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Puf
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Voici venu le moment de la post-réalité. Après les attaques contre la vérité ensevelie sous les fausses informations et la polarisation des opinions, nous vivons l'aube d'une nouvelle étape qui va mettre en péril le socle de notre vie commune ; elle tire son eau de la dérégulation généralisée du désir et entend redéfinir notre rapport à la réalité. Exprimant un invariant de l'espèce humaine sous une forme inédite et soudaine, cette dérégulation est exaltée par de nouveaux courants idéologiques et le développement de technologies telles que l'IA ou la réalité virtuelle. Jusqu'où cela pourra-t-il nous conduire ? Pour y répondre, ce livre nous entraîne à la rencontre de mondes sociaux étonnants et de communautés extraordinaires, qui ont en commun de vouloir contourner, corrompre, hybrider ou encore ductiliser le réel. Les individus qui en font partie ne sont d'ailleurs pas aussi peu nombreux que leur excentricité pourrait le faire croire... Avec la rigueur et la clarté qui lui sont propres, Bronner interroge alors l'avenir : sommes-nous encore capables de préserver un socle commun de réalité ou condamnés à une ère où chacun forgera son propre monde ? Au croisement de la sociologie, de l'économie et des sciences cognitives, cet essai puissant sur les enjeux du monde de la post-vérité vient clore le triptyque commencé avec La démocratie des crédules (Puf, 2013) et poursuivi avec Apocalypse cognitive (Puf, 2021).
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Continuer de vivre ou décider d'en finir, c'est une question d'opportunité plutôt que de principe : telle est la leçon d'Épicure, des stoïciens et de Montaigne. Encore faut-il être vivant pour en décider. L'opportunité de vivre est donc première (puisque toutes les autres la supposent), aux deux sens du mot « opportunité » : comme ce qui convient au moment ou aux circonstances, et comme occasion favorable (le kairos des Anciens). L'opportunité de mourir est par nature exceptionnelle (elle ne peut se concrétiser qu'une fois). C'est donc l'opportunité de vivre qui est la règle, par nature quotidienne, et qui requiert tous nos soins. Et c'est l'objet même de la philosophie, celle qui ne nous apprend à mourir, comme disait Montaigne, que parce qu'elle nous apprend d'abord à vivre. Il n'est pas vrai, malgré Camus, que le suicide soit le seul « problème philosophique vraiment sérieux ». Mais que vaudrait une philosophie qui n'aiderait pas à juger - non une fois pour toutes mais en fonction des circonstances - que la vie, comme disait encore Camus, « vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue » ?
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La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison.
Victime d'un pillage en règle, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle.
C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.
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« Les douze articles ici rassemblés entrent dans la série de ce que j'appelle, pensant à Schubert, mes impromptus : des textes brefs, résolument subjectifs, écrits sur le champ et sans préparation (comme dit le Dictionnaire de Littré), qui s'adressent au grand public et sont le plus souvent, malgré l'éventuelle légèreté de l'écriture, d'une tonalité quelque peu grave ou mélancolique. C'est encore le cas dans ce recueil, et d'autant plus, s'agissant de ce dernier point, que la plupart de ces minuscules essais (pour reprendre cette fois le mot de Montaigne) portent sur des sujets en effet sombres ou douloureux : le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie... J'ose croire qu'ils ne seront pas pour autant cause de tristesse, mais aideront plutôt à accepter, si possible joyeusement, la part, en toute vie, de deuil, de chagrin ou de détresse. C'est la joie qui est bonne, mais d'autant plus méritoire et belle qu'elle est souvent difficile.
À l'exception du dernier, qui est de très loin le plus long, tous ces textes ont été (ou seront, pour deux d'entre eux) publiés ailleurs, dans des ouvrages collectifs ou à titre de préface ou postface. On trouvera en fin de volume la date et le lieu de leur publication passée ou à venir. Ils sont tous ici revus, corrigés, parfois sensiblement augmentés. Merci aux auteurs ou éditeurs qui les ont suscités ou accueillis.
