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Nous sommes au lendemain de la Grande Guerre. Le mal du siècle envahit les âmes. C'est l'époque de la Prohibition et des fortunes rapides. En 1922, Jay Gatz, devenu Gatsby, se retrouve fabuleusement riche. Personnage mystérieux, installé à Long Island dans une somptueuse propriété il est l'objet de mille légendes. A-t-il été étudiant à Oxford ? Est-ce un mafieux ? Elles n'empêchent pas les gens chics et moins chics, de venir en troupe boire ses cocktails et danser sur ses pelouses.Gatsby cherche à séduire Daisy, la fiancée de Tom Buchanan, un millionnaire qui, contrairement à lui, a hérité sa fortune. Il cherche à l'éblouir, fait des dépenses folles. Mais c'est argent contre argent, vieille fortune contre parvenu?L'ouvrage, publié aux Etats-Unis en 1925, est précédé d'une préface de Fitzgerald à une réédition de 1934, et suivi des trois préfaces mythiques à l'édition Grasset de 1962, par Antoine Blondin, Bernard Frank et Jean François Revel.Cette nouvelle traduction de Jacques Tournier a été établie à partir des manuscrits, des corrections d'épreuves et des dernières révisions de Scott Fitzgerald.:
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Tout le monde connaît le chef-d'oeuvre d'Oscar Wilde tel qu'il a été publié en volume en 1891. Cette version diffère considérablement du manuscrit qu'il avait soumis quelques mois plus tôt au Lippincott's Magazine où le roman devait paraître en prépublication. Le directeur, par pruderie, l'avait sérieusement raboté, ce qui ne l'a pas empêché de provoquer un premier soulèvement d'indignation. Par la suite, Wilde a augmenté et remanié son roman, estompant ses passages les plus audacieux. La critique instruisait déjà son procès en immoralité. Il a fallu attendre 2011 pour que, en Angleterre, des universitaires rendent disponible le texte initial, avant les censures successives. C'est cette version que les Cahiers rouges publient pour la première fois en France.
La trame reste inchangée. Dans le Londres fin de siècle, le peintre Basil Hallward tombe en adoration devant son modèle, le beau Dorian Gray. Leur chaste idylle commence, troublée par l'intervention d'un vieux camarade de Hallward, Lord Henry. Dandy hédoniste amoureux des bons mots, affichant avec insolence son homosexualité, il convainc Dorian de l'importance capitale de sa beauté. Un jour viendra où la vieillesse l'aura défiguré et plus personne ne le regardera. Horrifié, Dorian conclut un pacte faustien avec le portrait que Hallward a peint de lui : ce n'est plus lui que le temps abîmera, mais l'image du tableau. Le Portrait de Dorian Gray non censuré est encore plus délicieusement décadent et surtout plus ouvertement homosexuel. Le pouvoir érotique de Dorian est exacerbé, nombre de phrases rendent indubitable et intense la nature des sentiments de Hallward pour lui. On retrouvera bien sûr les saillies du spirituel Lord Henry, notamment le fameux :
« De nos jours on sait le prix de tout, mais on ne connaît la valeur de rien. »
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Lettres à un jeune poète
Rainer Maria Rilke, François Garagnon
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 25 Septembre 2002
- 9782246639718
Les Lettres à un jeune poète ont été écrites entre 1903 et 1908. Rainer-Maria Rilke, depuis sa rencontre avec Lou Andréas Salomé en 1897 à Munich, poursuit sa vie errante. Autrichien né à Prague en 1875, poète de langue allemande, il vivra presque toujours hors d'Allemagne. La lecture de Mir zur Feier (A moi pour me fêter, 1899) décide un jeune homme de vingt ans, Franz Xaver Kappus, élève du prytanée militaire de Sankt-Poelten, à lui envoyer ses premiers essais politiques. Rilke lui répond longuement et une correspondance s'engage. En 1929, trois ans après la mort de Rilke, Kappus publie les dix Lettres à un jeune poète.
