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Éditeurs
Calmann-Levy
-
Russie : révolution et guerre civile (1917-1921)
Antony Beevor
- Calmann-Levy
- Sciences Humaines
- 26 Octobre 2022
- 9782702183519
La révoluion Russe de février 1917, puis le coup d'État d'octobre et la guerre civile qui s'ensuivit furent des événements parmi les plus déterminants de l'Histoire contemporaine. Ils ne furent même pas à proprement parler russes, car ils mirent aux prises de multiples parties prenantes, chacune ayant une cause par culière à défendre - nationale, ethnique ou de classe.
En 1917, quand la Russie impériale, archaïque et vermoulue, sapée aussi par sa gestion calamiteuse de la guerre, se désagrège, Lénine et ses bolcheviks s'emparent du pouvoir par la ruse, la terreur, et par un sens de l'organisation hors du commun. Pendant trois ans, la Russie va connaître une guerre civile d'une férocité inimaginable. Dès 1918, Lénine décrète la Terreur rouge : tout aristocrate, tout bourgeois doit être sommairement exécuté en tant qu'ennemi de classe. De leur côté les Blancs sont minés par les désaccords politiques et desservis par les exactions commises par leurs cosaques.La propagande du camp victorieux a tout fait pour déformer et reconstruire ce conflit sous la forme d'une geste héroïque. Il est restitué ici pour ce qu'il fut, à savoir sans aucun doute, avec ses six à dix millions de morts, l'un des plus barbares de l'ère moderne. L'exploitation d'innombrables archives inédites a permis à Antony Beevor de nous raconter et de nous expliquer, comme jamais auparavant, ce cercle vicieux de la terreur qui a exacerbé les tensions politiques dans le monde entier et abouti à la Guerre d'Espagne et à la Seconde Guerre mondiale. -
C'est avec une terrible soif de vengeance, après les exactions commises par les allemands en Russie, que l'Armée rouge atteint les frontières du Reich en janvier 1945, puis s'approche inexorablement de Berlin, « l'antre de la bête fasciste ». Et cette vengeance sera effroyable : villes et villages anéantis, civils écrasés par les chenilles des chars, meurtres en série, pillage systématique. Des centaines de milliers de femmes et d'enfants périssent, souvent de faim ou de froid, et plus de sept millions de personnes s'enfuient vers l'ouest pour tenter d'échapper à la mort et à la terreur. Le viol devient systémique, de sorte que pas moins de deux millions d'Allemandes en sont victimes - chiffre corroboré par les rapports secrets que le NKVD envoie à Moscou.
Pour avoir révélé dans ce livre l'ampleur du phénomène, Antony Beevor fut accusé de diffamer l'Armée rouge et déclaré persona non grata en Russie par Vladimir Poutine. Hitler, confiné dans son bunker souterrain, à moitié fou, veut orchestrer le Götterdämmerung d'un peuple allemand qu'il estime n'avoir pas été à la hauteur du destin qu'il lui assignait. Les Berlinois paieront de leur vie par dizaines de milliers le fanatisme suicidaire du Führer, tandis que Staline prépare déjà l'après-guerre en cherchant à mettre la main sur l'arme nucléaire que préparait le Reich dans un laboratoire secret dans la banlieue sud de Berlin.
S'appuyant sur des archives souvent inédites, Antony Beevor nous livre non seulement un document historique capital, mais aussi un grand récit tragique et poignant, où l'on voit se déchaîner, portées à leur paroxysme, toutes les passions humaines.
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La bataille de Stalingrad, qui commença le 23 août 1942, fut sans doute le tournant psychologique de la Seconde Guerre mondiale. Parce que la grande ville industrielle sur la Volga portait son nom, et parce qu'une victoire allemande aurait loupé la Russie en deux, Staline décréta : « Pas un pas en arrière ! », et veilla à ce que le NKVD fasse respecter sa consigne à la lettre. S'ensuivirent quatre mois de guerre urbaine impitoyable qui se terminèrent par l'encerclement et la reddition de la 6e Armée de la Wehrmacht. Cette bataille et ses retombées coûtèrent la vie à 500 000 hommes de part et d'autre et firent le double de blessés, sans compter les victimes civiles, innombrables.