Quant au dernier texte, qui est inédit, il ne doit d'exister qu'aux lecteurs (et plus souvent aux lectrices) qui m'ont expressément demandé de l'écrire. Qu'ils en soient eux aussi remerciés. » -
Des vertus, on ne parle plus guère.
Cela ne signifie pas que nous n'en ayons plus besoin, ni ne nous autorise à y renoncer. mieux vaut enseigner les vertus, disait spinoza, que condamner les vices : mieux vaut la joie que la tristesse, mieux vaut l'admiration que le mépris, mieux vaut l'exemple que la honte.
Il ne s'agit pas de donner des leçons de morale, mais d'aider chacun à devenir son propre maître, comme il convient, et son unique juge.
Dans quel but ? pour être plus humain, plus fort, plus doux. vertu c'est puissance, c'est excellence, c'est exigence. les vertus sont nos valeurs morales, mais incarnées, autant que nous le pouvons, mais vécues, mais en acte : toujours singulières, comme chacun d'entre nous, toujours plurielles, comme les faiblesses qu'elles combattent ou redressent. il n'y a pas de bien en soi : le bien n'existe pas, il est à faire et c'est ce qu'on appelle les vertus.
Ce sont elles que je me suis données ici pour objet : de la politesse à l'amour, dix-huit chapitres sur ces vertus qui nous manquent (mais point totalement : comment pourrions-nous autrement les penser ?), et qui nous éclairent.
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La savante et le politique : Ce que le féminisme apporte aux sciences sociales
Eric Fassin, Caroline Ibos
- PUF
- 1 Octobre 2025
- 9782130881667
Un peu partout dans le monde, les sciences sociales font aujourd'hui l'objet d'attaques politiques virulentes. Paradoxalement, cet anti-intellectualisme trouve des relais dans le monde universitaire : ces derniers invoquent la supposée neutralité de la science pour combattre les savoirs critiques, perçus comme idéologiques, voire militants. Pourtant, les sciences sociales, de Max Weber à Pierre Bourdieu en passant par l'École de Chicago, ont toujours déjà été politiques. Les épistémologies féministes revendiquent aujourd'hui, contre l'illusion de la neutralité, l'exigence d'une objectivité forte, à même de nous prémunir des biais et des savoirs situés. La critique des épistémologies conservatrices nous invite ainsi à dévoiler l'impensé de nos disciplines. Et s'il importe de prendre au sérieux, en même temps que les savoirs critiques, les libertés académiques qui en sont la condition de possibilité, c'est pour des raisons qui ne concernent pas seulement le monde universitaire : il en va de la démocratie.
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Pendant ces années au service de l'état florentin, Machiavel n'a « ni dormi ni joué ». C'est dans Le Prince qu'il met à profit son expérience pour conseiller les souverains sur la manière de devenir prince et de le rester. Un traité politique dont la postériété est immense. En reconstituant la logique propre de la syntaxe, en respectant la cohérence du lexique, les traducteurs ont retrouvé le rythme si particulier de la prose machiavélienne qui a tant fait pour le succès de ce « petit » ouvrage. On trouvera, dans cette édition : une introduction qui rappelle les enjeux politiques et théoriques du contexte d'écriture ; une lecture suivie du Prince qui donne pour chaque chapitre les principales lignes interprétatives ; un bref dictionnaire des personnages et événements historiques cités ; et une bibliographie.
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Critique de la raison pure marque un tournant dans l'histoire de la philosophie, une mutation dans l'interrogation philosophique : déplacer l'investigation d'une recherche en termes de vérité vers une recherche en termes de sens, comme réflexion sur les conditions de pensabilité d'un fait. Parce qu'elle entreprend de fonder une philosophie entendue selon un concept « cosmique », c'est-à-dire un système de connaissances ordonnées à ce qui intéresse tout le monde, la Critique nous fait pénétrer dans un XVIIIe siècle pour lequel rien de ce qui est humain n'est étranger au philosophe. Dans les sujets qu'elle aborde, comme dans les exemples qu'elle prend, la Critique est conduite à parler de tout. Grand inventeur de concepts, Kant se refuse à l'obscurité. Sa langue est technique, mais elle l'est dans un but de clarification. Ses innovations sont sémantiques, mais non lexicales. Son écriture a le souci d'allier constamment réflexivité et conséquence. Son lecteur s'en trouve formé autant qu'informé. C'est peut-être l'ultime vertu de la Critique : disposer son lecteur à pouvoir, par après, penser contre elle, mais grâce à elle.
