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"L'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par coeur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre." Jean Anouilh.
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À la ligne ; feuillets d'usine
Joseph Ponthus
- Éditions de La Table Ronde
- Vermillon
- 3 Janvier 2019
- 9782710389668
À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. Il raconte l'histoire d'un narrateur lettré devenu ouvrier intérimaire qui doit embaucher dans les usines de poissons et les abattoirs de Bretagne.
À la ligne est surtout un chant, une manière d'épopée.
Par la magie d'une écriture simple et somptueuse, tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient ici une Odyssée avec un Ulysse qui combat des tonnes de bulots cyclopéens ou des car- casses de boeufs promises à l'équarrissage.
On est saisi d'emblée, à la lecture de cette prose scandée, de ces versets hypnotiques, par cette voix d'homme qui est capable de raconter avec une infinie précision les gestes du travail, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps épuisé. Mais il sait le faire, tou- jours, en multipliant les registres, tour à tour avec co- lère, humour, rage et amour.
Il inventorie ainsi tout ce qui donne l'envie qu'une journée de travail se termine au plus vite. Et la transfor- mer en texte que ce narrateur écrit comme un journal de guerre ou un livres d'heures avec ses psaumes, ses actions de grâces, ses prières pour les morts.
Aller à la ligne, c'est aussi se reposer dans les blancs du texte où l'on retrouvera la femme aimée, le chien Pok Pok, la lecture des auteurs et poètes, le bonheur dominical, l'odeur de la mer.
À la ligne est une revanche lyrique, un moyen de dé- passer le quotidien en continuant à se souvenir, dans le bruit de l'usine et les odeurs du travail, des poètes qu'il a aimés, des écrivains qui ont baigné son enfance, son adolescence et son âge d'homme. Et ce qui est répéti- tion devient à chaque fois unique : pendant le travail, avec les gestes machinaux, les souvenirs reviennent.
Le narrateur a eu une autre vie : il se souvient de ses cours de latin, il a été mousquetaire avec Dumas, amoureux de Lou et Madeleine avec Apollinaire, nos- talgique et joyeux avec les chansons de Trenet, combat- tant avec Marx. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène, tout ce qui pourrait empêcher son paradoxal et invincible bonheur d'être au monde, dans l'épouvante industrielle.
Si À la ligne s'inscrit dans une tradition qui est celle de la littérature prolétarienne, de Henry Poulaille à Ro- bert Linhardt, en passant par Georges Navel, Joseph Ponthus la renouvelle ici de fond en comble en lui donnant une dimension poétique qui est l'autre nom de cette espérance de changer la vie, comme le voulait Rimbaud.
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Génie précoce du théâtre new-yorkais et vedette de la radio, Orson Welles s'impose très jeune comme un créateur hors norme, à la fois acteur, metteur en scène, producteur, adaptateur, directeur de troupe, spécialiste et vulgarisateur de Shakespeare. Après des débuts tonitruants et devenus légendaires avec Citizen Kane (1941), chef-d'oeuvre visionnaire et film-manifeste d'un cinéma profondément personnel et novateur, il est rapidement marginalisé par Hollywood, trop libre, trop audacieux. Commence alors une carrière de cinéaste décousue et mouvementée, marquée par des oeuvres abîmées par leurs commanditaires mais aussi de nouveaux chefs-d'oeuvre tels que La Soif du mal (1958) ou Falstaff (1966). À la fois homme de spectacle, star mondiale après Le Troisième Homme (1949) et intellectuel en cinéma, il est l'homme de tous les paradoxes. Welles incarne à lui seul la figure de l'Auteur de films, roi Lear dépossédé de son royaume, mais souverain incontesté des cinéphiles. Vénéré par la Nouvelle Vague française comme par le Nouvel Hollywood, il continue de fasciner par la richesse visionnaire de son oeuvre et la puissance intacte de son écriture cinématographique. Sa légende se nourrit aujourd'hui de sa vie romanesque comme d'une filmographie en perpétuel mouvement, au gré de titres redécouverts ou reconstruits, qui ne cessent d'enrichir notre regard sur l'un des plus grands artistes du XXe siècle. Cet ouvrage collectif, une première depuis quarante ans, rassemble textes d'époque (Borges, Sartre, Aragon, Deguy, entretiens deWelles), essais des meilleurs exégètes, et intermèdes inédits offrant un regard original sur un corpus foisonnant et labyrinthique. Richement illustré, ce catalogue accompagne l'exposition de la Cinémathèque française, sous la direction de son directeur et commissaire général, Frédéric Bonnaud.
