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Editions De La Sorbonne
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Les Juifs de Tunisie au combat (1914-1945)
Marie-Anne Besnier-Guez
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 19 Septembre 2024
- 9791035109301
À la différence de leurs coreligionnaires algériens devenus citoyens français en 1870 par le décret Crémieux, près de 90 % des juifs de Tunisie sont de nationalité tunisienne au début du XXe siècle. Ils sont à ce titre appelés « indigènes » par la puissance coloniale, et soumis aux lois du bey. Juifs en terre d'Islam, ils n'ont pas le droit de porter les armes, et ne peuvent combattre qu'en contractant un engagement volontaire. C'est ce que plusieurs centaines d'entre eux font en 1914, alors que la Tunisie, sous protectorat français (1881-1956), est entraînée dans la Première Guerre mondiale. À leurs côtés, les juifs de Tunisie de nationalités italienne et française sont mobilisables dans leur armée respective, jusqu'à ce qu'ils en soient exclus à la suite des lois fascistes en 1938 pour les premiers et du décret-loi de Vichy sur le statut des juifs d'octobre 1940 pour les seconds. Malgré les obstacles posés par l'autorité coloniale et la permanence des discriminations, plus de 1 200 juifs de Tunisie combattent dans l'armée française au cours des deux guerres mondiales.
Dans l'entre-deux-guerres, la génération de 1914-1918 participe activement aux commémorations de la Grande Guerre, puis mène le combat pour l'amélioration de la situation des juifs de Tunisie et contre l'essor de l'antisémitisme en Afrique du Nord comme en Europe. Elle encourage même aux engagements volontaires en 1939. La douloureuse expérience du régime de Vichy et de l'occupation de la Tunisie par l'Axe (novembre 1942-mai 1943) ne les décourage pas : les Forces françaises libres recrutent des centaines de juifs tunisiens qui participent à la libération de l'Europe. Comment expliquer cette détermination à combattre pour la France - malgré les trahisons de l'État français ? Cette étude, appuyée sur une méthode prosopographique et sur de très nombreuses archives, s'approche au plus près de ces soldats, jusqu'ici oubliés de l'histoire. -
"L'illusion lyrique" : Le volontariat international combattant dans la guerre d'Espagne (1936-1938)
Edouard Sill
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 17 Octobre 2024
- 9791035110055
La guerre d'Espagne s'est notamment caractérisée par le surgissement d'un phénomène considérable et inattendu : l'arrivée de dizaines de milliers d'étrangers désirant prendre part aux combats. Très majoritairement antifascistes, ils se sont dispersés dans différentes formations combattantes internationales dont les plus fameuses furent les Brigades internationales mises sur pied par le parti communiste. D'autres étrangers ont pourtant choisi de rejoindre l'autre camp, par anticommunisme. Cet ouvrage propose de réenvisager cet épisode célèbre du XXe siècle en le replaçant dans une continuité historique, celle du phénomène de volontariat international combattant, déjà particulièrement prégnant au XIXe siècle. Il faut pour cela s'émanciper des perspectives qui faisaient des Brigades internationales un épisode inédit et unique pour regarder le phénomène en Espagne dans son épaisseur, sa pluralité et ses complexités. Durant deux ans, les volontaires internationaux ont combattu dans la guerre civile espagnole selon des modalités propres, souvent concurrentielles et des attentes diverses, non sans désillusions, déceptions et renoncements. Au-delà de leurs disparités, des affrontements politiques et des controverses mémorielles, les dizaines de volontaires étrangers en Espagne ont partagé des caractéristiques communes qui nous renseignent éminemment sur le phénomène de volontariat international combattant qui, aujourd'hui encore, continue de survenir dans les conflits contemporains.
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Sociétés & Représentations n.57 : L'aventure spatiale
Laurence Guignard, Laurent Martin
- Editions De La Sorbonne
- Societes & Representations
- 30 Mai 2024
- 9791035109585
Bien des raisons expliquent l'attrait exercé par l'aventure spatiale : l'esprit pionnier, la fascination du sublime, le défi technique et technologique, la curiosité scientifique et, peut-être, la volonté de résoudre les grandes questions métaphysiques sur l'origine et le devenir de l'humanité, sans oublier les rivalités géopolitiques et les appétits économiques que suscite l'espace... Aucune n'est décisive, mais toutes concourent à constituer un imaginaire, une culture spatiale devenue un terrain d'exploration des sciences humaines et sociales.
