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Généralités sur l'art
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Inventer le jardin : De l'Antiquité à nos jours
Gilles Clément, Monique Mosser, Mirabelle Croizier, Antoine Quenardel
- Seuil
- 11 Octobre 2024
- 9782021510638
Cet ouvrage convie le lecteur à une promenade au coeur des jardins, à travers les époques et de par le monde, en compagnie des guides passionnants que sont Monique Mosser, historienne de l'art, et Gilles Clément, le jardinier « planétaire », l'inventeur du « jardin en mouvement », dont les réalisations traduisent la philosophie.
Conçu pas à pas sur le vaste terrain des prestigieuses collections de la BnF, ce livre se dessine en quatre grands parterres : le jardin, lieu de création, où l'on aborde l'histoire des formes du jardin ; le jardinier, artiste et artisan du jardin ; le jardin, sous l'oeil du jardinier, où l'on se penche sur ce qui y pousse et comment ; le jardin, allées et venues, qui nous ouvre aux usages et aux usagers du jardin. Enluminures, dessins, estampes, affiches ont été sélectionnés comme autant de plantes pour l'orner. Sur un dernier cahier, Mirabelle Croizier, architecte du patrimoine, et Antoine Quenardel, paysagiste-concepteur, nous présentent Hortus papyrifer, le jardin-oeuvre d'art qu'ils ont conçu avec Gilles Clément pour la BnF sur le site Richelieu, à partir d'espèces utilisées dans l'élaboration de supports d'écriture. Si dans les rayonnages de ses magasins, l'institution renferme un jardin de papier insoupçonné, Hortus papyrifer met en scène un florilège végétal de possibles ouvrages. -
Aujourd'hui, en Europe, le jaune est une couleur discrète, peu présente dans la vie quotidienne et guère sollicitée dans le monde des symboles. Il n'en a pas toujours été ainsi. Les peuples de l'Antiquité voyaient en lui une couleur presque sacrée, celle de la lumière, de la chaleur, de la richesse et de la prospérité. Les Grecs et les Romains lui accordaient une place importante dans les rituels religieux, tandis que les Celtes et les Germains l'associaient à l'or et à l'immortalité. Le déclin du jaune date du Moyen Âge qui en a fait une couleur ambivalente. D'un côté le mauvais jaune, celui de la bile amère et du soufre démoniaque (signe de mensonge, d'avarice, de félonie, parfois de maladie ou de folie). C'est la couleur des hypocrites, des chevaliers félons, de Judas et de la Synagogue. L'étoile jaune de sinistre mémoire trouve ici ses lointaines racines. Mais de l'autre côté il y a le bon jaune, celui de l'or, du miel et des blés mûrs (signe de pouvoir, de joie, d'abondance). À partir du XVIe siècle, la place du jaune dans la culture matérielle ne cesse de reculer. La Réforme protestante puis la Contre-Réforme catholique et enfin les « valeurs bourgeoises » du XIXe siècle le tiennent en peu d'estime. Même si la science le range au nombre des couleurs primaires, il ne se revalorise guère et sa symbolique reste équivoque. De nos jours encore, le jaune verdâtre est ressenti comme désagréable ou dangereux ; il porte en lui quelque chose de maladif ou de toxique. Inversement, le jaune qui se rapproche de l'orangé est joyeux, sain, tonique, bienfaisant, à l'image des fruits de cette couleur et des vitamines qu'ils sont censés contenir.
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La collection Torlonia, constituée à Rome dès la toute fin du XVIIIe siècle par Giovanni Torlonia, un richissime banquier et entrepreneur, puis par son fils Alessandro, déploie ici ses chefs-d'oeuvre, dans une impressionnante série que viennent compléter un certain nombre de sculptures conservées au Louvre. La réunion des pièces d'un très haut niveau artistique permet une exploration de la sculpture romaine à travers des genres majeurs (notamment le portrait), des modalités de production (les copies romaines d'originaux grecs et l'assimilation de leurs modèles), ou des typologies spécifiquement romaines (les sarcophages sculptés).
Ce parallèle entre la collection Torlonia et celle du Louvre nous plonge aux racines du goût européen et de l'histoire des musées : d'un côté, une collection princière, enrichie par plusieurs acquisitions successives de collections entières ; de l'autre, un musée public de sculpture antique ouvert sous la Révolution.