Stalingrad est le livre référence sur le sujet. Parfaitement documenté et enrichi des témoignages de nombreux survivants, il fait vivre au lecteur cette « mère de toutes les batailles » au plus près de l'action, du « Wolfschanze » de Hitler en Prusse-Orientale aux lignes de front, qui bougeaient sans arrêt et qu'on se disputait à la grenade, au lance-flammes et au corps à corps.
Stalingrad a été publié pour la première fois en français en 1999. Cette « édition des 20 ans » intègre nombre d'ajouts et de corrections apportés au texte par l'auteur au fil des années, ainsi qu'un avant-propos inédit, écrit spécialement pour la réédition française, fourmillant d'anecdotes et racontant notamment comment il put avoir accès à des archives russes inaccessibles avant la Perestroïka, et qui furent mises sous embargo par le Kremlin peu après la publication du livre.
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De par sa dimension véritablement planétaire, la Seconde Guerre mondiale, le plus grand confl it de l'histoire par ses destructions, le nombre de ses victimes et les bouleversements provoqués dans l'ordonnancement du monde, a dominé le paysage mental de plusieurs générations d'êtres humains. Malgré l'extraordinaire profusion de livres, de films et de documentaires sur le sujet depuis presque soixante-dix ans, notre connaissance du conflit reste fragmentaire et souvent déformée par le prisme de l'« histoire officielle » propre à chaque nation. Antony Beevor, en déployant l'exceptionnel talent de conteur qui a fait de Stalingrad, de La Chute de Berlin et de D-Day des best-sellers internationaux, réunit ici les éléments disparates de la petite histoire pour composer la mosaïque de la Grande Histoire telle qu'elle ne nous est jamais apparue, chaque élément prenant la place qui lui revient réellement. Sur la base de documents anciens comme d'archives inédites, avec le style limpide et la compassion qui le caractérisent, Antony Beevor nous emmène de l'Atlantique Nord au Pacifique Sud, de la steppe sibérienne au désert de Lybie, de la jungle birmane à Berlin sous les bombes, des lambris dorés des chancelleries à Leningrad assiégé, sans rien nous épargner des horreurs de la guerre, qu'il s'agisse des Einsatzgruppen à l'arrière du front de l'Est, des prisonniers du goulag enrôlés de force dans des bataillons-suicides, ou des exactions sadiques perpétrées par l'armée impériale japonaise en Chine. En peignant cette fresque aux proportions proprement héroïques, Antony Beevor ne perd jamais de vue le destin individuel des militaires et des civils dont les vies furent broyées par les forces titanesques déchaînées par ce conflit, le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité.
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L'espérance est un risque à courir : sur les traces des résistants chrétiens (1939-1945)
Jérôme Cordelier
- Calmann-Levy
- 14 Avril 2021
- 9782702166758
Jérôme Cordelier est parti à la rencontre de ces chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes qui résistèrent aux nazis et dont les rôles sont de nos jours minimisés.
On a souvent souligné les compromissions avec Pétain et le régime de Vichy des chefs des Églises, à raison, mais sans se souvenir que plusieurs d'entre eux furent aussi reconnus Justes pour avoir sauvé des juifs. On a oublié, surtout, que de nombreux prêtres, pasteurs, religieux, religieuses et une multitude de simples croyants furent parmi les premiers à se dresser contre l'occupant. Certains ont agi sur le devant de l'Histoire - de Gaulle et Leclerc, au premier chef -, la plupart dans un secret absolu.
De la Corrèze jusqu'à Yad Vashem à Jérusalem, cette enquête de terrain, très documentée et nourrie des confidences de survivants, met l'accent sur ces femmes et ces hommes qui se sont engagés, parfois sacrifiés, pour la liberté, leur patrie mais aussi avec la haute idée qu'ils se font de l'humanité. Au nom d'un idéal qui guidait leur vie, ils se sont battus pour que leurs contemporains vivent la leur. Ils n'ont pas toujours combattu au nom de leur foi, mais celle-ci les a pétris, a été constitutive de leur vision du monde et les a soutenus à travers les épreuves. Ces grands témoins peuvent éclairer de leur halo de lumière nos chemins cabossés -
La France et la Shoah : Vichy, l'occupant, les victimes, l'opinion
Laurent Joly, Collectif
- Calmann-Lévy
- Memorial De La Shoah
- 22 Mars 2023
- 9782702185124
Dès les années 1950, les premiers travaux scientifiques sur la persécution des Juifs sous l'Occupation, fondés sur les archives de l'État, ont réduit à néant les justifications des dirigeants de Vichy à la Libération : le « moindre mal », « sacrifier » les Juifs étrangers pour « sauver » les Juifs français, etc.
