous lance ce message sans concession : tel qu'en lui-même son personnage se souvient, petit garçon en Chine, individu pris dans les rêts d'un système politique impitoyable, et homme enfin accueilli en Occident.
Après La Montagne de l'âme (1995), Gao propose une nouvelle oeuvre magistrale : douceur des souvenirs et de l'enfance, amours et violence politique, érotisme même, se mêlent sans fin dans cet étonnant roman, somme de la vie d'un seul homme, témoignage essentiel et sublime objet de littérature..
Dans la communauté très unie du Paradis, un bidonville délabré caché au milieu des gratte-ciels luxueux de Bangalore, cinq jeunes filles à l'aube de l'âge adulte forgent des liens indestructibles. Musulmanes, chrétiennes, hindoues, homosexuelles ou hétérosexuelles, toutes pleines de vie, ces filles s'aiment, s'acceptent sans réserve et partagent le peu qu'elles possèdent. Jeunes femmes marginalisées, elles sont déterminées à se transcender. Lorsque le gouvernement local décide de raser leurs huttes de tôle afin de construire un centre commercial, les filles et leurs mères s'y opposent. Ensemble, elles partent en guerre contre les bulldozers envoyés pour détruire leurs maisons et contre la municipalité qui aimerait que les familles comme les leurs restent à jamais cachées !
Une famille norvégienne part célébrer les 70 ans de son patriarche en Italie. Sur le papier, tout cela semble idyllique. Sauf que c'est ce séjour que choisissent les parents/grands-parents pour annoncer leur divorce. Le ciel tombe sur la tête de leurs trois enfants, adultes plus ou moins établis dans leurs vies personnelles et professionnelles, et qui se retrouvent tout à fait démunis en voyant se défaire le couple parental. Helga Flatland choisit astucieusement ce point de départ pour dresser un portrait de famille incroyablement attachant, drôle et réaliste. Au passage, elle nous questionne sur ces familles transgénérationnelles, l'évolution des valeurs éducatives... et, pour le lecteur francophone, elle offre une immersion réjouissante dans une famille osloïte.
1981. Omar et Elda fuient le Mexique pour les Etats-Unis. Mais il n'y a pas que la traversée de la frontière qui s'avère dangereuse... et ils ne sortiront pas indemnes de ce périple clandestin. 2012. Isabel épouse Martin, le jour de la Fête des morts. Lui apparaît alors le fantôme d'un homme qu'elle n'a jamais rencontré. Il lui dit être le père de son mari. Il souhaite qu'elle l'aide à renouer le contact avec les siens, qui l'ont tellement rejeté qu'il n'arrive pas à les atteindre.
Par la suite, Omar apparaît ce jour-là à Isabel, et se livre à elle. Dans le monde des vivants, la jeune femme tâche de dénouer les noeuds, de recoller les morceaux, afin que chaque membre de cette famille meurtrie puisse trouver un certain apaisement... y compris ceux qui sont morts depuis longtemps. "Un roman magnifiquement écrit qui m'a totalement captivée". Roxane Gay, auteure de Bad Feminist "Sylvester brosse un tableau mémorable de l'existence précaire et des choix difficiles auxquels font face les sans-papiers en Amérique".
Publisher's Weekly "Dans son oeuvre, Sylvester s'intéresse peu aux révélations et aux fins heureuses... Comme ses parents restés vagues sur les raisons de leur émigration, C'était le jour des morts joue avec l'incertitude et refuse les réponses faciles". The Village Voice "Un roman visionnaire qui aborde les questions de la séparation des familles, du laborieux passage d'un pays à un autre et des sacrifices que nous sommes prêts à faire en échange d'un avenir meilleur".
Houston Chronicle
Ce livre narre le parcours d'un jeune architecte, Fiodor, qui connaît un certain succès dans sa carrière et mène une vie de couple harmonieuse. jusqu'à ce que sa femme, après avoir mis au monde un enfant trisomique, s'évapore dans la nature.