Des dispositifs de reconstitution, qui permettent entre arts et sciences une appréhension sensible de l'espace, aux oeuvres de fiction ou de vulgarisation, qui contribuent à ancrer l'aventure spatiale dans un imaginaire populaire, il s'agit de comprendre comment les représentations de l'aventure spatiale se sont imposées comme thématique prégnante de la culture de masse contemporaine, agrégeant jusqu'aux critiques qui ont pu lui être adressées par ceux qui la voient comme une simple nouvelle conquête territoriale. -
Sororité et colonialisme : Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962)
Pascale Barthélemy
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 30 Juin 2022
- 9791035108090
Qui connaît Célestine Ouezzin-Coulibaly, Jacqueline Chonavel, Loffo Camara, Marie-Hélène Lefaucheux, Germaine Guillé, Soeur Marie-André du Sacré-Coeur, Jane Vialle, Vicky Cauche, Aoua Keita, Renée Stibbe, Andrée Dore-Audibert, Jeanne Martin Cissé, Gisèle Rabesahala et tant d'autres? D'Afrique et de France, engagées dans des associations, des syndicats et des partis politiques, elles participèrent au grand mouvement des décolonisations. Ce livre raconte leurs combats pour les droits des femmes et pour l'égalité, interroge la possibilité d'un « Nous, les femmes » malgré les différences de couleur de peau et de culture, les inégalités de statuts et de droits, le racisme et la violence. Familier du monde anglophone, le terme de sororité est récemment revenu sur le devant de la scène politique et médiatique en France. Célébrée par les féministes, « soeurs politiques » en lutte, la sororité est aussi souvent considérée comme illusoire. À l'heure du féminisme postcolonial et de l'afro-féminisme, ce livre revient en arrière pour décrire les luttes communes mais aussi les rapports de domination entre des femmes blanches, noires et métisses, de la Seconde Guerre mondiale aux premières années des indépendances africaines. Il mêle histoire coloniale de la France et histoire de l'Afrique. Il interroge l'histoire des féminismes et de ses liens avec le communisme et l'impérialisme. Il inscrit l'histoire des mobilisations politiques des femmes d'Afrique dans une dimension transnationale. Au fil des pages, en dessinant les contours d'une improbable sororité au temps du colonialisme et de la guerre froide, il propose une autre histoire des décolonisations.
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Sociétés & Représentations n.44 : Topor, artiste multimédia
Alexandre Devaux, Bertrand Tillier
- Editions De La Sorbonne
- Societes & Representations
- 30 Novembre 2017
- 9791035100339
Vingt ans après la disparition de Roland Topor (1938-1997), son oeuvre protéiforme et multimédia continue d'en faire un créateur inclassable croisant les pratiques de l'écriture, du dessin, du cinéma, du théâtre ou de la télévision, sans les hiérarchiser et en leur donnant l'apparence d'un grand jeu labyrinthique. Pourtant, l'imaginaire débridé de Topor a sa cohérence, faite d'humour noir et d'étrangeté ludique, qui sert de fil rouge à ses illustrations pour la presse française -de la revue Bizarre, où il débute, à Hara-Kiri dont il sera un compagnon de route- et l'édition internationale, à son travail d'affichiste, ses romans ou nouvelles, ses contributions au théâtre, au film d'animation ou aux séries télévisées.
En passant d'un support à l'autre, en expérimentant des genres et des techniques multiples, en visant des publics larges ou au contraire plus confidentiels, Topor s'est progressivement affranchi du dessin d'humour qui avait présidé à ses débuts, pour élaborer une oeuvre bien plus vaste, dont la noirceur, l'onirisme et l'anxiété sont traversés d'un éclat de rire permanent. -
La paix dans la guerre : espoirs et expériences de paix (1914-1919)
Jean-Michel Guieu, Stéphane Tison
- Editions De La Sorbonne
- Guerre Et Paix
- 24 Mars 2022
- 9791035106690
Entre 1914 et 1919, la question de la paix occupe dans les imaginaires et dans les pratiques des sociétés en guerre une place beaucoup plus centrale que celle généralement établie par l'historiographie. Si la violence de l'affrontement diffuse largement ses effets à l'ensemble du corps social, elle est pourtant loin d'anéantir la culture de paix forgée durant les longues décennies de paix de l'avant-1914.
En temps de guerre, la paix constitue l'"horizon d'attente" des combattants et de l'arrière engagés dans une "guerre pour la paix", mais aussi une succession d'expériences éphémères permettant de s'évader temporairement du conflit (permissions, distractions, fraternisations, etc.). Elle devient une revendication de plus en plus obsédante à mesure que la perspective d'une paix victorieuse semble s'éloigner, conduisant les États belligérants à explorer secrètement les possibilités d'une paix négociée.
Grâce à une grande variété d'approches, croisant les dimensions militaires, politiques, sociales et culturelles de la Grande Guerre, cet ouvrage entend étudier ce va-et-vient, dans ce temps pétri par la violence, entre le souvenir de la paix d'hier et l'impatience de son retour, en insistant sur les ambiguïtés du discours de la paix en temps de guerre, ses difficultés d'expression dans un contexte de censure, comme son instrumentalisation quand il s'agit de définir concrètement cette paix ou de la mettre en oeuvre.
