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Vipère au poing est le récit, largement autobiographique, du combat impitoyable que livrent Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, Folcoche. Jean Rezeau, que nous suivons de quatre à seize ans, n'est pas pour autant un enfant martyr. Il a beaucoup trop de combativité pour être de ceux qui subissent : la haine l'occupe comme d'autre la tendresse. N'avoue-t-il pas, à la dernière ligne : « Merci ma mère ! Grâce à vous, je suis celui qui marche, une vipère au poing ».
Cri de haine et de révolte, Vipère au poing, le premier roman d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains français les plus lus de notre époque. -
Cinquantième anniversaire de la mort de Jean CocteauOedipe, Jocaste, Antigone et Créon: voilà les personnages de Sophocle au filtre de Cocteau, qui modernise ici un drame connu, et transforme les dieux en machines infernales apportant le malheur sur terre. Dans cette pièce publiée en 1934, Cocteau s'amuse et surprend par l'infernale diversité de son style.
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Falsifiant des ordonnances, Thérèse a tenté d'empoisonner Bernard, son mari, un homme respectable mais froid, buté. Pour préserver sa famille du scandale, ce dernier a déposé en faveur de sa femme; Thérèse a obtenu un non-lieu. Sur le chemin qui la ramène du tribunal vers son mari, la jeune femme fait défiler sa vie, les blessures qui l'ont poussée à commettre ce crime démoniaque. Peut-être la plus belle, la plus violente prière romanesque de Mauriac.
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Aubignane se meurt. Seuls trois fidèles occupent encore ce village devenu un nid de spectres. L'hiver finit par chasser le vieux forgeron, et la veuve du puisatier disparaît au printemps, avec la promesse qu'elle avait faite à Panturle de lui trouver une femme. Au village, désormais, ne reste plus que ce chasseur qui devient peu à peu fou de solitude. Une femme surgit, par des chemins presque surnaturels. Et pour elle, Panturle rouvre la terre jadis féconde et l'ensemonce de blé. C'est l'annonce au village de nouveaux enfants.
Regain ou l'éclatante première manière de Giono : mystique, solaire, animale. -
Que ma joie demeure
Jean Giono, Pierre-Francois Garel
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 11 Mai 2011
- 9782246785996
Lors d'une nuit provençale où les étoiles ont éclaté comme de l'herbe, Bobi le saltimbanque surgit sur le plateau. Pour le fermier Jourdan qui ionvite l'étranger chez lui, cette visite relève de la Visitation. Par ses incroyables paroles, Bobi s'annonce comme un personnage christique, gouverné par la joie, qui va bouleverser le travail triste des paysans du coin, leur révéler une vie plus authentique, plus risquée aussi, tant elle exige de confiance en l'homme et dépasse les égoïsmes. L'argent n'est plus utile ; on parle de mettre le blé en commun... Avec Aurore et Joséphine, deux fruits sensuels, l'utopie bascule dans le drame...
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Depuis plus 1983, nous aimons et nous défendons les Cahiers Rouges.
Bientôt 20 années de rencontres : Cendrars, Bukowski, Giono, Zweig et quelques autres... Avec les Cahiers Rouges, nous avons découvert les littératures d'ici et d'ailleurs, de Colombie, de Bohème... et d'à côté parfois !
Livres perdus puis retrouvés, livres célèbres, poèmes, romans ou essais : leur point commun ? La passion. La passion d'aimer, de voyager, la passion du crime, la passion de vivre...
Chemin faisant, nous avons croisé toutes sortes de personnages : Malraux, Kafka, de jeunes amantes, quelques héros, des soeurs et des frères, des voleurs aussi, toute la diversité humaine...
Puissiez-vous aimer comme nous ces êtres de chair !
Et avec nous, vivez vos passions en Cahiers Rouges !