« On assiste, en un mot, au spectacle extrêmement rare d'une formation par accomplissement intérieur. » Rilke a donc pu, dès 1903, faire de ses conseils à une jeune homme qui lui demande s'il doit se consacrer entièrement à l'écriture un véritable bilan, un « guide spirituel ». Les convictions de Rilke ne changeront jamais lorsqu'il s'agit des problèmes essentiels qui se posent à un poète. Il insiste avec passion sur la nécessaire solitude du créateur, celle qui permet de voir clairement le monde. Mais l'on doit répondre avec sincérité à la question primordiale : « Suis-je vraiment contraint d'écrire ? » Il faut être simple, s'approcher de la nature, savoir que la volupté de la chair « est une expérience sans limites qui nous est donnée, une connaissance de tout l'univers. » Avec une concision fulgurante, Rilke établit des règles de comportement, d'écriture et d'exercice littéraire. -
Siddhartha, sorti en France en 1925, est une profession de foi individualiste contre toutes les doctrines, une condamnation de la puissance, de l'argent, un éloge de la vie contemplative en Inde. Avec ce roman initiatique, Hesse est devenu dans les années 1960 l'un des maîtres à penser de la jeunesse occidentale.
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C'est sur un paquebot trop confortable, en route pour l'Amérique du Sud, que Stefan Zweig eut l'idée de cette odyssée biographique. Il songea aux conditions épouvantables des voyages d'autrefois, au parfum de mort salée qui flottait sur les bougres et les héros, à leur solitude. Il songea à Magellan, qui entreprit, le 20 septembre 1519, à 39 ans, le premier voyage autour du monde. Un destin exceptionnel...
Sept ans de campagne militaire en Inde n'avaient rapporté à Magellan le Portugais qu'indifférence dans sa patrie. Il convainc alors le roi d'Espagne, Charles-Quint, d'un projet fou ; Il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l'est à l'ouest (C'était compter sans l'océan Pacifique, inconnu à l'époque..). Jalousies espagnoles, erreurs cartographiques, rivalités, mutineries, désertions de ses seconds pendant la traversée, froids polaires, faim et maladies, rien ne viendra à bout de la détermination de Magellan, qui trouvera à l'extrême sud du continent américain le détroit qui porte aujourd'hui son nom.
Partie de Séville avec cinq cotres et 265 hommes, l'expédition reviendra trois ans plus tard, réduite à 18 hommes sur un raffiot. Epuisée, glorieuse. Sans Magellan qui trouva une mort absurde lors d'une rixe avec des sauvages aux Philippines, son exploit accompli.
Dans ce formidable roman d'aventures, Zweig exalte la volonté héroïque de Magellan, qui prouve qu' une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables . -
Chronique d'une mort annoncée
Gabriel Garcia Marquez, Claude Couffon, Thierry Blanc
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 26 Décembre 1997
- 9782246267423
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Contes de la folie ordinaire
Charles Bukowski, Léon Mercadet, Denis Lavant
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 25 Janvier 2012
- 9782246794912
Aux États-Unis, rien ne se discute, rien ne s'écrit, sans que d'une façon ou d'une autre Bukowski n'y soit mêlé. Or que raconte cet Américain de cinquante-sept ans, né en Allema-gne et ancien facteur de son état ?
Tout simplement que l'époque n'a pas bonne mine, que nos moeurs ne s'améliorent pas et que la vie ne vaut d'être vécue qu'entre un comptoir et un lit. Toutes choses que chacun de nous sait mais que Bukowski redit sur un ton inimitable, entre pleurs et rires. À peine lues, ses histoires ne vous quit-tent plus parce qu'immédiatement vous les reconnaissez pour ce qu'elles sont : en prise directe avec nos déboires, nos misères, notre corps, notre esprit.
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Il existe des dizaines de traductions en français de Macbeth (1606), une des plus célèbres tragédies de Shakespeare. Celle de François-Victor Hugo, qui date du XIXe siècle et a longtemps été la référence, apparaît aujourd'hui datée. Depuis, la pièce a donné lieu à des multiples travaux scientifiques, réalisées par des universitaires, linguistes et grammairiens, qui ont privilégié l'exactitude plutôt que l'esthétique.
