Editions Chandeigne&Lima
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Histoire du Portugal contemporain ; de 1890 à nos jours
Yves Léonard
- Editions Chandeigne&Lima
- Lusitane
- 3 Octobre 2016
- 9782915540864
L'histoire contemporaine du Portugal reste encore trop méconnue en France, alors que des flux croissants de touristes français découvrent le pays, parfois pour s'y installer l'heure de la retraite venue. Mais clichés et préjugés continuent d'avoir la vie dure, du « bon émigré portugais » à la trilogie des trois F - Fado, Fátima et Football. Sans compter le prisme réducteur des agences de notation, si prégnant ces dernières années.
Pourtant le Portugal a le plus souvent reflété, voire précédé, l'histoire européenne, du renversement de la monarchie à l'implantation précoce de la République en octobre 1910, à la longue dictature salazariste et aux tourments coloniaux, ponctués par le rétablissement de la démocratie avec la singulière Révolution des oeillets, le 25 avril 1974, avant de vivre pleinement à l'heure européenne, non sans tourment.
Yves Léonard propose ici une synthèse - la première de ce type en France -, nourrie des apports récents de la recherche et des débats historiographiques, mettant en lumière la complexité et la richesse d'une histoire du Portugal contemporain loin des idées reçues.
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Le voyage en Chine d'Adriano de Las Cortes (1625)
Adriano de Las cortes
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane
- 1 Janvier 2001
- 9782906462663
" Pour tout dire, les Chinois ne sont pas nos amis " ; c'est ainsi qu'au détour d'une phrase, le jésuite Adriano de Las Cortes prend le contre-pied d'un discours dominant largement laudatif.
Il est vrai qu'il vit la Chine dans des circonstances particulières. En 1625, cet Aragonais quitte Manille pour une mission diplomatique à Macao à bord d'un navire chargé d'hommes et d'argent. Pris par les vents, il se fracasse sur les côtes de la région de Chaozhou, à l'est de Canton : une belle aubaine pour les Chinois qui s'empressent de capturer les rescapés du naufrage et de les dépouiller, avant d'en occire quelques-uns.
Commence alors une longue série d'épreuves, sous la houlette des soldats chinois : la pérégrination sur les mauvais chemins, les comparutions devant les tribunaux, la résidence surveillée dans d'incertains villages, jusqu'à ce que l'affaire se résolve à Canton. Libéré, Las Cortes rédige sa Relation dans laquelle il narre ces péripéties et surtout les réalités de la vie quotidienne : du vêtement des Chinois aux objets rituels des temples, en passant par les châtiments corporels, rien n'échappe à son regard.
Sa description, écrite sans sinophilie de principe, n'est pas dénuée d'un certain relativisme culturel qui en fait toute la richesse. De plus, l'auteur a pris le parti d'illustrer son propos en faisant exécuter, à son retour à Manille, une cinquantaine de dessins à l'encre d'une grande valeur ethnologique. Invitant à entrer de plain-pied dans la culture d'un homme, ce manuscrit est un véritable récit anthropologique avant l'heure.
Il paraît ici pour la première fois en français.
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Prisonniers de l'empire céleste ; le désastre de la première ambassade portugaise en Chine ; récits & témoignages portugais et chinois (1517-1524)
João Viegas
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane
- 9 Janvier 2014
- 9782367320762
« Brûlez tout ce qui est chinois » s'écrie Cristóvão Vieira ; ils enlèvent de « jeunes enfants pour les faire rôtir et les manger » s'insurge Dai Jing, rédacteur de la monographie du Guangdong. La première ambassade des Portugais en Chine fait suite à leur conquête de Malacca, en août 1511, et à leur entrée dans les réseaux de commerce de l'Insulinde. Tomé Pires, chargé de conduire la mission auprès de l'empereur de Chine, débarque à Canton en septembre 1517. Cependant, la présence des Portugais est loin d'être amicale: ces derniers explorent la rivière des Perles et tentent d'édifier une forteresse à son embouchure. De plus, une ambassade malaise vient dénoncer les exactions des nouveaux maîtres de Malacca. L'empereur, apprenant les crimes et les méfaits des Portugais, leur oppose une fin de non-recevoir : l'audience de Tomé Pires n'aura pas lieu. En septembre 1523, les autorités impériales font exécuter vingt-trois prisonniers portugais à Canton.