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Chronique d'une mort annoncée
Gabriel Garcia Marquez, Claude Couffon, Thierry Blanc
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 18 Avril 2002
- 9782246267447
Dans un village de Colombie, un jeune homme, Santiago Nasar, est assassiné un matin à l'issue d'une nuit blanche très mouvementée et d'une visite au port pour apercevoir l'évêque dont le passage est un événement. Une enquête menée par le narrateur révèle l'aspect insolite de ce fait divers : tout le monde, en fait, était au courant du projet des deux assassins. Cette mort était "annoncée" et même clamée par les tueurs. Pourquoi n'a-t-on rien fait pour empêcher l'assassinat en avertissant la future victime ?Des servantes familiales au responsable de la sécurité du village, en passant par le curé, ou les bouchers des abattoirs, on avait, semble-t-il, ses raisons. Consultés par le narrateur, les témoins expliquent ce qu'ils savent, ou mieux, ce qu'ils savaient. Mais pourquoi les frères Vicario ont-ils tué Santiago Nasar à l'aube, alors qu'ils ont passé une partie de la nuit avec lui à festoyer et à s'enivrer à l'occasion du fastueux mariage de leur soeur Angela ? En pleine nuit de noces, le marié, Bayardo, congédie brusquement sa femme car il s'aperçoit qu'elle n'est pas vierge. Interrogée par ses deux frères, Angela révèle le nom de celui qui l'a déflorée : Santiago Nasar. Mais est-ce vrai ? Et le mari mérite-t-il vraiment cette vengeance familiale ?Ainsi l'affaire est reconstituée peu à peu, mais les détails fournis, loin d'éclairer l'ensemble, le rendent de plus en plus mystérieux et rocambolesque. Voici un livre hallucinant où l'humour et l'imagination de Garcia Marquez se débrident plus que jamais pour créer une nouvelle et géniale fiction sur les vieux et éternels thèmes de l'honneur et de la fatalité.
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Un hameau provençal cerné de blé, de lavande, de genièvre. Le père Janet contemple cette nature depuis des années, il en connaît les sortilèges, et les secrets qui bruissent sur la colline. En montrant jadis où il fallait creuser pour capter l'eau, il a donné une fontaine, la vie, au village. Mais aujourd'hui Janet est vieux, couché près de l'âtre, il attend la mort en délirant. Ses paroles mystérieuses, menaçantes, inquiètent ses proches : c'est peut-être le signe qu'un danger plane sur le village. La fontaine tarit, une fillette tombe gravement malade, un incendie détruit les terres... Et si le vieux sorcier, se sentant finir, avait décidé de précipiter le village avec lui dans la mort ?
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Radio Londres : La Deuxième Guerre mondiale racontée par les Français libres
Clément Fontanarava
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 14 Mai 2025
- 9782246841081
« Quoi qu'il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. » Par ces mots, le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance l'épopée des Français de la BBC.
Tout au long de l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, une équipe française oeuvre, à Londres, pour raviver cette flamme et combattre la propagande de l'occupant et de ses collaborateurs. De l'Appel du 18 juin au discours pour la libération de Paris, le général de Gaulle, ses partisans au sein de l'émission « Honneur et patrie », ses compagnons résistants, aux tendances diverses, au sein des « Français parlent aux Français », dénoncent les mensonges allemands, appellent à l'insoumission et au combat, restaurent l'espoir des Français.
Dans cette sélection commentée de 55 textes majeurs des émissions françaises de la BBC s'expriment les plus grandes voix des forces françaises et de la résistance, Leclerc, Brossolette, Bernanos, Waldeck Rochet, Schumann, Maillaud, Geneviève Wiesner, et tant d'autres de ces voix qui, tout au long de la guerre, ont dénoncé, avec gravité et humour, les crimes et les mensonges de l'occupant.
Par ces grands textes réunis pour la première fois, c'est une certaine histoire de la résistance, de la France occupée et de la Deuxième Guerre mondiale qui se dessine, celles d'hommes et de femmes se battant par les mots pour la vérité, instrument de leur libération.