Voici enfin une traduction littéraire du chef-d'oeuvre de William Shakespeare par un des écrivains les plus imaginatifs de la littérature française : Marcel Schwob, également auteur, avec Eugène Morand (père de Paul Morand), d'une traduction de Hamlet parue en 1901. Son Macbeth, publié posthume en 1927, n'a jamais été réédité depuis.
Seuls les écrivains savent traduire les écrivains. Il fallait le sens poétique et l'imagination de Schwob pour retrouver, en français, la richesse, la finesse et l'énergie du texte de William Shakespeare.
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Après ses vies de Magellan, de Marie Stuart ou de Fouché, faut-il rappeler le génie de biographe de Stefan Zweig ? Marie-Antoinette (1933) rétablit la courbe et la vérité d'un destin obscurci par la passion ou la honte posthumes. L'auteur a fait le ménage dans la documentation, puisant dans la correspondance de Marie-Antoinette avec sa mère, Marie-Thérèse d'Autriche, et dans les papiers de Fersen, grand amour de la reine.
Qui était Marie-Antoinette faite, l'année de ses quinze ans et par raison d'Etat, reine de France ? Une débauchée futile ? Une icône pour la Restauration ? Nous la suivons de la chambre de son époux, qu'elle appelait son « nonchalant mari », le falot Louis XVI, jusqu'au lit de la guillotine. Quel voyage ! Quelle histoire ! Le monde enchanté et dispendieux de Trianon, la maternité, le début de l'impopularité, l'affaire du collier, la Révolution qui la prit pour cible, la fuite à Varennes, la Conciergerie, l'échafaud...
Zweig s'est penché sur Marie-Antoinette en psychologue. Il ne la divinise pas : elle « n'était ni la grande sainte du royalisme ni la grande « grue » de la Révolution, mais un être moyen, une femme en somme ordinaire ». Il analyse la chimie d'une âme bouleversé par les événements, qui, sous le poids du malheur et de l'Histoire, se révèle à elle-même et se rachète, passant de l'ombre de la jouissance à la lumière de la souffrance. « A la toute dernière heure, Marie-Antoinette, nature moyenne, atteint au tragique et devient égale à son destin ».
Davantage qu'un livre d'histoire : un roman vrai. -
Journal d'un vieux dégueulasse
Charles Bukowski, Gérard Guégan
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 22 Septembre 2010
- 9782246347927
Livre-culte, qui annonce aussi bien Contes de la folie ordinaire que l'ultime Pulp. En vérité, tout Bukowski est déjà dans ce Journal d'un vieux dégueulasse. Gérard Guegan, qui contribua en France à sa découverte, s'est chargé d'en assurer une nouvelle traduction et d'en donner la version intégrale.
De quoi s'agit-il ? Du bloc-notes que tint, dès 1967 dans un magazine underground, un esprit libre, sceptique, mais furieux. Jusqu'alors poète confiné dans des tirages confidentiels, Charles Bukowski, l'écorché vif, mit à profit cette audience soudaine et régla ses comptes avec l'univers tout entier. Avec son père, sa mère, ses copains d'école, comme avec les puissants, qu'ils siègent à la Maison Blanche ou à Wall Street. Avec les paris truqués comme avec les truqueurs de la révolution. Sans oublier ces arbitres du bon goût littéraire qui l'avaient si souvent méprisé.
