Dans le Yémen du XVIIe siècle, les communautés cohabitent et s'affrontent.
Alors quand Fatima, la fille du mufti, s'éprend du bel adolescent juif qui répare les fenêtres ajourées du palais de son père, leur histoire est forcément destinée à connaître un parcours semé d'embûches. Quant à l'enfant de cette union interdite, ni les Musulmans ni les Juifs ne veulent le reconnaître. Que son père se convertisse à l'islam n'y change rien. Et quand, vers 1660, un certain Shabbataï Tsevi prétend être le Messie et redonne vie au rêve d'émancipation des Juifs, les rapports inter-religieux se compliquent encore...
Ce roman dresse un tableau vivant d'un Yémen fécond et multiculturel.
Au pays du Commandeur, nul ne peut ignorer qui est le maître: son image est partout, les lieux publics portent son nom, des livres sont écrits a` sa gloire. Au pays du Commandeur, tout le monde lui est redevable, chacun chante ses louanges, dans sa cuisine ou en public, mais sur les toits-terrasses des maisons il se raconte de drôles d'histoires. Au pays du Commandeur, on se méfie de l'aveugle au coin de la rue, de sa secrétaire, de son voisin, de son conjoint. Tiraille´ par des sentiments contradictoires, un écrivain venu d'un État voisin de l'Irassybie observe. Quelqu'un soufflera-t-il un jour sur les braises de la révolte?
Retour en Irak après quinze ans d'absence.
Des retrouvailles ? Oui, mais amères. Comment serrer dans ses bras sa grand-mère irakienne quand on est affublée de l'uniforme de l'occupant ? Comment ne pas sentir les regards haineux en traversant les villages dans des véhicules blindés ? Comment se limiter à son rôle d'interprète quand on assiste à des interrogatoires brutaux ? Zeina est pourtant convaincue de participer à une juste cause : déboulonner le tyran.
Mais passés quelques jours dans le pays de ses ancêtres, ses convictions sont ébranlées, ses repères brouillés, son identité en lambeaux... Dans une langue percutante, Inaam Kachachi nous offre, à travers le double portrait d'une femme et d'un pays déchirés, le roman de la blessure irakienne.
L'histoire se passe dans les Territoires occupés, principalement à Ramallah et à Naplouse, quelques années avant la seconde Intifada, puis pendant le siège du quartier général d'Arafat à Ramallah.
Deux frères, dont la vie sera terriblement gâchée par les événements, sont au centre de ce roman. Le cadet, Ahmad, timide et sensible, passionné de dessin, bon élève admiré de ses professeurs qui lui prédisent un brillant avenir malgré son bégaiement, fera plusieurs années de prison pour s'être lié d'amitié avec une petite fille de la colonie juive voisine du camp de réfugiés où il vit. Maguid, l'aîné, étudiant à l'université de Bîr Zeit, dilettante, musicien, rêve de devenir un chanteur célèbre. À cause de ses relations avec une riche famille palestinienne proche des cercles du pouvoir, il est soupçonné du meurtre du chef de cette famille et passe à la clandestinité. Lorsqu'éclate la seconde Intifada, Ahmad, traumatisé par ses années de prison, s'engage comme volontaire pour ramasser les blessés dans les rues. Maguid, pour des raisons d'ambitions personnelles, devient un des gardes du corps d'Arafat, et se fait complice de la corruption et de la décadence de l'Autorité palestinienne.
Ce qui intéresse l'auteur, ce n'est pas la grande Histoire, mais plutôt les répercussions humaines du conflit, générateur de drames humains et exacerbant les situations les plus ordinaires pour les transformer en tragédies. La trajectoire de chacun des frères leur fait croiser une multitude de figures de toutes les générations, permettant à Sahar Khalifa de brosser une peinture extrêmement sensible de la société palestinienne. C'est notamment l'occasion de très beaux portraits de femmes. Même s'il y a une dénonciation de l'oppression israélienne responsable de tout ce gâchis, c'est loin d'être un livre manichéen - les travers de certains Palestiniens (ambition dévorante, collaboration ou recours à la violence aveugle) ne sont pas occultés - mais plutôt un livre humaniste, tantôt désenchanté, tantôt plein d'espoir.
Cadette d'une modeste famille yéménite, la narratrice de ce roman a grandi sous la férule d'un père rigoureux et d'une mère soumise. Au fil des souvenirs, elle retrace son existence. Son enfance partagée entre interdits et transgressions - entre apprentissage à l'école religieuse et visionnage avec sa grande soeur de cassettes pornographiques.
Puis ses études de théologie et ses voyages : au Soudan, en Arabie saoudite, en Égypte, et finalement en Afghanistan où elle s'engage dans le djihad. Sur la vie dissolue de sa grande soeur Loula, sur sa rencontre à Paris avec un peintre désireux de la faire poser nue, son père a toujours fermé les yeux car c'est elle qui les a fait vivre. Quant au frère aîné, Raqib, jadis marxiste, il s'est transformé en fanatique religieux après son mariage.
Ses certitudes voleront en éclats quand il découvrira une vidéo de sa femme en plein ébats érotiques.
Ce roman dévoile une société aux prises avec ce paradoxe : si l'islam reconnaît en principe à la femme des droits sexuels équivalents à ceux de l'homme, la pratique la réduit au rang d'objet. La femme - « interdite » dans tous les sens du terme - doit mettre en oeuvre de multiples stratégies pour lutter contre le déni dont elle est victime.
Ce texte a valu à l'auteur d'intenses polémiques.