L'ensemble des essais réunis ici compte les meilleurs spécialistes du domaine et retrace les étapes et les enjeux du collectionnisme tout en éclairant la beauté saisissante de ces oeuvres uniques. -
Vide et plein : le langage pictural chinois
François Cheng
- Seuil
- Beaux Livres
- 2 Décembre 2021
- 9782021480207
L'objet que se donne la peinture chinoise est de créer un microcosme, « plus vrai que la Nature elle-même » (Tsung Ping) : ceci ne s'obtient qu'en restituant les souffles vitaux qui animent l'Univers ; aussi le peintre cherche-t-il à capter les lignes internes des choses et à fixer les relations qu'elles entretiennent entre elles, d'où l'importance du trait. Mais ces lignes de force ne peuvent s'incarner que sur un fond qui est le Vide. Il faut donc réaliser le Vide sur la toile, entre les éléments et dans le trait même. C'est autour de ce Vide que s'organisent toutes les autres notions de la peinture chinoise. Riche de sa double culture, François Cheng nous donne les clés d'appréhension et de lecture de la peinture chinoise en la confrontant à notre tradition artistique occidentale.
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Portraits d'âmes : Entretiens avec Audrey Fella
Irina Brook, Carolyn Carlson, Camille
- Seuil
- 15 Mars 2024
- 9782021393934
Je m'intéresse aux expériences des femmes en quête de sens et de profondeur depuis plusieurs années. Dans ce livre, je donne la parole à des artistes pour savoir comment elles vivent leur spiritualité dans leur intimité et leur art : Carolyn Carlson, danseuse et chorégraphe, Irina Brook, metteuse en scène de théâtre et d'opéra, Camille, chanteuse et compositrice. Trois femmes inspirées, de générations différentes, qui cheminent intérieurement. Trois artistes accomplies du spectacle vivant ,qui cherchent à être. De leurs témoignages, il ressort une spiritualité incarnée, aimante et engagée. Un art sacré, au service du Tout Autre et de la beauté, pouvant éclairer notre vie.
Au fil des pages habitées par leur présence, Carolyn Carlson, Irina Brook et Camille nous font voyager dans leur existence et leur oeuvre, qui élève l'âme. Grâce à leur talent, elles hissent leur art au rang de voie d'éveil. Les lecteurs y sont invités à une rencontre avec elles autant qu'avec eux-mêmes. Et à poser un autre regard sur le monde, sensible, poétique et créateur.
Audrey Fella -
Les couleurs expliquées en images
Michel Pastoureau, Dominique Simonnet
- Seuil
- Beaux Livres
- 29 Octobre 2015
- 9782021227598
Ce n'est pas un hasard si nous voyons rouge, rions jaune, devenons verts de peur, bleus de colère ou blancs comme un linge. Les couleurs ne sont pas anodines. Elles véhiculent des tabous, des préjugés auxquels nous obéissons sans le savoir, elles possèdent des sens cachés qui influencent notre environnement, nos comportements, notre langage, notre imaginaire. Les couleurs ont une histoire mouvementée qui raconte l'évolution des mentalités.
L'art, la peinture, la décoration, l'architecture, la publicité, nos produits de consommation, nos vêtements, nos voitures, tout est régi par ce code non écrit.
Nouvelle édition illustrée du Petit livre des couleurs.
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Le Louvre, avant d'être musée, fut atelier d'artistes. Il demeure aujourd'hui leur résidence.
Pendant plusieurs mois, Hans Ulrich Obrist, personnalité majeure du monde de l'art, a cheminé au travers des collections avec de grandes figures de la création actuelle. Celles-ci évoquent les oeuvres qui les ont marquées, les espaces qui, encore maintenant, les saisissent d'admiration. Chaque artiste interroge, suivant sa sensibilité contemporaine, les défis que rencontre le musée au XXIe siècle.
La séparation fréquente entre patrimoine et création, entre art du présent et art du passé, est désormais dépassée : par la pluralité de voix qui s'expriment à chaque fois face aux oeuvres, le Louvre s'affirme comme le lieu du dialogue entre les temps de l'art - lieu au miroir duquel chacune et chacun vient refléter ses propres projets.