Ainsi, au rebours des habituels cireurs de pompes, Bukowski n'hésite pas à faire les poches à Henry Miller, même s'il en camoufle, par un reste de sympathie, l'identité. En revanche, quand il s'en prend à Genet, Ginsberg, Burroughs, alors porte-drapeaux du mouvement étudiant, il frappe fort et sans pitié. Un seul trouve grâce à ses yeux : Neal Cassady, l'ami et le modèle de Kerouac. Sans doute parce que Neal était un prolétaire et un déchireur de fausses certitudes. Tout comme lui, qui interpelle l'éternité avec les mots de tous les jours. -
« Tel qu'il se présente dans l'édition définitive, le Journal de Franz Kafka est un document d'une importance essentielle pour la connaissance de l'oeuvre et de la personne d'un écrivain qui demandait à la littérature plus qu'on ne lui a jamais demandé et qui, en conséquence, n'a jamais écrit une ligne qui ne fût en quelque manière liée au but de sa vie. En s'accrochant à son Journal comme il s'imposait de le faire, Kafka entendait moins s'observer que connaître, et si, tout au début, il écrit : Il faut qu'une ligne au moins soit braquée chaque jour sur moi comme on braque aujourd'hui un télescope sur les comètes, il définira plus tard dans un aphorisme le sens de cette connaissance de soi-même qui, pour lui, impliquait d'abord une destruction : Connais-toi toi-même ne signifie pas : observe-toi. Observe-toi est le mot du serpent. Cela signifie : transforme toi en maître de tes actes. Or, tu l'es déjà, tu es maître de tes actes. Le mot signifie donc : Méconnais-toi ! Détruis-toi ! c'est-à-dire quelque chose de mauvais, et c'est seulement si l'on se penche très bas que l'on entend aussi ce qu'il a de bons, qui s'exprime ainsi : Afin de te transformer en celui que tu es.
Ces treize cahiers tenus presque régulièrement pendant treize ans ne peuvent être regardés comme une confession dont la sincérité ferait le prix, dans son effort pour se connaître, Kafka ne cherchait pas à être sincère, mais à être vrai, aussi ne s'est-il pas promis de tout dire, ni comme un document autobiographique qui livrerait, avec les idées et les préoccupations de son auteur, l'histoire complète de sa vie. » Marthe Robert -
Joseph Fouché (1759-1820) a servi avec zèle la République, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Monarchie. Homme de l'ombre, disciple de Machiavel, Fouché aura survécu à tous les changements de régime sans jamais se départir de cette « absence de conviction » qui fascina Balzac autant que Stefan Zweig.
Elève chez les Oratoriens, il devint sous la Révolution un pilleur d'églises. Conventionnel modéré, il vota la mort du roi et participa activement au massacre des Lyonnais royalistes. Ambassadeur du Directoire à Dresde, il cambriola son ambassade. Ministre de la Police, à l'abri derrière ses fiches et ses mouchards, il tint tête à Talleyrand et à Bonaparte. Signataire du premier manifeste sur l'égalité, il meurt richissime, duc d'Otrante et sénateur.
Joseph Fouché, c'est l'art du reniement, la grâce du traître. Il n'y a pas de personnalité plus décriée que cet homme politique au sang froid. Stefan Zweig nous fait découvrir, à sa manière subjective, une figure cachée et essentielle de l'Histoire française. -
Le Critique artiste : Avec quelques remarques sur l'importance de ne rien faire
Oscar Wilde
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 21 Mai 2025
- 9782246843030
Publié en 1891 dans un volume rassemblant quatre essais d'esthétique, Le Critique artiste d'Oscar Wilde est une oeuvre prodigieuse d'intelligence et de profondeur au sujet de l'art et de la critique. Elle est écrite sous la forme d'une conversation nocturne entre deux amis qui fument nonchalamment et jouent du piano entre des considérations sur l'art grec et la littérature moderne. La discussion prend des détours inattendus, spirituels et profonds « Tout le monde peut écrire un roman en trois volumes. Il ne faut pour cela qu'une complète ignorance de la vie et de la littérature. » Ainsi parle Gilbert, le critique artiste, à qui l'on voudrait parfois répondre et glisser, nous aussi, un bon mot. Y a-t-il meilleure preuve d'une théorie réussie ?
