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Universite De Bruxelles
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La reconstruction de l'Europe occidentale (1945-1951)
Alan steele Milward
- Universite De Bruxelles
- 18 Avril 2013
- 9782800415376
La reconstruction de l'Europe occidentale est un classique de l'histoire de l'après-guerre. Basé sur des recherches approfondies dans des fonds d'archives d'une dizaine de pays et une exploitation rigoureuse des matériaux statistiques, l'ouvrage analyse le processus du redressement politique et économique du continent européen après la guerre et l'origine du grand boom. Il remet en cause ombre d'idées reçues sur la nature et les effets du plan Marshall, l'OECE, l'Union européenne des paiements, le plan Schuman et le système de Bretton Woods et sape les interprétations mythologiques des relations transatlantiques après 1945.
Alan S Milward s'interroge aussi sur les origines de la construction européenne et sa réponse qui se situe au-delà du clivage entre réalistes et idéalistes constitue un apport majeur aux études européennes : l'objectif prioritaire des Etats signataires de traités qui ont choisi de déléguer une partie de la souveraineté nationale à des institutions communes n'était pas de construire une Europe unie et supranationale mais de retrouver une légitimité et de s'affirmer comme des unités fondamentales de l'organisation politique en renouvelant le système interétatique.
C'était un choix tout à fait utilitariste, fondé sur des calculs coûts/bénéfices. A l'heure où l'euroscepticisme gagne du terrain, où la zone euro est en crise, où la fragmentation menace l'Union européenne, l'ouvrage d'Alan S Milward conserve toute son actualité.
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A la fin des années quatre-vingt, Eliane Gubin, professeure d'Histoire contemporaine à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste d'histoire politique et sociale, fait le choix de l'histoire des femmes.
Elle va incarner en Belgique un nouveau courant historiographique, qui tend à démontrer que l'histoire des femmes ne peut plus être un objet historiographique non identifié. Elle va surtout en révéler toute la richesse, avec beaucoup d'originalité. Découvertes de nouvelles sources, nouveaux regards portés sur des sources depuis longtemps utilisées, nouveaux questionnements, nouveaux apports méthodologiques, Eliane Gubin construit un nouvel objet, une histoire des femmes qui n'est plus une histoire par défaut et qui impose son autonomie.
Cette démarche scientifique riche, audacieuse, transgressive, s'illustre à travers les méthodes et la diversité des thèmes : travail, citoyenneté, ruralité, éducation, sciences, guerres, biographies. Ce volume reprend plusieurs articles fondamentaux d'Eliane Gubin qui témoignent de cette richesse : généalogie de sa pensée et image de son foisonnement, ce recueil rend hommage à l'oeuvre de cette historienne marquante qui a fixé les lignes de faîtes de l'histoire des femmes en Belgique.
On y lira aussi une belle leçon d'histoire, celle d'une historienne engagée qui a réussi à articuler l'engagement personnel sur un travail inlassable et une implacable rigueur scientifique.
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Bruxelles sur scène : Luc Malpertuis et l'histoire de la revue théâtrale en Belgique (1880-1930)
Fanny Urbanowiez
- Universite De Bruxelles
- 8 Mars 2022
- 9782800417646
Ce livre retrace l'histoire de la revue théâtrale en Belgique en mettant en évidence ses enjeux littéraires, dramaturgiques, médiatiques et sociétaux. En se basant sur les archives inédites de Luc Malpertuis, revuiste bruxellois de la Belle Époque, ce livre décrit l'évolution et la fabrique d'un genre dit « mineur ».
En 1895, l'Alcazar Royal donne une revue de Luc Malpertuis et Théo Hannon intitulée Bruxelles au vol. Un acteur y incarne « Fuller Boom » et chante un couplet sur les récentes illuminations de la Ville de Bruxelles. Si les spectateurs de l'époque rient, c'est qu'ils apprécient probablement l'allusion à la célèbre danse serpentine de Loïe Fuller. Ce qui paraît en revanche moins évident aujourd'hui, c'est qu'ils auront sans doute aussi décelé dans le personnage une caricature de Jules Vandenpeereboom, un ministre bruxellois de l'époque.