Au final, les onze conversations suscitent avant tout un puissant désir : celui d'aller voir et revoir les oeuvres, évoquées ici ou d'autres, dans ce fourmillement magique d'un musée sans cesse réinventé par ses visiteurs. -
Comment s'opère une révolution symbolique et comment réussit-elle à s'imposer ? À travers le cas exemplaire d'Édouard Manet, c'est à cette question que s'est confronté Pierre Bourdieu dès les années 1980 et à laquelle il a consacré les dernières années de son enseignement au Collège de France. Ce deuxième volume des cours inédits du sociologue, accompagnés d'un livre resté inachevé, marque ainsi l'aboutissement d'une réflexion centrale dans son oeuvre.
Située en pleine crise de l'Académie, à un moment où la croissance du nombre des peintres remettait en cause la tutelle de l'État sur la définition de la valeur artistique, la rupture inaugurée par Manet a abouti à un bouleversement de l'ordre esthétique. La nouvelle vision du monde qu'elle a engendrée a imprimé sa marque jusqu'à nos jours. En abordant la genèse des tableaux de Manet comme une série de prises de position qui sont autant de défis lancés à l'académisme conservateur des peintres pompiers, au populisme des réalistes, à l'éclectisme commercial de la peinture de genre et même aux « impressionnistes », Bourdieu montre qu'une telle révolution est indissociable des conditions d'émergence des champs de production culturelle.
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Souffle-esprit ; textes théoriques chinois sur l'art pictural
François Cheng
- Seuil
- 1 Mars 1989
- 9782020100342
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Hans Ulrich Obrist a enregistré des milliers d'entretiens avec les meilleurs créateurs, artistes, musiciens, écrivains, penseurs, philosophes. Il est un des curateurs d'exposition les plus réputés à l'échelle internationale. Dès son adolescence, il s'est mis à écumer l'Europe, en trains de nuit, pour visiter des ateliers - là où s'approche l'essentiel de l'art et de ses mystères. « J'ai toujours été inspiré par l'idée d'être au milieu des choses mais au centre de rien. » Pourtant, qui connaît Hans Ulrich Obrist ? Curieux et enthousiaste de tout, il est resté très discret sur lui-même. Dans ce livre événement, il accepte enfin de s'exposer.
Tout part de l'enfance, en Suisse, à deux pas des frontières allemande et autrichienne, à même d'inspirer une conception fluide de la notion d'identité. Et puis, vers l'âge de six ans, c'est un très grave accident : renversé par une voiture, il passe plusieurs semaines entre la vie et la mort. Il en tire le sentiment persistant que chaque jour pourrait être le dernier.
Sa frénésie de découvertes, de rencontres, de lectures, en fait un infatigable bourlingueur. Mais, tout à coup, c'est la pandémie, le confinement. Un arrêt brutal. Et l'occasion de prendre le temps d'un retour sur soi. Entre rituels, croyances, convictions, fulgurances, on comprend la cohérence des choix, et la volonté de toujours se renouveler. -
Anatomica ; l'art exquis et dérangeant de l'anatomie humaine
Joanna Ebenstein
- Seuil
- 15 Octobre 2020
- 9782021449198
Cette anthologie présente des planches illustrées d'anatomie, révélant comment les secrets du corps ont fasciné les savants, les artistes, mais aussi les profanes. De la Renaissance jusqu'au XXe siècle, les croyances et les savoirs sur le sujet ont évolué de manière spectaculaire. Ce livre retrace l'incroyable diversité des représentations anatomiques, et leurs implications sociales, scientifiques, philosophiques et artistiques. Tous les artistes ont étudié l'anatomie afin de toucher de plus près la vraisemblance de leurs personnages. Elles sont présentées non pas par ordre chronologique, mais organisées en fonction des parties du corps ou de ses systèmes, pour mieux souligner la richesse des approches métaphoriques ou artistiques, et les différents styles utilisés pour comprendre et représenter le corps humain.
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Conversations avec David Hockney
Martin Gayford, David Hockney
- Seuil
- Beaux Livres
- 28 Octobre 2021
- 9782021491456
Dans cet ouvrage remarquable, les idées, les anecdotes, les passions et l'humour de Hockney élaborent son point de vue sur les problématiques et les paradoxes de la représentation d'un monde en trois dimensions sur une surface plane.