Cet ouvrage réunit, pour la première fois, des sources occidentales et des sources chinoises. Il associe des témoignages directs et des textes élaborés à distance des événements. Le dossier documentaire invite à réfléchir sur la mémoire de ce premier contact, tant du point de vue des Portugais que des Chinois. Tandis que João de Barros aYrme que les Portugais voulaient « se lier d'amour et d'amitié avec l'empereur », plusieurs textes chinois notent la puissance de ces nouveaux canons qui grondent « comme le tonnerre ».
Ce livre donne le récit commenté et accompagné de cartes et illustrations des premiers contacts officiels avec la Chine. Cette ambassade fut un échec et les émissaires terminèrent en prison ou exécutés.
Cristovão Vieira et Vasco Calvo ont accompagné cette première mission diplomatique en Chine, dirigée par Tomé Pires, chargé de porter un présent pour l'Empereur afin d'établir des relations politiques et commerciales entre les deux pays. Débarqué à Canton en 1517, Pires dut attendre 1520 pour être finalement autorisé à se rendre à Pékin. Toutefois, le décès de l'empereur en 1521 et, surtout, les protestations des malais se plaignant des exactions commises par les Portugais, provoquèrent un retournement de situation. Pires dut essuyer une humiliante fin de non recevoir et fût emprisonné à Canton, en représailles contre les tentatives maladroites de ses compatriotes qui cherchaient à s'établir sur une île de ce port.
Vieira et Calvo ont écrit depuis leur prison. Leurs lettres sont deux témoignages extrêmement précieux, en raison des nombreuses informations qu'ils nous donnent sur le fiasco de l'ambassade et aussi pour les premières descriptions détaillées de Canton et de la Chine qu'ils nous livrent. Ces documents sont ici confrontés à d'autres textes de l'époque, comme celui de Gu Yingxiang, commandant militaire chargé de la vigilance côtière, qui vit et entendit les Portugais arriver en 1517.
Prisonniers de l'Empire Céleste propose de réunir, pour la première fois, tous les documents relatifs aux premiers contacts sino-portugais. Aux lettres et témoignages des premiers captifs, s'ajoutent des textes de référence tant portugais que chinois et des chroniques chinoises sur les premiers contacts avec les Portugais.
1. Lettre écrite par Giovanni da Empoli, le 15 novembre 1515, de Cochin, et reçue à Lisbonne le 22 octobre 1516. - 2. Deux lettres de Vasco Calvo (1524). - 3. Deux lettres de Martim Afonso de Melo (1521 et 1523). - 4. Extraits de João de Barros, De l'Asie & des exploits des Portugais lors de la découverte et de la Conquête des mers et des terres de l'Orient, 1563. - 5. Rapport de Lin Fu sur le commerce dans le Guangdong, 1529.- 6. L'arrivée des Portugais dans la chronique du Guangdong, 1535. - 7. Les Shilu ou Chroniques véridiques. - 8. Le témoignage du commissaire chinois de la marine, Gu Yingxiang, qui vit arriver les Portugais, en 1517. - 9. Extraits de Gu Yanwu, caractéristiques des provinces de l'Empire, 1662. - 10. Les premiers contacts avec les Portugais dans l'Histoire officielle des Ming, 1739.
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Le voyage aux indes de Nicolò de' Conti (1414-1439)
Conti/Amilhat-Szary/
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane
- 1 Janvier 2004
- 9782906462861
Nicolo de' Conti est un marchand vénitien qui apprend l'arabe en Syrie et le persan en Inde.
Il épouse une femme asiatique et s'habille à la mode persane. Il sillonne l'Arabie et l'océan Indien de 1414 à 1439 (Damas, Bagdad, Ormuz, Cambay, Malabar, Ceylan, Bengale, Birmanie, Java...). Il dit avoir séjourné un an à Sumatra, et neuf mois à Bornéo. Sur le chemin du retour (Socotra, côte éthiopienne, mer Rouge, Le Caire), il est contraint, en terre d'islam, de renier sa foi pour sauver la vie de sa femme et de ses enfants.
