Près de 25 ans, j'étais psychiatre dans un centre de lutte contre le cancer. J'ai rencontré des milliers de malades, des hommes, des femmes, des très jeunes, d'autres plus âgés - leurs enfants aussi, leurs proches. Je vais quitter cet hôpital sur une sinistre assurance : je n'ai jamais guéri aucun d'entre eux. Et j'ai pourtant le toupet de penser qu'ils s'en sont mieux portés. Laissez-moi vous raconter...
Ils disent qu'en cancérologie, près de la moitié des malades présentent des difficultés psychologiques, qu'ils sont, pour beaucoup, anxieux, dépressifs, qu'ils ont du mal à « s'adapter » à leur maladie. Ils parlent de psycho-oncologie, de psychiatrie de liaison (« des lésions » me disait un malade), de psychothérapie de soutien (d'« asticothérapie » me disait un autre), de traumatisme, de résilience, de mécanisme de défense, ... Je n'ai jamais compris ce qu'ils disaient là. Les malades du cancer que j'ai rencontrés, en 25 ans de travail à l'hôpital, je les ai tant aimés, comme mes collègues et les équipes qui les soignaient chaque jour, chaque nuit. J'ai pleuré aussi et beaucoup ri. Si vous vous demandez à quoi servent les psychiatres en cancérologie, je crois le savoir : à rendre la maladie habitable. Décidément et sans relâche.
Cette chronologie présente les contextes enthousiastes ou polémiques de la réception de la psychanalyse à son origine. L'auteur décrit et analyse les principales étapes de développement des théories psychanalytiques, des confrontations qui en résultèrent dans des contextes culturels, scientifiques et militants dans le monde.
Une telle entreprise a pour but de présenter les contextes enthousiastes ou polémiques de la réception de la psychanalyse, les diverses interprétations et relectures qui en furent proposés dans des mondes extra-européens, les lignes de son évolution, les modes d'organisation institutionnelle de la psychanalyse. Ainsi s'entrevoit la façon dont les notions cruciales de la psychanalyse freudienne furent nouées avec les débats d'idées, les créations d'institution et les dialogues avec la modernité pour faire histoire et corpus.
Dans ce séminaire, Charles Melman examine le refoulement, tant dans sa définition freudienne que dans sa dimension clinique, à la lumière de son expérience de psychanalyste comme de son usage des catégories lacaniennes (réel-symbolique-imaginaire notamment).
Dans cette perspective, on retiendra la confrontation entre les effets du refoulement tels que Freud les a inventés, autant dire, les névroses, et la logique lacanienne par laquelle Melman pense et déploie ce déterminisme. Ainsi les catégories du réel, du symbolique et de l'imaginaire par lesquelles il différencie des modalités du refoulement ont-elles leur incidence sur les personnages fondamentaux de cette genèse névrotique : le père, l'Autre maternel, oedipe, par exemple.
Ce livre explore les racines inconscientes de l'obstination humaine à produire le désastre écologique et climatique en cours et à créer les conditions de sa propre disparition ainsi que, plus largement, de toute vie sur terre.
Pourquoi la connaissance du désastre nous laisse-t-elle si apathiques, si incapables de réagir et encore moins de nous révolter ? Cette absence de réaction pourrait-elle manifester notre obscur désir que cette catastrophe survienne ? Notre accord intime avec ce qui la produit ? Peut-on considérer que la destructivité environnementale serait inscrite non seulement au plus profond des dispositifs économiques, sociaux, administratifs et technologiques de nos sociétés, mais aussi au plus profond de nos inconscients ? L'auteur réfléchit, à partir de la psychanalyse, à notre lien à la nature et à l'environnement, à la trajectoire qui a conduit notre culture à un tel désastre, aux ressorts de notre attachement à cette culture et à ses modes de vie malgré la course suicidaire dans laquelle ils nous entraînent individuellement et collectivement, à notre incapacité à prendre véritablement acte de ce qui est advenu.
Cet ouvrage vise à mieux comprendre les spécificités du lien conjugal et les bouleversements et réaménagements qu'il subit au moment de l'arrivée d'un premier enfant. Comment mieux les prendre en compte pour aider le couple parental dans ce moment de fragilité ?
