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Sciences humaines & sociales
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C'est sur un paquebot trop confortable, en route pour l'Amérique du Sud, que Stefan Zweig eut l'idée de cette odyssée biographique. Il songea aux conditions épouvantables des voyages d'autrefois, au parfum de mort salée qui flottait sur les bougres et les héros, à leur solitude. Il songea à Magellan, qui entreprit, le 20 septembre 1519, à 39 ans, le premier voyage autour du monde. Un destin exceptionnel...
Sept ans de campagne militaire en Inde n'avaient rapporté à Magellan le Portugais qu'indifférence dans sa patrie. Il convainc alors le roi d'Espagne, Charles-Quint, d'un projet fou ; Il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l'est à l'ouest (C'était compter sans l'océan Pacifique, inconnu à l'époque..). Jalousies espagnoles, erreurs cartographiques, rivalités, mutineries, désertions de ses seconds pendant la traversée, froids polaires, faim et maladies, rien ne viendra à bout de la détermination de Magellan, qui trouvera à l'extrême sud du continent américain le détroit qui porte aujourd'hui son nom.
Partie de Séville avec cinq cotres et 265 hommes, l'expédition reviendra trois ans plus tard, réduite à 18 hommes sur un raffiot. Epuisée, glorieuse. Sans Magellan qui trouva une mort absurde lors d'une rixe avec des sauvages aux Philippines, son exploit accompli.
Dans ce formidable roman d'aventures, Zweig exalte la volonté héroïque de Magellan, qui prouve qu' une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables . -
Radio Londres : La Deuxième Guerre mondiale racontée par les Français libres
Clément Fontanarava
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 14 Mai 2025
- 9782246841081
« Quoi qu'il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. » Par ces mots, le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance l'épopée des Français de la BBC.
Tout au long de l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, une équipe française oeuvre, à Londres, pour raviver cette flamme et combattre la propagande de l'occupant et de ses collaborateurs. De l'Appel du 18 juin au discours pour la libération de Paris, le général de Gaulle, ses partisans au sein de l'émission « Honneur et patrie », ses compagnons résistants, aux tendances diverses, au sein des « Français parlent aux Français », dénoncent les mensonges allemands, appellent à l'insoumission et au combat, restaurent l'espoir des Français.
Dans cette sélection commentée de 55 textes majeurs des émissions françaises de la BBC s'expriment les plus grandes voix des forces françaises et de la résistance, Leclerc, Brossolette, Bernanos, Waldeck Rochet, Schumann, Maillaud, Geneviève Wiesner, et tant d'autres de ces voix qui, tout au long de la guerre, ont dénoncé, avec gravité et humour, les crimes et les mensonges de l'occupant.
Par ces grands textes réunis pour la première fois, c'est une certaine histoire de la résistance, de la France occupée et de la Deuxième Guerre mondiale qui se dessine, celles d'hommes et de femmes se battant par les mots pour la vérité, instrument de leur libération.
Anthologie réalisée et préfacée par Clément Fontanarava. -
Joseph Fouché (1759-1820) a servi avec zèle la République, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Monarchie. Homme de l'ombre, disciple de Machiavel, Fouché aura survécu à tous les changements de régime sans jamais se départir de cette « absence de conviction » qui fascina Balzac autant que Stefan Zweig.
Elève chez les Oratoriens, il devint sous la Révolution un pilleur d'églises. Conventionnel modéré, il vota la mort du roi et participa activement au massacre des Lyonnais royalistes. Ambassadeur du Directoire à Dresde, il cambriola son ambassade. Ministre de la Police, à l'abri derrière ses fiches et ses mouchards, il tint tête à Talleyrand et à Bonaparte. Signataire du premier manifeste sur l'égalité, il meurt richissime, duc d'Otrante et sénateur.