Anthologie réalisée et préfacée par Clément Fontanarava. -
50e anniversaire de la mort de Jean Cocteau
Paru en 1929 aux éditions Grasset, acclamés par la critique comme le chef-d'oeuvre romanesque de Jean Cocteau, Les Enfants terribles racontent l'histoire d'un frère et d'une soeur, Paul et Elisabeth. Paul est blessé à la sortie du lycée Condorcet par une pierre que Dargelos, un de ses camarades de classe, avait dissimulée dans une boule de neige. Convalescent, il garde la chambre où Elisabeth le soigne. Cette chambre devient le théâtre de ce qu'ils appellent « le jeu », c'est-à-dire une histoire qu'ils s'inventent chaque soir et dont ils sont les héros. Leur rêve se confond dangereusement avec la réalité ; Paul veut quitter « le jeu » ; Elisabeth veut l'y maintenir. La comédie cesse, commence la tragédie...
Avec ce roman, Cocteau a montré qu'à l'enchantement de l'adolescence se mêlait le drame. En 1950, le livre a été adapté au cinéma par Jean-Pierre Melville. Gloire encore plus grande, le titre du roman est devenu une expression courante de la langue française. -
« Oui, dans ma vie, il y a eu beaucoup de chiens - mais il y a eu le chat », écrit Colette dans Les Vrilles de la vigne. Les chats n'ont pas seulement été ses compagnons préférés, ils ont constitué pour elle le lien entre le réel et l'imaginaire, l'autobiographie et la fiction. Les chats de Colette apparaissent dans la plupart de ses récits, mais aussi dans nombre de fictions. Plus-qu'animaux, ils sont des para-humains, porteurs de signes et de sens. D'ailleurs, ils parlent souvent de ces êtres étranges qui les entourent, les humains. Certains, magiques, se dédoublent : Kiki-la-doucette, vieux et fidèle compagnon de l'écrivain, prend la parole dans les Dialogues de bêtes et devient un personnage aussi snob que volubile qui dédaigne et sa maîtresse et le chien qu'elle a eu la maladresse de faire entrer dans son intimité : Colette n'était pas dupe de sa passion des chats, ni de leur ruse.
Les chats de ma vie rassemble les chats peuplant l'oeuvre de celle qui les aimait tant. Des gouttières aux boudoirs, des jardins aux chambres, imaginés ou authentiques, les voici, affectueux, intéressés, séduisants, pervers, ronronnant, griffant, libres. -
Feuilles d'herbe
Walt Whitman, Roger Asselineau
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 25 Mars 2009
- 9782246404835
La plus grande poésie des temps modernes, égale à celles d'Homère, Shakespeare et Dante, sonne dans ces Feuilles d'herbe. Elles eurent pour créateur un solitaire américain poussé comme un gratte-ciel dans un désert inculte de maisons à bas étages. En 1855, Walt Whitman, de Brooklyn et de Manhattan, fit claquer ses vers comme des drapeaux de joie pour célébrer un seul et unique patriotisme : l'homme ! l'homme de tous les temps, couleurs ou religions. Osons ce paradoxe : jamais les bons sentiments ne firent de meilleure littérature.
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La guerre de Troie n'aura pas lieu
Jean Giraudoux
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 10 Novembre 2010
- 9782246125129
Cette tragédie réanime d'illsutres personnages de l'Iliade d'Homère et le thème en est connu : Hélène vient de se faire compliasamment enlever par Pâris, le prince troyen ; les Grecs attaqueront si elle ne leur est pas rendue. A Troie, ce fait-divers vaudevillesque déclenche les passions entre partisans de la paix (Hector, Andromaque) et bellicistes (le roi Priam et le poète Demokos). Dans le camp des Grecs qui crient vengeance, l'ambassadeur Ulysse semble bien seul...