Depuis, l'historiographie, qui a abouti dans les années 1970-1980 aux travaux majeurs de Robert Paxton ou de Serge Klarsfeld, n'a cessé de se développer, au point qu'il est sans doute impossible de dresser la liste exhaustive des milliers de titres parus.
D'où la nécessité d'une présentation des acquis les plus récents de la recherche, française et internationale, sur la Shoah en France. Telle est l'ambition du présent ouvrage, à l'échelle des acteurs, dirigeants comme simples citoyens, qui permet de comprendre le bilan de la « solution finale » en France : 74 150 déportés ; plus de 200 000 non-déportés.
Malgré la volonté génocidaire de l'occupant et la politique des dirigeants de Vichy visant à mobiliser toute la puissance de l'État contre les Juifs apatrides et leurs enfants, les obstacles dans l'administration et la société étaient suffisamment nombreux pour que, dès les grandes rafles de l'été 1942, en dépit des dizaines de milliers d'arrestations, la majorité des victimes parviennent à s'en sortir.
Une mise au point salutaire alors que le savoir scientifique sur les crimes du XXe siècle est régulièrement attaqué à des fins nationalistes. -
Après la nuit : ces chrétiens qui ont reconstruit la France et l'Europe (1945-1954)
Jérôme Cordelier
- Calmann-Levy
- Sciences Humaines
- 4 Octobre 2023
- 9782702185216
La Seconde Guerre mondiale terminée, tout est à reconstruire.
Les chrétiens, qui furent parmi les premiers à résister à l'occupant nazi, sont aux avant-postes pour relever une France en ruines. Ils marquent cette ère nouvelle par leurs engagements dans les luttes économiques, sociales et spirituelles. Leur vision du monde oriente les combats politiques et intellectuels. Et ce sont eux, français, allemands et italiens, qui fondent une Europe de la paix.
Au fil d'une enquête passionnante, tissée de nombreux portraits et témoignages, Jérôme Cordelier fait revivre cette époque foisonnante. Et nous entraîne dans le sillage de ces hommes et de ces femmes souvent oubliés qui, après s'être engagés pour libérer leur pays, se font les artisans de sa reconstruction et instaurent ce qui deviendra l'Union européenne. -
Le 17 septembre 1944, le général Kurt Student, créateur des forces aéroportées allemandes, entend le rugissement crescendo d'un grand nombre de moteurs d'avion. Il sort sur la terrasse de la villa qu'il occupe et qui domine le plat pays du sud des Pays-Bas pour regarder passer l'armada de Dakota et de planeurs qui convoient les 1re division parachutiste britannique et les 82e et 101e divisions aéroportées américaines. Ce n'est pas sans une pointe de jalousie qu'il contemple cette démonstration de force aéroportée.
Market Garden, le plan du maréchal Montgomery consistant à donner le coup de grâce à l'Allemagne nazie en capturant les ponts hollandais donnant accès à la Ruhr était audacieux. Mais avait-il la moindre chance de réussir ? Le prix à payer quand il s'avéra un échec fut effroyable, en particulier pour les Néerlandais qui avaient tout fait pour aider leurs libérateurs éphémères. Les représailles allemandes furent cruelles et sans pitié, et ce jusqu'à la fin de la guerre.
Quant à Arnhem et Nimègue, villes cartes-postales au coeur de l'Europe civilisée, elles se retrouvèrent, à l'arrêt des combats, dévastées et jonchées des cadavres d'innombrables jeunes soldats qui avaient payé de leur vie l'hubris de leur haut commandement.
En puisant dans une documentation prodigieuse et parfaitement maîtrisée composée pour beaucoup d'archives inexploitées hollandaises, britanniques, allemandes, américaines et polonaises, Antony Beevor nous fait vivre la terrible réalité d'une bataille dont le général Student lui-même prédit avec lucidité qu'elle donnerait à l'Allemagne sa « dernière victoire ».
Son récit implacable, qui alterne les gros plans et les vues d'ensemble, nous plonge au coeur même de la guerre, et rend hommage à des milliers de héros anonymes que l'Histoire a oubliés.