Joseph Fouché, c'est l'art du reniement, la grâce du traître. Il n'y a pas de personnalité plus décriée que cet homme politique au sang froid. Stefan Zweig nous fait découvrir, à sa manière subjective, une figure cachée et essentielle de l'Histoire française. -
Inquiète de voir proliférer « les lèvres insufflées et les seins siliconés, gadgets tirés du catalogue récurrent des fantasmes masculins », et consternée de voir la presse féminine encourager ses lectrices à se conformer « aux rêves des machos », Benoîte Groult a écrit ce livre dans un sursaut. Parce qu'il ne faut jamais baisser la garde. Elle l'a écrit pour expliquer aux femmes d'aujourd'hui que « si elles ne défendent pas elles-mêmes les droits conquis par leurs mères, personne ne le fera pour elles ». Pour leur rappeler que rien n'est jamais acquis, qu'il est toujours possible de revenir en arrière. Pour dire que « rien n'est plus précaire que le droit des femmes », et le prouver avec des exemples effrayants. Elle cite ainsi les Allemandes de l'Est, qui « ont perdu, à la chute du mur de Berlin, des droits qu'elles croyaient acquis pour toujours », ou encore les Algériennes, les Iraniennes, et les Afghanes qui, après avoir « goûté aux premiers fruits de la liberté, ont disparu, du jour au lendemain, sous un voile de silence ». Ces vérités que l'on préférerait ne pas entendre, Benoîte Groult les martèle comme on donne l'alerte. Avec ce manuel du féminisme, elle entend alphabétiser une génération qui ignore tout des combats menés par les femmes au XXe siècle. « Il n'est jamais trop tard pour lire un livre féministe ».
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Versailles au temps des rois
Georges Lenôtre, Mathieu Da Vinha
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 26 Décembre 1997
- 9782246138235
Lenotre nous invite au mariage de Louis XIV, retouche le portrait de Lauzun, s'immisce dans le cabinet de travail de Colbert, joue avec les déshabillés de la Pompadour sans perdre une miette des frasques de Louis XV dans la maison de rendez-vous du 4, rue Saint-Médéric (le fameux Parc-aux-Cerfs), et il épluche même les comptes de Louis XVI! Rien n'échappe à ce détective des dessous de l'Histoire.
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Mensonge romantique et vérité romanesque
René Girard
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 10 Mai 2001
- 9782246040729
L'une des idées maîtresses de l'oeuvre de René Girard est déjà exposée dans ce premier livre, paru en 1961, aujourd'hui considéré comme un classique de la critique littéraire : l'homme est incapable de désirer par lui seul, il faut que l'objet de son désir lui soit désigné par un tiers. Ce tiers peut être extérieur à l'action romanesque : comme les romans de chevalerie pour Don Quichotte ou les romans d'amour pour Emma Bovary. Il est le plus souvent intérieur à l'action romanesque : l'être suggérant leurs désirs aux héros de Stendhal, de Proust ou de Dostoïevski est lui-même un personnage du livre. Entre le héros et son médiateur se tissent alors des rapports subtils d'admiration, de concurrence et de haine : René Girard fait un parallèle lumineux, ascendant, entre la vanité chez Stendhal, le snobisme chez Proust et l'idolâtrie haineuse chez Dostoïevski.
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Comment s'emparer d'un Etat à l'ère de la modernité, et comment le défendre ? Voilà la question à laquelle Malaparte répond dans cet essai publié pour la première fois en 1931. La première édition a été française, chez Grasset, et le livre a été interdit dans toutes les dictatures du moment, pour n'être traduit en Italie qu'en 1948. Selon Malaparte, le temps des révolutions populaires est terminé. Nul besoin désormais de mobiliser un peuple afin de conquérir le pouvoir. Pour renverser un régime, il suffit d'une organisation technique et tactique, d'un nombre restreint d'individus capables de paralyser, pendant quelques heures, les administrations. Il illustre cette thèse en analysant le coup d'Etat bolchevique de 1917, la victoire du Polonais Pilsudski contre les Soviétiques en 1920, le putsch manqué de Kapp la même année à Berlin, et consacre un chapitre au 18 Brumaire de Bonaparte.
Loin d'être un traité sec et analytique, ce livre donne l'occasion à Malaparte de déployer son génie du portrait. Et voici un homme politique allemand qui n'exerce pas encore le pouvoir au moment où est publié le livre : hystérique, jaloux, peureux, tous traits de caractère qui ne pourront le mener qu'à une férocité impitoyable et sans limite. Ce politicien, c'est Hitler, et la description est prophétique.