Contributions de :
Nadine Akhund, Julie d'Andurain, Anne-Laure Anizan, Gearóid Barry, Christophe Bellon, Carl Bouchard, Rémy Cazals, Antoine Champeaux, Landry Charrier, Michael Clinton, Emmanuelle Cronier, Paul Dietschy, Marie-Michèle Doucet, Rémi Fabre, Jean-Noël Grandhomme, Jean-Michel Guieu, Irène Herrmann, Norman Ingram, Stanislas Jeannesson, Valérie Lathion, Olivier Prat, Michel Rapoport, Philippe Salson, Anne Simon, Stéphane Tison.
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Les sentiers de l'ouvrier ; le Paris des artisans britanniques (autobiographies, 1815-1850)
Fabrice Bensimon
- Editions De La Sorbonne
- Internationale
- 4 Janvier 2018
- 9791035100445
Au XIXe siècle, des milliers de Britanniques émigrent vers le continent. Parmi eux, des artisans viennent travailler quelque temps, forts de savoir-faire acquis outre-Manche, au coeur de l'industrialisation. Alors que les circulations se multiplient, mécaniciens, ouvrières du lin et du jute, dentelliers, cheminots, terrassiers ou travailleurs du fer utilisent leurs compétences en Europe. Au moins trois d'entre eux, venus à Paris par ces sentiers de l'ouvrier, ont laissé des mémoires: John Colin, apprêteur de cuir écossais et ivrogne réformé; Charles Manby Smith, typographe érudit, qui compose à Paris des livres en anglais et William Duthie, orfèvre itinérant.
Ils sont employés dans cette fabrique collective parisienne, capitale de l'échoppe et de l'atelier, destination de centaines de milliers de migrants provinciaux et étrangers. Ces trois témoins décrivent leur travail, leur logement et leurs sociabilités. Ils sont parfois les témoins de la grande histoire, à l'instar de Smith, observateur apeuré de la révolution de Juillet 1830. Ils repartent et finissent par raconter leur vie, selon un usage alors répandu dans les classes populaires britanniques. Leurs témoignages sur le Paris ouvrier sont rassemblés ici, pour la première fois en français. -
Salonique (1781-1913) : une histoire consulaire de la question d'Orient
Mathieu Jestin
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 13 Septembre 2018
- 9791035100834
En 1913, à l'issue des guerres balkaniques, le consulat de France à Salonique sort de la juridiction de l'ambassade de France à Constantinople, dont il dépendait depuis sa création en 1686. S'il est désormais rattaché à la Légation de France à Athènes, sa circonscription est, elle, éclatée entre plusieurs entités étatiques et nationales : Grèce, Serbie ou encore Bulgarie.
Cette double mutation, territoriale et administrative, n'est pourtant que le résultat tangible de 150 ans de profonds bouleversements constitutifs de la fameuse question d'Orient, qui ont transformé tant l'Empire ottoman, notamment dans sa partie balkanique, que le poste d'observation avancé de la diplomatie française que représente l'institution consulaire de Salonique. L'étude du consulat sur le temps long, véritable fil conducteur du livre, permet de saisir l'ensemble des temporalités diverses - locale, nationale, ottomane, française, méditerranéenne, européenne, internationale - dans lesquelles l'institution consulaire s'inscrit, de réfléchir aux ruptures, adaptations et autres contretemps et, sans toutefois les hiérarchiser, de souligner les décalages entre la théorie, les discours et les réalités de l'action consulaire.
Tour à tour objet d'histoire humaine et urbaine, d'histoire politique, diplomatique et économique, d'histoire institutionnelle et administrative, le consulat, en interaction aussi bien qu'en représentation à différentes échelles, est réfléchi au miroir de lui-même.
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Des familles invisibles : les Algériens de France entre intégrations et discriminations (1945-1985)
Muriel Cohen
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 28 Mai 2020
- 9791035105198
L'immigration algérienne des années 1950-1970 reste aujourd'hui largement pensée comme une immigration masculine et temporaire, logée dans des baraques de bidonvilles et des foyers Sonacotra. Dans cette perspective, l'instauration du regroupement familial en 1976 est présentée comme un tournant majeur pour la société française, à l'origine notamment de la crise des banlieues. Pourtant, entre 1945 et 1975, le nombre de familles algériennes en France était déjà passé de quelques milliers à 80 000 environ. Qui sont ces familles ? Dans quelle mesure ont-elles fait l'objet de discriminations spécifiques dans le contexte de la décolonisation ? Ont-elles majoritairement connu le parcours « du bidonville au HLM » ? Cette recherche centrée sur l'ouest de la région parisienne s'appuie à la fois sur des archives administratives et politiques, des dossiers individuels, des entretiens et sur les archives privées de Monique Hervo, « établie » dans les bidonvilles et les cités de transit de Nanterre. Elle porte à la fois sur les politiques mises en place à l'égard des familles algériennes et sur l'expérience vécue des migrants. À partir de ces matériaux inédits, une autre image de l'immigration algérienne se dessine. Celle d'une immigration familiale précocement enracinée, et de familles invisibles car, hors des bidonvilles, elles échappent à la prise en charge étatique et aux représentations misérabilistes.