Hockney suggère que « dessiner apprend à regarder [et que] plus on dessine, mieux on y voit. » Quels sont les liens qui unissent les images que nous fabriquons à la réalité qui nous entoure ? Comment l'évolution des technologies a-t-elle affecté la manière dont les artistes représentent le monde ? Et comment apprécier à sa juste valeur le plaisir simple de contempler des arbres, des visages ou des couchers de soleil ?
Nos deux interlocuteurs ponctuent leur conversation d'observations éclairantes sur nombre d'autres artistes comme Van Gogh ou Vermeer, le Caravage, Monet ou Picasso, et formulent des remarques lumineuses sur le contraste frappant entre les paysages de la Californie, où Hockney a passé tant d'années, et du Yorkshire, la région de son enfance où il vit à nouveau aujourd'hui. Quelques-uns des artistes qu'il a rencontrés en chemin - notamment Henri Cartier-Bresson et Billy Wilder - font des apparitions intéressantes au détour du dialogue.
Autoportrait unique et fascinant de l'un des artistes britanniques les plus célèbres et les plus influents de son temps, Conversations avec David Hockney est devenu un ouvrage de référence sur la nature de la création.
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L'allégorie du patrimoine
Françoise Choay
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 19 Septembre 1996
- 9782020300230
Pourquoi le patrimoine historique, architectural et urbain a-t-il conquis aujourd'hui un public planétaire ? Pourquoi sa connaissance, sa conservation et sa restauration sont-elles devenues un enjeu pour les Etats du monde entier ? Ni sa valeur pour le savoir et pour l'art, ni son rôle attractif dans nos sociétés de loisirs ne constituent des explications suffisantes.
La recherche d'une réponse, qui engage plus profondément la nature de cet héritage dans son rapport avec l'histoire, la mémoire et le temps, passe, pour Françoise Choay, par une remontée aux origines, une archéologie des notions de monument et de patrimoine historiques. Cette investigation, poursuivie sur plus de cinq siècles, éclaire le culte actuel du patrimoine, ses excès, découvre ses liens profonds avec la crise de l'architecture et les villes.
Ainsi, précieux et précaire, notre héritage architectural et urbain apparaît allégoriquement dans double rôle : miroir dont la contemplation narcissique apaise nos angoisses, labyrinthe dont le parcours pourrait nous réconcilier avec ce propre de l'homme, aujourd'hui menacé : la compétence d'édifier.
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Nées dans les milieux maritimes méditerranéens au cours du XIIe siècle, les cartes marines dites " cartes-portulans " constituent le coeur de l'ouvrage. Dessinées sur parchemin, sillonnées de lignes en étoile évoquant les directions de la boussole et représentant la succession des ports et des mouillages le long des rivages, ces cartes accompagnèrent les navigations européennes et l'exploration du monde jusqu'au XVIIIe siècle. Instruments de navigation utilisés à bord des bateaux, elles furent aussi produites sous la forme d'images du monde enluminées, destinées à de riches commanditaires, illustrant les intérêts économiques et politiques des puissances maritimes européennes. Réunissant les contributions d'une quinzaine de spécialistes européens, le livre fait le point des connaissances sur ce type de cartes et reflète le renouveau historiographique des dernières années.
Ainsi, sous un angle inédit, l'ouvrage interroge la manière dont les Européens ont découvert et conquis mais aussi étudié et représenté territoires et peuples du XIVe au XVIIIe siècle. Les cartes-portulans s'imposent au regard contemporain comme de véritables oeuvres d'art dont le caractère spectaculaire tient autant à leur taille, imposante, qu'à leur polychromie et à leur univers exotique.
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Les mille et une nuits ; contes choisis
Collectif
- Seuil
- Classiques En Images
- 7 Avril 2011
- 9782021043655
- Ce nouveau volume des "Classiques en images" présente trois des fameux contes des Mille et Une Nuits : - "Histoire de Zobéide"- "Histoire d'Ali Baba et des quarante voleurs exterminés par une esclave" - "Histoire du cheval enchanté". Illustré par des miniatures persanes, ce recueil nous emmène dans un autre temps, au son de la voix de Sheherazade qui parvient durant "mille et une nuits" à repousser la sentence du sultan qui prévoyait sa mort, grâce à ses récits incroyables qui tient son auditoire en haleine.
- Recueil anonyme de contes populaires en arabe, d'origine persane et indienne.