Théorie impeccable, art du portrait et pénétration psychologique font de ce livre un classique. Et ce n'est pas parce que les réseaux sociaux sont arriver qu'il s'agit moins, à un moment donné, de prendre d'assaut un bâtiment symbolique du pouvoir... Tous ceux qui se rappellent le 6 janvier 2021 à Washington le savent.
Traduit de l'italien par Juliette Bertrand. -
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Une visite dans les sanctuaires du faux que sont les musées californiens, un match de football, une émission télévisée, les actions terroristes des Brigades rouges ou les phénomènes de mode... Tels sont certains des événements quotidiens ou exceptionnels, légers ou tragiques, qu'analyse Umberto Eco dans ces chroniques écrites au jour le jour. L'intelligence et la finesse, l'ironie et l'humour de l'auteur du Nom de la rose nous entraînent dans la ronde des signes de notre modernité, dévoilent les jeux subtils du faux et du vrai, les stratégies de l'illusion. Il y a du Socrate en Umberto Eco, qui sait développer chez son lecteur un salutaire soupçon envers les discours qui l'assaillent. La chronique aussi peut être un art.
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Depuis plus 1983, nous aimons et nous défendons les Cahiers Rouges.
Bientôt 20 années de rencontres : Cendrars, Bukowski, Giono, Zweig et quelques autres... Avec les Cahiers Rouges, nous avons découvert les littératures d'ici et d'ailleurs, de Colombie, de Bohème... et d'à côté parfois !
Livres perdus puis retrouvés, livres célèbres, poèmes, romans ou essais : leur point commun ? La passion. La passion d'aimer, de voyager, la passion du crime, la passion de vivre...
Chemin faisant, nous avons croisé toutes sortes de personnages : Malraux, Kafka, de jeunes amantes, quelques héros, des soeurs et des frères, des voleurs aussi, toute la diversité humaine...
Puissiez-vous aimer comme nous ces êtres de chair !
Et avec nous, vivez vos passions en Cahiers Rouges !
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Le Génie du lieu, paru en 1958, premier essai de Michel Butor, se compose de deux parties. La première est une série de portraits de sept villes de la Méditerranée, Cordoue, Istanbul, Salonique, Delphes, Mallia, Mantoue et Ferrare, suivi d'une réflexion toute butorienne, mélange de rêverie, de poésie et d'anecdotes personnelles, sur l'Egypte, où il a vécu et qu'il a toujours aimée.
Loin des fades commentaires sur les paysages c'est en promeneur enchanté, inspiré par ses souvenirs, que Butor digresse sur l'histoire et la littérature des lieux qu'il visite. Il hisse ce qu'il appelle la « critique géographique » au rang d'oeuvre d'art, n'oubliant jamais que les villes ne sont pas des miracles de la nature, mais les chefs-d'oeuvre des hommes. Des empereurs y ont construit des palais avant que des conquérants ne les détruisent. Des sculpteurs y ont élevé des statues. Des écrivains y ont écrit des livres. Au tour de Michel Butor de s'inscrire dans la mémoire des lieux. Voilà pourquoi on croisera Borges au détour d'une ruelle de Salonique, Averroès à un carrefour de Cordoue et Philippe de Macédoine assis sur une ruine de Delphes.
Le Génie du lieu est-il le lieu du génie de Michel Butor ? Ses admirateurs continuent de se disputer : de La Modification ou du Génie du lieu, lequel est son plus grand livre ?
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Vaste saloperie selon André Breton, mauvais livre selon le rédacteur en chef de La Croix, qui appelle ses les lecteurs à le brûler, Jeanne d'Arc provoque, à sa sortie, la colère des catholiques et des surréalistes réunis dans un combat pompeux. Amour de la chair, intrépidité, souffle lyrique, rien de tout cela ne pouvait satisfaire ces pouvoirs constitués. A peine cinq ans après la canonisation de la sainte, Joseph Delteil osait montrer une Jeanne humaine.Dans cette biographie hors du commun, il la dépouille des oripeaux de la légende pour nous présenter une fille de France, qui aime, jure, espère, échoue parfois. Alors, elle est sublime.