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De l'ALN à l'ANP
Saphia Arezki
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 3 Mars 2022
- 9791035106799
L'armée algérienne est une institution névralgique mais, soixante ans après l'indépendance, son histoire reste très peu documentée : ce livre, totalement dépassionné, écrit avec la froide rigueur d'une historienne, restitue à sa juste mesure, et en l'incarnant, la place de l'armée dans le système politique algérien.
L'Armée de libération nationale (ALN), en tant qu'unique force organisée dans le pays a, de fait, préfiguré l'État indépendant. L'ascendant de l'État-major de l'ALN en 1962, le coup d'État du 19 juin 1965, la tentative de putsch du chef d'état-major en 1967 ainsi que d'autres péripéties ont d'emblée situé l'armée au coeur du pouvoir et de ses tumultes. De fait perçue comme « une boîte noire », l'armée est à l'origine de nombreux mythes, voire de fantasmes - ainsi des expressions médiatiques telles « les BTS » (Batna-Tébessa-Souk-Ahras) ou « les DAF » (Déserteurs de l'armée française). Saphia Arezki s'applique à les déconstruire avec précision à travers l'étude concrète de la trajectoire d'officiers de l'ANP ayant contribué à la construction de l'armée nationale moderne.
Le livre dévoile comment Houari Boumediene a assuré, dans une démarche pragmatique voire tâtonnante, la transition entre une armée de libération et une armée nationale, conciliant l'impératif politique d'intégrer les grands chefs de l'ALN et celui d'impliquer les compétences techniques. Il retrace également les évolutions qui se sont faites par la suite au sein de l'armée avec l'arrivée de Chadli Bendjedid au pouvoir.
La mise en relief du parcours des hommes et des groupes dans leur contexte historique apporte un éclairage remarquable sur la construction aussi bien de l'institution que de l'État indépendant. -
Un vieux-colombier bourguignon : une expérience de décentralisation théâtrale (1925-1929)
Vincent Chambarlhac
- Editions De La Sorbonne
- Histoire De La France Aux Xixe Et Xxe Siecles
- 28 Octobre 2021
- 9791035106515
Jacques Copeau quitte Paris en 1924 pour fonder une éphémère école, avec de jeunes comédiens et en lien avec le Vieux-Colombier, en Bourgogne. L'échec de ce projet initial débouche sur la naissance d'une troupe par les comédiens afin de vivre, et de bénéficier de l'enseignement de Copeau. Tôt baptisée Les Copiaus, la troupe rayonne en Bourgogne, puis en Belgique, Suisse notamment, de 1925 à 1929. L'histoire du théâtre voit dans cet épisode un antécédent de la décentralisation théâtrale, une expérience qui acquiert valeur de mythe après 1945. Pour autant, l'activité des copiaus, leur inscription dans le territoire bourguignon à partir de Pernand-Vergelesses, les conditions mêmes d'existence et de création théâtrales ont peu été étudiées. Les Copiaus sont une troupe nomade. La décentralisation en acte qu'ils pratiquent est l'invention d'un public qu'a posteriori Jacques Copeau théorisera comme celui d'un théâtre populaire. Les Copiaus sont au village, s'inscrivent dans les sociabilités des côtes beaunoise et nuitonne, participent de l'équilibre socio-politique de Pernand-Vergelesses. Cette inscription vaut événement dans le monde du théâtre et, dans les réseaux régionalistes et viticoles qui concourent au succès de la troupe, s'inventent des traditions au vif de la modernité théâtrale copélienne, ainsi des fêtes du vin. Dans ce jeu, ce nouveau public que cherchent les Copiaus, le vigneron s'impose comme l'un des ressorts de l'art scénique de la troupe. C'est un art de faire inédit du théâtre en milieu rural qui se révèle.
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Islam, réforme et colonisation ; une histoire de l'ibadisme en Algérie (1882-1962)
Augustin Jomier
- Editions De La Sorbonne
- Bibliotheque Historique Des Pays D'islam
- 17 Septembre 2020
- 9791035105327
Comment écrire une histoire des temps coloniaux à partir de points de vue d'Algériens ? Quels rapports établir entre la colonisation et le réformisme musulman, problème majeur de l'histoire contemporaine de l'islam ? C'est à ces deux questions, aussi centrales qu'irrésolues, que s'attaque cette étude sur l'ibadisme aux XIXe et XXe siècles.