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La peinture de Manet ; Michel Foucault, un regard
Michel Foucault
- Seuil
- Traces Ecrites
- 27 Avril 2004
- 9782020585378
En 1971, Michel Foucault prononce une importance conférence, La peinture de Manet, sous la forme d'un commentaire de 13 tableaux. Cette conférence est à la fois très célèbre et fort peu connue. Rappelons-en ici simplement la conclusion :
« Manet n'a certainement pas inventé la peinture non représentative, puisque tout chez Manet est représentatif, mais il a fait jouer dans la représentation les éléments matériels fondamentaux de la toile. Il était donc en train d'inventer si vous voulez le tableau-objet, la peinture-objet, et c'était là sans doute la condition fondamentale pour que finalement, un jour, on se débarrasse de la représentation elle-même et on laisse jouer l'espace avec ses propriétés pures et simples, ses propriétés matérielles elles-mêmes. » Par ailleurs, en 2001, Maryvonne Saison a réuni des spécialistes de Foucault et de l'histoire de l'art pour évoquer le texte du philosophe et le reconsidérer à la lumière des travaux effectués sur Manet depuis 1971.
Notre volume comporte à la fois la conférence de Foucault et les textes de certains des participants à la conférence de 2001.
Un commentaire magistral et très vivant des oeuvres majeures de Manet.
Nous publierons à l'automne (dans la même collection) un autre petit volume intitulé Les Conférences de Tunis du même Michel Foucault (une sur le structuralisme et l'autre sur la folie).
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Une image peut-être vraie ; Alix Cléo Roubaud
Hélène Giannecchini
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 2 Mai 2014
- 9782021137576
Alix Cléo Roubaud (1952-1983) était photographe et écrivain. Sa vie est renseignée par des lettres, carnets et photographies.
Jacques Roubaud, son époux-poète, a consacré une partie de son oeuvre au souvenir de sa femme, influencé par sa pensée radicale de l'image.
Les trente ans de silence qui ont suivi sa brusque disparition semblent aujourd'hui terminés : ses photographies sont entrées dans de grands musées (notamment : Beaubourg, la Maison européenne de la photographie, la BnF, la Bibliothèque municipale de Lyon, le musée des Beaux-Arts de Montréal) et des fragments de son journal intime, publié au Seuil en 1984 ("Fiction & Cie") ont été réédités en 2009.
Si son oeuvre plastique est en voie d'être redécouverte, un pan entier de son travail demeure oublié ; il constitue le coeur de ce volume.
Ce livre se fonde sur plus de six cents photographies inédites dont une soixantaine sont publiées ici, des centaines de lettres et d'écrits inédits. Dans ce livre, Hélène Giannecchini approche la vie intime d'Alix, la force de sa conception de la photographie, les errances et la maladie.
Malgré l'importance de ses archives, la mémoire qui nous est parvenue reste entrecoupée de silences et d'ellipses ; c'est aussi dans ces espaces qu'Hélène Giannecchini a inscrit ce livre pour restituer la vie d'une jeune femme à l'existence d'une intensité exceptionnelle.
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Il est peu de pages sur la peinture de cézanne (sur la peinture tout court, peut-être) plus denses et plus justes que cet ensemble de lettres et fragments de lettres adressées par rilke à sa femme, le sculpteur clara westhoff, entre le 3 juin et le 4 novembre 1907, autour de la première rétrospective parisienne du peintre d'aix.
Rien d'étonnant à cela. au moment oú rilke devait faire accepter à clara que chacun d'entre eux menât son combat de son côté, le plus grand exemple de cézanne, encore plus radicalement enfermé dans son travail que rodin, leur maître à tous deux, venait à point légitimer ce choix. plus profondément, en ce moment de sa vie oú le poète commencer à s'affermir, en cette année de 1907 dont l'été lui avait donné nombre de poèmes nouveaux, rilke pouvait voir dans les tableaux de cézanne le modèle le plus admirable de ces " choses d'art " objectives et " miraculeusement absorbées en elles-mêmes " auxquelles il tendait lui-même ; lui, le poète le plus exposé à voir, comme son narcisse, sa substance se diluer stérilement dans l'air.
Ce volume constitue la traduction intégrale de l'édition préparée à insel verlag par h. w. petzet en 1983, à partir de celle réalisée sur le voeu et du vivant de clara rilke en 1952.