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Anthologie des écrivains français racontés par les écrivains qui les ont connus
Charles Dantzig
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 8 Septembre 2021
- 9782246827481
Publié pour la première fois en 1995, Les écrivains français racontés par les écrivains qui les ont connus est une passionnante anthologie réalisée et préfacée par Charles Dantzig. Elle rassemble, du XVIe siècle au XXe siècle, des témoignages de première main rarement sinon jamais reproduits jusque-là sur trente-sept des plus grands auteurs de notre littérature.
Voici Claude Binet, ami de Ronsard, évoquant la séduction qu'exerçait l'auteur des Sonnets pour Hélène sur le roi Charles IX. Au XVIIe siècle, c'est Marie de Gournay, la « fille d'alliance » de Montaigne, qui est racontée par le mémorialiste le plus spirituel de son temps, Tallemant des Réaux, et Molière par La Grange, le secrétaire de sa troupe, tandis que Charles Perrault parle avec sagacité et affection de La Fontaine. Au XVIIIe siècle, Rousseau est évoqué de manière inattendue par Bernardin de Saint-Pierre, l'auteur de Paul et Virginie. Un siècle plus tard, Mérimée raconte son ami Stendhal avec sa vivacité habituelle ; Victor Hugo se remémore les derniers jours de Chateaubriand, à qui il avait tant voulu ressembler ; les Goncourt, pourtant si méchants, font de Flaubert un portrait à la fois attendri et admiratif. Au XIXe siècle, c'est au tour de Maurice Sachs de se remémorer Jean Cocteau, sa séduction et son talent. Quant à Serge Doubrovsky, il met en scène sa rencontre avec un Jean-Paul Sartre épuisé et malade, mais à l'intelligence aussi vive que toujours : « Je m'arrête, j'attends. [...] La tremblote a disparu par enchantement. L'oeil terne se rallume, lance des éclairs. » Qui connaît mieux les écrivains que les écrivains ?
Dans une longue préface, Charles dantzig propose une réflexion sur ce qu'est ou peut être la biographie d'un écrivain. Le complément indispensable à son Dictionnaire égoïste de la littérature française.
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Le cahier rouge des femmes de Napoléon
Arthur Chevallier
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 14 Septembre 2022
- 9782246823605
Dans le Code civil, créé par Napoléon Bonaparte, les femmes sont, au sein de la famille, inférieures aux hommes. Il n'en allait pas de même dans la vie privée du Premier consul puis Empereur. S'il était entouré par des hommes sur les champs de bataille, Napoléon avait, dans son entourage, beaucoup de femmes ; certaines d'entre-elles ont eu un pouvoir insoupçonné et considérable. Qui sont-elles ? Quelle était la nature de leur relation avec Napoléon ? Quelle était l'étendue de leur influence ? Dans cette anthologie inédite sont rassemblés des textes, pour la plupart des témoignages de première main, consacrés à ces femmes, certaines connues, d'autres injustement oubliées.
Napoléon relate lui-même sa première fois avec une prostituée du quartier du Palais-Royal ; la femme de chambre de Joséphine décrit la vie privée de l'Impératrice et de l'Empereur ; Alphonse de Lamartine réhabilite une Marie-Louise détestée du peuple français ; la duchesse d'Abrantès dessine le portrait de Pauline Bonaparte, soeur de Napoléon, considérée comme la plus belle femme d'Europe ; le baron Gourgaud revient sur la relation sordide, à Sainte-Hélène, de Napoléon avec la femme d'un de ses généraux ; Chateaubriand rend compte de sa visite à la délicieuse reine Hortense, après la chute de l'Empire, à Arenberg ; Larrey, fils du célèbre chirurgien de la Grande armée, fait le récit de sa visite à la mère de l'Empereur à Rome, plus de dix ans après la mort de Napoléon.