Ce livre retrace la trajectoire de la minorité des musulmans berbères et ibadites du Mzab depuis l'occupation de cette région du nord du Sahara par la France, en 1882, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie, en 1962. Il montre la manière dont, face à la domination coloniale, des savants musulmans - les oulémas - s'emparent de l'idée de réforme en islam, pour en faire une arme de conquête du leadership et de reconfiguration de la religion et de la société locales. Par-delà le face-à-face entre la France et l'Algérie, circuler entre Le Caire, Tunis, Alger et le Mzab permet à ces lettrés de trouver de nouveaux modèles politiques, d'opérer de fortes ruptures culturelles et de s'adapter à d'importants changements socio-économiques. Trois générations successives d'oulémas repensent l'ibadisme comme foi et comme pratique et, surtout, redéfinissent les contours de leur communauté face à l'occupation étrangère, tout en lui ménageant une place dans la nation algérienne en construction. Très minoritaires (1% à peine de la population), les ibadites se révèlent un observatoire unique des bouleversements vécus par les Algériens à la période coloniale.
Au terme d'un patient travail de terrain et en archives (de langues arabe et française), Augustin Jomier renouvelle la question du réformisme musulman, révélant l'existence de sa variante ibadite et, plus largement, la métamorphose coloniale de l'islam. Il montre surtout qu'écrire l'histoire de l'Algérie en observant l'évolution des institutions sociales et culturelles antérieures à la colonisation permet de restituer la capacité d'action des colonisés, leurs manières de donner sens aux cadres coloniaux et de se réinventer dans ce contexte.
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La promesse du printemps ; Tunisie, 2011-2017
Aziz Krichen
- Editions De La Sorbonne
- 7 Juin 2018
- 9791035100599
Un certain 17 décembre 2010, les Tunisiens ont ouvert une porte et donné le signal à une série de soulèvements qui devaient ébranler le monde arabe. Partout ailleurs, les promesses du nouveau printemps se sont brisées, cédant la place à la violence et aux armes. La révolution sociale avait dégénéré en batailles religieuses, en guerres civiles et en interventions étrangères. Avant de retrouver nos esprits, nous-mêmes avons failli, en 2013, nous laisser submerger par un vertige identique. Nous nous sommes dotés, depuis, d'un système de gouvernement pacifié. C'est une avancée considérable, mais qui ne suffit pas, loin de là. Il nous faut maintenant reprendre la marche en avant, réanimer le souffle premier de la révolution, son souffle social, et la faire aboutir. Si nous parvenons à le faire, si nous parvenons à sortir de l'âge théologique-identitaire et à entrer dans l'âge politique-rationnel, les sacrifices n'auront pas été vains. Et le résultat dépassera nos frontières, par l'effet d'exemple que cela pourrait provoquer une nouvelle fois dans la région, en aidant nos voisins à surmonter leurs divisions et à reconstruire leurs sociétés dévastées. La communauté de destin ne relève pas du fantasme, mais de la nécessité objective. La Tunisie n'est pas une île. Nous ne nous sauverons pas seuls. Nous ne surnagerons pas longtemps si les autres Arabes devaient continuer à se noyer. Nous sommes tenus de continuer à avancer. Nous devons réussir. Nous allons réussir. Les révolutions, comme les pièces du théâtre classique, ne se jouent jamais en un seul acte.
Préface de Pierre Vermeren -
Aux confins des empires : cartes et constructions territoriales dans le nord de la péninsule indochinoise (1885-1914)
Marie de Rugy
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 13 Septembre 2018
- 9791035100858
Au milieu des années 1880, les marges septentrionales de la péninsule Indochinoise sont soumises à une double conquête coloniale, celle de l'Annam et du Tonkin par les Français, et celle de la Haute-Birmanie par les Britanniques. Aux explorations fluviales s'ajoutent la délimitation des frontières et la cartographie régulière des territoires sous l'égide des différents services géographiques. Diplomates chinois, siamois et européens négocient dans les capitales et dans les montagnes, sous la tente. Topographes européens et indiens arpentent les routes et les sentiers pour lever les itinéraires et mesurer l'espace. Ils s'enquièrent auprès des habitants du juste toponyme, collectent et font traduire des cartes autochtones, interrogent leurs guides, les chefs locaux et les marchands venus de Chine.
Ce livre retrace les politiques institutionnelles, les pratiques de terrain et les constructions territoriales qui en découlent. Par une étude croisée de la cartographie dans ces espaces, il met en lumière le statut central d'un territoire spatialement périphérique, à propos duquel on a pu parler d'une "géographie de l'ignorance". À rebours de quelques idées reçues, il montre que les cartes ont un pouvoir limité, même en contexte colonial, si l'on accepte de dépasser les discours pour observer les modalités de leur production et leurs différents usages.
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Exécuter la loi ; 1789-1804
Virginie Martin, Jeanne-laure Le quang, Alexandre Guermazi
- Editions De La Sorbonne
- 7 Juin 2018
- 9791035100636
Il ne suffit pas d'avoir des lois, il faut encore veiller à leur exécution [...]. Que seraient les meilleures lois si elles n'étaient pas exécutées? De pures abstractions. Cette mise en garde du député Vienot-Vaublanc témoigne du problème aussi crucial que récurrent qu'a constitué, tout au long de la période révolutionnaire, l'exécution des lois.