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Quand Amed pleure, Aziz pleure aussi. Quand Aziz rit, Amed rit aussi.
Ces frères jumeaux auraient pu vivre paisiblement à lombre des orangers. Mais un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents. La guerre sempare de leur enfance et sépare leurs destins. Des hommes viennent réclamer vengeance pour le sang versé.
Amed, à moins que ce ne soit Aziz, devra consentir au plus grand des sacrifices. Et tous payeront le tribut des martyrs, les morts comme ceux qui restent.
Larry Tremblay frappe encore un grand coup, mais vise cette fois le cur, laissant au lecteur le soin de départager les âmes pures des fourbes, les fanatiques des héros. Un texte à la fois actuel et hors du temps qui possède la force brute des grandes tragédies et le lyrisme des légendes du désert.
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En 1903, une jeune Écossaise, Mary Mackenzie, embarque pour la Chine où elle doit épouser son fiancé, l'attaché militaire britannique. Fascinée par la vie à Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d'esprit rapidement désapprouvée par la communauté européenne. Une liaison avec un officier japonais, dont elle attend un enfant, la mettra définitivement au ban de la société. Rejetée par son mari, Mary fuira au Japon dans des conditions dramatiques. Une odeur de gingembre est le passionnant récit de sa survie dans une culture totalement étrangère, à laquelle elle réussira à s'intégrer grâce à son courage et à son intelligence.
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Dans son Journal, Jean-Luc Lagarce évoquait avec ironie et superstition les «camarades chercheurs de l'Idaho», ces universitaires qui travailleraient sur ses archives quand il aurait obtenu la gloire. Trente ans après sa mort, Gus Idaho, documentariste américain, mène son enquête sur Lagarce, et fait défiler devant sa caméra les proches du dramaturge : la Mère, le Père ; les producteurs Lucien et Micheline Attoun ; la Comédienne ; l'Alter Ego ; le Romancier... Tour à tour, chacun fait revivre Lagarce - comédien, metteur en scène, mais aussi ami, frère, fils. De sa ville natale près de Montbéliard, où ses parents étaient ouvriers chez Peugeot, à l'intelligentsia parisienne et aux backrooms de la capitale, en passant par La Roulotte à Besançon et une résidence à Berlin, Lagarce aura pris un nombre incalculable de trains et connu une foule d'amants. Jusqu'à ce que le sida frappe à sa porte au milieu des années 1990, refermant le rideau sur une vie d'écriture et un inlassable amour des mots. Dans un portrait saisissant, Charles Salles rend hommage à l'un des auteurs contemporains les plus joués en France, surtout connu pour sa pièce Juste la fin du monde (portée à l'écran par Xavier Dolan en 2016), et parvient une nouvelle fois à entremêler fiction et réalité, personnage et être de chair.
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Petit bréviaire du vin et de l'ivresse
Claudine Brécourt-Villars
- Éditions de La Table Ronde
- 4 Septembre 2025
- 9791037114594
C'est par centaines que mots et proverbes évoquant le vin s'échappent de nos dictionnaires et illuminent la littérature depuis Rabelais, qui s'intéressa aux buveurs de son temps et à l'ivresse, sachant lui-même allègrement plier le coude. L'alcool érotise les lettres françaises : un vin a «de la cuisse», on est «porté sur la blonde», ou on «dépucèle une bouteille»... Il irrigue les chansons à boire, et Apollinaire le choisit délibérément comme titre de son recueil majeur. De A comme «Abreuvoir» à Z comme «Zinc», ce petit bréviaire regroupe plus d'une centaine de mots et expressions argotiques, illustrés par des citations puisées chez d'illustres leveurs de coude.
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Le livre tibetain de la vie et de la mort
Sogyal Rinpoché
- Éditions de La Table Ronde
- 4 Novembre 1993
- 9782710305934
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Années 80. Média pionnier de l'ère des radios libres, Fréquence Gaie est en 1981 la première radio LGBT à émettre en continu. Années 90. Sous le nom de Radio FG, elle devient la première station dédiée à la musique electro et à la culture des DJ. Inventive, chaotique, engagée, queer et musicale, FG fut la radio la plus emblématique des mutations culturelles et sociétales de la fin du 20e siècle.
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Pour la première fois, Valérie Rouzeau se frotte au sonnet. Du crépitement de ses vers très libres jaillit une tristesse allègre : Ma quarantaine sans amour sauf Ses poignées qui ne fondent pas ou une drôlerie rêveuse : Pendant qu'elle digitale envoie textos Ses orteils dansent nus vernis vernis nus Sous son trône d'un moment siège de tram Elle pianote joliment ses jtm. Elle se tient au coeur du monde, en même temps qu'à sa marge. Sa vie chahute entre les lignes. Elle dit le plafond qui grince, le jeune homme pâle dans le métro, la visite chez le gynéco, les nuits blanches et les nuits noires. Elle s'empare du quotidien et fait violon de tout bois.