Le chef-d'oeuvre critique de l'auteur du Portrait de Dorian Gray. -
On ne fait que "ça" dans Women. Entre deux séances de papouilles libidineuses, on ne pense ni ne rêve à autre chose. Ce ne sont que langues qui se frôlent, sexes qui se joignent, mains qui pelotent et caressent, orgasmes, jouissances. Mr. Chinaski est devenu célèbre. Les femmes lui tombent dans les bras. Les cuistres diront que Buko est un Casanova phallocrate ou un Henry Miller atteint de priapisme... C'est du très grand Bukowski.
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La Patagonie de Chatwin ressemble à une réserve d'excentriques: les extravagants, les révoltés, les déclassés semblent s'être donné rendez-vous sur cette flèche de terre pointée sur le pôle. C'est un melting pot d'Ecossais, de juifs russes, de Boers, de mormons; Butch Cassidy, l'immortel pilleur de banques, y terminera ses jours.
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Zweig explore l'existence d'Erasme, les rapports secrets de son physique et de son génie, le combat inégal de l'humanisme serein et pacifiste contre le fanatisme révolutionnaire de Luther.
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Souvenirs d'un pas grand-chose
Charles Bukowski, Robert Pépin
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 25 Janvier 2012
- 9782246314431
Dans Souvenirs d'un pas grand-chose, dédié à "tous les pères", Bukowski passe sur le divan : il se raconte, sans délirer, tel qu'il faut, en commençant par le début.
Un premier souvenir ? Allemagne, 1922. Et puis c'est l'ardre de Noël, des bougies, des oiseaux, une étoile. L'Amérique ? La Ford T de son père. L'école où il découvre la violence, la cruauté, l'injustice. Trop de saloperies à avaler d'un seul coup.
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Le Chant des pistes, paru en 1988, relate les pérégrinations de Bruce Chatwin en Australie. Guidé par Arkady, australien d'origine russe ami des aborigènes, il découvre les « itinéraires chantés » (songlines). Ces chants sacrés sont à la fois une description géographique et un récit mythique de la création du monde.
Bien plus qu'une étude sur les traditions primitives, ce livre est une fresque de l'Australie dans la deuxième moitié du XXe siècle ; un pays perdu entre ses origines britanniques qu'il rejette et la cohabitation avec les aborigènes, entre culpabilité et admiration.
On y retrouve le talent et l'incroyable séduction de Chatwin, qui d'une rencontre dans un simple bar fait une pièce de théâtre, d'un humble visage, une statue antique. D'un voyage, il fait un roman. Le Chant des pistes est le dernier récit d'un écrivain qui, des grands espaces, a rapporté de grands livres.
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Le postier
Charles Bukowski, Philippe Garnier
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 25 Septembre 2002
- 9782246314325
Avec « Le Postier », on assiste à la naissance d'une mythologie de la vie quotidienne : Bukowski raconte une sale période de son existence, celle où, employé des postes, « facteur suppléant », il a cru toucher le fond. Médiocrité, routine, mesquineries, c'est du Courteline version américaine. Par petites séquences, nous avons une peinture crue d'une administration, avec ses petits chefs, supérieurs et collègues, des maniaques et des abrutis. En face, beaucoup de portraits féroces des « clients » que le facteur doit subir. Presque tous des fous ou des emmerdeurs, ils incarnent une forme cauchemardesque de la banalité poussée à l'extrême.
Heureusement, entre deux tournées, il y a la bière et Betty, l'alcool et les femmes, qui consolent Bukowski. Parenthèses fiévreuses, ces voluptés lui font oublier la monotonie du tri et, comme des dérives, l'emportent ailleurs. Le Postier est un extraordinaire voyage chez les prolos de l'Amérique, bossant à la chaîne, fixés à leurs sièges, pris dans une horreur grise et sans goût.
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Factotum
Charles Bukowski, Brice Matthieussent
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 19 Octobre 2011
- 9782246790860
Une bière, une putain. Bukowski, sans le savoir, bâtit sa légende. Cette litanie de boulots minables, de chambres sordides, d'étreintes glauques, de saouleries mornes, de bagarres d'ivrognes, de vexations, de rigolades, sera la matière inépuisable d'une oeuvre qui, avec sa vitalité consolante, sa folle énergie, ira jusqu'à brancher Hollywood.