C'est donc ce face à face entre un père désemparé et maladroit et son fils, imprévisible et attachant, que Alexandre Sneguiriev nous raconte. Un jour, Vania vole un portrait de femme, la Vénus de pétrole, dans le coffre de la voiture accidentée d'un peintre célèbre. Il refusera de s'en séparer et dès lors, une série de faits extraordinaires lui arrivent, resserrant ses liens avec son père.
Avec ce livre, nous plongeons dans l'histoire de la vie au Viêt-Nam depuis un demisiècle.
À travers de courtes nouvelles défi lent le monde traditionnel, la colonisation, les guerres, le communisme, la nouvelle société de consommation. Nguyên Huy Thiêp a, au fi l des années, écrit une oeuvre unique, qui nous raconte le Viêt-Nam sous toutes ses formes. Il a su le faire par le biais d'histoires dont les thèmes sont universels, comme l'amour, la mémoire, la violence, la drogue, la mort, la maladie, la famille.
Porté par une belle écriture et un esprit à la curiosité passionnée, ce livre nous entraîne loin tout en nous renvoyant sur notre histoire. et nous-mêmes.
Une fois encore, NHT nous offre un kaléidoscope de son immense talent ! Recourant à la métaphore historique comme à l'observation la plus aiguë de la société vietnamienne d'aujourd'hui, il décortique les mécanismes humains pour mieux en comprendre les tenants et aboutissants. Comme toujours, les nouvelles de ce recueil sont presque atemporelles : la pauvre petite Sinh, orpheline, sera enlevée par un véritable prince charmant ; le chef du village contaminé par les sauterelles retrouvera la buccine dont les accords emmènent au loin les cruels insectes, une célèbre poétesse du XVIIIe siècle consommera trois maris entre rire et larmes... Ce faisant, il fait oeuvre politique, même s'il s'en défend derrière un sourire malicieux. Tout est prétexte à critiquer vivement la sujétion, la corruption qui régent en maîtres dans son pays, et seule la littérature est fondatrice de liberté. Inutile de rappeler que NHT est toujours en proie à la censure et la répression chez lui, mais que, comme il l'affirme, " je ne crois pas qu'on puisse écrire quand on est déraciné ".
Poussière rouge nous entraîne au gré de la quête intérieure de Ma Jian, dans les profondeurs de la Chine, des vastes plaines de l'extrême Ouest jusqu'au Tibet, en passant par les côtes du sud. Son écriture comme l'oeil du
photographe est précise, propre à nous faire saisir les choses et les êtres par le détail ; elle est généreuse et élégante comme l'homme et le poète. Nous découvrons pourtant un état en proie à de multiples contradictions,
où la population peut se montrer parfois vénale, cruelle et profondément misogyne.
Ce livre est le regard sans concession, délivré de tout tabou, d'un Chinois de l'intérieur devenu étranger à son propre pays.
Ma Jian apparaît à travers ces pages, comme un être sensible, sensuel, très attachant et profondément humain.
«?Il veut ce qu'il y a de plus simple, que leurs regards se croisent et que se renouvelle ce qui a toujours été.?» D'une partie de foot au premier baiser, il n'y a qu'un pas que Giulia, la petite Milanaise, et Salvatore, natif de cette île italienne qui frôle les côtes africaines, franchissent avec allégresse. Mais lorsqu'ils font l'amour pour la première fois, avec une infinie douceur, une infinie tendresse, sur une plage connue d'eux seuls, et qu'ils voient surgir des vagues le corps ballotté d'un jeune garçon qui se cherchait un autre destin, c'en est fini de l'insouciance. La vie, dans sa complexité et sa violence, les saisit à bras-le-corps en leur offrant ce spectacle de la mort. Enzo Gianmaria Napolillo déploie une écriture incisive et délicate, conférant sa force et sa poésie à ce roman qui donne à lire une société déchirée entre égoïsme, utilitarisme, peur et générosité, assignant aux jeunes le rôle de porter l'espoir et de croire au lendemain.