L'arrivée du premier bébé est à l'origine d'un véritable bouleversement dans la vie du couple, et de sa dynamique relationnelle dans laquelle vont devoir s'articuler les places d'amants, de conjoints et de parents, impactant sur la vie familiale future. Après une approche historique et sociologique de la notion de couple en Occident, et l'abord psychanalytique du sentiment amoureux, l'auteur met en évidence les spécificités du lien conjugal, bien souvent assigné à l'intimité du foyer. Elle décrit les réaménagements induits par l'arrivée de l'enfant, à l'origine du baby clash, phénomène en augmentation de séparations conjugales. L'objectif est d'apporter des outils de compréhension aux professionnels de la périnatalité (maternités, PMI, centres maternels, crèches etc.) pour les aider à penser et à donner une place à la relation conjugale dans les lieux d'accueil du tout-petit.
Adieu Lacan réunit un roman - Le Perroquet de Lacan - et une pièce de théâtre - Adieu Docteur - inspirés par l'analyse de l'auteure au 5, rue de Lille dans les années 1970. Le roman sur le drame de l'immigration et la perte d'identité, la pièce de théâtre sur le genre et la maternité sont les deux faces d'une expérience analytique menée par un Docteur inspiré par Jacques Lacan.
L'ouvrage structuré autour de la cure analytique révèle l'importance de l'écoute pour l'analysant comme pour l'analyste. À travers le personnage du Docteur, Betty Milan dessine un portrait de Jacques Lacan dépouillé de tout artifice et très proche dans sa simplicité.
Les protagonistes, Seriema et le Docteur sont les mêmes dans les deux textes. Mais le roman traite surtout du drame de l'immigration, de la xénophobie et de la perte d'identité, et montre toute l'importance que revêt pour le sujet sa langue maternelle, tandis que la pièce évoque plutôt la question de la maternité. Le roman et la pièce de théâtre sont à l'origine du film éponyme que Richard Ledes a réalisé à New York en 2021 et qui se trouve maintenant sur le web.
Le droit de la famille était dans le monde d'hier essentiellement au service de la société et il serait passé en moins d'un demi-siècle au service de l'individu. Dans un dialogue constructif, le psychanalyste et le professeur de droit explorent ce changement.
Le livre est construit comme un dialogue entre les auteurs à propos de l'évolution de la société d'une part et celle du droit d'autre part. La rencontre et la confrontation de leurs disciplines respectives mettent en évidence le cadre dans lequel se construit aujourd'hui la subjectivité. Sans bien sûr valoir d'emblée pour tout le monde, il n'en constitue pas moins la nouvelle donne dans laquelle émerge aujourd'hui le sujet. Celui-ci est-il encore invité à la citoyenneté responsable ou se contente-t-il d'être un consommateur susceptible de vivre addicté et victime ? Au-delà de la mutation anthropologique à l'oeuvre, l'ensemble des processus qui organisent la vie collective sont questionnés.
La promotion de l'idéologie de l'autodétermination - y compris celle de l'enfant - aujourd'hui survalorisée, y est remise en cause. Même si elle peut constituer un espoir, il faudra bien constater que si chacun ne faisait plus que s'autodéterminer, il n'y aurait plus de communauté humaine, ni de sujets capables d'en être partie prenante.
Ce livre expose de manière simple et très illustrée le chemin par lequel le bébé passe pour arriver à la marche et tous les bienfaits qu'il peut en tirer. Cette nouvelle édition augmentée tient compte des très nombreux échanges que l'auteur a eus, depuis la première parution, avec les parents, les kinésithérapeutes, les personnels de la petite enfance et les médecins.
Kinésithérapeute expérimentée, l'auteur a observé et analysé avec précision les étapes qui mènent le bébé vers la marche. Par son côté pratique - des illustrations qui montrent le quotidien du bébé, un texte clair, mis en page de manière très simple et colorée - l'ouvrage a déjà séduit de nombreux parents et personnels de la petite enfance.