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D'écrivain comblé et adulé, il était devenu un exilé se plaignant auprès de Romain Rolland de ne plus recevoir de courrier. Admirant profondément Montaigne mais aussi Nietzsche, Dostoïevski et Freud, Stefan Zweig souffrait d'être si peu semblable à ses modèles. Il lit et commente passionnément Montaigne pour y trouver la voie de sa liberté intérieure, la force d'assumer son ultime décision.
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« À force d'affirmer que la beauté n'est qu'une question de point de vue, ou qu'il s'agit d'un débat superficiel dans une actualité toujours plus sérieuse ou tragique, nous laissons se reproduire un « privilège beau » lié aux préjugés esthétiques. Car à bien y regarder, de publicités en tracts politiques, nos rues et nos écrans sont peuplés de personnes au physique avenant. Que signifie cette omniprésence des beaux ? Et l'invisibilisation des personnes au physique jugé ingrat ?
Ancrées dans une société obnubilée par les images, les injonctions aux normes dominantes travaillent profondément nos corps, notre estime de nous-mêmes mais aussi notre imaginaire social et politique. Pour dénoncer l'ampleur du privilège beau aujourd'hui, cet essai déconstruit les préjugés historiques liés au corps, expose la relégation sociale et les discriminations liées à l'apparence physique, puis dégage des propositions concrètes pour ouvrir notre regard et lutter contre ce scandale sous nos yeux. » -
Comment devenir un philosophe grec : exercices pratiques
Marc-Antoine Gavray, Gaëlle Jeanmart
- PUF
- 11 Octobre 2023
- 9782130855965
Être philosophe, est-ce parler ou agir ? Tenir de beaux discours ou apprendre à vivre ? Pour les Grecs, l'un ne va pas sans l'autre.
Stoïciens, épicuriens et sceptiques nous offrent des pistes pour comprendre et affronter nos problèmes quotidiens : colères, angoisses, pertes de repères, doutes... Philosopher, c'est penser et confronter sa pensée à la vie. Car qui veut être heureux doit à la fois définir le bonheur et développer des techniques pour le cultiver.
Ce livre est bien plus qu'une introduction à la philosophie : c'est un manuel pour devenir philosophe, concrètement et efficacement. -
Face à l'obscurantisme woke
Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador, Pierre Vermeren
- PUF
- 30 Avril 2025
- 9782130849131
En Amérique du Nord et en Europe, nous assistons à un assaut inédit contre le statut de la vérité et de la science. Des mouvements politiques se réclament des sciences sociales pour asseoir leur idéologie. Or en démocratie, nul n'est plus éclairé ni plus intelligent que les autres pour voter : un homme, un vote. Et la science ne cesse d'être combattue au nom du « ressenti », cette vague notion idéologisée. Dans les deux cas, l'objectif est la conquête culturelle de lieux de pouvoir : mairies, places de députés, universités, médias. Les sciences, au premier rang desquelles la biologie, sont exposées à une contestation idéologique sur leurs fondements par des militants aveuglés par leur toute-puissance. Elle leur offre l'illusion de croire qu'ils peuvent être ce qu'ils veulent : homme ou femme, plante ou animal, magicien, initié ou simple bacille...Cette position sape les bases de la rationalité au profit d'idéologies religieuses, politiques et marchandes.
L'ouvrage présente une vingtaine de contributions centrées autour des grands enjeux de la pénétration des idéologies décoloniales, des théories de la race et du genre dans les milieux actuels de la recherche en lettres et sciences humaines, en droit et même dans les sciences dures. Ce phénomène de déconstruction de la science et du rapport à la vérité s'accompagne d'un militantisme grandissant de l'islamisme, dont certains acteurs profitent pour imposer leur prosélytisme et leur obscurantisme.
