632 après Ford : désormais on compte les années à partir de l'invention de la voiture à moteur. La technologie et la science ont remplacé la liberté et Dieu. La vie humaine, anesthésiée, est une suite de satisfactions, les êtres naissent in vitro, les désirs s'assouvissent sans risque de reproduction, les émotions et les sentiments ont été remplacés par des sensations et des instincts programmés. La société de ce Meilleur des mondes est organisée, hiérarchisée et uniformisée, chaque être, rangé par catégorie, a sa vocation, ses capacités et ses envies, maîtrisées, disciplinées, accomplies. Chacun concourt à l'ordre général, c'est-à-dire travaille, consomme et meurt, sans jamais revendiquer, apprendre ou exulter. Mais un homme pourtant est né dans cette société, avec, chose affreuse, un père et une mère et, pire encore, des sentiments et des rêves. Ce « Sauvage », qui a lu tout Shakespeare et le cite comme une Bible, peut-il être un danger pour le « monde civilisé » ?
Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu'il soit aujourd'hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d'hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu'est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D'où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu'il transporte partout avec lui ?
À la fois roman d'initiation à la Dickens et thriller éminemment moderne, fouillant les angoisses, les peurs et les vices de l'Amérique contemporaine, Le Chardonneret laisse le lecteur essoufflé, ébloui et encore une fois conquis par le talent hors du commun de Donna Tartt.
Livre culte vendu à des millions d'exemplaires à travers le monde, le premier chef-d'oeuvre d'une jeune inconnue devenue une référence incontournable de la littérature américaine.
Introduit dans le cercle privilégié d'une université du Vermont, un jeune boursier californien intègre peu à peu un petit groupe d'étudiants de la grande bourgeoisie. Il découvre un monde insoupçonné de luxe, d'arrogance intellectuelle et de sophistication, en même temps que l'alcool, la drogue et d'étranges pratiques dionysiaques. Très vite, il pressent qu'on lui cache quelque chose de terrible et d'inavouable, un meurtre sauvage et gratuit qui l'entraîne, lui et ses camarades, dans un abîme de chantage, de trahison et de cruauté.
D'une lecture irrésistiblement prenante, cette chronique de l'illusion et de la complicité, de l'abandon aux rites antiques, de l'innocence corrompue par l'égoïsme et l'orgueil moral est aussi une histoire de culpabilité et de responsabilité.
Un des écrivains majeurs du XXe siècle se confronte à un des plus grands monstres de tous les temps, Adolf Hitler.
Avec sa bravoure et sa sensibilité habituelle, Mailer explore l'enfance et la famille du dictateur. Dieter, le narrateur, est un mystérieux SS en possession d'extraordinaires secrets sur les origines d'Hitler. Au fil de descriptions incisives, le lecteur découvre les parents incestueux mais aussi les frères et soeurs du jeune Adolf, qu'il suit depuis sa naissance jusqu'à son adolescence. Entre un père grossier et autoritaire et une mère indulgente mais lascive, le petit garçon développe ses obsessions futures : une fascination absolue pour le pouvoir, une grandiose image de lui-même, et un désir de massacre qui lui procure une véritable jouissance sexuelle. Au fur et à mesure que l'aspect diabolique d'Hitler se révèle, le récit prend une tournure de plus en plus métaphysique, exposant avec une extraordinaire finesse la nature du combat entre le bien et le mal qui existe en chacun de nous.
Ce livre, déroutant et audacieux, son premier roman depuis plus de dix ans, vient couronner une prodigieuse carrière littéraire. Un chef-d'oeuvre.
Au coeur d'une période de désordre politique et religieux, dans l'Ecosse des massacres et des rois rivaux du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille maudite accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Le révérend Charles Leslie a fait le voyage depuis l'Irlande pour venir l'interroger sur les massacres dont elle a été témoin.
Trente ans après Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley revient sur ce roman phare de la science-fiction pour constater que l'évolution qu'il imaginait dans les années 1930 se révèle une véritable prédiction.
Le monde qu'il a vu émerger - la dictature scientifique, l'homme transformé en esclave amoureux de sa servitude, la montée des fanatismes, le cauchemar de l'organisation intégrale - est déjà en train de prendre forme sous ses yeux à la fin des années 1950.
Dans cet essai d'une étonnante lucidité, il nous offre un regard percutant sur les évolutions sociales et politiques de son temps.
Tableau de la nostalgie familiale et du chagrin, Le Petit Copain explore l'univers du crime et du châtiment. D'une puissance narrative exceptionnelle, ce deuxième roman confirme le talent étincelant de l'auteur du Maître des illusions.