Dés son retour en Italie, il va demander pardon au pape, qui le lui accorde à condition qu'il raconte son périple. Son récit est alors recueilli en 1439 par le secrétaire du pape, Poggio Bracciolini, dit Le Pogge, et constitue le IV volume de ses Historiae de varietate fortunae. Circulant d'abord sous forme manuscrite, il a une audience considérable dans les milieux marchands et lettrés italiens, car il apporte pour la première fois des informations plus précises que le livre de Marco Polo sur les îles de la Sonde et celles plus lointaines des épices.
Il influence la cartographie de son époque, comme on peut le voir sur la carte génoise de 1447/57 et la mappemonde de Fra Mauro (1459) commandée par le roi portugais dom Afonso V, avant d'être traduit puis édité à la fin du XVe siècle. Il est alors le livre de chevet de nombreux navigateurs et sera utilisé par de nombreux écrivains voyageurs dans la rédaction de leur propre récit, tels Ludovico di Varthema (1510), ou Antonio Pigafetta après son tour du monde sur la flotte de Magellan.
Il s'agit de la première traduction en français de ce texte, pourtant un classique de la littérature de voyages, qui permet de mieux comprendre les prémices de l'histoire des grandes découvertes. Elle est accompagnée de la relation de Pero Tafur, voyageur espagnol qui a rencontré Nicolo de' Conti en Egypte et qui éclaire encore davantage le récit de Conti.
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L'expansion portugaise dans le monde, XIVe-XVIIIe siècles ; les multiples facettes d'un prisme
Luis Filipe Tomas
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane Poche
- 22 Novembre 2018
- 9782367321752
Dès ses origines, l'expansion portugaise, que l'on prend ici de ses prémisses au XIVe siècle jusqu'au XVIIIe siècle, a constitué un phénomène historique d'une immense diversité, bien davantage que l'expansion espagnole. Celle-ci, en effet, se concentra en Amérique, entre les Caraïbes et les empires inca et aztèque, et malgré des différences abyssales entre les diverses civilisations rencontrées, il s'agit tout de même d'un monde qui trouve une certaine unité.
L'expansion portugaise, elle, se déroula sur trois siècles à l'échelle de trois océans (Atlantique, Indien et Pacifique) et de trois continents (Amérique, Afrique, Asie), dans des contrées où les conditions géographiques, sociales, économiques et politiques étaient des plus variées. Quoi de semblable en effet, ne serait ce que dans le premier quart du xvie siècle, entre les pêcheurs de Terre-Neuve, les Indiens du Brésil abordé en 1500, les multiples peuples des deux côtes africaines, reconnues de 1434 à 1498, ceux de l'Inde (1498-1510), d'Ormuz (1507) et de l'Insuline (1511), de la Chine (1513) voire du Japon que les Portugais sont les premiers Européens à découvrir en 1543.
Cet empire maritime portugais d'un type nouveau, était en fait un vaste réseau commercial, dont les Portugais eurent le monopole pendant presque tout le xvie siècle, avec des escales plus ou moins fortifiées sur la moitié du globe. Certaines furent l'embryon de comptoirs importants et durables (Goa, Macao), ou plus tard d'États (Angola, Mozambique, São Tomé et Principe, Guinée Bissau, Cap-Vert, Timor).
Les chroniques ne nous laissent pas toujours entrevoir clairement la nature de cet empire, et s'en tiennent le plus souvent à consigner l'expansion officielle - c'est-à-dire, son volet impérial - et surtout les exploits de guerre. Ils délaissent ainsi les autres modalités d'expansion, comme la diaspora spontanée d'aventuriers et de marchands, qui dans certaines aires géographiques fut le fait majeur.
Aussi a-t-il toujours été impossible jusqu'à présent d'offrir une synthèse sur ce sujet vaste et passionnant, qui a touché le monde entier du XVIe au XVIIIe siècle. Il fallait un livre qui soit à la fois lisible et vraiment concis, qui balaie nombre d'idées reçues et surtout qui n'élude pas la grande complexité des situations et des enjeux.