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Au-devant des ennuis : une journaliste raconte l'Europe en guerre, 1936-1940
Virginia Cowles
- Calmann-Lévy
- Documents
- 8 Novembre 2023
- 9782702188293
Une voix féminine exceptionnelle du journalisme de guerre En 1936, Virginia Cowles a vingt-six ans quand elle se rend en Europe en tant que reporter de guerre. Elle atterrit en Espagne, alors en pleine guerre civile, et témoigne de Madrid assiégée aux côtés d'autres journalistes tels que Martha Gellhorn et Ernest Hemingway.
De là, elle se rend sur tous les fronts d'Europe, des tranchées finlandaises assaillies par les Russes à Londres bombardée, en passant par Paris au moment de l'arrivée des troupes nazies. Elle croise les plus grandes figures historiques et journalistiques de son temps mais va aussi à la rencontre des gens ordinaires, paysans, soldats et autres voix anonymes indispensables à son métier. Et se fait le témoin objectif, rigoureux et humaniste des ravages de la guerre.
Ce livre est le formidable récit d'une époque charnière de l'Histoire, révélateur des coulisses du journalisme de terrain et oeuvre marquante d'une femme reporter enfin remise à l'honneur. -
Bréviaire de la haine ; le IIIe Reich et les Juifs
Léon Poliakov
- Calmann-Levy
- 1 Juin 1951
- 9782702143520
L'Historie est, hélas, féconde en exemples de massacres collectifs. Jamais, toutefois, une tentative d'extermination d'un peuple ne fut aussi systématique que l'élimination des Juifs entreprise par Hitler et le IIIe Reich. Bien des voix, depuis, se sont élevées pour dire l'indicible, pour faire en sorte que l'horreur ne soit jamais atténuée par les années, peut-être même banalisée. Mais, très tôt, un homme réussissait, avec une douloureuse objectivité, à démonter le terrible mécanisme de l'holocauste : Léon Poliakov.
Son Bréviaire de la haine, préfacé par François Mauriac, se devait d'être réédité, car, au-delà des passions, c'est l'oeuvre authentique d'un historien. Après cinq ans d'étude des archives allemandes, d'interrogatoires des témoins et des victimes, il a pu mettre à jour les rouages implacables de la technique qui a permis, au XXe siècle, de tuer six millions d'hommes pour des raisons purement raciales. De la promulgation des premières lois anti-juives à la "solution finale", un processus a été mis au point par Hitler qui, débutant sur des bases légales, a peu à peu pris la forme d'une idéologie raciste de plus en plus perfectionnée : mesures limitant les activités économiques des Juifs, sacralisation de l'Aryen, incitation aux progromes, utilisation des plus bas instincts. Dans l'Europe enitère, ce fut alors un embrasement dément et démoniaque, un piège de la haine où ont été pris, avec les Juifs, les Allemands eux-mêmes et les racistes de pays occupés.
Ce processus implacable, il est nécessaire d'en connaitre la nature. aucun peuple, en effet, ne peut être certain qu'il n'en sera plus l'auteur, ou la victime. -
Revue d'histoire de la Shoah n.220 : Varia
Collectif
- Calmann-Lévy
- Revue D'histoire De La Shoah
- 23 Octobre 2024
- 9782916966298
Ce numéro de la Revue d'histoire de la Shoah rassemble des articles qui abordent des thèmes variés. L'approche plus ouverte qu'à l'accoutumée, proposée par ce numéro, a pour vocation de répondre à la curiosité des lecteurs et de montrer la vivacité des travaux actuels sur la Shoah.
Ces études portent principalement sur la France et interrogent pour la première fois le rôle de grandes institutions françaises dans la persécution des Juifs (le château de Versailles, le Palais de Tokyo, la Croix-Rouge), mais aussi le prisme de la distance Paris-province (la ville de Bordeaux et le département du Cher).
La destruction des Juifs, les différents visages de la spoliation, la défaillance des uns et la cupidité des autres..., tous ces sujets se dessinent à travers des cas particuliers aussi bien que dans leur dimension collective.