Comment s'assurer que tous les décrets votés par les assemblées ont bel et bien été exécutés alors même que leur mise en actes incombe constitutionnellement au pouvoir exécutif? Comment faire en sorte que ces décrets soient bel et bien respectés à la lettre par ceux qui sont chargés de les faire exécuter (les ministres) et de les faire appliquer (les administrateurs locaux), ces agents se permettant trop souvent d'en détourner la lettre ou d'en dévoyer l'esprit? Comment, enfin, parvenir à ce que les lois soient comprises et admises des citoyens qui sont tenus de s'y conformer, mais qui ne manquent jamais d'en contester la teneur?
Si déterminantes qu'elles soient dans le cadre de la construction et de la stabilisation d'un Etat de droit, ces questions n'ont jusqu'ici fait l'objet d'aucune étude systématique. Cet ouvrage se propose d'esquisser les premières lignes d'une histoire encore trop largement méconnue pour la période révolutionnaire. Réunissant les contributions d'un ensemble de jeunes chercheurs, il interroge les mécanismes complexes de l'exécution de la loi en termes d'échelles, d'acteurs et de pratiques afin de questionner l'efficience du pouvoir exécutif en regard de l'effectivité des lois révolutionnaires.
Avec une préface de Pierre Serna Ont contribué à ce volume: Serge Aberdam, Gaïd Andro, Isabelle Antunes, Benoît Carré, Laurent Cuvelier, Francesco Dendena, Julien Edrom, Alexandre Guermazi, Maxime Hermant, Jeanne-Laure Le Quang, Hervé Leuwers, Suzanne Levin, Solenn Mabo, Jérémy Maloir, Virginie Martin, Igor Moullier, Thibaut Poirot, Catherine Schmidt, Pierre Serna, Eric Szulman, Clément Weiss. -
Sociétés & Représentations n.58 : L'entretien du corps : Objets et pratiques en circulation dans les territoires de l'Axe
Paul Dietschy, Marie-bénédicte Vincent
- Editions De La Sorbonne
- Societes & Representations
- 3 Octobre 2024
- 9791035109882
L'entretien du corps est au coeur de l'idéologie des mouvements et régimes fascistes. Il se fonde sur l'exaltation de la « race », qui doit régénérer la nation et servir les ambitions expansionnistes et bellicistes des dictateurs. Ce double objectif idéologique et militaire explique la mise en place de pratiques et de consommations liées aux corps d'hommes et de femmes, qu'ils soient enfants et adolescents dans les organisations de jeunesse, travailleurs du monde agricole ou industriel, sportifs amateurs ou professionnels.
Ce dossier étudie ce sujet fondamental pour la compréhension des fascismes en partant des circulations d'objets et d'attitudes corporelles liés à l'entretien du corps au cours des années 1930 et 1940 dans les territoires de l'Axe. Il entend contribuer à une histoire du quotidien et du banal dans une période où ces circulations ne vont pas de soi pour les populations, en raison des politiques protectionnistes adoptées par les États dans la crise économique des années 1930, puis des pénuries en temps de guerre et enfin du refus de consommer étranger par patriotisme en contexte d'occupation ou d'annexion. -
La Sorbonne par elle-même ; mai juin 1968
Jean Maitron, Madeleine Rebérioux, Michelle Perrot, Jean-claude Perrot, Sophie Coeuré
- Editions De La Sorbonne
- Tires A Part
- 29 Mars 2018
- 9791035100612
Extrait d'une revue ou d'un ouvrage relié à part en un petit livret. Destiné habituellement à faire connaître un article récemment publié, la collection détourne l'usage et la fonction du tiré à part pour inviter à la (re)découverte d'un texte.
En lieu et place du traditionnel mot d'accompagnement de l'auteur, Sophie Coeuré partage ici, dans une courte présentation, son expérience de lecture de : "La Sorbonne par elle-même, mai-juin 1968" de Jean-Claude Perrot, Michelle Perrot, Madeleine Rebérioux, Jean Maitron.
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La danse du pendule : les juristes et l'internationalisation des droits de l'homme, 1920-1939
Dzovinar Kévonian
- Editions De La Sorbonne
- Internationale
- 1 Juillet 2021
- 9791035106478
A partir des questions matricielles que sont les migrations forcées, l'apatridie et la protection des minorités, cet ouvrage étudie l'internationalisation des droits de l'homme au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il part d'un triple constat, celui d'un temps dominé par les logiques impériales et nationales occidentales, d'un activisme associant sociétés savantes juridiques et groupes d'intérêt transnationaux et qui subit l'ombre rétroactive de la Déclaration universelle de 1948.
Ce livre est construit autour d'un moment-pivot : l'adoption, le 12 octobre 1929 à New-York, de la "Déclaration des droits internationaux de l'homme" par les juristes du prestigieux Institut de droit international. Ce projet est porté par le juriste russe exilé André N. Mandelstam, conseiller juridique des apatrides arméniens rescapés du génocide de 1915-1916 dans leurs recours adressés à la Société des Nations.