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Petit manuel philosophique à l'intention des grands émotifs
Ilaria Gaspari
- PUF
- 4 Mai 2022
- 9782130835479
Les émotions ont mauvaise presse et souffrent depuis toujours d'un préjugé tenace. Les émotions, ce sont les « humeurs », ou encore les « passions » ? passivité de l'âme. Aujourd'hui encore, les hommes, bien souvent, ne doivent pas montrer leurs larmes, tandis que les femmes passent pour hystériques quand elles le font. Pourtant, ce sont nos émotions, ce que nous ressentons, qui nous rendent humains.
À rebours du développement personnel, c'est un guide philosophique des émotions que propose Ilaria Gaspari. Nostalgie, angoisse, gratitude, etc. : les mots que nous mettons sur nos maux ont une histoire, celle de toutes les personnes qui les ont vécues, dites, chantées, étudiées. En s'appuyant sur les plus grands philosophes et la littérature, des récits initiatiques d'Homère à Schopenhauer en passant par Spinoza, Ilaria Gaspari montre que ce qui est le plus intime est aussi universel : les émotions nous inscrivent dans la lignée des hommes.
À travers ce voyage émotionnel dans le temps et la philosophie, à partir de son expérience personnelle, Ilaria Gaspari enjoint à se reconnaître comme émotif afin de ne pas se laisser dominer par elles, ne pas les subir, ni les réprimer, mais les vivre et nous fier à ce qu'elles nous disent. Car c'est l'émotion que nous ressentons qui nous rappelle nos besoins profonds, qui nous rappelle que nous sommes humains. -
1903, 1904,1905, génèse du XXe siècle
Florian Louis
- PUF
- Une Année Dans L'Histoire
- 10 Septembre 2025
- 9782130864042
Chargée d'histoires, l'année 1904 offre sur le XXe siècle un observatoire privilégié. En s'appuyant sur plusieurs événements dans quatre régions du monde, l'auteur donne à voir quelques-unes des forces motrices de ce siècle. Au Sud-Ouest africain allemand, la révolte des peuples herero et nama montre les limites d'un impérialisme européen de moins en moins toléré. Elle suscite une féroce répression qui place d'emblée le siècle sous le signe d'une brutalité dont il ne se départira pas. La prééminence européenne est également bousculée par l'émergence de nouvelles puissances. Le Japon inflige de lourds revers à la Russie lors d'un conflit qui préfigure par bien des aspects les guerres mondiales à venir. Les États-Unis, par la voix de leur président Theodore Roosevelt, assument plus ouvertement que jamais leur vocation impériale. Loin de faire contrepoids à cette marginalisation de l'Europe, l'Entente cordiale franco-britannique enclenche une dynamique conflictuelle qui aboutit à l'embrasement généralisé de 1914 dont le Vieux Continent ressort très affaibli. Cette constellation d'événements met en lumière l'ampleur des bouleversements planétaires qui ont caractérisé ce début de siècle et marquent l'entrée dans une nouvelle ère historique.
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Ce livre entend donner consistance à la notion de « microvoyage », dont on parle de plus en plus de nos jours, et qui va à l'encontre du tourisme de masse. Il s'agit de tout une variété de pratiques : promenade, excursion, équipée, virée, flânerie, randonnée, balade, errance, escapade. Nul besoin de partir à l'autre bout de la planète pour ressentir la beauté qui nous entoure. Tout est là, à proximité, et nous ne savons pas le voir. Le livre est divisé en trois grandes parties : - la première montre les différentes étapes qui ont conduit l'auteur à devenir lui-même un microvoyageur, c'est-à-dire un passionné des « expéditions de proximité » ; - la deuxième partie présente une dizaine de « maîtres » du microvoyage, de Jean-Jacques Rousseau à Jean Rolin, en passant par Jean Giono, Louis Aragon, Guy Debord, Peter Handke ou Virginia Woolf ; - la troisième partie prend la forme d'un manifeste en dix propositions : le microvoyage comme art d'être présent au monde et d'accéder à la poésie du quotidien.