Plus que toute autre forme théâtrale, la revue est liée au temps de sa représentation et est conditionnée par son rapport au public. Jouée traditionnellement en fin d'année (d'où son qualificatif), elle se présente la plupart du temps comme le compte rendu satirique et théâtralisé de l'année écoulée. Reposant d'une part sur le commentaire de l'actualité et des moeurs, d'autre part sur un type d'humour bien particulier, elle se conjugue toujours au présent.
Entre autres raisons, ce caractère éphémère a fait de la revue un phénomène théâtral peu étudié dans sa globalité. Cet ouvrage entend combler cette lacune. Il porte sur les revues théâtrales en Belgique, et en particulier sur celles de Luc Malpertuis, jouées entre la fin du XIXe siècle et le XXe siècle. S'inscrivant tout à la fois dans des perspectives d'histoire culturelle, d'histoire du spectacle et de la sociologie de la littérature, ce livre aborde la revue en tant que forme théâtrale spectaculaire. Il l'examine à travers ses thématiques et ses aspects poétiques, mais aussi en tant que genre médiatique et phénomène culturel porteur d'imaginaires sociaux.
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Le droit selon l'école de Bruxelles
Benoit Frydman, Gregory Lewkowicz, Collectif
- Universite De Bruxelles
- 28 Juin 2022
- 9782800417806
L'École de Bruxelles a marqué l'histoire intellectuelle du 20e siècle au plan international tant sur le plan de l'argumentation que la philosophie du droit. Pour autant, au-delà des travaux personnels de Chaïm Perelman, elle n'avait jamais encore fait l'objet d'une publication spécifique. Dans le prolongement de l'ouvrage transdisciplinaire sur La naissance de l'École de Bruxelles, ce second volume retrace l'histoire, les oeuvres et les grandes figures de l'École dans le domaine du droit. Il s'étend sur un siècle de la naissance de l'Ecole à la fin du 19e siècle, à laquelle les juristes prennent une part majeure, à la mort de Perelman en 1984. Aux études approfondies sur l'approche sociologique du droit et le tournant argumentatif et pragmatique qui la prolonge, s'ajoutent les contributions de grands témoins sur différentes branches du droit et des portraits intellectuels de grandes figures de l'École. Les grands combats qui ont jalonné la vie et l'évolution de l'École sont analysés, ainsi que les traits marquants de l'approche du droit et de la méthode pragmatique bruxelloise, qui conservent aujourd'hui toute leur pertinence et leur actualité.
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Histoire de l'Europe, éditée d'après les carnets de captivité (1916-1918)
Henri Pirenne
- Universite De Bruxelles
- 16 Octobre 2014
- 9782800415734
Le 18 mars 1916, Henri Pirenne et son collègue Paul Fredericq sont arrêtés et déportés en Allemagne, parce que tous deux incarnent, aux yeux de l'Occupant, la résistance des universitaires gantois à la réouverture de leur Alma Mater. Incarcéré dans des camps de prisonniers militaires et civils, puis assigné à résidence dans la ville universitaire d'Iéna, l'historien belge est finalement relégué à Creuzburg, une bourgade rurale de la Thuringe.
Il y passe presque deux ans, du 29 janvier 1917 jusqu'à l'Armistice. Afin de résister intellectuellement et moralement à un isolement difficile à supporter, Henri Pirenne se lance, du 31 janvier 1917 au 7 août 1918, dans l'écriture de l'esquisse d'une histoire de l'Europe. Interrompu en pleine histoire de la Renaissance par l'arrivée à Creuzburg de sa femme et de son plus jeune fils, l'historien abandonne son manuscrit, qui sera publié à titre posthume, en 1936, par son fils Jacques.
Accueillie comme un véritable tour de force intellectuel, parce que rédigée avec l'aide d'un "simple manuel scolaire", l'Histoire de l'Europe connaît un immense retentissement dans le contexte d'inquiétude et d'incertitude suscité par les succès des régimes totalitaires, ainsi que par l'exacerbation des tensions internationales qui précède immédiatement la deuxième guerre mondiale. L'oeuvre présentée ici méritait une triple révision scientifique.
Il convenait en effet (1) de la restituer en tant qu'exercice de résistance quotidienne, mais aussi d'analyse de la diversité des parcours historiques des nations européennes - parcours qui avaient abouti à la guerre ; (2) d'éclairer ses conditions de production scientifique ; et (3) d'en restaurer le texte inachevé et inabouti, qui avait pâti de nombreuses coupes et révisions, ainsi que de l'accumulation, lors de son édition, d'une multitude d'erreurs factuelles concernant tant les événements et les personnages historiques, que les localisations et les datations.