Ce tour de force, Luís Filipe Thomaz l'a réalisé dans un ouvrage paru en espagnol en 2017 (Colombie), dont nous livrons ici une version remaniée et augmentée.
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Histoire du Portugal ; avec un épilogue d'Yves Léonard sur le Portugal d'aujourd'hui
Albert-alain Bourdon
- Editions Chandeigne&Lima
- 8 Novembre 2012
- 9782915540444
Cette histoire concise du Portugal, enfin rééditée, est aujourd'hui le seul ouvrage de synthèse disponible sur l'histoire de la plus vieille nation européenne, qui fut de surcroît aux XV et XVIe siècles le principal acteur de l'expansion maritime du vieux continent. Cette nouvelle édition a été revue et complétée par un chapitre sur le Portugal des dix dernières années, une chronologie et des cartes. ' Les Portugais ont découvert dans le Grand Océan de nouvelles îles, de nouvelles terres, de nouvelles mers, de nouveaux peuples : et ce qui est le plus important, un nouveau ciel et de nouvelles étoiles. ' Pedro Nunes, Traité de la Sphère, 1537.
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Nouvelle histoire du Brésil
Armelle Enders
- Editions Chandeigne&Lima
- Lusitane
- 1 Janvier 2008
- 9782915540345
Avec presque 200 millions d'habitants et une économie qui oscille autour du 10e rang mondial, le brésil appartient aux grandes puissances d'aujourd'hui et représente à lui seul plus de la moitié de l'amérique du sud par sa superficie, sa population, son pib.
Le brésil est toutefois moins connu pour sa puissance, somme toute récente, que pour sa réputation de "pays métis", de mélange réussi et harmonieux de populations aux origines variées. faire l'histoire du brésil ne consiste pas à tracer une évolution rectiligne et déterministe de ce qui serait un "destin national", la construction implacable du "géant lusophone", depuis l'arrivée des portugais en 1500 jusqu'à la présidence de lula, mais à suggérer que bien d'autres destins étaient possibles.
Ce livre prend en compte la préhistoire du pays et insiste sur la diversité et les contradictions de la société brésilienne, tant à la période dite coloniale que depuis l'indépendance de 1822. il montre le rôle central qu'exercèrent portugais et brésiliens pendant toute la durée de la traite négrière, le fonctionnement du système esclavagiste, ainsi que les séquelles de longue durée que fait peser celui-ci sur les rapports sociaux et la citoyenneté au brésil.
Il s'efforce, enfin, de faire l'archéologie du "brésil métis", en plaçant dans son contexte le métissage, ses formes, ses significations et ses enjeux.
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Le puissant royaume du Japon ; la description de François Caron (1636)
François Caron
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane
- 1 Janvier 2003
- 9782906462915
François Caron (1600-1672), fils de huguenots français réfugiés aux Pays-Bas, s'engagea très jeune au service de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC), fondéeen 1602.
Il vécut plus de vingt ans au Japon, y prit femme, y éleva six enfants et y réussit si bien qu'il atteignit dans la Compagnie le poste de directeur général, avant de se retirer en 1651. Fin diplomate et homme d'affaires, il fut un des rares Occidentaux à bien maîtriser le japonais, ce qui lui permit d'être un interlocuteur privilégié des autorités nipponnes. Témoin exceptionnel et acteur d'une époque où le Japon se fermait progressivement au monde, Caron laissa de son expérience principalement deux textes, qui s'éclairent l'un l'autre : la Description du puissant royaume du Japon, sorte de " Japon, mode d'emploi ", véritable guide pour s'orienter sans erreur dans la société japonaise moderne, unifiée sous la férule des Tokugawa, et un Registre journalier, recueil de ses observations au quotidien, qui sont autant d'illustrations de la vie et du mode de fonctionnement du pouvoir au Japon avant la révolution des Meiji (1868).
A la fin de sa vie, quittant sa retraite hollandaise, Caron mit ses connaissances au service de Colbert et de son projet de Compagnie française des Indes orientales dans un mémoire qui pourrait s'intituler " Nostalgie du Japon " tant les souvenirs accumulés dans sa jeunesse et son âge mûr transparaissent encore. Nous donnons ici l'ensemble de ces trois textes, jamais réédités depuis trois siècles, indispensables à la connaissance du Japon.