Leur nationalité, leur expérience et leur parcours, leurs champs d'étude et leurs institutions de rattachement permettent aux historiens et historiens de l'art qui signent ces textes de souligner la dimension tant française qu'européenne de cette recherche en perpétuel mouvement. -
Revue d'histoire de la Shoah n.219 : Le Luxembourg et la Shoah : Spoliations, déportations, mémoire
Collectif
- Calmann-Lévy
- Revue D'histoire De La Shoah
- 27 Mars 2024
- 9782916966281
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Revue d'histoire de la Shoah n.218 : Vatican, Eglise et Shoah : renouveau historiographique autour des archives de Pie XII
Collectif
- Calmann-Lévy
- Revue D'histoire De La Shoah
- 18 Octobre 2023
- 9782916966274
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La lie de la terre
Arthur Koestler
- Calmann-Levy
- Memorial De La Shoah
- 11 Septembre 2013
- 9782702153833
Arthur Koestler, militant communiste, et Juif hongrois d'origine, aura connu beaucoup des années sombres de l'Europe. Durant l'hiver 1941, alors qu'il a été interné au camp du Vernet en Ariège par la République française en tant que communiste, il écrit son témoignage La Lie de la terre. Au Vernet, Koestler expérimente l'absurdité d'une administration française qui enferme les ennemis de ses ennemis, des réfugiés antifascistes et antinazis qui, parce qu'allemands ou autrichiens de nationalité, ou communistes de conviction, sont considérés a priori comme une potentielle « 5e colonne ».
C'est un camp disciplinaire où les conditions d'hygiène, la sous-alimentation, le froid, la surveillance continue, l'ennui, le désespoir couplé à l'impuissance, rongent chacun. Koestler aura connu ces affres, et c'est cette violence nue qu'il rapporte sans pathos. Ce texte donne à comprendre comment dans la crainte d'une nouvelle marche à la guerre, une partie de l'opinion française se radicalise dans les années 1937-1939.
Il montre aussi le drame des communistes depuis septembre 1939, la trahison de Staline, leurs contorsions pour rester fidèles au Parti, les désillusions et les divorces. Enfin, La Lie de la terre met en lumière la tragédie de l'État moderne devenu machine répressive et antichambre du génocide : les Allemands n'auront qu'à se fournir en victimes dans les camps d'internement français. Ces victimes ce sont « les indésirables » dont parlait la droite française des années trente, c'est la « lie de la terre » épinglée par la presse collaborationniste, ce sont eux qui nourrissent ces camps, sas de l'horreur.
C'est de là que partent les transferts à Drancy puis Auschwitz. Le Vernet de Koestler est le premier cercle de l'enfer qui conduit à la mort ignominieuse de la Shoah.
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Leïb Rochman écrit son Journal entre 1943 et 1944 au moment où il vit caché derrière une double cloison chez une paysanne polonaise puis dans une fosse creusée dans une étable avec d'autres compagnons polonais, allemands, russes ou ukrainiens. Il ne livre jamais sa localisation exacte, il cite toujours, avec une extrême prudence, un village ou un lieu-dit à une certaine distance.
Ils passent des jours entiers, en rang d'oignons, les visages tournés vers le mur sans possibilité de s'asseoir. Avec talent, Leïb Rochman réussit à faire entendre le monde extérieur, l'écho des animaux, les détonations des tueries, les conversations de leur hôte avec les villageois. Le texte frappe par la force de leurs relations, de l'amour qui les lie entre eux et avec le peuple juif, et qui leur permet de survivre.
Leib Rochman nous fait entendre une voix folle de douleur mais il raconte aussi qu'en dépit de tout, lui et ses compagnons continuent d'observer l'essentiel des lois du judaïsme. Il nous livre ici une conception du monde pétrie de Torah (Pentateuque et plus largement Premier Testament) qui se déploie au fil des pages.
Jusque dans son approche des animaux domestiques, des souris et des mulots, des déflagrations et du tonnerre des combats et, bien sûr, des eaux qui les submergent dans leur dernière cachette, l'empreinte divine, le caractère cataclysmique et annonciateur d'une ère nouvelle ou de la fin du monde sont omniprésents.
Leur foi constitue l'un des aspects les plus poignants de ce témoignage. Ils ne cessent d'être portés par leur aspiration à construire une vie nouvelle comme à se reconstruire en tant qu'êtres humains, libres, dans un lieu où les Juifs seraient enfin les maîtres de leur destin. Un État juif, précise Rochman en Eretz-Israël. Là même où il s'éteindra en 1978.