Dans une petite ville du Mississippi, Harriet Cleve Dufresnes grandit dans l'ombre de son frère. Quand elle était encore bébé, celui-ci a été retrouvé mort, pendu à un arbre du jardin. Son meurtrier n'a jamais été identifié. Harriet, farouchement déterminée, d'une précocité remarquable pour ses douze ans et imprégnée de la littérature d'aventures de Stevenson, Kipling et Conan Doyle, décide un été de trouver l'assassin et d'exercer sa vengeance.
Son unique allié dans cette quête, son copain Hely, lui est totalement dévoué. Mais ce qu'ils découvrent est bien éloigné de leurs jeux d'enfants : c'est un monde obscur d'adultes, chargé de menaces, où rôdent, hors de l'intimité familiale, des prédicateurs illuminés, des criminels, des trafiquants de drogue...
Lorsque le journaliste Will Farnaby échoue sur l'île de Pala, il croit avoir découvert la société idéale. La communauté des îliens s'organise autour des valeurs de justice, de respect et de liberté, dans une parfaite osmose avec la nature. Mais cet équilibre idyllique est rapidement menacé par les convoitises internationales, à commencer par le sultanat voisin.
Huxley orchestre le malentendu : l'utopie de l'Éden retrouvé, réinventé par la main de l'homme, fera long feu, pour mieux se fracasser contre les instincts humains les plus funestes.
En l'an 2108, la Troisième Guerre mondiale a pris fin depuis déjà plus d'un siècle mais les stigmates de ses destructions atomiques n'ont pas disparu et l'humanité, décimée par les massacres chimiques et bactériologiques, a subi une irréversible mutation. C'est à la découverte de cette nouvelle espèce animale dont l'instinct sexuel est devenu saisonnier que va se lancer le professeur Poole, spécialiste néo-zélandais de botanique, dont l'île-continent a été miraculeusement épargnée.
À travers la fiction littéraire d'un scénario de film providentiellement sauvé du désastre, Aldous Huxley évoque avec un brio insurpassable l'un des « avenirs de cauchemars » qui peuplent peut-être le troisième millénaire.
Celestial et Roy viennent de se marier. Elle est à l'aube d'une carrière artistique prometteuse, il s'apprête à lancer son business. Ils sont jeunes, beaux et incarnent le rêve américain... à ceci près qu'ils sont noirs, dans un État sudiste qui fait peu de cadeaux aux gens comme eux. Un matin, Roy est accusé de viol. Celestial sait qu'il est innocent, mais la justice s'empresse de le condamner.
Les années passent, et la jeune femme tient son rôle d'épouse modèle jusqu'au jour où cet habit devient trop lourd à porter. Elle trouve alors du réconfort auprès d'Andre, son ami d'enfance. À sa sortie de prison, Roy retourne à Atlanta, décidé à reprendre le fil de la vie qu'on lui a dérobée...
Avec ce portrait de la classe moyenne noire du sud des États-Unis, Tayari Jones radiographie le couple et signe une histoire d'amour tragique et contemporaine qui explore les thèmes de la famille, de la loyauté, du racisme. Caustique et rigoureuse observatrice de son temps, cette auteure reconnue outre-Atlantique s'attaque en femme de lettres aux maux qui rongent la société américaine, et parvient à donner à ce texte fulgurant et âpre tous les atours d'un grand roman.
A la frontière d'un monde perdu, Makepeace-shérif d'une ville vidée de ses habitants, patrouille dans les rues en ruines, sauvant les livres des décombres, et conservant précieusement les armes trouvées dans les maisons.
Cette terre froide et inhospitalière porte les stigmates de la catastrophe qui a détruit le monde alentour. Mais c'est là aussi que Makepeace découvre des preuves de survie : Ping tout d'abord, qui émerge de l'immensité de la forêt, parlant une langue inconnue et trahissant une peur terrible, mais avec qui Makepeace renoue des liens humains ; puis, de plus loin, lorsque le ciel de ces terres abandonnées est pour la première fois traversé par un avion.
Alors Makepeace prend la route, à cheval, les armes à la ceinture et l'espoir chevillé au corps. A travers un paysage glacé, la silhouette sur son cheval semble hanter un monde désert, mais en croise bientôt d'autres : des survivants agressifs, des microsociétés construites sur la terreur, défendant leurs maigres biens et leurs villages squelettiques comme des forteresses, développant, à grands renforts de croyances apocalyptiques, un système de justice arbitraire et des camps de travail, renouant avec le pire de l'histoire et les cauchemars du monde disparu.