Sur un casting mythologique, cette pièce de 1935 est très contemporaine, inspirée à Jean Giraudoux par la montée des périls en Europe. L'auteur s'engage pour la paix. Cette oeuvre n'est pourtant pas un manifeste. On y retrouve la langue de Giraudoux, son drapé, son esprit, sa causticité. Que valent tous ces talents face au destin ? En tenant "seulement compte de deux bêtises, celle des hommes et celles des éléments", Cassandre l'avait prédit : la guerre aura bien lieu. A Troie, et dans le monde. -
« Marlene Dietrich n'est pas une actrice, comme Sarah Bernhardt ; elle est un mythe, comme Phryné. » a écrit André Malraux. A-t-on jamais lu les mémoires d'un mythe ? Cette autobiographie est un trésor d'esprit et d'histoires : Marlene Dietrich raconte le Hollywood de l'âge d'or sur un ton ironique et mordant qui tranche avec l'habituel « légendaire » des récits hollywoodiens. Portraitiste de grand talent, elle nous présente von Sternberg, Chaplin, Gabin, Hemingway, Piaf, Fleming, Hitchcock, Orson Welles, Billy Wilder, Fritz Lang, Erich Maria Remarque, Stravinsky, Sinatra ou Nat King Cole. À propos de ce dernier, elle déclare, avec un sens de la formule et une intelligence qui traversent l'ensemble du livre : « Je crois que Dieu l'aimait, même s'il me semble impossible que Dieu aime ceux qui meurent jeunes. » Ses mémoires sont une plongée dans l'histoire culturelle de l'Occident et la rencontre avec une femme exceptionnelle. Dans l'avertissement, Marlene Dietrich dédie ce livre à ceux qui l'ont apprécié : « Peut-être riront-ils un peu avec moi » écrit-elle. C'est une certitude.
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Et tu n'es pas revenu
Marceline Loridan-Ivens, Judith Perrignon
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 15 Janvier 2025
- 9782246841364
Et tu n'es pas revenu, de Marceline Loridan-Ivens, est un témoignage essentiel pour la mémoire de la Shoah et l'histoire de la déportation. Paru chez Grasset en 2015, ce livre, écrit avec Judith Perrignon, retrace le périple de Marceline Loridan-Ivens dans l'enfer concentrationnaire d'Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen et Theresienstadt. Quatre-vingts ans après leur libération, les 27 janvier, 15 avril et 8 mai 1945, ces symboles des monstruosités du XXe siècle ne peuvent tomber dans l'oubli.
Le récit de Marceline Loridan-Ivens est construit comme une lettre d'amour à son père, Shloïme Rozenberg, déporté avec elle en 1944 et disparu peu après l'évacuation du camp. Elle lui raconte ce qui lui est arrivé depuis leur séparation devant Auschwitz : la survie quotidienne dans le camp, la faim, le froid, la brutalité, la déshumanisation, la crainte des chambres à gaz, les traitements monstrueux de Mengele et des SS ; puis le terrible voyage de camp en camp, au rythme de la déroute allemande, les convois traversant le Reich sous les bombardements, les nazis ensauvagés par la défaite ; et enfin, à la capitulation de l'Allemagne, les épidémies fauchant les rescapés, les marches interminables à travers l'Europe en ruine puis l'impossible retour à une vie normale.
Cette autobiographie d'une survivante, lauréate du Grand Prix des lectrices Elle et du prix Jean-Jacques Rousseau, s'ouvre sur le récit d'une tentative de reconstruction après l'indicible. La souffrance de l'après, le deuil et la culpabilité, l'insurmontable traumatisme, le corps marqué à vie et l'âme pour toujours prisonnière ont rarement été racontés de manière aussi poignante. La vie a repris, avec l'émancipation par la lutte politique, l'art et par l'amour. -
Ces {Lettres, }écrites entre 1873 et 1890, sont le témoignage déchirant d'un homme sur sa peinture. Van Gogh en sa genèse, Van Gogh en ses couleurs, travaillant sans relâche. L'homme à qui s'adresse un tel déchaînement de lucidité se prénomme Théodore, marchand de tableaux "apôtre" qui envoie à son grand frère tubes, brosses, toiles et argent -- quand c'est possible.
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Albin avait raison : Louis, l'ouvrirer agricole venu de Marseille, se conduit mal avec les femmes. Le bellâtre a ensorcelé Angèle, la fille du fermier Clarius. Déshonorée, la honte au coeur, elle quitte le village de Baumugnes et sa famille pour suivre cet homme, un voyou qui va la prostituer. Elle revient fille-mère. Clarius humilié, l'enferme pour la caher aux yeux du monde. Il faut tout l'amour d'Albin pour braver le fusil d'un père suicidaire et la délivrer, elle et son enfant. L'auteur du Hussard sur le toit livre ici l'un de ses plus grands romans, avec ses phrases qui ont la luisance d'une faux.