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Des femmes peintres : du XVe à l'aube du XIXe siècle
Martine Lacas
- Seuil
- Beaux Livres
- 22 Octobre 2015
- 9782021190519
Depuis le texte fondateur de Vasari, l'histoire de l'art avait tenu dans l'ombre le travail des femmes peintres. À partir des années 1960, les Feminist Studies et les Gender Studies ont permis de mettre à mal cette tendance et de redécouvrir des artistes majeures dont le travail avait été injustement occulté au profit de celui de leurs homologues masculins.
Du fait de leur isolement et de leur faible nombre tout autant que des interdits et des obstacles qui furent opposés à leur formation comme à leur carrière, l'étude des femmes peintres a engagé Martine Lacas à se poser certaines problématiques qui leur sont propres : dans quelles familles sont-elles nées ? comment se sont-elles formées ? quelles stratégies ont-elles développées pour légitimer leur statut d'artiste et leur production ? Mais aussi qu'est-ce que le fait d'être femme a changé quant au choix des sujets et de leurs interprétations, quant à l'affirmation de soi par l'oeuvre et dans l'ouvre ?
Pour répondre à ces questions, Martine Lacas s'appuie sur l'étude des ouvres de ces femmes peintres du XVe à l'aube du XIXe siècle, parmi lesquelles on compte Elisabeth Vigée Le Brun, Artemisia Gentileschi, Sofonisba Anguissola ou Adélaïde Labille-Guiard, dont le genre a déterminé et détermine encore la réception, la fortune critique et l'appréciation esthétique.
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Buffon-Picasso ; exemplaire de Dora Maar
Antoine Coron
- Seuil
- Beaux Livres
- 1 Octobre 2015
- 9782021241860
« J'ai annoncé [...] que vous étiez en train de faire revivre Buffon, et l'on se fait une joie de voir le livre », écrivait le marchand et éditeur d'art Ambroise Vollard à Picasso en 1936, à propos des gravures qu'il lui avait commandées afin d'accompagner une anthologie de l'Histoire naturelle. Mais, à l'exception d'une suite de onze planches, rien ne parut avant la mort accidentelle de Vollard. Ce n'est qu'en 1942 que Martin Fabiani, son successeur, publia le livre avec ses trente-et-une gravures. Adoptant la technique de l'aquatinte au sucre, Picasso accomplissait là son rêve d'une gravure aussi vive et libre que le pinceau du peintre, ce qui constitue un moment-clé de son ouvre graphique.
L'histoire ne s'arrête pas là : après avoir offert un exemplaire à sa maîtresse Dora Maar le 17 janvier 1943, l'artiste le reprit le 24 janvier à la suite d'une dispute et, en l'espace d'un après-midi, avec une incroyable rapidité, il rehaussa le volume de quarante-quatre dessins à la plume et au lavis d'encre, dont trente-cinq à pleine page. Ces dessins composent une galerie de portraits faite de têtes d'animaux mais aussi d'hommes barbus et de visages de femmes, autant de métamorphoses possibles du peintre et de son modèle. Le portrait en frontispice d'une Dora chimérique, à la fois la créature si charmante qu'il avait dessinée sous les traits d'une « femme oiseau » au début de leur liaison, et la harpie armée des « superbes griffes » de la jalousie, prête à affronter Picasso le Minotaure, illustre bien l'évolution orageuse des rapports entre le peintre et sa compagne.
C'est la réédition en fac-simile de cet exemplaire unique, conservé à la Réserve des Livres rares de la Bibliothèque nationale de France que nous proposons ici.
Un bestiaire à la fois fascinant et cruel, parfois énigmatique, qui écrit, en creux, la fin d'un amour.
Ce fac-simile est assorti d'une étude illustrée rédigée par Antoine Coron, directeur honoraire de la Réserve des livres rares, qui nous aide à mieux comprendre la place de cet ouvrage dans l'ouvre graphique de Picasso et dans l'histoire de la bibliophilie.
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L'agitation sociale et la contestation politique ont trouvé depuis toujours des formes d'expressions visuelles aussi bien que verbales. Les graffitis sur les murs, les tracts distribués lors des manifestations, les affiches placardées dans les rues ont apporté leur contribution à l'expression de la contestation. Cette iconographie contestataire reflète des luttes de pouvoir, exprime une révolte contre l'ordre établi, appelle aux armes ou pousse un cri passionné en faveur d'une cause.