Sur ses pas, Makepeace laisse l'empreinte de nos angoisses sur la survivance de notre civilisation, imprime la trace de nos intuitions et nos peurs quant aux recoins obscurs du genre humain, mais sème l'espoir, malgré tout, de la rédemption.
Ecrit au cordeau, Au nord du monde saisit le lecteur, le glace et l'emporte à la fois, ne le quitte plus, le guide sur ces routes terrifiantes et sublimes, dans un monde fini où tout pourtant semble toujours pouvoir recommencer, par la seule force d'un personnage, Makepeace, création romanesque puissante et, à l'image du genre humain, insondable et inoubliable.
Saleem sinai, le héros de cet extraordinaire roman picaresque, et né à bombay le 15 août 1947, à minuit sonnant, c'est-à-dire au moment oú l'inde accède à l'indépendance.
Comme les mille et un enfants nés lors de ce minuit exceptionnel, il est doté de pouvoirs magiques et va se retrouver mystérieusement enchaîné à l'histoire de son pays. " j'ai été un avaleur de vies, dit-il, et pour me comprendre il va vous falloir tout avaler à votre tour ! " alors se déroule sous nos yeux l'étonnante et incroyable histoire de la famille sinai. saleem nous entraîne tout d'abord dans la vie folle de ses grands-parents et de ses parents, puis dans la sienne propre : disputes familiales, aventures amoureuses, maladies terribles, guérisons miraculeuses, évasions fantastiques - un tourbillon de désastres et de triomphes qui commence lors de la nuit fatidique au cours de laquelle la nourrice de saleem a brouillé les cartes et changé la marche du destin en échangeant deux enfants dans leur berceau.
Ce récit novateur, cette saga baroque et burlesque d'une famille dont l'histoire se confond avec celle de l'inde moderne, est aussi un pamphlet politique impitoyable.
Le 14 février 1989, S. Rushdie reçoit une fatwa de Khomeini pour avoir écrit Les versets sataniques. En toute franchise et honnêteté, l'écrivain raconte sa clandestinité, son changement d'identité obligé et son combat pour retrouver une liberté. Il raconte sans tabou son quotidien sous surveillance armée et sa lutte pour obtenir soutien et compréhension du monde des médias ou des politiciens.
« Le jour où je revins à Templeton, en pleine disgrâce, le cadavre d'un monstre mesurant près de seize mètres émergea à la surface du lac Glimmerglass. » Ainsi s'ouvre Les Monstres de Templeton, un roman qui balaie deux siècles d'histoire : celle d'une jeune fille à la recherche de son père, et celle d'un village, ancrée dans l'Amérique profonde, au milieu des légendes et des secrets de famille. À la suite d'une déconvenue amoureuse, Willie Upton frappe à la porte de la vieille demeure où vit encore sa mère, Vivienne, ancienne hippie devenue baptiste fervente sur le tard... Au lieu du réconfort qu'elle vient y chercher, Willie trouve un village sens dessus dessous, chamboulé par l'apparition d'un animal démesuré, et découvre un terrible mensonge : son père existe bel et bien, elle n'est pas le fruit hasardeux des amours libres de sa mère, mais bien la fille d'un homme connu et reconnu dans Templeton.
Lancée dans une enquête à rebondissements pour retrouver son père, elle part sur la trace de ses ancêtres et reconstitue la fabuleuse généalogie qui mène à son histoire.
Howland, petite ville du Massachusetts, attire de nombreux riches vacanciers venus de New York. Mark, lui, fait partie des locaux. Entrepreneur en bâtiment, il peine à joindre les deux bouts depuis un placement hasardeux. Lorsque Philip Hadi, un richissime gestionnaire de fonds d'investissement, s'installe dans la maison d'à côté, cela ne se fait pas sans heurt. Le quotidien de Mark et de sa famille se transforme lentement...
Quand Hadi se lance en politique et devient maire de Howland, modelant par petites touches la ville à son image, le fossé se creuse encore un peu entre le New-Yorkais et les habitants de la petite ville.
Réussissant à capter un moment d'histoire, Ceux d'ici met en lumière les défis auxquels sont confrontés les États-Unis aujourd'hui : les inégalités toujours plus fortes, la paupérisation des classes moyennes et la montée d'un nouvel autoritarisme. Surtout, c'est la fin du rêve américain que Jonathan Dee analyse et met en scène de main de maître. Un roman social non seulement brillant, mais aussi inquiétant de réalisme.