Traduite en anglais, en néerlandais, en allemand, en italien, en japonais et en croate, et régulièrement rééditée, l'Histoire de l'Europe est un classique de l'histoire intellectuelle du XXe siècle. Cette nouvelle édition inclut plus de soixante pages restées inédites, rétablit le texte des carnets de captivité et y ajoute des informations factuelles dont l'auteur ne disposait pas lors de sa rédaction.
Elle est complétée par la réédition des Souvenirs de captivité en Allemagne (mars 1916-novembre 1918), publiés par Henri Pirenne en 1920, qui restitue le climat et les conditions d'existence du savant durant sa déportation en Allemagne.
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Des belges a l'epreuve de l'exil. les refugies de la premiere guerre mondiale en france, en angleter
Amara Michael
- Universite De Bruxelles
- 11 Septembre 2008
- 9782800414287
En août 1914, plus d'un million de belges fuient devant les combats et les atrocités allemandes et trouvent refuge en france, en grande-bretagne et aux pays-bas.
Dans chaque pays d'accueil, leur arrivée massive suscite des enjeux économiques et sociaux insoupçonnés. en mettant à l'épreuve la cohésion et la solidarité des populations de l'arrière, l'exil des réfugiés belges souligne à merveille les tensions qui traversent les sociétés en temps de guerre. au-delà de ces aspects, l'étude de la "belgique de l'extérieur" met en lumière une histoire méconnue - celle de communautés belges disséminées aux quatre coins de l'europe occidentale pendant la grande guerre.
L'analyse de leurs conditions de vie et de travail dessine les contours d'une diaspora qui participa de manière significative aux efforts de guerre belges et alliés. cette histoire est aussi celle de la rencontre entre des peuples qui se connaissaient somme toute assez peu. ouvriers, travailleurs agricoles ou commerçants, les belges en exil ont vécu une expérience unique qui renseigne sur la façon dont ils ont traversé cette épreuve mais aussi sur la manière dont les populations-hôtes l'ont ressentie.
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Laboratoires et réseaux de diffusion des idées en Belgique (XIXe-XXe siècles)
Ginette Kurgan-van hentenryk
- Universite De Bruxelles
- Faculte De Philosophie Et Lettres
- 18 Avril 1996
- 9782800410913
La Belgique est-elle un foyer de réflexion sur le mouvement social ? Peut-on identifier des lieux de rencontre, des laboratoires d'idées dans la société des XIXe et XXe siècles ? Quel en est le recrutement social ? Ont-ils suscité une pensée originale ? A quel niveau leurs débats se sont-ils situés ? Par quels canaux les idées ont-elles circulé ? Ont-elle exercé une influence ? Grâce à une approche de ce thème sous des angles variés, la vision d'une société cloisonnée en «piliers» est remise en question et les ressorts du «compromis à la belge» se révèlent sous un jour nouveau.
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Religion et nationalisme ; l'idéologie de l'église orthodoxe roumaine sous le règne communiste
Olivier Gillet
- Universite De Bruxelles
- 10 Janvier 1997
- 9782800411576
Au lendemain de la chute du rideau de fer, les Eglises orhtodoxes furent accusées de compromissions avec les régimes communistes.
En Roumanie, l'Eglise orthodoxe se soumit au " César " national-communiste et se laissa instrumentaliser par le régime dès 1948. Les relations entre religion et nationalisme déterminèrent une nouvelle fois, à l'instar de l'entre-deux-guerres, les rapports entre l'Eglise orthodoxe et l'Etat et semblent aujourd'hui encore constituer un obstacle majeur au processus de transition démocratique depuis 1989.
Le présent ouvrage se propose d'étudier dans quelle mesure les traditions de l'Eglise orthodoxe dominante en Roumanie, héritière d'un modèle byzantin imprégné de " césaropapisme ", pourraient influencer les comportements démocratiques.
Comment à l'époque communiste, mais également de nos jours, l'Eglise orthodoxe véhicule-t-elle, au travers de son discours et de son ecclésiologie, une " idéologie " qui détermine ses rapports avec l'Etat, la patrie, la nation et les minorités ?