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L'action climatique va coûter cher, mais moins cher que l'inaction à condition de réussir à gérer rationnellement la transition énergétique. Des techno-solutionnistes aux décroissants, des activistes aux promoteurs de la finance verte, des partis écologistes aux défenseurs d'un État-Léviathan, les propositions de transformation de notre démocratie libérale ne manquent pas pour relever le défi climatique. Mais qui va devoir agir, quand, et à quelle intensité ? Qui va payer ? Nos politiques climatiques sont un capharnaüm auquel plus personne ne comprend rien. Il existe pourtant un fort consensus en science économique sur les politiques climatiques à mener. Elles demandent une volonté politique forte à l'heure où nous vivons un véritable backlash écologique de nature populiste. Alors que la société comprend que les politiques climatiques peuvent être attentatoires aux libertés, diminuer le pouvoir d'achat et exacerber les inégalités sociales, Christian Gollier met au jour les coûts de la transition climatique et analyse les mérites relatifs des différentes politiques proposées. Et d'affirmer que ce n'est que par une pédagogie appuyée sur les faits et la science que nous pourrons sortir de l'impasse climatique.
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Dans cet ouvrage majeur paru en 1893, Émile Durkheim analyse les transformations sociales liées aux nouvelles organisations du travail mises en place au XIXe siècle. La division du travail entraîne le passage d'une solidarité mécanique, typique des sociétés traditionnelles, à une solidarité organique. La division de travail, en spécialisant les individus, augmente l'interdépendance des membres de la société et est par conséquent productrice de lien social. Cette réflexion sur la division du travail comme fait social est l'occasion pour Durkheim de développer des concepts clés de la sociologie moderne : anomie, solidarité. -
« Pourquoi il est si difficile aux hommes de devenir heureux ? » : c'est à cette question simple et redoutable que tente de répondre Le malaise dans la culture . L'essai freudien a fait date au moment de sa publication en 1930, et les réflexions qu'il développe ont eu un caractère tragiquement visionnaire. Près de cent ans plus tard, il reste d'une actualité remarquable.
C'est la culture qui, par ses exigences excessives et ses injonctions impraticables, plonge les humains dans le malheur, l'insatisfaction, la violence, voire la maladie nerveuse. Freud fait ici la synthèse de sa réflexion psychanalytique et anthropologique, et met explicitement en garde contre la « misère psychologique de la masse ». La menace totalitaire que Freud sent monter est inséparable d'une misère qui est autant celle de l'économie psychique que de l'économie tout court.
Rédigé à quelques années de l'accession d'Hitler au pouvoir par la voie d'élections libres, dans un climat de violences perceptible à chaque page, le Malaise a une charge politique évidente. L'analyse n'en est que plus valable aujourd'hui. -
Être quelqu'un de bien ; philosophie du bien et du mal
Laurence Devillairs
- PUF
- 25 Septembre 2019
- 9782130818700
On préfère de nos jours parler d'éthique plutôt que de morale. Les deux termes renvoient pourtant à une même réalité. Comment expliquer cette réticence ? Comment expliquer aussi que fleurisse l'expression « c'est une belle personne », qui ne veut rien dire, mais qui exprime ce refus de toute référence à la morale ? Serait-ce parce que la morale rappelle la "leçon de morale", entre punition et contrainte ? Pourquoi est-il si difficile d'être quelqu'un de bien ? Pourquoi nous sentons-nous obligés d'ajouter, lorsque nous disons de quelqu'un qu'il est gentil, que c'est là un compliment ? La gentillesse serait-elle un défaut et la méchanceté un signe d'intelligence, à tout le moins de lucidité ? Qu'est-ce que la méchanceté ?
Philosophie du bien et du mal, des gentils et des méchants, cet ouvrage fait appel, sans jargon mais avec le sérieux requis, aux thèses, souvent radicales, et aux critiques, parfois étonnantes, des philosophes pour interroger notre rapport au bien et au mal, et pour tenter de déterminer ce qui peut faire de nous quelqu'un de bien.