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Le nouveau monde ; les voyages d'Amerigo Vespucci (1497-1504)
Amerigo Vespucci, Jean-Paul Duviols
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane
- 1 Janvier 2005
- 9782915540062
Le plus grand titre de gloire d'amerigo vespucci est d'avoir donné son nom au nouveau monde.
Cette attribution a été à l'origine d'une controverse qui fait ici l'objet d'une analyse détaillée. il faut aussi retenir que ses relations de voyage ont connu, au début du xvie siècle, le plus grand succès d'édition pour des textes contemporains depuis l'invention de l'imprimerie. vespucci a été le premier à évoquer les côtes et les forêts du brésil dans des récits à la qualité littéraire certaine, écrits dans un style vivant et imagé.
Ses aventures de navigateur, d'astronome et de conquérant, ses rencontres avec les " sauvages ", nous entraînent dans la nature paradisiaque de la " terre des perroquets ". les hommes y sont forts, agiles, à l'esprit vif, les femmes y sont belles et accueillantes. il nous fait pénétrer dans des villages perdus de la forêt vierge, il décrit avec étonnement les maisons sur pilotis de la " petite venise " (qui a donné son nom au venezuela) et enfin, il nous fait partager son horreur devant les rituels cannibales décrits ici pour la première fois et dont un des marins de son expédition fit les frais.
Le mundus novus, la lettera et les lettres familières, textes fondateurs du mirage américain en europe, sont traduits ici dans leur intégralité pour la première fois en français.
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Pétain, Salazar, De Gaulle ; affinités, ambiguïtés, illusions (1940-1944)
Patrick Gautrat
- Editions Chandeigne&Lima
- Lusitane
- 18 Avril 2019
- 9782367321868
Les relations entre la France et le Portugal auront atteint entre 1940 et 1944 une densité rarement connue au siècle dernier. Les circonstances s'y prêtèrent avec l'avènement à Vichy d'un régime ayant de profondes affinités avec celui de Lisbonne. On a pu dire qu'un « petit frère était né » sur les rives de l'Allier et l'État Français cherchera à bénéficier pleinement de l'expérience lusitanienne à travers des relations intenses dans tous les domaines.
Mais l'entrée en jeu de la « dissidence » Gaulliste et du général Giraud va brouiller les cartes en créant une situation complexe où l'on verra la France avoir simultanément pendant quelques mois trois représentations à Lisbonne. C'est le temps de l'ambiguíté, Salazar ne voulant pas reconnaître la France Libre tout en continuant de négocier avec elle en matière commerciale. Dans cette Lisbonne neutre, les intrigues vont bon train mais les contacts directs sont insuffisants entre dirigeants portugais et français. On s'en remet trop à des diplomates qui se laissent souvent piéger par des fausses nouvelles ou des analyses erronées. Le comble sera atteint du côté français avec une succession de cafouillages pour la nomination des chefs de la Légation tandis que certains responsables gaullistes se signaleront par leur activisme. Mais malgré cette atmosphère trouble, les délicats dossiers des réfugiés et des juifs seront traités de façon satisfaisante.
Après le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942, Vichy perdra vite toute crédibilité et la relation va s'étioler avec Vichy alors qu'elle tend vers une reconnaissance de facto avec la France Libre. Ce sera le temps des illusions . Salazar cultivera le fumeux concept de « paix de compromis » dont les belligérants ne veulent pas mais ses analyses seront plus convaincantes sur le monde de l'après-guerre. Finalement, chacun des acteurs n'a pas assez mesuré l'intérêt d'une relation plus intense : pour Vichy, l'Empire portugais et l'alliance historique de Lisbonne avec Londres ; pour la France Libre, être reconnue par un État qui comptait en Europe ; pour le Portugal, enfin, préparer l'après-guerre en faisant oublier certaines parentés idéologiques embarrassantes. On a finalement réussi à démêler cet écheveau et les rapports franco-portugais n'ont pas eu à souffrir des relations complexes et contradictoires qui se nouèrent pendant la Seconde Guerre mondiale entre Pétain, Salazar et de Gaulle.