New-York, Paris et Genève constituent les espaces qui polarisent les enjeux et contraintes de cette déclaration et du projet en 1933 de la transformer en une "Convention mondiale des droits de l'homme" alors même que le régime nazi s'établit en Allemagne. Pourtant, c'est bien dans ce moment que cette dynamique d'internationalisation des droits de l'homme s'effondre de manière abrupte, avec comme point d'orgue, la Guerre d'Ethiopie.
L'Institut de droit international (société savante internationale), l'Académie diplomatique internationale (think tank), la Dotation Carnégie pour la paix internationale (fondation philanthropique) et la Section des minorités de la Société des Nations constituent les espaces sociaux principaux de cette étude, fondée sur des sources pour certaines inédites. En associant parcours, discours et pratiques des juristes internationalistes, ce livre montre que les droits de l'homme sont des entités instables, objets de luttes de définition et d'appropriation inscrites dans les enjeux du temps présent.
Il propose de faire de l'ambivalence et du principe d'incertitude, sujets d'actualité s'il en est, des objets d'histoire.
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Au théâtre ! la sortie au spectacle XIXe-XXIe siècles
Pascale Goetschel, Jean-Claude Yon, Collectif
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 12 Décembre 2014
- 9782859448776
Aller au spectacle, à l'époque contemporaine, est une activité relativement banale et pratiquée dans toutes les parties du monde, selon toutefois des modalités et des enjeux qui varient considérablement dans le temps et l'espace. L'objet des quinze études réunies dans ce volume est d'étudier ce phénomène dans toute sa variété. De la fin du XVIIIe siècle à nos jours, de l'Amérique latine à la Russie en passant par Londres et Paris, Au théâtre ! en présente les différents aspects. Attente dans la queue, trafic de billets, goûts et stratégies sociales, codes et rituels, petits métiers liés à la sortie : tous ces éléments et bien d'autres sont ici analysés pour mieux appréhender cette expérience singulière qu'est la sortie au spectacle.
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Professer l'Empire : les "sciences coloniales" en France sous la IIIe République
Pierre Singaravélou
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 15 Décembre 2011
- 9782859446789
À partir des années 1880, la conjonction du scientisme et du renouveau de l'expansion ultramarine se traduit par l'institutionnalisation des savoirs sur les colonies et les populations colonisées, qui prennent la forme de nouvelles disciplines, les « sciences coloniales » (« histoire et géographie coloniales », « législation et économie coloniales », « psychologie indigène »), enseignées dans les universités et les grandes écoles françaises. Les enseignants, universitaires et experts coloniaux, promeuvent une formation, tantôt pratique tantôt théorique, qui instruit les étudiants sur les colonies et justifie le projet impérial. Ces nouveaux spécialistes de la colonisation animent la « République des lettres coloniales », une nébuleuse d'associations, de sociétés savantes, de musées et de maisons d'éditions, spécialisés dans les questions coloniales. Toutefois cette adhésion du monde savant à la colonisation prend des formes très diverses, parfois contradictoires, irréductibles à un seul et même « discours colonial ». L'objet colonial et le terrain ultramarin induisent un décentrement épistémologique conduisant les savants à élaborer de nouvelles méthodes et catégories d'analyse. La marginalité des savants coloniaux et leur polyvalence professionnelle les incitent à franchir les frontières disciplinaires en défrichant des domaines inédits - histoire orale, « colonisation comparée », science de l'aménagement, anthropologie juridique...
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L'URSS contre ses traîtres : l'épuration soviétique (1941-1955)
Vanessa Voisin
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 4 Mai 2015
- 9782859448974
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les pays libérés de la domination nazie entreprennent une reconstruction matérielle, mais aussi une refondation politique dont l'un des principaux instruments est l'Épuration des collaborateurs de l'ennemi. L'Union soviétique, qui a subi une occupation parmi les plus sanglantes d'Europe, procède à cette répression politique plus précocement qu'ailleurs, dès les premières libérations de territoires en décembre 1941. L'issue du conflit reste incertaine, l'Épuration a donc d'abord pour finalité de mobiliser la société, sécuriser les zones reconquises et restaurer l'autorité du Kremlin. Elle se distingue aussi de ses équivalents européens par le poids de représentations et pratiques récentes de répression politique, par le caractère massif de celles-ci. Néanmoins, les enjeux internationaux influent dès 1943 sur le châtiment des traîtres soviétiques. Par ailleurs, la forte dimension symbolique qui caractérise les épurations des autres pays se retrouve aussi en URSS. L'exécution des bourreaux les plus sanguinaires est publique et souvent médiatisée. Les familles des « traîtres à la Patrie » sont exilées dans les confins du pays, de même que les femmes coupables de relations intimes avec l'ennemi. L'auteur explore les multiples strates et objectifs - parfois contradictoires - de l'Épuration soviétique à travers un jeu d'échelles qui permet d'en saisir, du niveau du village à celui de l'empire soviétique, les logiques politiques mais aussi les dimensions sociales et symboliques.