On y « voit » les mouvements du bébé, on comprend facilement le chemin naturel qui conduit le nourrisson de la position « couché sur le dos » à la marche autonome et tout le bénéfice qu'un bon développement moteur peut lui apporter. L'auteur propose des conseils pour la vie quotidienne, pour le choix du matériel et des objets à mettre à disposition, mais aussi des jeux moteurs simples, faciles à partager, afin de donner au tout-petit toutes les chances d'être à l'aise dans son corps avant de savoir marcher.
Stimulés ou pas, tous les bébés en bonne santé parviennent à marcher, sans que l'on ait besoin de leur apprendre. Toutefois, l'attitude des personnes qui les entourent peut favoriser ou freiner l'installation d'une bonne motricité.
Forte de son expérience de kinésithérapeute, l'auteur répond aux nombreuses questions que se posent les parents et les professionnels de la petite enfance : le passage par le quatre pattes est-il important ? Faut-il aider le bébé à se mettre debout ou à marcher ? Doit-on s'inquiéter d'un petit retard d'installation de la marche ? Comment faire face à un bébé en difficulté ?
Les nombreux dessins et photos rendent l'ouvrage dynamique, vivant et pédagogique : au service de tous les enfants, qu'ils soient en bonne santé ou qu'ils présentent une pathologie, il a pour objectif d'inciter l'entourage familial et professionnel à mieux observer les tout-petits, à s'émerveiller devant leurs exploits moteurs et mais aussi à agir au bon moment en cas d'inquiétude.
Sous la forme d'un abécédaire, cet ouvrage rend compte du cheminement personnel d'une interne en psychiatrie, depuis ses premières rencontres avec des femmes et des hommes souffrant de pathologie mentale, jusqu'à la fin de son internat. Comment devient-on médecin psychiatre ? Quelle est la part de l'intime dans la relation de soin psychique ?
À travers le parcours d'une interne en psychiatrie, ce texte témoigne d'une pratique médicale et d'une vision du soin en train de se forger. Il interroge la genèse du métier de psychiatre et tente de définir des notions centrales dans la formation : l'intime, l'écoute, le rôle. Dans une mise en récit de rencontres et de consultations psychiatriques, l'auteur rend compte de sa subjectivité dans le lien avec le patient et aborde la relation de soin comme des intimes en présence. Une écriture vive et rafraichissante, non dénuée d'humour, qui vient déjouer la tendance standardisée de la médecine et de la psychiatrie.
Cet ouvrage présente l'élaboration clinique d'un travail en équipe pluridisciplinaire mené dans une institution de soins qui accueille en ambulatoire des enfants et des adolescents en difficulté et leur famille, quelle que soit leur symptomatologie. Il témoigne de l'importance de la place accordée à la parole dans la relation thérapeutique.
Les centres médico-psycho-pédagogique (CMPP) sont des institutions inscrites dans le champ médico-social, en lien privilégié avec l'École et en liaison avec les autres institutions (éducatives, sociales, judiciaires, soignantes). A l'aide d'observations cliniques, l'ouvrage met en évidence l'importance du travail en équipe pluridisciplinaire qui prend en compte les trois composantes biologique, psychologique et sociale de l'enfant et de l'adolescent. L'objectif est de permettre l'émergence d'une parole propre à chacun des consultants, qui l'implique comme sujet désirant pour avancer dans son existence, composer avec sa famille, ses proches, sa scolarité, développer ses aptitudes à faire lien social, en s'appuyant certes sur ses capacités cognitives, mais à condition de ne pas les traiter indépendamment de sa position de sujet. Les auteurs alertent sur les politiques de soins à l'oeuvre depuis des années qui concernent l'ensemble des secteurs de psychiatrie infanto-juvénile, sur les conséquences de la disqualification actuelle de la psychanalyse et de la psychodynamique. Ils soulignent dérives et menaces qui pèsent sur l'avenir des institutions de soins.
À partir de la clinique psychanalytique et haptonomique confrontée aux données des sciences actuelles et aux apports littéraires et philosophiques, l'auteur propose une réflexion concernant la manière dont l'être humain se construit en interaction avec les humains et autres qu'humains (animaux, végétaux, minéraux) de son milieu de vie.
