Pour les philosophes, les poètes, les gens de goût, voici un livre qui a marqué notre siècle, à voir le nombre d'ouvrages de commentaire qu'il a suscités : l'oeuvre de Tchouang-tseu fascine tous ceux qui désirent en savoir plus long sur le tao que ce que nous en dit le Lao-tseu.
Ce Tchouang-tseu complet permet de découvrir l'un des cinq ou six philosophes qui ont pensé pour de bon sur la terre depuis que l'écriture existe, un écrivain parmi les plus forts, les plus brillants, les plus poétiques de la Chine. Ainsi pourvu des textes capitaux, tout philosophe, tout poète, tout lecteur pourra s'initier à l'une des philosophies les plus riches de sens sous l'apparent non-sens.
Un des plus grands écrivains de notre époque, Jorge Luis Borges, expose dans cet essai, issu d'une série de conférences, l'histoire et la doctrine du bouddhisme.Oeuvre exhaustive : Borges examine les antécédents du bouddhisme et analyse les particularités de cette doctrine : le lamaïsme, le tantrisme et le bouddhisme zen.Dans ce cours, Borges, grâce à son savoir universel, ne cesse de comparer les doctrines asiatiques avec les religions européennes. Son exposé est d'une profondeur et d'une clarté remarquables.
Le bouddhisme tel que nous le concevons aujourd'hui en Occident est un produit hybride de la sécularisation européenne.
Depuis la seconde partie du XIXe siècle, des intellectuels anticléricaux ont cherché à remplacer l'héritage sémitique et biblique de l'Europe par les anciennes doctrines de l'Inde, jugées plus rationnelles.
L'enseignement du Bouddha semblait particulièrement indiqué : sans Dieu, sans Sauveur, sans révélation écrite, il paraissait à même de réformer l'Occident en l'asseyant sur des bases nouvelles.
Produit de la sécularisation européenne, ce « bouddhisme moderne », aujourd'hui défendu par des personnalités médiatiques comme Sogyal Rinpoché ou Matthieu Ricard, vise une rénovation sociale qui passe par le perfectionnement spirituel de chacun. La « méditation » n'est plus une réflexion sur la vie mais une relaxation assise visant au perfectionnement émotionnel et mental. Et ce, non plus sous la direction de simples moines ou maitres bouddhistes, mais de formateurs, de thérapeutes, de médecins, d'écrivains, de conférenciers, de lobbyistes. La visée n'est plus la recherche de l'éveil mais l'amélioration des performances humaines, dans un but social.
Les écrits de Gandhi, à la fois autobiobraphiques et philosophiques, nous font connaître un de ces hommes qui ont marqué notre siècle. Son génie tient à la mnanière dont il a su transposer la non-violence de la grande tradition indienne du domaine de la morale personnelle à celui de l'action publique. Il a vécu lui-même cette transposition à une telle profondeur qu'il a pu lui donner une valeur exemplaire au-delà d'une expérience individuelle.
Ananda K. Coomaraswamy (1877-1947) n'était pas seulement un des plus célèbres spécialistes de la philosophie, des religions et de l'art orientaux, mais aussi un connaisseur de la pensée de l'Occident où il avait vécu de longues années. Son analyse du Bouddhisme et de l'Hindouisme est donc particulièrement précieuse : elle ne se contente pas d'exposer la signification de ces deux grandes religions, mais les compare constamment aux grands courants de la pensée occidentale.
Un mythe concernant la Chine hante les élites et les intellectuels : les Chinois penseraient différemment des Occidentaux, affichant une radicale altérité. Dans l'Europe des Lumières s'est construite, puis figée, l'image d'une Chine dotée d'une écriture idéographique, soumise à une tradition despotique et isolée du reste du monde pendant des siècles, ce qui expliquerait son immobilisme philosophique, politique et scientifique dont l'Occident serait opportunément venu la tirer, avant d'en découvrir à son tour la sagesse. Cette vision du monde exerce en retour une influence considérable sur la façon dont les élites chinoises ont envisagé leur propre culture, dénigrée du fait de son supposé retard, puis aujourd'hui exaltée par le régime communiste comme une identité nationale spécifique. Il a donc paru opportun d'offrir aux lecteurs un état des lieux, inédit et pionnier, de ce qu'est aujourd'hui la pensée en Chine. Ce travail collectif de spécialistes français, anglais et chinois a pour souci premier et constant de fournir une information précise, critique et contextualisée sur quatre grands thèmes : les dynamiques de la modernité chinoise ; l'invention des catégories modernes (philosophie, religion, médecine) ; les questions d'identité (écriture, langue, histoire) ; l'introuvable altérité, enfin.