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Inquiète de voir proliférer « les lèvres insufflées et les seins siliconés, gadgets tirés du catalogue récurrent des fantasmes masculins », et consternée de voir la presse féminine encourager ses lectrices à se conformer « aux rêves des machos », Benoîte Groult a écrit ce livre dans un sursaut. Parce qu'il ne faut jamais baisser la garde. Elle l'a écrit pour expliquer aux femmes d'aujourd'hui que « si elles ne défendent pas elles-mêmes les droits conquis par leurs mères, personne ne le fera pour elles ». Pour leur rappeler que rien n'est jamais acquis, qu'il est toujours possible de revenir en arrière. Pour dire que « rien n'est plus précaire que le droit des femmes », et le prouver avec des exemples effrayants. Elle cite ainsi les Allemandes de l'Est, qui « ont perdu, à la chute du mur de Berlin, des droits qu'elles croyaient acquis pour toujours », ou encore les Algériennes, les Iraniennes, et les Afghanes qui, après avoir « goûté aux premiers fruits de la liberté, ont disparu, du jour au lendemain, sous un voile de silence ». Ces vérités que l'on préférerait ne pas entendre, Benoîte Groult les martèle comme on donne l'alerte. Avec ce manuel du féminisme, elle entend alphabétiser une génération qui ignore tout des combats menés par les femmes au XXe siècle. « Il n'est jamais trop tard pour lire un livre féministe ».
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Dans Brûlant secret, qui donne son titre à ce recueil de nouvelles (1938), un homme et une femme vivent une idylle contrariée par le fils de cette dernière. On saura aussi ce que découvre un dandy désoeuvré à la recherche de lui-même (la Nuit fantastique). Zweig se fait analyste des consciences et peintre d'un monde qui a sombré.
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« Je crois, d'abord et par-dessus tout, à la culture négro-africaine, c'est-à-dire à la Négritude, à son expression dans la poésie et dans les arts. Je crois également, pour l'avenir, à la francophonie, plus exactement à la Francité, mais intégrée dans la Latinité et, par-delà, dans une civilisation de l'Universel, où la Négritude a déjà commencé de jouer son rôle primordial. » Voici ce que, en 1988, Léopold Sedar Senghor présentait son essai dans la célèbre collection de Grasset, « Ce que je crois ».
Initié au mystère des langues et enraciné dans ce continent africain dont il fut l'un des plus éminents dirigeants, Léopold Sédar Senghor refait, dans cet ouvrage majeur, tout le chemin de sa vie et de sa mémoire. De la poésie à l'Histoire, de la biologie à la grammaire comparée, il arpente un paysage universel, où chacun pourra retrouver sa propre trace. -
Ce recueil de six nouvelles (1935) illustre le génie de l'observation de Zweig, son sens magistral de la psychologie. Zweig voulait résumer le destin d'un individu dans un minimum d'espace et donner dans une nouvelle la substance d'un livre.
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Paul Cézanne aimait passer pour un simple, un rustique, un bougon. En réalité, peu de peintres ont réfléchi autant que lui à leur art, et avec une originalité intellectuelle incomparable. Nous en conservons un témoignage unique grâce aux conversations qu'il a eues avec un autre Aixois, Joachim Gasquet (de qui il a peint le portrait, aujourd'hui au musée national de Prague), publiées par celui-ci en 1921, en annexe de son essai Cézanne, dont la dernière édition, épuisée, date de 1983.
Voici, pour la première fois publiées séparément, ces entretiens dont l'importance est cruciale pour la compréhension de l'oeuvre de Cézanne en particulier et de la peinture en général ; Gilles Deleuze les cite fréquemment dans son cours de peinture récemment publié. Mises en scènes, vivantes, elles débordent d'observations incomparables. « La nature, je voulais la copier, je n'arrivais pas. Il fallait représenter par autre chose... par la couleur. »
Les propos géniaux d'un grand peintre qui conclut : « Je veux mourir en peignant. »