« Ce livre est né de multiples rencontres avec des auteurs et leurs oeuvres. Il exprime les réflexions que m'inspirent la pratique de la psychanalyse et celle de l'haptonomie pré et postnatale. Il s'alimente aux données issues de champs tels que la philosophie, la théorie quantique, la génétique moléculaire, la neuroscience avancée, l'épigénétique, la plasticité cérébrale, les textes littéraires et poétiques. Les auteurs ici convoqués me conduisent à confirmer et à affirmer mes propres élaborations en cours. Je leur en sais gré. L'usage que je fais de leurs propos ou de leur pensée, ce que j'avance à partir de leur oeuvre, tente de régénérer notre intelligence des relations interhumaines. Et de le faire humainement, sur un mode conceptuel, non exclusivement psychologique. Praxis davantage que corpus. Je désire en effet ne pas limiter la vie psychique au seul champ de la psychanalyse. Je désire ne pas limiter la dimension du contact au seul domaine de l'haptonomie. L'expression de soi, la liberté d'être et de parler, la portée du désir, le sens de la fraternité, la dimension citoyenne, notre responsabilité, bref, la vie tout entière, ne relèvent d'aucune exclusivité disciplinaire ou thématique, surtout pas du scientisme ambiant qui fait de l'être humain un objet d'étude ou une chose à profit. »
Ce livre donne la parole à des parents d'adultes ayant un handicap, sans édulcorer ni dramatiser. Ils y racontent l'épuisement, la colère, mais aussi les joies, le respect et l'amour pour leurs enfants, les relations avec les professionnels, le combat pour trouver une place et le regard que pose la société sur le handicap.
Ici, ce ne sont pas des professionnels qui parlent des parents, mais des parents qui parlent d'eux-mêmes, de ce qu'ils vivent au quotidien auprès de leurs enfants adultes ayant un handicap et dont on entend si peu parler. Le livre dit le fil de la vie, la recherche d'une place, les relations avec les indispensables professionnels, avec les médecins. Il dit aussi l'aide des amis et la solitude, la peur, la joie, les changements de regards et les difficultés qu'a le monde pour faire une vraie place pour leurs enfants. Il pose la question du rôle et des besoins de ces « aidants » et met en évidence les mesures concrètes qu'ils attendent.
A partir de son expérience de psychanalyste, Jean-Marie Jadin interroge les rapports de la pratique et de la théorie psychanalytiques avec les questions qui animent les philosophes depuis toujours, mais aussi avec celles inhérentes à d'autres domaines comme la linguistique, la physique, les mathématiques, la littérature, la poésie et le théâtre.
La visée de ce livre est de présenter la relation entre la psychanalyse et la philosophie autrement que comme une opposition. L'auteur montre que la pratique analytique développe des idées très particulières concernant les questions traditionnelles que se posent les philosophes. Mais aussi en retour, il éclaire certaines données de la théorie psychanalytique en déplaçant le centre de gravité vers la manière qu'a la philosophie de les traiter.
Avec cette vision double, un certain relief sera donné aux thèmes classiques de la philosophie que sont la parole, le temps, la conscience, ou encore moins classiques, comme l'analogie, la perte, la triade de l'imaginaire, du symbolique et du réel, et enfin l'inadaptation de l'homme au monde. Jean-Marie Jadin philosophe en psychanalyste sur les processus qui créent l'inconscient : la condensation et le déplacement. Toutes ces questions formulées dans un langage accessible sont illustrées par de nombreux exemples cliniques.
Dans le contexte actuel de guerre et de pandémie, la réédition de Mère Folle prend une tonalité particulière. En effet, dans un récit littéraire, l'ouvrage met en scène la rencontre anachronique des Fous d'un théâtre politique très populaire en Europe après la Grande Peste et la Guerre de Cent ans avec ceux des asiles où l'auteur a travaillé comme analyste pendant trente ans.
Au Moyen Âge, la folie était traitée aussi comme une maladie cérébrale, avec des coups sur la tête et des drogues de l'oubli, tout en suscitant, dans la littérature, un intérêt passionné par sa capacité à montrer ce qu'il ne faut pas dire... Dans les Sotties-jugement, Mère Folle dont Erasme fit l'Éloge, appelle ses enfants « les Sots et les Sottes » et les lance dans un délire verbal et physique d'une grande virtuosité pour juger tel grand personnage, responsable des abus du temps, qu'ils déshabillent pour montrer aux yeux de tous le costume du fou dissimulé sous ses discours spécieux. Dans le livre, la psychanalyse est jugée par ses patients internés, faisant cause commune avec les Sots médiévaux, qui l'accusent de complicité avec les théories les condamnant pour toujours à la maladie mentale, et d'avoir fait l'impasse sur la grande Histoire et la folie des guerres dans laquelle elle est née.