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Les Russes en France en 1814 : des faits, des imaginaires et des mémoires
Marie-Pierre Rey, Collectif
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 5 Décembre 2019
- 9791035103415
Débutée en janvier 1814, la campagne de France conduit, dès la fin du mois de mars, les troupes impériales russes alors à la tête des armées alliées victorieuses, à entrer dans Paris, devant une population médusée et apeurée. Pour la première fois de son histoire, Paris est occupé et le restera durant six semaines. Si la campagne de France a produit une riche historiographie sur le plan militaire, les études ayant trait à l'occupation de 1814 ont été plus éparses. Archives militaires, diplomatiques, sources publiques et privées à l'appui, les meilleurs spécialistes du sujet dressent dans cet ouvrage un tableau sociétal, culturel et mémoriel de cette occupation. Ils entendent notamment en saisir les causes et les modalités, mais aussi, à travers les perceptions et les représentations nées de la confrontation franco-russe dans les imaginaires politique, littéraire et artistique, mettre en avant la mémoire collective qu'elle a suscitée en France comme en Russie.
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Les hommes de Gorbatchev : influences et réseaux (1956-1992)
Sophie Momzikoff-markof
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 27 Février 2020
- 9791035105235
Décembre 1991. L'Empire rouge qui a si longtemps fait trembler l'Occident s'effondre. Les raisons de sa fin aussi brutale qu'imprévue sont longtemps demeurées mystérieuses. Quels facteurs avaient poussé Mikhaïl Gorbatchev à lancer son pays sur les chemins risqués et pleins d'espoirs des réformes ? Cinq ans plus tôt, en février 1986, celui qui occupe depuis une année déjà le poste de Secrétaire général du PCUS, annonce que l'URSS entend désormais penser de manière nouvelle les relations internationales. Dans un monde interdépendant, la coopération prime désormais sur la confrontation, dans la mesure où les États doivent s'entendre pour répondre à des défis globaux. Face à la menace d'une guerre nucléaire, la course aux armements entre l'Est et l'Ouest doit cesser et les capacités militaires des États-Unis et de l'URSS être ramenées à un niveau raisonnable. La lutte pour la paix, dont l'URSS se veut à l'avant-garde, remplace progressivement le concept de lutte des classes en politique extérieure, puisque l'usage de la force pour conduire les relations internationales est rejeté.
De 1986 à la fin de l'année 1991, cette approche originale, qui prend le nom de "Nouvelle Pensée", remet en question la ligne traditionnelle de la politique extérieure soviétique. Au plan théorique, la Nouvelle Pensée met fin au dogmatisme idéologique et signe l'adaptation des principes fondateurs du marxisme-léninisme au monde qui l'entoure. Au plan pratique, les actions politiques qui lui furent associées dans la seconde moitié des années 1980 menèrent à la fin de la Guerre froide. Les raisons de ce tournant ne peuvent être comprises sans les replacer dans un temps plus long et sans étudier les influences ayant rendu possible la révolution gorbatchévienne : celles des hommes et des réseaux, situés à la charnière des mondes politiques et scientifiques, proposant depuis le milieu des années 1950, dans le secret des corridors du Kremlin, de nouvelles approches pour conduire les relations internationales.
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être mère en situation coloniale (Gold Coast, années 1910-1950)
Anne Hugon
- Editions De La Sorbonne
- Histoire Contemporaine
- 15 Octobre 2020
- 9791035105716
Pour une grande majorité des Africaines, la "rencontre coloniale" s'est faite à la maternité, au dispensaire et au centre de Protection maternelle et infantile, plus encore qu'au travail ou dans les bureaux de l'administration. Cet ouvrage analyse les conséquences de la colonisation sur les femmes colonisées, en mettant en valeur l'une des activités cruciales de ces dernières : mettre au monde des enfants et les élever.
Dans un contexte général de préoccupation démographique, à laquelle la colonie britannique de Gold Coast (futur Ghana) n'échappe pas, les autorités coloniales et les élites africaines tentent de lutter contre la mortalité maternelle et infantile, dans le but d'accroître la population locale. Comment sont déployées les politiques de médicalisation de la grossesse et de l'accouchement ? Comment sont-elles reçues ? L'histoire des institutions dévolues à la santé maternelle et infantile éclaire celle de leur personnel et de leurs usagères. Comment ont été redéfinis la physiologie de la maternité et le rôle social de mère, des concours "du plus beau bébé" à la formation de centaines de sages-femmes ? Les mères étant largement tenues pour responsables de la mortalité infantile par leurs "mauvaises pratiques", que prévoit-on pour les "éduquer" et comment réagissent-elles à ces méthodes ? Les sources de l'administration médicale, croisées avec de nombreux entretiens, documents privés et autres archives de presse, montrent les expériences multiples des mères africaines en situation coloniale.