LIVRES LIÉS
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Mission à Kaboul ; la relation de Sir Alexander Burnes (1836-1838)
Alexander Burnes
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane
- 8 Novembre 2012
- 9782915540819
En 1836, la question afghane est au coeur des préoccupations du gouvernement britannique, soucieux de l'avancée russe en direction du sous-continent indien. Officier de l'East India Company, Alexander Burnes (1805-1841) est envoyé en mission à Kaboul. L'objectif de ce voyage, officiellement commercial, est avant tout politique et diplomatique : gagner l'émir de Kaboul aux intérêts de la couronne. Mais l'émir choisit de s'allier aux Russes. Le gouvernement britannique envoie alors en Afghanistan une armée qui le destitue. Figure emblématique de l'occupation britannique, Alexander Burnes est lynché par la population de Kaboul. Le contingent britannique, contraint à quitter la capitale afghane, est impitoyablement massacré sur le chemin du retour et le pays est livré à l'anarchie.
Le récit de Burnes, riche évocation de l'Afghanistan, alterne curiosités et considérations diplomatiques et politiques très éclairantes sur les raisons de la débâcle.
De 1813 à 1907, l'Afghanistan a été le théâtre d'un jeu d'influences où l'Empire russe et l'Empire britannique se sont affrontés pour étendre leur suprématie sur l'Asie centrale. Deux siècles ont passé, trois puissances mondiales modernes - la Grande-Bretagne, l'Union Soviétique et les États-Unis - s'y sont enlisées.
Nous donnons ici la première édition française de ce texte fondamental accompagnée d'une préface de Michael Barry et d'un dossier historique de Nadine André.
Pourquoi ne tire-t-on pas de leçons des erreurs stratégiques passées ? Pourquoi les experts régionaux consultés par les gouvernements ne servent-ils pratiquement à rien ? Comment le triomphe afghan face à l'empire britannique lors de cette première guerre nourrit-il le moral de toutes les résistances ultérieures ?
Quelle place tiennent l'honneur et la mort dans la culture traditionnelle afghane ? Voilà ce que nous explique Michael Barry dans une longue préface qui introduit le récit du voyage de sir Alexander Burnes.
À l'occasion de la traduction du texte relatant les prémices de la première guerre anglo-afghane, Nadine André offre, pour sa part, une large documentation permettant au lecteur de découvrir l'histoire afghane du XIXe siècle et de saisir les enjeux politiques qui se jouent en Afghanistan.
Alors que l'on reparle d'un " Nouveau Grand Jeu " et que la capitale afghane n'a jamais été autant qu'aujourd'hui sous les feux de l'actualité, l'analyse que nous livrent Nadine André et Michael Barry laisse voir combien, à certains égards, la situation a peu évolué depuis la mission de Burnes. Comme si l'histoire, dans cette partie enchâssée du monde, était condamnée à se répéter.
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Histoire de l'Afrique lusophone (3e édition)
Armelle Enders
- Editions Chandeigne&Lima
- Lusitane
- 19 Octobre 2012
- 9782906462144
À l'instar des Français, Allemands, Belges ou Britanniques, les Portugais ont été fortement présents sur le continent africain. De la prise de Ceuta en 1415 à la construction d'un " Troisième Empire " aux XIXe et XXe siècles, de la découverte du Cap-Vert aux guerres d'indépendance dans les années 1970, le Portugal a laissé une trace ineffaçable dans l'histoire africaine.
Cet ouvrage propose de faire la synthèse de plus de cinq siècles de rapports entre le Portugal et ses cinq anciennes colonies africaines, cinq pays qui ont gardé le portugais comme langue officielle : l'Angola, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique et São Tomé & Príncipe, souvent regroupés sous le nom de PALOP (Pays Africains de Langue Officielle Portugaise).