En rompant avec la classification héritée de Freud selon la tripartition névroses, psychoses, perversions, cet ouvrage fait le point sur la notion controversée des cas-limites et permet une approche nouvelle de la clinique.
Ce livre traite d'une question de clinique qui a pris de plus en plus d'importance dans les dernières décennies. Cette place grandissante est due aux mutations des demandes adressées à des psychanalystes, qui ont peu à peu conduits ceux-ci à se demander si la tripartition freudienne entre névrose, psychose, et perversion suffisait aujourd'hui à situer l'essentiel des difficultés pour lesquelles on vient les consulter.
Les auteurs, qui ont travaillé dans un échange constant à partir de cas cliniques, soutiennent le pari de donner une présentation lacanienne de la notion de cas-limite, longtemps rejetée par leurs confrères. Cela les conduit à une nouvelle définition des structures cliniques, qui ne sont plus séparées par des frontières infranchissables. L'ensemble des textes réunis ici est complété par un article inédit de Moustapha Safouan, intitulé Les cas limites dans l'analyse.
Représentant de la psychothérapie institutionnelle aujourd'hui en France, Pierre Delion offre ici un regard sensible sur l'oeuvre et la vie de son ami Jean Oury (1924-2014), l'un des fondateurs de ce mouvement qui a en son temps révolutionné la psychiatrie.
« Oury m'a aidé à être ce que je suis et je suis sûr que c'est le cas de nombreux soignants » : c'est ainsi que Pierre Delion débute ce récit à la première personne. Sa rencontre avec Jean Oury a été déterminante dans sa trajectoire professionnelle et personnelle. Il montre en quoi son influence clinique et théorique dans la prise en soin des patients présentant des pathologies psychotiques a été essentielle dans l'histoire de la psychiatrie et des idées. À destination des jeunes générations de soignants, il s'attache à transmettre la pensée d'Oury : « Son message est d'autant plus important actuellement que la psychiatrie est en train de changer profondément, et que la manière dont il a réussi à en revisiter la pratique et la réflexion, de façon à la fois si intelligente et si humaine, risque de disparaître d'un souffle, si on ne se pose pas la question de cultiver, dans nos pratiques, de façon efficace, les différents concepts qu'il nous a transmis. ».
Face à l'hyper-médicalisation de la naissance, aux violences obstétricales et aux dépressions maternelles du postpartum, ce livre est un plaidoyer pour les enfants à naître et pour la reconnaissance des femmes dans leur capacité à mettre au monde leur enfant.
Quel impact a la naissance sur la vie, sur la société ?
Dans notre monde hyper-sécuritaire, qui ne fait plus confiance aux femmes dans leur capacité à porter un enfant, qui ne reconnaît pas l'enfant comme un être humain actif et compétent durant sa naissance, comment redécouvrir, nourrir notre humanité, notre affectivité et ce dès la vie prénatale, mais aussi et surtout pendant sa naissance ?
Les couples peuvent planifier les naissances, les femmes sont de plus en plus suivies médicalement et souffrent moins en accouchant. Et pourtant plus de 16 % des femmes présentent une dépression après la naissance de leur enfant et, tous les mois en France, une femme se donne la mort alors qu'elle vient de mettre son enfant au monde.
En s'appuyant sur l'expérience singulière du Dr Mehdi Djalali, obstétricien reconnu en Allemagne, les auteurs interrogent le sens de la naissance et l'importance de ce premier grand passage dans le développement affectif humain. A l'aide de nombreux exemples cliniques, les auteurs montrent en quoi l'haptonomie a transformé leur pratique de sages-femmes.
Les règles d'usage des écrans ne peuvent pas être les mêmes à chaque âge. La règle « 3-6-9-12 » - « Pas de télévision avant 3 ans, pas de console de jeux personnelle avant 6 ans, pas d'Internet avant 9 ans et Internet accompagné jusqu'à l'entrée en collège, vers 11-12 ans » - constitue une feuille de route pour un usage raisonné des écrans, de la naissance à la majorité, et au-delà.