Un livre inédit et passionnant, réalisé et préfacé par Arthur Chevallier, auteur de l'essai Napoléon sans Bonaparte et de l'anthologie Napoléon raconté par ceux qui l'ont connu.
Les auteurs : Duchesse d'Abrantès - Mme d'Avrillion - Hortense de Beauharnais - Napoléon Bonaparte - François-René de Chateaubriand - Louis Constant - baron Gourgaud - Alphonse de Lamartine - Félix Hippolyte Larrey - le cardinal Pacca - Mme Parquin - Mme de Rémusat - Stendhal - Mme Vigée Le Brun - Stefan Zweig - et bien d'autres. -
Publié en 1894, Napoléon chez lui est le premier livre sur la vie quotidienne de Napoléon. Frédéric Masson décrit l'organisation du palais des Tuileries, précise la fonction de chaque pièce du palais, décrivant leur décoration aussi bien que les responsabilités des personnes qui y travaillent, à commencer par Napoléon lui-même. Chambre ou cabinet de travail, quelle que soit la pièce, l'historien explique pourquoi Napoléon l'avait souhaité telle, en quoi cela correspondait à son tempérament, à sa façon de vivre. Aux Tuileries, à Fontainebleau, à Compiègne, la disposition des appartements était la même : Napoléon détestait le changement, et cela dans un but : gagner du temps.
Voici enfin une journée typique de travail de l'empereur, du réveil au coucher, et sa journée du dimanche (quand il a des dimanche !), où il déjeune en famille.
Cet « empereur dans ses meubles » en donne un portrait vivant, original et inédit.
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Dans cet essai paru en 1957, Emmanuel Berl mesure avec angoisse le repli des Français sur eux-mêmes. Il s'interroge: "Pourquoi la politique en France évolue-t-elle moins comme une histoire que comme une névrose?" Un essai étonnamment actuel.
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Mensonge romantique et vérité romanesque - La violence et le sacré - Des choses cachées depuis la fondation du monde - Le bouc émissaire« Les sujet étudiés dans ces quatre livres sont très différents les uns des autres : les romans modernes d'abord, les religions archaïques ensuite, la Bible et le christianisme enfin.
Il y a dans ce recueil un diversité des outils d'analyse auxquels je recours : l'hypothèse du désir mimétique d'une part ; la théorie du bouc émissaire de l'autre ; la révélation destructrice du mécanisme victimaire enfin. Mais au coeur de ces quatres livres rassemblés ici - ce qui me plaît infiniment - l'essentiel est une question encore plus brûlante aujourd'hui qu'à l'époque où je me la suis posée. Il s'agit de la question de la violence dans son rapport avec le religieux. »René Girard -
Napoléon ... raconté par ceux qui l'ont connu
Collectif
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 22 Janvier 2014
- 9782246811237
L'élève officier, le général de brigade, le Premier consul, l'Empereur. Le plus grand homme du XIXe siècle raconté par ceux qui l'ont personnellement rencontré. Les extraits de mémoires rassemblés ici ont été la source de toutes les histoires de sa vie. Amis, ministres, secrétaires, maîtresses, membres de sa famille, ils racontent leur Empereur, le vrai, celui qu'ils ont vu, de son adolescence à sa mort, de Brienne à Sainte-Hélène. Son physique, son caractère, son quotidien, son exceptionnel. Napoléon intime, Napoléon à la guerre. Napoléon et les soldats, Napoléon et les femmes. Sa façon de travailler, ses habitudes, ses bonheurs, ses peines, son génie, sa folie. Pour la première fois, voici Napoléon sans les mensonges des hagiographes, sans les injures de ses ennemis ; Napoléon avec nous, audacieux, décidé, autoritaire, séduisant, vivant.