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Au sud de nulle part
Charles Bukowski, Brice Matthieussent
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 16 Septembre 1992
- 9782246282624
Un type amoureux d'un mannequin en celluloïd, un autre qui gagne sa vie en patins à roulettes et finit en Christ, un écrivain alcoolique qui, la gloire venue, oublie ses amis... Voilà, en quelques bribes, l'univers d'{Au sud de nulle part }(1973) sous-titré {Contes souterrains, }où l'on retrouve Chinaski, qui peut passer pour le double de l'auteur, en train de taper sur Hemingway...
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L'Importance d'être Constant met en scène deux amis qui se sont inventé un parent et un ami fictifs, bien commodes pour échapper à leurs obligations sociales. Pour Jack, c'est Constant, frère débauché qui lui permet de fuir la campagne ; pour Algernon, c'est Bunbury, ami toujours souffrant, qui lui permet de fuir Londres. Jusqu'à quand tiendra la supercherie ? Si on retrouve les thèmes de prédilection de Wilde, comme l'importance des apparences et les vertus du mensonge, on découvre aussi une satire de la société victorienne de la fin du XIXe siècle. Une bombe d'humour et de mots d'esprit. La pièce a été rédigée en quatre actes. À la demande du metteur en scène, Wilde a supprimé l'acte où Algernon manque d'être arrêté par un huissier. La présente édition, bilingue, donne cette version et donc la pièce telle qu'elle fut jouée pour la première fois le 14 février 1895 au St. James Theatre de Londres. On trouvera l'acte supprimé en annexe. Un long essai inédit de Charles Dantzig, « La première Gay Pride », la précède. Il y est proposé, exemples inédits à l'appui, que L'Importance d'être Constant, outre d'être une comédie brillante, une satire et une féerie, est aussi une pièce codée, pleine d'allusions homosexuelles, ce qui, joint aux imprudences d'un Wilde étourdi par son succès, a été une des causes de sa chute.
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Premier ouvrage d'historiographie artistique de l'Occident moderne, les Vies des peintres en demeurent un de ses chefs d'uvre. Depuis cinq siècles, il contribue à la séduction persistante du goût occidental pour la Renaissance italienne, toscane en particulier. Suivant une pratique littéraire traditionnelle, le recueil se compose dune suite de biographies : il commence au 13e siècle avec Cimabue et Giotto, étudie tous les grands peintres, architectes et sculpteurs de la Renaissance, Masaccio, Fra Angelico, Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, Bramante, et apporte une mine dinformation sur la vie de ses grands contemporains, Michel-Ange et Titien. Ecrites dans un style alerte, émaillées de multiples anecdotes, ces Vies sont encore aujourdhui linstrument idéal pour connaître la Renaissance artistique italienne et faire revivre les grandes personnalités qui lont forgée. Léopold Leclanché publia à Paris en 1841-1842 la première traduction française dont l'essentiel est repris dans ce volume, accompagné d'un léger appareil de notes qui aide à identifier les oeuvres survivantes. Louvrage est présenté et la traduction révisée par Véronique Gerard Powell, qui enseigne lhistoire de lart à luniversité de Paris IV.
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Natalia Ginzburg raconte son enfance et son adolescence : un père fantasque et une mère plaintive, des amis promis à la gloire ; Turin, l'antifascisme, les arrestations, la guerre, la déportation, l'assassinat d'un mari aimé. Tandis que les parents parlent et résument le monde en quelques jugements lapidaires, les enfants découvrent la résistance de la vie qui leur oppose les énigmes meurtrissantes de l'amour, de la guerre, de la mort. Le comique des mots contraste avec le tragique des événements. On n'avait jamais raconté avec autant de finesse et de malice le malentendu qui sépare les générations. On n'avait jamais peint avec autant d'humour et de tendresse la difficulté des rapports humains.
Traduit de l'italien par Michèle Causse.