Cette nouvelle édition se présente enrichie de trois façons par rapport à la précédente, même si le message principal reste évidemment le même : l'apprentissage du bon usage des écrans commence dès la naissance, et il se fait en famille.
1. De nombreux exemples nouveaux.
2. La référence à des travaux parus depuis 2013 renforce l'idée que les troubles liés à la surconsommation d'écrans sont corrélés au temps passé devant un écran avant l'âge de trois ans.
Du coup, l'accent de la prévention est déplacé. La responsabilisation se porte encore plus sur les parents qui doivent comprendre l'importance de tenir l'enfant de moins de trois ans à l'abri des écrans.
3. L'énoncé d'un mode d'emploi pour aider les parents à tenir leurs décisions concernant les limitations du temps d'écran face à leurs enfants. Les enfants ont beaucoup plus de plasticité psychique et comportementale que tous ne le croient : profiter des changements, comme la rentrée scolaire, pour modifier les habitudes...
L'apprentissage du sommeil par un bébé est, en partie, réalisée par sa mère. A travers les « ateliers sommeil » qui s'adressent aux mères d'enfants en bas-âge au sein de PMI, centres sociaux, foyers, maisons pour tous, maisons de familles, les auteurs témoignent de son caractère complexe, polymorphe et transculturel. Ici pas de recommandations ou de recettes mais un éclairage original sur l'accueil de ce nouveau dormeur qu'est le bébé.
« Fait-il ses nuits ? » est une des premières questions posées aux parents d'un nouveau-né. Le sommeil n'est pas qu'un phénomène biologique, il est influencé par notre état psychique, la société, la culture et l'environnement dans lequel nous vivons. Bien que le sommeil soit universel, nous n'apprenons pas à dormir de la même façon.
Ce livre illustre la multi-dimensionnalité du sommeil. Chacun des auteurs, en fonction de sa formation initiale (anthropologue, artiste, psychologue neurologue spécialiste du sommeil) avait sa façon d'appréhender le sommeil. Mais leur rencontre a renouvelé leurs conceptions et leurs pratiques et a permis la réalisation d'un outil transdisciplinaire pour aborder le sommeil des mères et de leur bébé : les ateliers du sommeil. Ceux-ci, décrits précisément, font émerger certains faits saillants, comme l'influence de l'environnement nocturne, les peurs de la nuit et les rêves..., qui conduisent à une réflexion sur les enjeux sociétaux du sommeil et de ses représentations précoces.
Le « je préférerais pas » de Bartleby n'est-il pas en train de se généraliser dans notre société ? Depuis une quarantaine d'années, les parents sont délégitimés pour mettre une limite à la toute-puissance infantile. Cela entraîne de nombreuses difficultés individuelles et collectives sur lesquelles Jean-Pierre Lebrun nous alerte et ouvre des voies à de nouvelles perspectives.
Jean-Pierre Lebrun lance une alerte : il existe un lien étroit entre la construction psychique individuelle et la dimension sociétale aujourd'hui largement tributaire de l'idéologie néolibérale. Il montre à quel point notre société en mutation n'a pas pris la mesure de la nécessité de mettre fin au fantasme de toute-puissance de l'enfant pour produire des citoyens responsables et non pas uniquement des consommateurs avides, pris toujours davantage dans des addictions. Le vivre ensemble dans nos démocraties s'en trouve ainsi mis en grande difficulté. Les impasses actuelles de la vie collective sont interrogées et illustrées par cette légitimité donnée à l'enfant comme à l'adulte d'énoncer, à l'instar du Bartleby de Melville, un « Je préfèrerais ne pas » par lequel celui qui l'énonce peut se soustraire à toute contrainte ou obligation, sans même avoir à la contester.