Comment en arrive-t-elle ainsi à définir les termes d'une exclusion ethnique et confessionnelle ?
Bien plus qu'une monographie sur l'orthodoxie roumaine contemporaine, ce livre mène à une réflexion d'ensemble sur l'orthodoxie dans les Balkans, ce dont la chute du communisme et la résurgence des nationalismes ont montré toute l'importance en cette fin de XXe siècle.
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La naissance de l'école de Bruxelles ; le droit selon l'école de Bruxelles
Frédéric Audren, Benoit Frydman, Nathan Genicot, Gregory Lewkowicz, Collectif
- Universite De Bruxelles
- 28 Juin 2022
- 9782800417813
L'histoire des idées en Belgique reste encore largement à écrire et à découvrir. Cet ouvrage en dévoile un épisode particulièrement riche et spectaculaire entre 1886 et 1914. Dominée au plan politique par la question ouvrière, le rôle de l'Etat et le suffrage universel, cette période est marquée au plan scientifique par la montée en puissance des sciences expérimentales du vivant et par l'avènement controversé de la sociologie, des sciences sociales et de leurs nouvelles méthodes notamment statistiques, qui appellent de nouveaux modes de gouvernance. Ces évolutions engendrent une crise spirituelle et idéologique qui oppose les tenants du libre-arbitre individuel aux promoteurs des grands déterminismes sociaux ou biologiques. C'est dans ce contexte conflictuel que naît l'Ecole de Bruxelles, en opposition comme toujours avec Louvain, mais aussi des déchirements internes à l'Université libre de Bruxelles, concurrencée par l'Université nouvelle, mais aussi par l'Institut de sociologie Solvay. Dans ces laboratoires se prépare la grande transformation de l'État libéral en État social, mais aussi la création et la transformation radicale de disciplines comme la nouvelle pédagogie de Decroly, la criminologie de Prins, la physiologie et la psychologie expérimentales de Héger, l'irruption des sciences coloniales...
L'École de Bruxelles a marqué l'histoire intellectuelle du 20e siècle au plan international tant sur le plan de l'argumentation que la philosophie du droit. Pour autant, au-delà des travaux personnels de Chaïm Perelman, elle n'avait jamais encore fait l'objet d'une publication spécifique. Dans le prolongement de l'ouvrage transdisciplinaire sur La naissance de l'École de Bruxelles, ce second volume retrace l'histoire, les oeuvres et les grandes figures de l'École dans le domaine du droit. Il s'étend sur un siècle de la naissance de l'Ecole à la fin du 19e siècle, à laquelle les juristes prennent une part majeure, à la mort de Perelman en 1984. Aux études approfondies sur l'approche sociologique du droit et le tournant argumentatif et pragmatique qui la prolonge, s'ajoutent les contributions de grands témoins sur différentes branches du droit et des portraits intellectuels de grandes figures de l'École. Les grands combats qui ont jalonné la vie et l'évolution de l'École sont analysés, ainsi que les traits marquants de l'approche du droit et de la méthode pragmatique bruxelloise, qui conservent aujourd'hui toute leur pertinence et leur actualité. -
La naissance de l'école de Bruxelles
Frédéric Audren, Benoit Frydman, Nathan Genicot, Collectif
- Universite De Bruxelles
- 30 Juin 2022
- 9782800417790
L'histoire des idées en Belgique reste encore largement à écrire et à découvrir. Cet ouvrage en dévoile un épisode particulièrement riche et spectaculaire entre 1886 et 1914. Dominée au plan politique par la question ouvrière, le rôle de l'Etat et le suffrage universel, cette période est marquée au plan scientifique par la montée en puissance des sciences expérimentales du vivant et par l'avènement controversé de la sociologie, des sciences sociales et de leurs nouvelles méthodes notamment statistiques, qui appellent de nouveaux modes de gouvernance. Ces évolutions engendrent une crise spirituelle et idéologique qui oppose les tenants du libre-arbitre individuel aux promoteurs des grands déterminismes sociaux ou biologiques. C'est dans ce contexte conflictuel que naît l'Ecole de Bruxelles, en opposition comme toujours avec Louvain, mais aussi des déchirements internes à l'Université libre de Bruxelles, concurrencée par l'Université nouvelle, mais aussi par l'Institut de sociologie Solvay. Dans ces laboratoires se prépare la grande transformation de l'État libéral en État social, mais aussi la création et la transformation radicale de disciplines comme la nouvelle pédagogie de Decroly, la criminologie de Prins, la physiologie et la psychologie expérimentales de Héger, l'irruption des sciences coloniales...