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Treblinka, 1942-1943 ; une usine à produire des morts juifs dans la forêt polonaise
Michèle Hausser-gans
- Calmann-Levy
- 12 Juin 2019
- 9782702163054
« Auschwitz ce n'était rien [après Treblinka], Auschwitz c'était un camp de vacances. » Ainsi s'exprimait Hershl Sperling, l'un des très rares survivants du plus effroyable centre de mise à mort de l'Aktion Reinhard. Son propos peut sembler sacrilège au lecteur peu informé de la réalité de Treblinka. En effet si le nom de ce site est connu, son histoire, comme celle de Belzec et de Sobibor, l'est beaucoup moins, les nazis ayant pris grand soin d'effacer les traces de leur entreprise barbare, de liquider les derniers témoins et de raser les vestiges qu'ils abandonnaient. D'où le défi que pose cette « impossibilité de rendre compte ». Ainsi, dès 1943, le site de Treblinka avait-il déjà repris l'aspect d'une exploitation agricole.
Dernière halte d'un chemin noir tracé depuis Berlin, Treblinka, parmi tous les centres de mise à mort, devança Auschwitz en efficacité. C'est là que la destruction des Juifs fut le plus « expéditive » : près d'un million de personnes y furent assassinées en 400 jours. S'appuyant sur des sources inédites, Michal Hausser Gans décrit en détail, depuis sa genèse, le fonctionnement du camp, soulignant les transformations entreprises pour perfectionner la machine de mort. Jusqu'à la révolte du 2 août 1943, relatée par certains des survivants qui, contre toute attente, parvinrent à gripper la machine de ce modèle insurpassé de l'industrie génocidaire.
Cette étude exhaustive permet pour la première fois de rendre accessible à un large public la confrontation avec « le pire du pire » et avec ce cheminement vers l'horreur que l'Europe échoua si longtemps à déchiffrer.
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Dans l'honneur et par la victoire : une année avec les compagnons de la Libération
Jean-Christophe Notin
- Calmann-Levy
- 9 Juin 2021
- 9782702183595
Ils sont 1 032 hommes et 6 femmes à avoir été reconnus par le général de Gaulle comme ses Compagnons « pour la Libération de la France dans l'honneur et par la victoire ».
Aux lendemains de la guerre, ils n'étaient déjà plus que 702, 65 ayant été tués durant les combats et 271 décorés à titre posthume. Le dernier Compagnon, l'ancien ministre Hubert Germain, a donné son accord pour aller occuper à sa mort, selon la volonté du général de Gaulle, le seul caveau laissé vide dans la crypte du Mont Valérien. Se refermera alors une épopée probablement unique dans l'histoire de France.
Ils étaient soldats, civils, étudiants, enseignants, agriculteurs, pêcheurs, mariés ou célibataires, croyants ou athées, français ou étrangers. Ils se sont battus partout dans le monde et dans chaque recoin de France. En apparence, leurs points communs étaient rares. Peut-être même n'y en eut-il qu'un seul, mais il est primordial : chacun de ces 1 038 Compagnons eut à se confronter, souvent en quelques minutes, à la question essentielle du sens de sa vie face au sort infligé à son pays.
Jean-Christophe Notin invite à s'interroger sur ce dilemme en proposant pour chaque jour de l'année le portrait dépouillé d'un Compagnon avec sa photo captivante. Se dégagent ainsi de ces centaines de trajectoires les principes universels de la liberté, de l'espoir, de la volonté, du dévouement.
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Oneg shabbat ; journal du ghetto de Varsovie
Emanuel Ringelblum
- Calmann-Levy
- 22 Novembre 2017
- 9782702158579
Quelques semaines après l'invasion allemande de la Pologne, pressentant que des temps lourds de dangers s'ouvrent devant eux, Emanuel Ringelblum et quelques Juifs de Varsovie mettent en place une équipe de collecte d'informations et de documents qui se réunit chaque samedi sous le nom d'Oneg Shabbat, « la joie du shabbat ».
La finalité de cette collecte va changer avec le temps : de preuves pour l'après-guerre, elle devient une accumulation de preuves pour les générations à venir. Témoignage du désastre sans précédent qui prétend éradiquer un peuple décrété « en trop » sur la terre.
Dans le même temps, Ringelblum tient un Journal, rédigé en yiddish, de façon intermittente, en un style parfois haché, voire sibyllin. Au fil des mois, la description de l'effroyable misère organisée par les Allemands prend le dessus. S'impose la description (et la colère froide qui l'accompagne) de la trahison d'une partie des classes dominantes juives, de la bassesse de beaucoup, de la trahison d'une poignée. Mais l'auteur met aussi en lumière la solidarité et la vivacité de la résistance culturelle à ce martyre. Réquisitoire implacable, ce texte, par ses notations sèches qui ne cèdent jamais à l'indignation de posture, fustige l'égoïsme de classe qui structure les sociétés juives. Comme les autres.