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Le cantique des larmes : Arménie 1915 : Paroles de rescapés du génocide
Annick Asso
- Éditions de La Table Ronde
- 14 Avril 2005
- 9782710327769
En 1915, le gouvernement Jeune-Turc décidait d'exterminer les Arméniens.
Ce fut le premier des génocides du XXe siècle. Quatre-vingt-dix ans après l'horreur, des voix sortent des décombres. Ce sont les rescapés qui parlent. Ils racontent les déportations, les camps, les massacres. Ils disent l'indicible. Arrachés à l'anéantissement, leurs récits de survivants sont des paroles de vie. Il faut les lire. Pour que soit reconnu le crime et que soit connue la vérité. Pour que disparaisse le mensonge et que ne réapparaisse pas le mal.
Pour que les morts sans sépulture connaissent enfin la paix. Car il est temps que les vivants puissent envisager le deuil et le pardon. Monument de mémoire et document pour l'histoire, ce recueil, à la manière des choeurs de la tragédie antique, inscrit dans l'éternité l'abîme éprouvé par tout un peuple. Et avec, par l'entière humanité.
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Un singe en hiver a pour cadre un hôtel de la côte normande tenu par Albert Quentin, ancien fusilier marin en Extrême-Orient, et sa femme Suzanne. Le jeune publicitaire Gabriel Fouquet y débarque pour rendre visite à sa fille Marie, pensionnaire dans le village, mais aussi pour oublier l'échec de sa vie sentimentale avec Claire, partie vivre à Madrid. Gabriel et Albert n'ont pas «le vin petit ni la cuite mesquine» : grâce à l'ivresse, ils vont s'offrir, l'un en Espagne et l'autre en Chine, deux glorieuses journées d'évasion.
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Fac-similés des éditions originales
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"Médée, terrible Médée ! Femme révoltée qui trahit son père, tua son frère pour l'amour de Jason et la conquête de la Toison d'or. Dix ans après, Jason se déprend de Médée et s'apprête à épouser la fille de Créon, roi de Corinthe. Refusant la fuite et le "bonheur, le pauvre bonheur", Médée va continuer à semer le feu... Je t'ai aimée, Médée. J'ai aimé notre vie forcenée. J'ai aimé le crime et l'aventure avec toi.
Et nos étreintes, nos sales luttes de chiffonniers, et cette entente de complices que nous retrouvions le soir, sur la paillasse, dans un coin de notre roulotte, après nos coups. J'ai aimé ton monde noir, ton audace, ta révolte, ta connivence avec l'horreur et la mort, ta rage de tout détruire. J'ai cru avec toi qu'il fallait toujours prendre et se battre et que tout était permis", Jean Anouilh.
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Les légumes de Monica Luciani : 72 recettes comme à l'oenosteria
Carolyn Jenkins, Monica Luciani
- Éditions de La Table Ronde
- 24 Octobre 2024
- 9791037113948
Les légumes sont ma passion ! J'aime les regarder sur les étals du marché, les travailler, les cuisiner... un jour peut-être pourrai-je les cultiver. Dans ce livre vous trouverez 72 recettes simples et savoureuses, organisées au fil des saisons. Certaines sont des classiques du patrimoine gastronomique italien, d'autres ont été préparées à l'Oenosteria selon l'inspiration du moment et d'autres encore empruntées à des personnes chères à mon coeur. Elles sont rapides et faciles : l'idée est de se faire plaisir même quand on a une très petite cuisine et peu de temps. Et c'est possible, croyez-moi !
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Passage de témoin continu entre la petite dame (certainement pas petite d'âme) et Valérie, Valérie Rouzeau, ces poèmes sont un ballet où elles s'effleurent du bout des doigts avant de s'effacer et de céder la place à l'autre. C'est délicat, fluide, drôle (cet agent culturel en train de se sentir l'aisselle, on le voit !), déterminé même dans les passages plus durs (cocotte avion flèche papier - c'est plié), plein de trouvailles (bien vieillir ou vieillir bien...), de jeux avec l'anglais (entre le quai et le marchepied please mind the gap) et toujours avec les mots (persévérance - perce et révérence)...