Loin de vouloir s'arrêter à une histoire de l'" Afrique portugaise " ou de " l'Empire portugais en Afrique ", cet ouvrage entend également synthétiser le parcours accompli depuis les années 1970 par chacun de ces pays et dresser un portrait de l'Afrique lusophone contemporaine. S'adressant tant aux étudiants en histoire qu'aux universitaires et au grand public désireux de connaître un peu plus sur les pays d'Afrique lusophone, ce livre apporte des compléments informatifs importants sur une partie de l'histoire de l'Afrique méconnue du public français, plus familier avec l'histoire du colonialisme français et britannique. À cette synthèse se rajoutent une cartographie explicative ainsi qu'une riche bibliographie.
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Fantômes d'Islam et de Chine ; le voyage de Bento de Gois (1603-1607)
Hugues Didier
- Editions Chandeigne&Lima
- 1 Janvier 2003
- 9782906462908
En 1603, le jésuite portugais Bento de Gois quitte le nord de l'Inde pour l'Afghanistan, l'Asie centrale et la Chine, où il meurt en 1607.
Déguisé en musulman, il est officiellement l'envoyé de l'empereur du Grand Mogol, Akbar. Mais les autorités portugaises et ses supérieurs religieux, l'ont chargé d'une mission grandiose : trouver un accès terrestre au Grand Cathay, vaste nation d'Asie réputée chrétienne, vainement recherchée par Christophe Colomb. Pendant quatre ans, Bento de Gois vit immergé en milieu musulman. Sur la route de la Soie, il est marchand et chef de caravane autant que prédicateur en langue persane.
Il prêche au nom de Jésus-°Isâ de nouvelles formes de piété, considérées comme musulmanes par ses interlocuteurs. Gois expérimente alors une variante islamisante et soufie du christianisme. Cette aventure témoigne d'une période exceptionnelle : loin des Inquisitions d'Espagne et du Portugal, et des raideurs de l'islam méditerranéen, l'Asie vit alors une situation caractérisée par la porosité des frontières entre civilisations et entre religions.
On était encore loin du " choc des civilisations " annoncé pour le XXIe siècle.
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Mercenaires francais de la voc
Dirk Van der cruysse
- Editions Chandeigne&Lima
- 12 Janvier 2004
- 9782906462977
Le Voyage des Grandes Indes Orientales d'un Parisien anonyme - identifié par Dirk Van der Cruysse comme Jean Guidon de Chambelle - est un manuscrit français inédit et haut en couleurs. Cette relation raconte avec franchise les joies et les souffrances de ce Parisien, du temps de Richelieu et de Mazarin, qui mit son épée au service de la Compagnie hollandaise des Indes orientales (VOC) pendant les premières décennies héroïques de son existence. Vivant les privations d'une longue traversée, parcourant l'Asie de la mer Rouge au Japon, ou stationné à Batavia et Malacca, il nous fait participer comme si nous y étions à ses aventures exotiques et à sa découverte d'une humanité qui tantôt le charme et tantôt l'effare. Sa description sans états d'âme de la cruauté judiciaire appliquée par la VOC et de l'implacable discipline qui règne à bord des vaisseaux et dans les garnisons de la Compagnie, nous introduit dans ce monde étrange et lointain qu'est l'Asie hollandaise de cette époque, à la fois jardin des délices et jardin des supplices. En annexe est jointe la Relation dan voyage aux Indes orientale par un gentilhomme français, imprimée en 1645. Ce document rarissime et entièrement perdu de vue, narre également les aventures d'un mercenaire français au service de la VOC, et complète la vision que nous offre Guidon de Chambelle.
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La découverte du Japon par les Européens (1543-1552)
Xavier De castro
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane
- 17 Mai 2013
- 9782915540956
En 1543, les Portugais sont les premiers Européens à débarquer au Japon. Cet archipel lointain et mystérieux, plus ou moins localisé depuis 1515, est très vite identifié à la mythique Cipango du récit de Marco Polo (c. 1300), représenté sur le globe de Behaïm (1492). Très vite les Portugais établissent de fructueux échanges commerciaux et diplomatiques et introduisent aussitôt les armes à feu dans l'archipel. Six ans plus tard, les jésuites, François Xavier à leur tête, qui installent les premières missions.