L'essentiel du travail de l'éducateur réside dans le caractère anecdotique de sa présence à l'Autre. Ce n'est pas pour autant que tout le monde peut se dire éducateur ! L'apparente simplicité d'un " être avec " masque la réelle complexité du " faire avec ". Et ce serait maintenir une illusion que de penser trouver les ressorts du métier d'éducateur en quelques savoirs disciplinaires : ceux-ci ne peuvent l'expliquer que dans l'après-coup. Le sens du métier d'éducateur est à puiser dans une lecture appliquée des actes posés au jour le jour ; encore faut-il pour cela disposer d'un langage approprié. D'où le choix de cent mots simples et pourtant illustratifs de la difficulté de ce métier. Cent mots pour une profession longtemps restée sans mots ! Tel est le pari de ce dictionnaire qui, par le biais de chacune des notions explorées, tisse des liens entre l'apparente banalité des gestes quotidiens de l'éducateur et leur fondamentale répercussion sur le développement de la personne accompagnée dans une relation d'aide éducative ou de soin. Au final, ce dictionnaire ne conceptualise pas une pratique professionnelle ; il la rend visible et lisible par tous ceux qui sont appelés à l'exercer. Il est une trousse à outils que tout éducateur devra savoir garder à portée de main, tant pour l'aider dans ses écrits que pour penser sa pratique.
A partir de leur clinique, les auteurs montrent en quoi les apports de ces deux psychanalystes majeurs du XXe siècle que sont Bion et Lacan leur permettent de rêver et d'inventer avec leurs patients, petits et grands, même si le rapprochement entre ces deux pensées complexes ne va pas sans difficultés.
Bion et Lacan ont ouvert des voies à la psychanalyse qui lui permettent d'atteindre des lieux et des situations qui étaient à peine envisageables du temps de Freud. Grâce à eux, les analystes du XXIe siècle s'autorisent à transposer le modèle du conflit intrapsychique freudien vers le vaste monde humain de la culture et de la civilisation. La psychanalyse vivante aujourd'hui est celle qui se déploie sur les scènes très contemporaines du soin psychique que sont les hôpitaux, les lieux d'accompagnement du handicap, de naissance et de mort, d'éducation et de rééducation, les lieux d'accueil de l'exil et de la migration. Elle nécessite de la part du thérapeute une dose d'inventivité et de courage pour accueillir une parole en dehors du dispositif divan-fauteuil.
L'ouvrage contient un témoignage inédit du fils de Wilfred Bion.
Cette recherche d'anthropologie historique traite de pratiques artistiques, de thérapies par l'art et de représentations artistiques de personnes handicapées ou malades mentales. Des histoires présentées sous la forme de tableaux mettant en scène le handicap et la folie sont interrogées en référence à la sémiologie (Roland Barthes).
L'auteur propose un parcours historique constitué de séquences allant du paléolithique supérieur à nos jours. Il explore en quoi les représentations artistiques témoignent de la vie d'hommes et de femmes avec un handicap ou une maladie mentale, de leurs souffrances, des accompagnements et des soins dont ils sont l'objet. Le cinéma, la littérature et les arts plastiques sont convoqués en tant que témoignages et représentations du handicap et de la folie. En quoi modifient-ils le regard que la société porte sur ces derniers ? Contribuent-ils à construire une société plus inclusive ?
L'auteur s'intéresse à l'enjeu politique du discours analytique qui met en évidence la façon dont le sujet se loge dans le lien social. Le symptôme noue la structure du sujet au « collectif ». N'y aurait-il donc de symptôme que social ? Sommes-nous condamnés à en souffrir ?
Comment le sujet se loge-t-il dans la collectivité sans se dissoudre dans la masse d'un « tous pareils » et sans succomber à l'isolement d'un « tous différents » ? L'ouvrage explore les symptômes dits sociaux et les accidents du lien social pour extraire la logique du monde de la globalisation : il rejette le manque et l'altérité, séduit l'appétit de jouissance du surmoi, cultive la frustration dont se nourrit le marché tout en autorisant à toutes les prédations. L'ouvrage s'efforce, à partir de la clinique psychanalytique, de montrer en quoi le symptôme est le gond de l'articulation du singulier et du social, et la résistance paradoxale à tout formatage. L'antisémitisme est pris comme paradigme, tressant ce qu'il doit à l'histoire avec les discours actuels relatifs au rejet de l'altérité - rejet qui désarme les résistances faute que le sujet y reconnaisse sa propre part.