La présente traduction de ce manuscrit retrouvé à la Libération comprend l'intégralité des chroniques quotidiennes de Ringelblum. Après la publication d'une partie des archives d'Oneg Shabbat il y a dix ans, elle complète l'édifice des voix d'outre-tombe venues du judaïsme de Varsovie. -
Si le rôle des Einsatzgruppen dans les assassinats de masse des Juifs en Europe centrale et orientale est bien connu - entre 1941 et 1943, ils firent près de deux millions de morts sur le territoire de l'Union soviétique -, la « deuxième vague » de massacres l'est moins. Elle est pourtant constitutive de l'ampleur de la Shoah. En 1942, ces massacres tournèrent à un véritable génocide de voisins, déferlement d'actes de barbarie et d'abominations perpétrés par une foule de civils encadrés de policiers, volontaires ou enrôlés de force, qui ne laissèrent aucune chance à des femmes et à des hommes transformés en bêtes traquées fuyant l'extermination.Martin Dean démontre, témoignages inédits à l'appui et à l'aide de rapports, enquêtes et statistiques, que cette explosion de cruauté dépasse largement le cadre d'une entreprise bureaucratique. En Biélorussie et en Ukraine, la Shoah n'a pas uniquement revêtu le caractère impersonnel et industrialisé des chambres à gaz, mais s'est caractérisée par la proximité des bourreaux et de leurs victimes, voisins et parfois amis, originaires d'un même village.La Shoah n'aurait jamais pu revêtir cette ampleur colossale sans la participation active des policiers recrutés localement pour épauler les forces allemandes d'occupation. Martin Dean ne donne donc pas seulement à voir un crime allemand, il dévoile un crime européen.
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Le livre noir des Juifs de Pologne
Jacob Apenszlak
- Calmann-Levy
- Memorial De La Shoah
- 23 Janvier 2013
- 9782702143247
« Premier compte rendu complet de la tragédie vécue par les Juifs de Pologne, cet ouvrage constitue un témoignage pour le tribunal qui siégera un jour. »Ignacy Schwarzbart, membre du Conseil national de la République polonaise, 1943À la publication de ce livre en octobre 1943, plus de 80 % des victimes de la Shoah ont déjà été assassinées. L'Aktion Reinhardt, qui a causé la mort de la plupart des Juifs de Pologne, touche à sa fin. Ville par ville, cet ouvrage présente toutes les étapes du génocide : l'entrée meurtrière des Allemands sur le sol polonais (le Blitzpogrom), la ghettoïsation, les déportations et l'extermination. Il constitue un état des lieux précis et implacable fondé sur une multitude de témoignages et d'articles de journaux officiels ou clandestins. On y trouve notamment des extraits du rapport de Jan Karski, alors en mission d'espionnage au service du gouvernement polonais réfugié à Londres.
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Sans être forcément membre du Parti nazi, de jeunes technocrates, souvent universitaires, vont préparer les plans de germanisation de l'Europe orientale, synonymes d'assujettissement et de déplacements massifs de population. Mis au point au début de 1941, le Generalplan Ost (Plan général pour l'Est) préconise le transfert de trente millions de personnes, soviétiques dans leur immense majorité, en les condamnant à mourir de faim.Imprégnées d'idéologie eugéniste, marquées par le concept de surpopulation qui a hanté la pensée géopolitique allemande du premier XXe siècle, ces équipes forgent la notion d'"existence fardeau" (Ballastexistenzen), et envisagent la faim comme un moyen de réguler la population. Elles préconisent le génocide comme LE moyen de résoudre les problèmes politiques.Quelle place la Shoah a-t-elle tenu dans ces projets de "réorganisation" de l'Europe orientale ? Présente en filigrane tout au lond du livre, cette question, controversée, enrichit le débat sur les origines du génocide. Elle nous permet de mieux entendre combien la barbarie fut pensée et planifiée par des hommes intelligents et cultivés appartenant à une génération née au début du siècle, et demeurée marquée par la Grande Guerre.En mettant en relief la farce de la dénazification (la plupart de ces criminels de bureau ont poursuivi leur carrière au grand jour, couverts d'éloges et d'honneurs), Gotz Aly et Suzanne Heim montrent les soubassements technocratiques de la criminalité d'Etat. Loin d'être une parenthèse barbare dans l'histoire d'outre-Rhin, Auschwitz a plongé ses racines dans le terreau culturel et politique d'une certaine allemagne.