Du XVIe siècle à nos jours, de la Réforme aux LGBT, cet ouvrage nous fait voyager à travers des siècles de graphismes qui dénoncent les atrocités de la guerre, raillent les ridicules de la royauté, des hommes d'État, des religions et de la société tout entière, appellent à la fin de la discrimination raciale ou de l'apartheid, revendiquent la liberté contre la tyrannie ou la dictature, se mobilisent pour les droits des femmes.
Couvrant une gamme étonnante d'émotions, de la satire à l'horreur pure, Rébellion ! célèbre le droit durement acquis à la liberté d'expression, toujours agissant, toujours disputé.
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Un souvenir d'enfance par Piero della Francesca
Hubert Damisch
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 10 Septembre 1997
- 9782020126083
A mi-chemin entre l'hommage et la satire, à la fois proche et lointain de « l'homme Léonard » de Freud, Hubert Damisch oublie « l'homme Piero » pour analyser une oeuvre d'art construire comme un souvenir d'enfance qui met en scène la plus vieille question de l'humanité : d'où venons-nous ? Et, d'abord, d'où viennent les enfants ? De la légende d'oedipe au mystère chrétien de l'Incarnation, d'innombrables mythes racontent l'énigme de la conception et de la naissance comme un récit des origines de la mémoire humaine.
Pour dire Un souvenir d'enfance par (et non de) Piero della Francesca, Hubert Damish envisage une fresque au motif singulier : la Vierge, vêtue d'une longue robe bleue déboutonnée sur le devant et les côtés, a la main gauche posée sur la hanche ; des doigts de la main droite, elle effleure la longue fente qui s'ouvre sur un ventre bombé.
Ce geste sans exemple est celui de la Madonna del parto de Monterchi, non loin de Borgo San Sepolcro où Piero naît en 1406.
L'auteur nous invite à le suivre dans le silence de cette chapelle toscane.
A la compréhension historique de la « Vierge de l'enfantement » dans l'oeuvre d'un Piero à la fois peintre et mathématicien, alliant l'intuition au concept, Hubert Damisch joint une dimension anthropologique. Par-delà la fiction sacrée du mystère chrétien, l'image de cette vierge entrevue n'a rien perdu de ses pouvoirs : elle renoue avec la mémoire archaïque de la « toujours jeune humanité ».
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Petite galerie ! venus d'ailleurs : matériaux et objets voyageurs
Jean-luc Martinez, Philippe Malgouyres
- Seuil
- 16 Septembre 2021
- 9782021456264
Pour sa sixième saison, la Petite Galerie se propose d'évoquer à travers matériaux et oeuvres d'art les échanges entre des mondes lointains, échanges bien antérieurs à l'émergence d'un monde globalisé par les grandes explorations de la Renaissance. Depuis la plus haute Antiquité, les pierres de couleur, l'ébène, les coquillages et l'ivoire circulent sur de longues distances : loin de leur lieu d'origine, ils deviennent rares, précieux, chargés de sens. Les animaux exotiques voyagent aussi entre les continents, souvent au gré de la politique : les foules comme les artistes découvrent avec stupeur et admiration éléphants, rhinocéros et girafes. Les objets fabriqués par l'homme s'enrichissent et se transforment au long de ces mêmes routes. À travers leurs histoires singulières - leur forme, leur matériau, leur lieu d'origine, leur usage, leur déplacement -, nous esquissons une histoire plus complexe, qui dépasse l'engouement des Européens pour l'exotisme. Une histoire d'échanges où règne d'abord l'imagination.
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Le champ mimétique
Jean-Christophe Bailly
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 7 Janvier 2005
- 9782020587242
Dans son livre, qui nous éclaire sur l'acte de naissance de l'esthétique occidental, Jean-Christophe Bailly tente de penser l'unité et la cohérence des diverses opérations qui, dans le monde grec ancien, ont bouleversé la relation des hommes à leur espace. Le livre montre non seulement qu'entre les actes de représentation (sculpture, peinture, danse, théâtre) et l'espace même qui organise la cité il y a interdépendance, mais que c'est un seul et même dispositif qui se met en place. La distance, qui fonde la possibilité même de l'image, est la clé qui ouvre ce dispositif. C'est donc à l'idée d'une politique de la mimésis que cet essai introduit, au croisement de la réflexion philosophique et de l'histoire de l'art.