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Présence au monde moderne
Jacques Ellul
- Éditions de La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 13 Février 2025
- 9791037114938
Présence au monde moderne est un livre fondateur qui réunit les versants sociologique et théologique de la réflexion de Jacques Ellul. Paru en 1948, il est devenu un classique qui conserve toute sa pertinence au regard des défis actuels. Comment réagir face à des forces aussi complexes que la technologie ou l'État ? Comment communiquer dans le contexte des problèmes inhérents aux nouvelles formes de médias ? Avons-nous de l'espoir pour l'avenir de notre civilisation ? Au lieu d'agir «comme des êtres sociaux», nous devons nous engager dans une révolution qui ne se produira que lorsque nous prendrons radicalement conscience de notre situation actuelle et que nous entreprendrons «une destruction féroce et passionnée des mythes, des idoles intellectuelles, des rejets inconscients de la réalité et des doctrines dépassées et vides de sens». La mission unique du chrétien est d'organiser cette révolution dans le monde d'aujourd'hui.
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«Le dimanche matin j'attendis longtemps le bus nº6 devant un arrêt situé lui aussi (comme La Polonez) en rase campagne, et cependant vandalisé avec tant de soin qu'il n'en subsistait que la grêle et parallélépipédique armature métallique, tel un gibet de poche. Il pleuvait de temps à autre. Dans les prés gorgés d'eau, les vaches égarées lors du déménagement attendaient de leur côté que l'on vînt s'occuper d'elles, et les betteraves enfin soustraites à la terre durcie s'entassaient de plus en plus haut au bord des routes. À quelque distance se tenait une jeune fille solitaire, comme répudiée, encombrée de bagages, issue probablement du centre d'apprentissage situé non loin de l'hôtel Campanile.» Jean Rolin, on le sait, n'est pas un voyageur comme les autres. Il pose ses valises là où le vent le mène, flâne au gré des paysages, sans jamais savoir ce qui l'attend. De la vallée de la Fensch à Marseille, en passant par Clermont-Ferrand, il explore des chemins de traverse, en quête de nouveaux horizons.
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Contre les violents
Jacques Ellul
- Éditions de La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 13 Février 2025
- 9791037114983
Dans ce volume, Jacques Ellul reprend les acquis de ses travaux sociologiques pour mettre en avant le caractère universel du recours à la violence, notamment dans l'État et dans le processus révolutionnaire. Tous les modèles de vie collective reposent sur l'usage de la force et le justifient. À cette universalité, Ellul oppose la radicalité de l'Évangile qui ne permet au chrétien aucun compromis avec la violence : Jésus n'a pas vaincu les autorités en étant plus puissant qu'elles mais au contraire en les dépouillant par la non-puissance de la Croix.
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François Bizot, membre de l'Ecole française d'Extrême-Orient, est fait prisonnier au Cambodge par les Khmers rouges, en 1971.
Enchaîné, il passe trois mois dans un camp de maquisards. Chaque jour, il est interrogé par l'un des plus grands bourreaux du vingtième siècle, futur responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts, aujourd'hui jugé pour crimes contre l'humanité : Douch. Au moment de la chute de Phnom Penh, en 1975, François Bizot est désigné par les Khmers rouges comme l'interprète du Comité de sécurité militaire de la ville chargé des étrangers auprès des autorités françaises.
Il est le témoin privilégié d'une des grandes tragédies dont certains intellectuels français ont été les complices. Pour la première fois, François Bizot raconte sa détention, décrit une révolution méconnue, démonte les mécanismes de l'épouvante et fait tomber le masque du bourreau monstre. Grâce à une écriture splendide et à un retour tragique sur son passé, l'auteur nous fait pénétrer au coeur du pays khmer, tout en nous dévoilant les terribles contradictions qui - dans les forêts du Cambodge comme ailleurs - habitent l'homme depuis toujours.
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Alors qu'un typhon dévaste l'Île-de-France, l'éditeur Alexandre Garnier contemple le cataclysme meurtrier depuis son bureau, rue de l'Odéon : une rivière de boue coule sous ses fenêtres, des rats surgissent des égouts. Le passé aussi remonte à la surface. Devant ce spectacle de fin du monde, Garnier se souvient de sa jeunesse et surtout de son ami, le poète Adrien Vivonne, auteur entre autres de Danser dans les ruines en évitant les balles. Garnier a publié ses livres avant que celui-ci ne disparaisse mysté rieusement en 2008, il y a presque vingt ans.
Qu'est devenu Vivonne ? Partout en Europe, la « balkanisation climatique » sévit et les milices s'affrontent tandis que la multi plication des cyberattaques fait craindre une Grande Panne. Lancé à la poursuite de Vivonne, Garnier essaie de le retrouver avant que tout ne s'effondre. Est-il possible, comme semblent le croire de plus en plus de lecteurs dans le chaos ambiant, que Vivonne ait trouvé un passage vers un monde plus apaisé et que la solution soit au coeur de ses poèmes ?