Magdalena est artisane. Elle vit de ses mains, ses mains qui tissent à longueur de journée. Mais aussi ses mains qui frappent et caressent, protègent et prennent soin. Alors quand un accident l'immobilise, c'est comme le temps qui s'arrête. Le roman nous raconte sa reconstruction, par la voix non seulement de Magdalena mais aussi celles de ses proches. Tous ces personnages sont issus de la classe sociale des travailleurs, qui n'ont pas d'autre choix que de travailler, quand bien même le corps est abîmé. L'histoire s'ancre alors dans une réalité sociale brésilienne (et universelle).
Il n'est jamais envisagé de prendre le temps de la convalescence, la vie doit continuer. Avec ce premier roman, Juliana Leite rappelle combien le travail manuel est une manière de se présenter au monde.
Née sous le signe du rejet maternel et de la mésalliance parentale dans cette Russie qui ne cesse de se chercher, Véra mène avec brio sa carrière ailleurs - aux États-Unis - ou là, dans une Moscou pétrie de contradictions. Mais lorsqu'elle se met en quête de l'homme (même pas idéal) avec lequel elle fondera un foyer, elle ne rencontre que grossièreté et mépris. Les échecs de Véra sont-ils les siens, ceux des êtres qu'elle croise, ou ceux de la Russie même ? Quel destin pour la beauté quand il n'y a qu'obscénité et violence??
Une écriture au scalpel, acérée et puissante, pour ce roman lauréat du prix Booker russe.
Júlia n'a jamais tout raconté sur ce qui s'était passé. Ni à ses parents, dont elle s'éloigne chaque jour un peu plus?; ni à ses amies, qu'elle a cessé de voir depuis des mois. Elle a cru qu'en vivant ainsi elle pourrait tout oublier, mais les souvenirs gardés par son corps ne peuvent s'effacer. Elle ne désire qu'une chose?: ne plus bouger, rester transie dans une vie vide, loin de tout et de tous. Mais dans l'immeuble où elle habite vit Catarina, la fille de ces voisins dont Júlia entend les disputes violentes à travers les murs. Peu à peu, sauver cette enfant devient essentiel à son propre salut...
David Machado nous parle de la terrible réalité du monde à travers la violence faite à l'enfance, faite aux femmes, mais aussi la violence faite à chacun d'entre nous, par chacun d'entre nous. Qu'elle soit réelle ou fantasmée, elle s'introduit dans le moindre interstice, telles des abeilles sous la peau.
La famille Sabas vit dans la banlieue d'Amman, la capitale jordanienne. Elle connaît enfin l'aisance matérielle grâce à l'acquisition judicieuse d'une truie. Hussein Sabas fait fortune lorsqu'il commence à vendre du porc aux chrétiens de la ville, sans cesser de fournir en agneau et en boeuf la population musulmane.
Cependant, l'extrémisme religieux qui gangrène les pays voisins envahit peu à peu la ville et le boucher se sent menacé. De leur côté, les femmes de la famille résistent vaillamment à la pression ambiante. Fadhma veille au bien-être de chaque membre de la famille. Laila continue à enseigner. Samira rejoint un groupe d'activistes syriennes réfugiées en Jordanie. Muna, fraîchement arrivée d'Amérique, découvre ce pays qui est aussi le sien.
Bien décidée à ne pas vivre comme ses parents qui ont vu leur vie leur échapper, Masha fuit sa province morne et sans espoir plutôt qu'elle ne la quitte.
Singulière, talentueuse, passionnée, opiniâtre, elle devient bientôt une réalisatrice très en vue sur la scène européenne. La vie de Masha défile, entre Berlin et Saint-Pétersbourg - l'omniprésence de la ville, qui a inspiré nombre d'auteurs russes avant Levental, confère un charme et une dimension particulière au roman. Très vite on comprend qu'aucun d'entre eux ne pourra véritablement aider Masha, que l'amour n'est pas le propos, la recherche du bonheur encore moins, et que la vie de Masha est une course en avant sur un chemin solitaire à la recherche de sa vérité artistique, dont le prix à payer est inévitable.