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L'interprétation du rêve introduit à la fois une nouvelle méthode et une nouvelle théorie. La méthode est celle de l'analyse et des associations ; elle décompose le contenu de rêve manifeste en autant d'éléments ou constituants du rêve pour retrouver, en suivant les cheminements de pensée du rêveur, les pensées de rêve latentes. " L'interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l'inconscient de la vie psychique. " (S. Freud) Direction scientifique : Jean Laplanche. Direction de la publication : Pierre Cotet. Notices, notes et variantes par Alain Rauzy. Traduit par Janine Altounian, Pierre Cotet, René Lainé, Alain Rauzy, François Robert. Préface de François Robert.
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Rompant avec la métaphysique telle qu'elle est alors pratiquée, Descartes démontre les fondements solides d'une connaissance, non par déduction fondée sur la logique, mais en accomplissant un acte de pensée, une méditation : la pensée se conçoit, au sens qu'elle se fait, à condition de la faire. Le doute, il faut le penser en acte, de même que l'existence de l'ego.
Cette édition bilingue des Méditations, fondée sur l'édition Adam et Tannery, reprend la traduction faite à partir du texte latin, publié en 1641, par le duc de Luynes et revue par Descartes avant sa première édition française en 1647. L'orthographe a été modernisé.
Le livre se compose de six Méditations suivies des Réponses aux Objections, qui avaient été sollicitées par Descartes même « pour faire que tout ce en quoi le lecteur pourrait trouver de la difficulté, se trouve éclairci par mes réponses ». -
Publiée en 1788, la Critique de la raison pratique s'inscrit dans le prolongement de la Critique de la raison pure (1781) et des Fondements de la métaphysique des moeurs (1785). Elle est aussi l'expression des conditions subjectives de la moralité et l'explication de la loi morale.
Ferdinand Alquié, dans son texte d'introduction, rappelle les sources kantiennes (Leibniz, Wolf, Rousseau), le processus de construction du sujet moral, l'intérêt du sujet connaissant la possibilité d'un usage synthétique de la raison pure pratique sur le chemin de l'impératif catégorique, le rôle de la liberté à l'articulation de la volonté bonne et de la loi. Telles sont les voies d'accès au souverain bien « synthèse de la raison théorique et de la raison pratique, de la raison déterminant la nature et de la raison parant la loi ». -
Antiféminismes et masculinismes d'hier et d'aujourd'hui
Christine Bard, Mélissa Blais, Francis Dupuis-Déri
- PUF
- 22 Octobre 2025
- 9782130886693
Nous sommes aujourd'hui sous la menace d'un important backlash : l'antiféminisme est aujourd'hui moins que jamais une tare du passé. Après #MeToo, nous assistons à une polarisation quant à la question des droits des femmes ou du genre. Ainsi, 37 % des hommes considèrent aujourd'hui que le féminisme représente une menace. Cette nouvelle édition prend la mesure du phénomène et traite désormais de l'antiféminisme en ligne, des involuntary celibates , des croisements entre antiféminisme et extrême-droite, ou encore de la problématique du trumpisme, marqué par des saillies masculinistes.
En analysant différentes expressions de l'antiféminisme depuis le XIXe siècle, dont celui porté par des femmes, les auteurs réunis autour de Christine Bard démontrent la vitalité historique du combat contre les droits des femmes et ses divers points de contact avec l'homophobie et le racisme. Ces phénomènes, pour être compris et combattus, doivent aujourd'hui être situés dans une perspective historique. -
La Poétique de l'espace explore, à travers les images littéraires, la dimension imaginaire de notre relation à l'espace, en se focalisant sur les espaces du bonheur intime. Le « philosophe-poète » que fût Gaston Bachelard entend ainsi aider ses lecteurs à mieux habiter le monde, grâce aux puissances de l'imagination et, plus précisément, de la rêverie. Aussi l'ouvrage propose-t-il tout d'abord une suite de variations poético-philosophiques sur le thème fondamental de la Maison, de celle de l'être humain aux « maisons animales » comme la coquille ou le nid, en passant par ces « maisons des choses » que sont les tiroirs, les armoires et les coffres.
Il ouvre de la sorte une ample réflexion sur l'art d'habiter le monde, impliquant une dialectique de la miniature et de l'immensité, puis du dedans et du dehors, qui s'achève par une méditation des images de la plénitude heureuse, condensant les enjeux anthropologiques, métaphysiques et éthiques de cette oeuvre sans précédent.