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Le Droit d'aînesse est l'histoire d'un trio : un écrivain dans la quarantaine, confirmé, un peu alourdi par la vie (le narrateur), un autre de vingt-cinq ans, brillant, joueur et cabotin (Claude), et la petite amie de ce dernier (Catherine), une « grande fille, bien faite et élégante ». C'est l'histoire d'une amitié masculine, où la règle des âges est inversée, le plus jeune des romanciers impressionnant et dominant son aîné. C'est aussi l'histoire d'un amour, où le « droit d'aînesse » est finalement rétabli, respecté. Où sommes-nous ? Dans le Paris des Lettres des années cinquante, quand il y avait encore des « journaux littéraires » et que les maisons d'éditions s'affrontaient dans des tournois de boules, sur le terre-plein de Saint-Sulpice, en plein sixième arrondissement. C'est là où le narrateur rencontre Claude. Quelque temps plus tard, il lui confie son dernier manuscrit. Début d'une affection, mais aussi d'un rapport de force. Par le charme de l'insolence et des certitudes, Claude en impose à son ami plus âge. Le narrateur semble suivre son cadet, être sous sa coupe ; en fait, il l'observe. Bientôt, Claude lui présente Catherine. Qui va glisser d'un homme à l'autre. La phrase et cravatée de Freustié imprime un double rythme au livre. Lent et clinique, puis, quand la jeune femme entre dans la danse, accéléré et fatal. Le trio s'accorde avant d'exploser, le narrateur et Catherine changent de côté. Le Droit d'aînesse renseigne bien sur le mystérieux métier d'écrire. Solitude, découragement, distance, exaltation : Freustié sait de quoi il parle. Ce roman vénéneux traite aussi de l'ironie de l'amour. Pour la petite histoire, signalons qu'il est largement autobiographique. Et qu'il peut constituer une réponse implicite, amicale mais maligne, à L'Illusion comique, un roman de Bernard Frank, publié en 1955...
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Dans cet essai incisif, Benda s'insurge contre la religion existentialiste et ses apôtres : Heidegger, Sartre, Camus et quelques autres... L'auteur de la Trahison des clercs bouleverse les idées reçues: pour lui, l'existentialisme est un faux remède aux crises de notre temps, une pensée au service de toutes les tyrannies.
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Le style de Maupassant est aussi pur que sa vie est obscure; il en a brouillé les pistes. Lanoux la restitue comme un roman noir, revenant sur les lieux, retrouvant les textes, interrogeant les derniers témoins... Dans une enquête magistrale, il nous apprend la vie d'un écrivain sensuel, fécond et météorique, emporté par la syphilis et la folie à quarante-trois ans.
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Cléopâtre, loin d'être « une fille du Nil entourée de magiciens », était la descendante d'une des plus grandes familles de Grèce ; Charles Martel n'est pas allé à Poitiers pour arrêter les Arabes, mais pour soutenir l'allié d'un sultan musulman ; la guerre de Charles VIII, roi de France, contre le royaume de Sicile, considérée par tous les historiens comme un fiasco, a été une succession de victoires ; le discours de Robespierre le 9 Thermidor, qu'on présente comme la raison de sa chute, a été acclamé. Mensonges, légendes, impostures : Emmanuel Berl les chasse avec allégresse dans ce livre ironique et précis.
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Portrait de l'aventurier ; Lawrence, Malraux, von Salomon
Roger Stéphane
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 20 Octobre 2004
- 9782246300748
« J'appelle aventurier celui qui s'engage au service d'une cause sans y adhérer ; qui engage sa vie plus pour son propre salut que pour la victoire.
Ernst von Salomon, un des précurseurs du renouveau socialiste qui surgira en Allemagne dès 1918 (et qui, tragiquement, aboutira à Hitler quinze ans lus tard), écrit : " Cette première question d'une vie à remplir trouve sa réponse dans la vie même. " T.E. Lawrence remarque : " L'appel du désert pour les penseurs de la ville a toujours été irrésistible. Je ne crois pas qu'ils y trouvent Dieu, mais qu'ils entendent plus distinctement dans la solitude le verbe vivant qu'ils apportent avec eux. " Et Malraux avoue : " Je n'aime pas les pauvres gens, ceux en somme pour qui je vais combattre... Je les préfère uniquement parce qu'ils sont les vaincus. " L'aventurier : le contraire du militant ; étranger par essence au fanatisme et même au manichéisme. L'aventurier : un irréductible solitaire. » R.S.