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Études sur le XVIIIe siècle Tome 36 : Lombardie et Pays-Bas autrichiens ; regards croisés sur les Habsbourg et leurs réformes au XVIII siècle
Bruno Bernard
- Universite De Bruxelles
- Etudes Sur Le Xviiie Siecle
- 12 Septembre 2008
- 9782800414324
Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la monarchie habsbourgeoise entama des réformes visant à modifier une série de paramètres de la vie politique et sociale, d'abord, le plus souvent, dans ses possessions italiennes, dont la Lombardie était la plus vaste, puis dans les Pays-Bas.
Dans ce volume, une douzaine d'historiens universitaires, belges, français et italiens, se livrent à un vaste tour d'horizon de ces réformes, des conditions de leur mise en oeuvre et de la réception qu'elles ont reçue dans ces deux territoires, alors également soumis aux autorités politiques viennoises, mais disposant chacun, cependant, d'une certaine autonomie au sein de la monarchie habsbourgeoise.
Tour à tour toutes les grandes questions de l'époque sont abordées, depuis les relations de ces provinces avec Vienne jusqu'aux tentatives de modernisation de l'enseignement, de la police ou de la justice, en passant par les rapports tendus qu'entretenaient, en Lombardie et dans les Pays-Bas, l'Eglise et l'Etat, les réformes économiques mises en oeuvre dans ces deux provinces, ou encore les solutions qu'on tenta d'y apporter aux difficiles questions de l'assistance aux pauvres et de la santé.
Tous les textes de ce volume sont pourvus d'un bref résumé en italien.
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Études sur le XVIIIe siècle Tome 32 : Bruxellois à Vienne, Viennois à Bruxelles
Bruno Bernard
- Universite De Bruxelles
- Etudes Sur Le Xviiie Siecle
- 1 Janvier 2005
- 9782800413464
Même s'ils jouissaient d'une réelle autonomie - un fruit de leur histoire auquel ils étaient particulièrement attachés - c'est cependant, en dernier ressort, depuis Vienne qu'une bonne partie des territoires belges et luxembourgeois actuels furent gouvernés entre 1715 et 1794. Bruxelles, en effet, bien que capitale des Pays-Bas autrichiens, devait sans cesse s'en référer à " l'autre capitale ", impériale celle-là et où résidaient ses souverains Habsbourg : Charles VI, Marie-Thérèse, puis Joseph II. Si l'on connaît bien, pour l'essentiel, la teneur des relations politiques, plus ou moins tendues, qu'entretinrent pendant ces huit décennies la population et les autorités de Bruxelles avec les souverains habsbourgeois et leur gouvernement, il s'en faut de beaucoup, cependant, que l'on ait fait l'inventaire des échanges entre les deux villes en ce qui concerne les hommes et les idées. L'appartenance commune à " la Monarchie " - ainsi qu'elle se désignait elle-même et que certains hauts fonctionnaires bruxellois se plaisaient également à la nommer - cette appartenance à un vaste ensemble de territoires comprenant, non seulement l'Autriche, mais aussi les pays tchèques, hongrois ou encore lombards, que signifiait-elle réellement pour les élites sociales, politiques ou culturelles qui en faisaient l'expérience concrète lors d'un séjour dans " l'autre capitale " ? Et comment y étaient-elles reçues ? Y avaient-elles réellement le sentiment de se trouver " en pays de connaissance " ? Ou bien en ressentaient-elles surtout l'altérité ? Et les peuples communiaient-ils dans une même ferveur à l'occasion des grands événements dynastiques, comme par exemple le décès inattendu de l'empereur François 1er en 1765, à l'occasion duquel une impressionnante pompe funèbre fut organisée à Bruxelles ? De quel poids, enfin, Bruxelles pesait-elle dans la vie culturelle de " la Monarchie " ? Et sut-elle notamment profiter, pour se faire reconnaître un rôle privilégié en ce domaine, de l'atout indéniable que constituait la proximité de Paris, métropole des arts et des lettres au siècle des Lumières ?