Le grand reporter Ryszard Kapuscinski, disparu en janvier 2007, donne ici, en quelque sorte, son testament d'écrivain. Choisies parmi plus de mille pages d'articles et d'interviews, ces quelques dizaines de questions et réponses sont précieuses dans le sens où elles renseignent le lecteur sur la profession exercée par Kapuscinski, mais aussi sur lui-même, sa personnalité, sa passion du voyage, ses reportages exceptionnels, son goût du risque pour défendre des valeurs qui lui sont chères, la solitude et la peur accompagnant son travail quotidien, la difficulté de ce travail d'écriture qu'il compare à un véritable bagne. Ryszard Kapuscinski évoque sans concessions la déontologie de son métier, les manipulations et les pressions des médias que subissent les reporters d'aujourd'hui, et aborde avec une belle sincérité l'art de l'écriture, et la conception philosophique de son travail. L'ouvrage a également le mérite de revenir sur les moments forts de l'oeuvre de l'auteur : Ebène, Imperium, Le Négus, Le Shah... Un petit livre riche, drôle parfois, et qui étonne par la modestie de ses aveux.
31 décembre 1976. New York se prépare pour le réveillon. Chez les Hamilton-Sweeney, Felicia accueille financiers et mondains tandis qu'à l'autre bout de la ville, dans le Lower East Side, Charlie attend Samantha pour assister à un concert punk. À quelques encablures de là, dans Hell's Kitchen, Mercer Goodman tourne et retourne un délicat carton d'invitation. Et s'il se rendait à la réception des Hamilton-Sweeney pour retrouver Regan, cette soeur que William, son amant, lui a toujours cachée ? Pourquoi ne pas saisir l'occasion d'en apprendre plus sur lui, l'ancien leader du groupe punk Ex Post Facto ? Bientôt, des coups de feu retentissent dans Central Park. Une ombre s'écroule dans la neige.
Qu'est-ce qui peut bien relier ces personnages à ce drame ? Alors que rien ne les prédestinait à se rencontrer, leurs histoires ne vont cesser de se croiser et de s'entremêler jusqu'au blackout du 13 juillet 1977. Une immense coupure de courant plonge alors New York dans le noir. Leurs vies en seront bouleversées à jamais...
City on Fire est une ode à New York, un roman flamboyant et inoubliable sur l'amour, la trahison et le pardon, sur l'art, la vérité et le rock, et sur cette interrogation : qu'est-ce qui rend la vie digne d'être vécue ?
Avec ces réflexions, fruit d'une vie entière de voyages, Ryszard Kapuscinski pose un oeil nouveau sur le concept de l'Autre en Occident.
A travers le prisme de ses rencontres en Afrique, en Asie et en Amérique latine, il observe la vision du monde qu'a cultivée l'Occident au-delà des frontières européennes, de l'Antiquité à aujourd'hui. Il examine ainsi le regard porté par nos sociétés sur les habitants du Sud, toujours considérés comme des étrangers hostiles, objets d'étude plus que partenaires assumant pleinement la responsabilité du destin de l'Homme.
Dans un monde de plus en plus globalisé et de plus en plus polarisé, Kapuscinski démontre à quel point l'idée de l'Autre demeure un défi permanent pour l'esprit humain.
La veille du nouvel an, à Londres, quatre individus se retrouvent, par coïncidence, sur le toit d'un immeuble de quatorze étages, tous avec la ferme intention de sauter pour mettre un terme à une vie devenue intolérable.
Arrive d'abord Martin, présentateur vedette de la télévision, dont la carrière et la famille ont été brisées par un scandale sordide et retentissant ; puis Maureen, femme simple, fervente catholique néanmoins prête à commettre le plus grand des péchés, car elle n'en peut plus de s'occuper, seule, d'un fils handicapé ; ensuite Jess, 18 ans, souffrant d'une grosse peine de coeur, pleine d'amertume (et d'alcool) ; Et enfin J J, jeune Américain dont les rêves de devenir rock star ont disparu, et qui se trouve anéanti par une situation précaire de livreur de pizzas.
Ce quatuor n'a en commun que le désespoir. et une petite faim. Et voici deux pizzas, apportées par J J. Les langues se détient, chacun raconte sa vie, ses déceptions ; Finalement, l'aube venant, ils décident de différer, et se donnent rendez-vous à la Saint-Valentin, au même endroit. Ainsi débute ce nouveau roman magistral de Nick Hornby, son plus accompli depuis Haute fidélité, mélange de drôlerie, de tendresse, d'humanité, d'un brin de mélancolie.
L'humour et l'infinie sagesse de Nick Hornby le portent, ici, au sommet de l'art de l'écrivain.