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On ne veut rien vous prendre ... seulement la vie
Barbara Engelking
- Calmann-Levy
- Memorial De La Shoah
- 21 Janvier 2015
- 9782702144305
On le sait peu mais entre fin 1942 et début 1943, 120 000 à 250 000 Juifs polonais parvinrent à s'échapper des ghettos ou des trains de la mort. La plupart cherchèrent refuge chez des paysans ou se cachèrent dans les bois.
L'occupant allemand, avec le concours des autorités locales et d'une partie de la population autochtone, organisa une véritable « chasse à l'homme » pour traquer les Juifs cachés en mettant en place une politique de terreur destinée à dissuader quiconque de les recueillir.L'étude de Barbara Engelking souligne la participation active des paysans polonais - essentiellement mus par l'appât du gain - à la traque. Les Juifs payaient cher le silence et la nourriture de leurs hôtes. Une fois spoliés, ils étaient souvent dénoncés à la police ou tués des mains même de ceux qui les avaient accueillis.En s'appuyant sur les documents issus des procès et sur les témoignages de survivants qui n'avaient jamais été étudiés jusqu'à présent, ce livre permet de comprendre pourquoi seuls 30 000 à 40 000 Juifs polonais survécurent dans ces conditions. -
Le rôle de la Waffen-SS dans la Shoah essentiellement en 1941 et 1942 est l'une des friches de la recherche : jusqu'ici, aucune monographie ne lui a été consacrée. De même la participation du Kommandostab Reichsführer-SS de Himmler est-elle encore largement inexplorée, fait d'autant plus étonnant que lejournal de guerre de 1941 du Kommandostab est édité depuis longtemps et que la progression meurtrière des brigades de Himmler dans l'est de l'Europe est donc connue. S'appuyant sur de nombreuses sources, Martin Cüppers montre que la responsabilité de la Shoah ne repose pas sur les seuls bataillons de l'Ordnungspolizei et des unités du Reichssicherhauptamt de Heydrich, mais que la Waffen-SS et le Kommandostab y participèrent activement.
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La fuite en Suisse ; les Juifs à la frontière franco-suisse durant les années de la "solution finale"
Ruth Fivaz-silbermann
- Calmann-Levy
- Memorial De La Shoah
- 12 Novembre 2020
- 9782702169001
La fuite en Suisse Les Juifs à la frontière franco-suisse durant les années de « la Solution finale » Itinéraires, stratégies, accueil et refoulement À l'été 1942, « la Solution finale de la question juive » est déclenchée aux Pays-Bas, en Belgique et en France. Des milliers de Juifs prennent la fuite en direction de la Suisse, à travers la zone occupée ou la zone libre. Beaucoup sont arrêtés pendant leur voyage et déportés. Certains atteignent néanmoins la frontière helvétique.
La Suisse, attachée à sa politique d'immigration ultra-restrictive à tonalité antisémite, se voit acculée à l'adoption de mesures d'urgence : elle entrouvre ses portes à certaines catégories de fugitifs. Mais son attitude, chaotique et peu lisible, reflète des tensions internes. Plus de 12 500 Juifs venus de ou à travers la France sont accueillis. Près de 3 000 sont refoulés et abandonnés à leur sort - tous, cependant, ne périront pas en déportation.
Cet ouvrage est le premier à s'appuyer sur les archives conservées de part et d'autre de la frontière : dossiers helvétiques des réfugiés, dossiers préfectoraux français, archives des organisations d'entraide et sources mémorielles. Il retrace ce périlleux voyage vers la Suisse, qui perdure jusqu'à la Libération, malgré les régimes changeants des territoires traversés et, au bout, l'inconnu de l'accueil ou du refoulement. Il dessine aussi les profils des acteurs qui se croisent alors : les Juifs qui se décident pour la fuite ; les exécutants et collaborateurs de la politique d'extermination ; les responsables suisses à la ligne politique (hélas !) fluctuante. Il fait revivre enfin les réseaux, payants ou bénévoles, de passeurs, que viennent peu à peu renforcer les solides réseaux de la résistance juive, pour qui la Suisse devient un outil de la panoplie de sauvetage.