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Un effondrement parfait
Jérôme Leroy
- Éditions de La Table Ronde
- Vermillon
- 9 Janvier 2025
- 9791037114792
«Je ne vais pas raconter d'histoire, pour une fois. À part des notes prises sur des petits carnets, je n'utilise plus de stylo. Le Montblanc de mon vingtième anniversaire est depuis longtemps comme un soldat abandonné dans le pot à crayons. Je bénis chaque jour l'existence du traitement de texte parce que j'ai un souvenir épouvantable du dernier roman, assez gros, que j'ai dû taper à la machine. C'était bruyant, abrutissant, décourageant. Les touches qui trahissent, le ruban qu'il faut changer et qui tache les doigts, les feuillets maculés de correction et de "blanco". Le manuscrit ressemblait à un bébé sale, mécontent. Tout ça, c'est fini et c'est tant mieux. Circonstance aggravante, depuis que j'ai un ordinateur portable, j'écris allongé, de préférence sur un canapé, la tête surélevée par un coussin. Le chat est bienvenu, ainsi que des écouteurs qui passent le plus souvent des compilations de soul et de rhythm and blues. Quand le chat a faim, je retire les écouteurs et la journée est terminée : je peux enfin me lever.»
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Dans Eumeswil, Ernst Jünger renoue avec l'utopie et le symbolisme d'Héliopolis. L'État universel qu'il a prophétisé dans un de ses essais a été réalisé. Cet État est dirigé par le Condor, un général devenu dictateur, installé dans la Casbah qui domine la cité. Tacticien raffiné du pouvoir, le Condor méprise les braves démocrates d'Eumeswil, leurs bavardages, leurs réunions qu'ils croient secrètes. Venator, un historien issu d'une longue lignée d'historiens, professeur à l'université, exerce toutes les nuits les fonctions de steward à la Casbah. Silencieux, affairé, attentionné, il sert le cercle le plus intime des puissants et obtient ainsi l'accès à la «zone interdite» dont il est le contemplateur privilégié. Il méprise lui aussi les amis du peuple, les groupes d'anarchistes manipulés par la police du Domo, le compagnon du Condor. Pour lui, combattre le pouvoir c'est encore se lier au pouvoir. C'est l'homme de la réserve, de l'hivernage, du «recours aux forêts» - ce thème que Jünger a développé dans son Traité du Rebelle:«le recours aux forêts, ce n'est pas une idylle qui se cache sous ce mot». Il incarne un nouveau type:l'anarque, qui se distingue de l'anarchiste parce qu'il est solitaire (l'auteur se plaît à dire que l'anarque est à l'anarchiste ce que le monarque est au monarchiste). Roman du détachement, de la lucidité, de l'abandon des jeux mortels, Eumeswil - dont le traducteur a écrit qu'il pourrait être le Second Faust d'Ernst Jünger - se place au-dessus de l'histoire et de la politique. Pourtant Ernst Jünger nous révèle dans ce livre la signification de sa propre attitude devant les événements qui ont bouleversé l'Europe du XXe siècle. Pour comprendre cette attitude exemplaire, souvent jugée ambiguë, pour mieux éclairer la mort des civilisations, il faudra se référer au Venator, à l'anarque, cette figure jüngerienne qui mériterait d'être retenue par la science politique.
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Les bourgeois de Calais
Michel Bernard
- Éditions de La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 13 Avril 2023
- 9791037111869
Quand Omer Dewavrin entre dans l'atelier d'Auguste Rodin, dédale de formes humaines de pierre et de glaise, il a la certitude d'avoir fait le bon choix. Notaire et maire de Calais, il a confié au sculpteur à la réputation naissante la réalisation d'un monument en hommage à six figures légendaires de la guerre de Cent Ans : les Bourgeois de Calais. Nous sommes en 1884, et Dewavrin ne sait pas encore qu'il s'écoulera dix ans avant que l'artiste, en quête de perfection, se décide à déclarer son travail achevé. La bouleversante chorégraphie de bronze n'existerait pas sans ce bourgeois du dix-neuvième siècle qui, devinant le génie du sculpteur, l'obligea à aller au bout de lui-même et imposa son oeuvre en dépit du goût académique et des controverses idéologiques. Sa femme Léontine et lui sont les héros inattendus de cette histoire, roman de la naissance d'une amitié et de la création du chef-d'oeuvre qui révolutionna la sculpture.