Les féodalités de l'archipel nippon sont alors en guerre, mais durant toute la seconde moitié du XVIe siècle, l'empire sera peu à peu unifié sous l'impulsion successive de trois grands chefs de guerre : Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu. Les jésuites et leur enseignement sont au début assez bien accueillis et font de nombreux adeptes. Mais le nouveau pouvoir les considérera bientôt comme une menace. Un siècle plus tard, en 1641, le christianisme est éradiqué et le pays se referme sur lui même. Entre-temps la présence étrangère aura laissé une empreinte durable dans son histoire culturelle.
Pour la première fois, ce livre rassemble toutes les évocations du Japon (ou Cipango) dans les sources historiques occidentales (de 1300 à 1542), puis les récits narrant la rencontre entre les Européens et Japonais de 1543 à 1552. Une partie de ces textes est le fait de marchands ou de soldats, l'autre, bien différente dans ses propos, de jésuites. Tous témoignent de la fascination des Européens - non sans incompréhension ou surprise - devant cette nouvelle civilisation, qu'ils jugent aussitôt supérieure à toutes celles qu'ils ont découvertes jusqu'alors.
En miroir, un texte japonais, jamais traduit en français, raconte l'arrivée de ces hommes blancs, avec de longs nez et aux manières rustres, qu'ils appellent péjorativement les nanban-jin, les «barbares du Sud». Les soies chinoises et surtout les arquebuses qu'ils apportent sont néanmoins très appréciées, ces dernières allant modifier localement les stratégies militaires et les rapports de force.
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Massacre des juifs de Lisbonne (1506)
Yerushalmi Yosef Hay
- Editions Chandeigne&Lima
- 23 Août 2012
- 9782915540871
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La decouverte du Brésil ; les premiers temoignages (1500-1515)
Collectif
- Editions Chandeigne&Lima
- Magellane Poche
- 10 Janvier 2000
- 9782906462588
Le 22 avril 1500, la flotte de Cabral qui avait quitté Lisbonne pour gagner les Indes orientales aborda à l'ouest, dans l'Atlantique Sud, une terre couverte d'épaisses forêts.
E y avait là des hommes nus à la peau cuivrée allant et venant sur le rivage. Une terre nouvelle était alors officiellement découverte : Ile de la Vraie-Croix, Terre de Sainte-Croix, des Perroquets, des Cannibales ou encore Brésil, du nom de ce bois de teinture qui fut la première richesse exploitée. Les différents noms qui donnent son identité au pays révèlent déjà le balancement entre la rêverie paradisiaque, la singularité de la nature et l'intense spéculation.
Ce volume réunit les principaux témoignages de cet événement : la reconnaissance d'une terre, la description d'une nouvelle humanité, les premiers contacts tour à tour débonnaires ou cruels. Ce sont là les images inaugurales, et les clichés, d'une découverte qui ouvre l'Europe à l'insolite, ébranle ses conceptions de l'espace et du temps ainsi que ses normes de connaissance.
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Le Portugal au XXe siècle
Yves Léonard
- Editions Chandeigne&Lima
- Lusitane
- 29 Septembre 2016
- 9782915540857
L'image d'un pays en marge de l'Europe n'a de valeur pour le Portugal que sur le plan de sa géographie. Pour tout le déroulement de son histoire récente, ce pays a reflété, parfois suivi, mais bien souvent aussi précédé l'histoire européenne du vingtième siècle, à travers ses expériences politiques, tourments et mythes coloniaux compris.
En proclamant précocement une république - dès 1910 - dans une Europe à dominante monarchique, en participant courageusement à la Grande Guerre aux côtés de ses alliés Anglais et Français, en expérimentant une forme inédite de république présidentielle et plébiscitaire sous la dictature de Sidónio Pais (1917-1918), en vivant durant près d'un demi-siècle sous un régime d'une exceptionnelle dureté et longévité, placé entre l'inspiration du catholicisme social et le tropisme fasciste, dominé par un dictateur atypique, António de Oliveira Salazar, en procédant tardivement à une décolonisation longtemps présentée par le régime salazariste comme synonyme de décomposition et de disparition de la nation, en inaugurant enfin une nouvelle vague de démocratisation avec la Révolution des oeillets du 25 avril 1974, aussi singulière que soudaine, le vingtième siècle portugais se révèle d'une exceptionnelle richesse.